Encore une année d’écoulée ? J’ai l’impression que j’écrivais ma rétrospective 2020 seulement avant-hier… On raconte souvent que le temps passe plus vite quand on vieillit, et je me demande si ce n’est pas vrai, en fin de compte. Je ne sais pas si j’ai aimé 2021, année charnière en demi-teintes, pas tout à fait confinée, pas tout à fait libérée. J’y ai découvert la région du Saguenay au Québec, redécouvert le nord du Nouveau-Brunswick, l’île du Prince Édouard et même repris l’avion pour la première fois en deux ans, direction la France. Des projets pointent timidement le bout de leur nez mais il est difficile de savoir sur quel pied danser. Comme d’habitude, je vous livre mon bilan des douze mois qui viennent de s’écouler.
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Si vous aimez les rétrospectives ou pour retrouver un peu de mes voyages de la vie d’avant, je vous invite à relire celles que j’avais écrites en 2020, 2019, 2018, 2017 et 2016 !
Janvier 2021
Nous sommes encore relativement confinés en janvier, mais le nouveau souffle du début d’année me redonne un peu d’espoir. Nous sommes encore au stade où nous pensions que la pandémie allait s’effacer d’un coup de baguette magique une fois 2021 arrivée. Comme en 2020, le confinement au Nouveau-Brunswick est moins sévère que celui imposé en France ou en Belgique, et nous avons toujours droit d’aller prendre un grand bol d’air dans la nature, à condition de ne pas sortir d’une région géographique précise. Celle autour de Moncton est relativement vaste et s’étend d’Alma à Miramichi : même si je dois faire une croix sur les hauteurs de Sussex, pourtant splendides en hiver, je peux toujours m’évader sur des sentiers. Le soleil est là, la neige aussi, tout cela me fait un bien fou. En janvier, je me mets aussi plus sérieusement au Postcrossing, cet échange de cartes de postales désintéressé qui me met le sourire. Au moment où j’écris ce billet, à la fin décembre, j’approche de la centaine de cartes postales envoyées et reçues, et cela me remplit d’une joie inattendue !
Évolution du samoyède en 2021 : du samignon au samiloup au crocoyède 😀
Février 2021
L’année du blog commence du bon pied en février, avec un voyage de presse dans la région Chaleur, que j’avais déjà visitée à l’automne 2020. Je suis ravie de renouer cette collaboration et de retrouver les grands espaces du nord du Nouveau-Brunswick sous la neige pour une escapade de quatre jours sous le signe des sports d’hiver et des cafés chaleureux. Si on m’avait dit un jour que je monterais sur un vélo d’hiver ! C’est l’escapade de l’espoir après plusieurs mois sans être sortis de Moncton. Qui eût cru que partir à 200 km de chez nous serait si salutaire ? Entre chiens de traîneau et couchers de soleil pastels, neige à foison et cafés douillets, je lui décerne la palme de la sortie hivernale.
Mars 2021
Entre février et mars, je redécouvre le parc de Fundy en hiver. Moi qui le snobais d’ordinaire en cette saison, je découvre l’existence de plusieurs sentiers de raquettes, de ski de fond, des cabanes accessibles seulement à pied… J’essaie les skis-raquettes et savoure le chocolat chaud du réconfort à Alma. Nous faisons même une escapade d’un week-end dans une yourte avec Indiana. C’est confirmé : le parc de Fundy, c’est mon endroit préféré autour de Moncton. Je me remets même au ski de fond à Moncton même sous l’impulsion d’une amie : moi qui boudais ce sport depuis plusieurs années, je lui trouve (à ma grande surprise), des vertus thérapeutiques après un an d’inactivité physique. L’année 2021 sera d’ailleurs l’une des plus sportives depuis que j’habite au Canada, comme si mon corps réclamait de l’activité après une année 2020 d’une patachonnerie absolue.
Je découvre aussi les cascades de glace de Beaumont, à 30 minutes de Moncton, un endroit qui connaît une popularité éclair fin février par la magie des réseaux sociaux – quand on ne peut pas sortir de son comté et qu’on a l’impression d’avoir arpenté les sentiers au point de les connaître par cœur, n’importe quelle nouveauté prend des proportions étonnantes pour s’aérer l’esprit.
Avril 2021
Rien. Rien dans mes photos, en tout cas. Je n’en reviens pas, moi qui suis accro à mon téléphone. Qu’avons-nous fait, en ce mois d’avril 2021 ? Nous avons sûrement apprécié, ou ruminé, les vestiges de l’hiver qui s’accroche. J’ai sûrement beaucoup travaillé et passé beaucoup de temps sur mon canapé à dessiner, tricoter ou à préparer la saison de jardinage qui arrive. Je ne sais pas vous, mais mes années se découpent invariablement en saisons personnelles : d’octobre à mars-avril, la saison du dessin. D’avril-mai à juillet, la saison du jardinage. De juin-juillet à octobre, la saison de la rando. Ces thèmes me consument totalement et m’emportent généralement de façon obsessionnelle, dans une sorte de frénésie monomaniaque l’espace de quelques mois, avant de s’estomper et de faire place à une autre marotte, récurrente ou non. Seul le tricot est présent toute l’année, et j’ai d’ailleurs tricoté deux nouveaux pulls en 2021.
Pour la peine, la photo la plus révélatrice de la personnalité de mes bestioles.
Mai 2021
En mai, je fais un week-end en solo à 20 kilomètres de Moncton, à Memramcook. Cela faisait un moment que j’en rêvais : je suis allée passer une nuit à la retraite silencieuse La Solitude de Pré-d’en-haut, toute seule dans ma cabane chauffée au bois (au milieu de 20 autres cabanes). L’espace de 24 heures, je lis, je tricote, je réfléchis en me promenant au bord de l’eau, je me bats avec le poêle à bois, je pétoche la nuit toute seule. Malgré tout, je passe un bon moment, qu’il me tarde de recommencer : 2020 ayant complètement exacerbé ma cyberdépendance, je chéris désormais n’importe quel moment loin d’un écran. C’est la palme de la reconnexion, le moment où je décide qu’il va me falloir me décoller des écrans.
J’enchaîne avec une activité pour le moins insolite… une balade de lama à Haute-Aboujagane. Pas « en lama » : on balade le lama et non l’inverse, et c’est chez Llamazing Adventures que ça se passe. Dans ma région globalement dépourvue d’activités décalées, c’est une nouveauté, et je me dois d’essayer pour savoir si je peux la conseiller. Verdict : la balade dans la forêt ne casse pas des briques, mais l’option balade sur la plage en été doit être plus intéressante. Les lamas ont l’air bien traités et pas surmenés. À réserver aux familles ?
En mai, Etienne et moi fêtons notre seizième anniversaire à Chipman, dans un petit chalet au bord de l’eau qui avait l’air idyllique sur AirBnB et se révèle être dans la cour d’une grande maison, coincé entre le garage et un autre chalet. Pour l’escapade en toute intimité, on repassera !
Bon… la vue depuis le salon était quand même sympa. Juste au-dessus, la maison et la piscine des proprios.
Juin 2021
L’été est là, les sorties s’accélèrent ! Un long voyage de presse est prévu à la fin du mois, et il comprend une randonnée de 50 kilomètres sur le sentier Meruimticook, je n’ai donc que quelques semaines pour redonner à ce corps confiné un semblant de muscles, de souffle et d’endurance. J’enchaîne les longues randos au parc de Fundy, avec et sans Etienne, je me remets même à la course à pied délaissée depuis plusieurs années. Ce conditionnement physique et mental est indispensable et définit ce mois de juin. Je me surprends à aimer ces moments d’efforts où j’ai l’impression de reprendre le contrôle sur mon corps en roue libre, ainsi que la saine fatigue et le doux sommeil qui vont avec.
À la fin du mois, Etienne et moi redécouvrons Fredericton, son adorable centre-ville et sa boutique de randonnée (la meilleure du Nouveau-Brunswick) avant de mettre le cap vers Edmundston, où nous découvrons le Madawaska, région riche en activités de plein air. Descente en canot dans une rivière bordée de lupins, découverte des frontières troubles entre Canada et États-Unis au XIXe siècle, balades florales au jardin botanique du Nouveau-Brunswick, nous passons quelques journées hautes en couleurs. Le sentier Meruimticook vient couronner ce beau séjour et annonce un été riche en randonnées.
Juillet 2021
Le voyage de presse ne s’arrête pas là : après Edmundston, je pars sillonner le nord de la province à la découverte de ses restaus, brasseries et pistes de vélo. Je mets Etienne dans un car pour Moncton et je passe une semaine en solo aussi épuisante que rassérénante. Je cours partout mais je vis ces deux semaines comme une immense coupure de tout ce qui s’est passé depuis 2020. J’aimerais vous dire que j’ai voyagé comme si la pandémie n’existait pas mais ce n’est évidemment pas le cas : les horaires et fermetures des restaurants et prestataires me rappellent vite à la réalité. Malgré tout, ces deux semaines passées en plein air et non à traduire sont délicieuses. Je redécouvre Campbellton, la région Chaleur et la Péninsule acadienne à travers leur gastronomie et c’est un plaisir. Je n’ai même pas encore fini d’écrire sur ce périple, alors restez dans les parages !
Au retour de ce voyage de presse, je ne faiblis pas et repars illico en randonnée : Etienne et moi visons le Fundy Footpath cet automne, sentier réputé le plus difficile des Maritimes. Je reprends l’entraînement [je vous l’avais bien dit, que je fonctionnais par obsessions] et passe un week-end mémorable avec Indiana sur les sentiers du parc de Fundy. J’essaie d’apprivoiser ma peur du noir en bivouac, et nous partons donc camper à Goose River, site de camping sauvage à 10 kilomètres de tout. D’Indiana ou de moi, je sais pas qui a le plus la trouille, mais les 10 kilomètres de marche ont épuisé mon toutou qui, à défaut d’être sur ses gardes, aura au moins éloigné les ours par ses ronflements.
Mon fier chien de garde en plein bâillement à gauche, en pleine sieste à droite. Exception faite du dîner, il a dormi de 16 h à 8 h !
Pour l’aisance en bivouac, on repassera, mais je gagne sûrement des points d’expérience en camping d’arrière-pays. J’en profite pour demander à des amies blogueuses des conseils pour mieux bivouaquer, et le résultat est là :
Août 2021
En août, je pars sur les routes du sud-est du Nouveau-Brunswick grâce au Réseau des musées francophones du sud-est, qui m’envoie à la découverte de huit sites autour de Moncton. Je suis ravie qu’il ait pris l’initiative de me contacter pour m’envoyer dans des lieux que je n’aurais pas spontanément visités ! Je consacre donc trois week-ends à visiter des sites sur la côte acadienne entre Grande-Digue et Grand-Barachois, et même des sites que je n’avais jamais visités à Moncton comme le Musée acadien ou la cathédrale numérique MR21. La pandémie m’empêche de les découvrir pleinement mais je me réjouis d’y retourner en 2022 ! Je leur décerne la palme d’or de la découverture culturelle en Acadie.
En août arrive surtout le temps fort de mon année, trois petits jours qui vont sûrement rester longtemps gravés dans ma mémoire : ma randonnée de trois jours en solo autour du cap Chignecto, 52 kilomètres sur un sentier extraordinaire et une vraie victoire mentale pour la trouillarde que je suis. J’y repense souvent avec nostalgie. C’est la palme d’or de l’année toutes catégories confondues, l’expérience inoubliable, le plus beau souvenir de 2021.
Etienne et moi terminons le mois en beauté en allant un week-end à Charlottetown, sur l’île du Prince Édouard : c’est le coup de foudre pour cette petite ville solaire, animée, mignonne, adorable. Nous y allons pour son festival de la Marche des corbeaux, parade gothique délirante qui ne m’a pas déçue. La ville nous accueille à bras ouverts et nous sommes encore sous le charme. Dire que nous n’y étions pas allés depuis des années en raison du coût prohibitif du passage sur l’île (60 $ pour 15 minutes sur le pont de la Confédération, tout de même). Ce ne sera pas notre dernière excursion à Charlottetown.
Septembre 2021
Nos rêves de Fundy Footpath tombent à l’eau, littéralement. Nous étions prêts physiquement, mentalement, logistiquement, mais l’ouragan Ida vient noyer ce sentier côtier sous des trombes d’eau. Croyez-moi quand je vous dis qu’on ne cherchait pas à se débiner : on a tout envisagé pour concrétiser ce projet mais ce sentier sauvage est traversé de dizaines de torrents infranchissables en cas de pluie abondante. Nous abandonnons à regrets l’idée du sentier, qui m’aura fait rêver tout l’été. C’est un rendez-vous manqué mais je suis remontée pour faire ce sentier l’an prochain. Et pour avoir vu des vidéos d’autres randonneurs, autant vous dire que nous avons très bien fait d’annuler. Être têtu, c’est une chose ; être complètement inconscient, c’est tout à fait autre chose.
Pour nous consoler, deux escapades : un week-end dans un gîte à la fromagerie à Bouctouche sous l’ouragan avec petite croisière à la découverte des phoques de Kouchibouguac le lendemain et une nuit dans une bulle au domaine Maplebrook Farm à Shediac, sur l’aimable invitation de la propriétaire.
La baie de Bouctouche et le pays de la Sagouine
Etienne s’envole pour la France et ma mère débarque vers le 15 septembre. Cela faisait deux ans qu’on ne s’était pas vues, il faut réapprendre à connaître. Je suis en congés pour l’occasion, quatre semaines sans penser au travail. Nous allons à la plage, faisons du jardinage, faisons une escapade sur l’île du Prince Édouard et mettons les voiles vers le Québec pour admirer les couleurs d’automne qui pointent le bout de leur nez. Le Saguenay nous accueille avec un temps maussade et nous devons composer avec des soucis de santé mais nous découvrons Chicoutimi, la rive sud du Saguenay et l’Anse-Saint-Jean à notre rythme. Impossible d’oublier la situation sanitaire mais dans les collines du Saguenay, nous soufflons un peu.
Octobre 2021
Après deux jours dans le Bas-Saint-Laurent sur les rives du lac Temiscouata, il est temps de rentrer à Moncton. Il me faut l’avouer : quand ma mère repart, je suis épuisée. J’ai beaucoup conduit, beaucoup marché, beaucoup jardiné, beaucoup bavardé, qu’on ne me parle pas de nouvelles escapades dans l’immédiat. Il faudra attendre deux mois avant que je ne rebouge de Moncton. Avec les années, je trouve que mes périodes d’activité et de repos ont tendance à s’exacerber : après avoir été tout feu tout flamme, je fatigue bien plus facilement qu’avant. En octobre, je profite d’une semaine exceptionnelle sous les couleurs d’automne avant le retour d’Etienne. Je prépare Halloween. Je savoure les derniers rayons du soleil sur la terrasse. Je vais faire des promenades dans les parcs de la ville avec Indiana. Cela fait un mois que je n’ai pas travaillé. C’est bien, l’automne.
Novembre 2021
Le mois de novembre débute de la même façon qu’octobre, mais plus question de terrasse : la neige s’abat sur nous autour du 15 novembre et nous voilà en hiver. Pour autant, aucune frustration de ma part : je suis ravie, mais alors absolument ravie de paresser. J’ai trop forcé cet été, je crois. Fin novembre, troisième incursion à Charlottetown, cette fois pour son marché de Noël, le plus grand des Maritimes, dont je rêvais depuis longtemps. C’est le coup d’envoi des fêtes.
En novembre, je m’engage enfin dans un projet que je repoussais depuis trop longtemps : soulager mon dos endolori par 15 ans à me tenir comme une crevette devant mon ordinateur. Je m’inscris au YMCA (l’équivalent d’une MJC) du quartier, suit des cours de power yoga et profite du jacuzzi. Du yoga ou du jacuzzi après, lequel soulage le plus mon dos ? Vous ne le saurez jamais.
Décembre 2021
Ah, décembre. Aussi chaleureux que chargé. C’est bien beau, l’ambiance de Noël, mais décembre est généralement le mois où tous mes clients veulent boucler leurs projets avant la fin de l’année. Cette année n’échappe pas à la règle, et les deux premières semaines sont intenses, c’est peu de le dire. Le 14 décembre, je reprends l’avion pour la première fois depuis deux ans, direction Montréal dans un premier temps, puis la France. Cela faisait deux ans que je n’avais pas quitté le Canada. Et ça va vous sembler assez fou à vous qui me lisez en Europe, mais j’ai fait mon tout premier test covid avec écouvillon naso-pharyngé le 14 décembre 2021, précisément pour prendre l’avion.
À l’heure où j’écris ces lignes, je suis en France. Internet est resté au 56K dans la maison familiale, une pelure d’orange embaume le salon depuis le poêle à bois. Du fromage coule dans mes veines et j’ai vue sur le lac Léman. Je suis allée au marché de Noël d’Annecy et de Thonon, j’ai fait des randonnées au-dessus de la mer de nuages à Bernex et Thollon-les-Mémises, j’ai redécouvert les Flottins d’Evian, j’ai revu des amies et mangé mon poids en tartiflette. Je découvre la situation effroyable de la covid sur le terrain en France et je mesure ma chance de vivre à Moncton. Je m’émerveille devant les boulangeries et peste contre l’accueil à la française. Bref, je suis revenue aux sources.
À venir en 2022 : des chroniques sur Bernex, Thollon, Yvoire, Evian, Montréal…
Ce que j’ai vu, lu et écouté en 2021
Si vous préférez lire le bilan de mon blog, sautez ce très long paragraphe ! Sinon, voici des romans que j’ai lus, sans ordre particulier :
- La maison dans laquelle, Maryam Petrosyan, très belle traduction de Raphaëlle Pache : sûrement le roman qui m’a plus marqué en 2021 : chroniques fleuve d’un pensionnat pour enfants handicapés quelque part en ex-URSS, sur fond de réalisme magique. Des personnages fascinants et une histoire semblable à nulle autre.
- Piranesi, Susanna Clarke : un court roman que j’ai dévoré. Une sorte de mystère fantastique avec très peu de personnages et une ambiance onirique.
- This is how you Lose the Time War, Amal El-Mohtar et Max Gladstone : étonnant roman épistolaire entre deux agentes secrètes de factions ennemies qui jouent avec le temps, littéralement.
- Les petites reines, Clémentine Beauvais : un autre coup de cœur, ce roman léger et optimiste sur trois boudins autoproclamés qui tentent de rallier Nantua à Paris en vélo. Féministe sans poncifs, c’est parfait dès l’adolescence.
- Station Eleven, Emily St. John Mandel : roman post-apocalyptique prometteur mais qui se perd dans une forme trop traditionnelle.
- Gingerbread, Helen Oyeyemi : j’ai une tendresse immense pour Helen Oyeyemi dont les mots coulent si facilement dans un univers de contes de fée souvent cruel. Pour autant, la somme est souvent moins convaincante que les parties, et ce roman ne fait pas exception.
- Anne of Green Gables, Lucy Maud Montgomery : le grand classique de la littérature canadienne où l’on suit le quotidien et les mésaventures d’Anne Shirley, petite orpheline attendrissante, sur l’île du Prince Édouard. Vu le nombre de mes passages sur l’île, il me fallait le relire, et c’est toujours un régal.
- Wild, Cheryl Strayed : dans ma période rando de cet été, je ne pouvais ne pas relire ce grand classique, qui tient toujours la route. Une sincérité absolue dans ce récit initiatique qui donne envie de chausser ses chaussures et de partir sur le sentier des crêtes du Pacifique (en évitant tous les traumas familiaux, par contre).
- The City We Became, N. K. Jemisin : autant j’avais adoré The Fifth Season, autant ce nouveau roman d’une prodige de la science-fiction m’a laissée un peu froide. Peut-être parce que j’ai l’habitude des questions intersectionnelles, ce roman militant dans un New York post-Black Lives Matter m’a semblé trop didactique au détriment d’une intrigue classique, reproche décidément récurrent.
- Kuessipan, Naomi Fontaine : Naomi Fontaine, autrice innue, décrit la vie des Autochtones du nord en quelques pages glaçantes. Une mosaïque qui m’a bouleversée.
- Vérification de la porte opposée, Sylvain Tesson : autant les récits autobiographiques de Tesson me laissent insensible, autant j’apprécie ses nouvelles désabusées et cruelles. Soyez prévenues : aucun personnage ne s’en sort indemne.
- Sinon, quelques demi-succès et flops en vrac : The Honey Farm (grosse bouse littéraire comme je n’en avais pas lu depuis longtemps et qui m’a laissée vraiment énervée), Who fears Death (premier roman raté), Wapke (recueil de nouvelles autochtones bien trop inégales), Mars la rouge (intéressant par son propos politique mais un peu long), For Today I Am A Boy (un roman sur une femme transgenre écrit par une autrice cisgenre ? Non merci), Dune (un peu long et une vieille traduction épouvantable)
Du côté des essais, 2021 est une année exceptionnelle car je lis d’ordinaire très peu d’ouvrages qui ne sont pas de la fiction :
- Libérer la colère, collectif : pour la première fois, je fais partie d’un club de lecture, et pas n’importe lequel : le club de lecture du Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick. Pour le premier rendez-vous, nous avons lu ce recueil de 2018 où l’on parle de la colère des femmes. Un propos un peu vu et revu si on est dans le milieu, mais qui peut faire du bien si on se lance dans le féminisme.
- Becoming Dangerous, collectif : recueil de témoignages de pratiquantes de la magie sous ses nombreuses formes. J’aime beaucoup l’esthétique magique, la magie de fiction mais la « magie » en vrai me laisse dubitative, et ce n’est pas ce recueil qui va y changer quoi que ce soit.
- Être noir et voyager, Roobens Fils : si vous n’avez jamais imaginé que voyager est une chance, a fortiori quand on est blanc, il est temps de lire ce récit qui rappelle ou explique pourquoi l’expérience du voyage diffère grandement selon la couleur de la peau.
- Why I’m No Longer Talking to White People About Race, de Reni Eddo Lodge : à lire absolument pour comprendre la dynamique et la hiérarchie des races dans nos sociétés occidentales.
- Si c’est un homme, Primo Levi : récit incroyablement important d’un survivant d’Auschwitz-Birkenau, que j’avais lu au lycée. Il n’a rien perdu de son caractère universel et horriblement glaçant.
- Aucun de nous ne reviendra, Charlotte Delbo : autre témoignage sur Auschwitz, mais du rare point de vue d’une femme. L’horreur est d’autant plus insoutenable qu’elle est décrite avec poésie.
- The Kon-Tiki Expedition, Thor Heyerdahl : étonnant récit que celui de ce voyage en radeau du Pérou aux Îles du Pacifique entrepris dans les années 1970 par trois étudiants norvégiens pour tenter de prouver la possibilité d’une origine sud-américaine des Polynésiens.
- From Here to Eternity, Caitlin Doughty : un récit passionnant sur différentes coutumes funéraires autour du monde, vu par le prisme de Caitlin Doughty, directrice funéraire ultra-charismatique. J’aime qu’elle apporte toujours du recul sur ce qu’elle voit. Si vous ne lisez pas l’anglais, l’essai Funèbre ! de Camille Cazes reprend le même principe en français et en un peu plus court.
- Et en vrac : Liberté 45 (un livre pour rationaliser ses finances au Canada, pas inintéressant si vous débarquez au pays ou si vous avez la vingtaine), Si nous sommes égaux, je suis la fée des dents (essai féministe canadien sur la charge mentale), Moi les hommes, je les déteste (un essai qui a fait couler beaucoup d’encre mais qui ne m’a pas marqué plus que ça)
Au rayons mangas et bandes dessinées :
- Je retiens surtout Trait pour trait, l’autobiographie de la mangaka Akiko Higashimura (le Tigre des Neiges) qui revient sans complaisance sur sa relation avec son prof d’art, déterminante dans sa carrière.
- Maus et MetaMaus : dans ma période Shoah, j’ai aussi relu Maus d’Art Spiegelman, une œuvre fondatrice qui pourtant m’a moins impressionnée qu’à la première lecture tant la relation entre l’auteur et son père est agaçante. MetaMaus en est un commentaire fouillé.
- Le cauchemar d’Innsmouth, Gou Tanabe : un nouvel opus de l’adaptation en bande dessinée des nouvelles de Lovecraft par Gou Tanabe. J’attends la suite avec impatience !
- Lore Olympus, Rachel Smythe : un Webtoon qui cartonne, et c’est mérité. Une belle adaptation du mythe de Perséphone et Hadès.
- My Giant Nerd Boyfriend, fishball : jolies chroniques tendres d’un couple de Malaisie, ma petite bulle de fraîcheur qui paraît trois fois par semaine sur Webtoons
- Félin pour l’autre, manga débilo-rigolo sur des chats
- Fangs, Sarah Anderson : histoire d’amour entre une vampire et un loup-garou, c’est drôle et fin.
- Du côté des flops : L’épinard de Yukiko (bouillie nombriliste qui est la définition même du « regard masculin »), La rose la plus rouge s’épanouit (rien compris), The Ancient Magus Bride (série fantastique nunuche au propos quasi pédophile sur l’histoire d’amour entre une ado et un être millénaire), Beastars (les histoires de lycée japonais ne m’intéressent plus, a fortiori si ce sont des furries)
Avant-goût d’un récit d’escale à Montréal…
Vos chroniques préférées en 2020
- Grand chamboulement : pour la première fois depuis 2016, mon billet sur les endroits secrets de Lyon a été détrôné par ce billet consacré à l’immigration : La vie à Moncton en comparaison à d’autres villes canadiennes.
- En deuxième place, ce billet collaboratif sur les sources chaudes autour du monde semble vous donner des idées chaleureuses en hiver.
- Pour la deuxième année, les destinations françaises vous ont séduites, et je ne peux qu’approuver l’intérêt que vous portez à Saint-Rémy de Provence et les villages alentour, une valeur sûre aux portes d’Arles.
- Avec la réouverture des frontières du Canada, vous avez été nombreux à vous demander Comment s’habiller pour venir au Canada.
- Mon vieux billet sur les endroits secrets à Lyon a été rétrogradé à la cinquième place, sans doute plus tellement d’actualité après sa publication en 2016.
- Faute de pouvoir voyager en personne, voyager par la littérature est toujours une bonne idée : Sept livres qui font voyager vous propose des classiques de la littérature de voyage.
- Découvrir Annecy sans voiture, c’est une excellente idée en toute saison !
- La Suisse romande a cartonné cette année, et c’est bien mérité : montagnes exceptionnelles et gastronomie fromagère, il y a tout pour plaire.
- Mon road-trip dans l’ouest canadien, c’est mon plus beau voyage au Canada et je vous souhaite à tous de pouvoir découvrir un jour les grands parcs nationaux des Rocheuses.
- Parmi mes lectrices, un bon nombre se demande comment obtenir la citoyenneté canadienne, et j’espère que ce billet sur mon parcours vous éclaire un peu plus sur le processus.
- Que n’a-t-on pas dit sur Lyon ? Pour découvrir des lieux qui changent de l’ordinaire, Lyon insolite et secrète vous propose des recoins que j’affectionne particulièrement dans cette Capitale des Gaules où j’ai passé 12 ans.
- Quelle meilleure occasion qu’une pandémie pour se lancer dans la #vanlife ? Vous êtes toujours nombreux à chercher à Bien choisir son van.
Les mots-clés les plus insolites qui vous ont mené sur mon blog…
- les drapeaux rue de la juiverie lyon
- les vêtements que les canadienne aime trop porté
- filles qui ont souligné la vessie aux toilettes publiques japonaises [hein ??]
- c’est ou le graffiti jules verne a nantes
- je suis une tourmente de neige dans le grand nord
- toilettes sont bon pour le corps parce que mon frère a bu de l’eau dans les toilettes à chaque semaine alors je ne pense pas que c’est bon
- endroits érotiques lyon [haha !]
- comment s’habiller au mois de mars à minsk
Bilan pour le blog en 2021
À l’heure où j’écris ces lignes, vous avez été 125 000 à venir sur le blog en 2021 pour un total de 183 000 vues, soit légèrement plus qu’en 2020 (115 000 visiteuses pour 170 000 vues). Ce n’est pas l’augmentation spectaculaire de ces dernières années, mais cela reste un chiffre qui me donne légèrement le vertige.
Malgré un anti-record absolu de 25 billets seulement, 2021 est la meilleure année du blog à plusieurs égards. C’est ce que j’écris chaque année… c’est plutôt bon signe, non ? Voici ce que j’en tire cette année :
- un voyage de presse de trois jours en janvier dans la région Chaleur, un voyage de 14 jours dans le nord du Nouveau-Brunswick en juin et trois jours pour le réseau des musées francophones du sud-est m’ont rapporté 5500 $ (3800 euros).
- À ceux-ci s’ajoutent 287 euros (416 $) grâce aux ventes de nuits d’hôtel via Booking (merci à vous qui achetez vos séjours via mes liens affiliés !)
- Notons également la coquette somme de 200 $ (137 €) reçue en compensation pour l’utilisation non autorisée de l’une de mes photos par un grand quotidien acadien. Je ne plaisante pas avec les utilisations indues de mon contenu, qu’on se le dise.
- 167 $ (115 €) pour l’insertion d’un unique lien sponsorisé. Je reçois beaucoup de demandes de liens affiliés mais je n’en ai donné suite à aucune autre, les prestataires souhaitant soit du contenu totalement hors propos pour mon blog, soit des conditions franchement désavantageuses pour moi.
- Notons enfin un grand total de 6 € via Civitatis et 1 € via la Fnac. Le début de la fortune !! J’en ris encore !
- Mais malgré tout, les revenus les plus conséquents via ce blog sont les revenus indirects que je tire des traductions pour mes clients prestataires de l’industrie du tourisme, soit 7300 $ (5 000 €) en 2021. Je continue d’ailleurs sur ma lancée de 2020 en poursuivant la traduction en français du site Hiking NB, que je vous invite à consulter pour toutes vos infos sur les sentiers du Nouveau-Brunswick.
- Par transparence, j’ajoute que la nuit en bulle au domaine Maplebrook m’a été offerte en l’échange d’une traduction.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Pas pour frimer mais pour être transparente : oui, je tire des revenus de mon blog grâce à vous, non ce n’est pas mon activité principale. Et aussi, à l’heure où toujours plus de monde espère vivre d’un blog, de YouTube ou d’Instagram, vous montrer la réalité d’une blogueuse lambda, ni débutante ni superstar, me semble important. C’est un tabou dans le milieu où on valorise la « passion », « l’authenticité », mais j’ai créé ce blog en 2016 dans le but d’en tirer parti, qu’il s’agisse de gratuités (chose qui ne se fait plus vraiment désormais tant le milieu du tourisme croule sous les demandes d’influenceurs) ou de missions rémunérées. Objectif vénal peut-être, mais qui ne m’a pas empêché de partager gratuitement mes aventures avec passion et authenticité (quoi que cela veuille dire) depuis 2016. Cinq ans plus tard, voyez où j’en suis. Je vous laisse déterminer si ces chiffres sont porteurs d’espoirs ou de désillusion à l’aune de vos propres attentes mais sachez que pour ma part, je suis absolument ravie de la tournure des événements en 2020 et 2021.
Disparue en 2020, l’inspiration est revenue au fil des voyages de presse mais je préfère quand même qu’Arpenter le chemin reste un blog mixte, qui ne soit pas entièrement commandité. Je suis évidemment bien loin d’avoir assez de missions pour que ce soit une réalité mais je sais qu’en été, j’ai enchaîné les chroniques rémunérées suite à des voyages de presse et que cela change légèrement le ton des billets. Autre défi en 2021 : même si j’essaie de garder du contenu indépendant, j’essaie aussi de me détacher de l’obligation de voir chaque escapade personnelle comme du contenu pour ce blog. C’est un point qui me travaille, ce tiraillement entre apprécier des moments à deux et l’envie de parler de chouettes sorties ici et peut-être faire des vues et peut-être vendre une nuit d’hôtel ou me faire repérer par un OT. Je fais la paix avec l’idée que personne ne tient à voir à quoi ressemblent absolument toutes nos escapades à deux.
Dans une rétrospective, on tire évidemment des bilans mais quid des projets d’avenir ? Je m’aperçois que je n’ai pas de ligne directrice pour le blog, pas réellement de cap hormis l’envie de faire connaître et aimer à la fois ma région d’adoption, mes lubies comme le postcrossing et le voyages gothiques, et bien évidemment les endroits que je visite – la base, donc. En 2022, j’aimerais développer une voix plus reconnaissable et c’est un point que j’espère travailler.
Les bulles du domaine Maplebrook à Shediac, à découvrir en 2022
Bilan personnel en 2021
De loin, 2021 est l’année où j’ai tiré le moins de revenus de la traduction, et le plus d’activités annexes comme les voyages de presse et la rédaction. Même si les missions de rédaction sont une source de revenus moins stables que la traduction, je ne suis pas mécontente de me diversifier un peu. Je suis traductrice depuis 2007 et je sens qu’il est temps d’apporter un second souffle à ma vie professionnelle, et ce même si j’aime toujours autant la traduction. En 2021, j’ai aussi la joie de traduire plusieurs livres passionnants comme Soul of Athènes, Patrimoine abandonné, Les grands principes de l’architecture d’intérieur, Dessins d’animaux en 5 étapes et un livre sur le patrimoine américain à découvrir en 2022, ce qui fait de 2021 un bon cru en termes de traduction littéraire.
En marge de ces activités d’écriture, la vie prend parfois des détours surprenants et j’ai eu la surprise, fin 2021, qu’on me commande une illustration. J’ai repris mes crayons il y a 3-4 ans après 20 ans sans les toucher, et je poursuis mon petit bonhomme de chemin créatif dans mon coin d’Instagram. J’en ai profité pour ouvrir une boutique de cartes postales et autocollants sur RedBubble, si le cœur vous en dit. J’espère faire de 2022 une année créative avec déjà plusieurs projets en ce sens !
Parmi les constats, qui se transformeront peut-être en enseignements :
- je me mets beaucoup trop de pression pour « réussir mon été », ce qui me conduit chaque année à craquer une durite, demander le divorce et envisager ma reconversion en nonne errante à la fin août parce que je n’ai soi-disant « pas profité de l’été ». La belle saison est si courte à Moncton que je fais peser une pression insensée sur les mois de juillet à octobre qui n’ont rien demandé – et ce alors que je suis pourtant quasiment tous les week-ends par monts et par vaux. Je vais devoir revoir mon fonctionnement pour supprimer cette insatisfaction estivale chronique. Parmi les pistes à suivre : travailler à temps partiel, voire prendre un mois de congés plein en été, ça me plairait. Sans compter qu’en réalisant ce bilan, je me rends compte que j’ai fait énormément de choses et qu’en fin de compte, 2021 n’était pas si mal.
- Plein d’escapades, c’est très chouette… mais ça revient aussi cher à la longue qu’un long voyage, pour une satisfaction moindre à long terme. Si agréables soit ces petits moments loin de chez nous, et dieu sait si on avait besoin de sortir de nos quatre murs ces derniers temps, ils ne me laissent pas d’impression durable. C’est même en écrivant cette rétrospective que je me suis souvenue de notre escapade à Chipman en mai, ou de celle à Bouctouche en septembre, complètement passées aux oubliettes de ma mémoire. À l’inverse, les deux semaines dans le nord et celles dans le Saguenay ont laissé une empreinte plus marquante.
- Il faut se rendre à l’évidence… j’ai oublié comment marchent les relations sociales. Je n’ai vu guère plus d’amies en 2021 qu’en 2020, et ce malgré l’assouplissement des règles liées à la covid. Si tu me lis en regrettant qu’on ne se voit plus jamais à Moncton, cela n’a rien de personnel : je ne sais plus du tout comment faire.
- Et enfin, le grand constat de 2021, c’est qu’être loin de ma famille me pèse de plus en plus. On avait beau « savoir dans quoi on s’embarquait » en immigrant… On ne savait pas. On ne peut pas savoir ce que font les années d’immigration, on ne peut pas savoir ce qu’on ressentirait face à la covid, ni face au vieillissement des proches. On repense actuellement notre fonctionnement pour tenter d’être davantage à cheval sur les continents, en tentant d’avoir le beurre et l’argent du beurre, de profiter de notre belle vie au Canada et de la famille en Haute-Savoie. Comme chaque année, je termine par un « affaire à suivre » !
Finalement, elle ne semble pas si mauvaise, cette année 2021, non ? Si vous êtes toujours là au bout de 5 800 mots, merci ! Et merci aussi à toutes celles qui suivent mes modestes aventures, merci à celles qui sont arrivées en 2021 et merci à celles qui me suivent de longue date, merci de continuer à faire vivre ce petit blog. J’espère que la lecture de mes chroniques vous apporte autant de joie que j’ai à les écrire, et je vous souhaite à toutes une année 2022 meilleure que 2021 !
Et vous, quel bilan tirez-vous de 2021 ? Je vous attends dans les commentaires !
Toujours un bonheur de te lire Audrey ! Plein de bonnes choses en 2022
Merci Alexandra ! Je te souhaite une excellente année riche en découvertes !
Bravo pour le cap Chignecto, j’imagine parfaitement cette satisfaction de soi 🙂 (je note aussi le Fundy Footpath, en espérant revenir bientôt au NB)(et au Canada tout court :).
Une chose m’intrigue : les requêtes « toilettes sont bon pour le corps parce que mon frère a bu de l’eau dans les toilettes à chaque semaine alors je ne pense pas que c’est bon » et « filles qui ont souligné la vessie aux toilettes publiques japonaises » ont redirigé vers quels articles ? HAHAHHA non mais sérieusement c’est quoi ces requêtes ? :’D
Je te souhaite une belle année 2022 (les déchirements familiaux quand on est immigré, j’ai connu et si j’aurai un conseil c’est effectivement d’essayer de jongler entre les deux ; car dans notre cas, revenir en France était un besoin vital mais qui m’a énormément dessus (mentalité française, égoisme et surtout NON je ne vois pas la famille et les amis comme j’en rêvais, car chacun vit sa vie à droite à gauche de la France et qu’ils ont évolué sans attendre mon retour)(Faut réussir à dealer avec ce combat intérieur, je te le souhaite pour cette nouvelle année en tout cas).
xx
Je te renvoie le compliment, toutes les randonnées qui tu as faites en 2021 me donnent une bougeotte virtuelle de fou !
Pour la famille, c’est une question extrêmement complexe qui n’a pas fini de me donner des maux de tête. J’essaie de faire comprendre à ma famille qu’elle idéalise bien trop notre hypothétique retour et pour ma part, je n’ai aucune envie d’être de nouveau résidente française avec les galères que cela implique quand on est travailleuse indépendante. Pour autant, la culpabilité d’être loin devient de plus en plus cruelle. Je suis navrée que ton retour t’ait déçue mais j’espère que tu trouves malgré tout des avantages à être rentrée.
PS pour les toilettes, le coupable doit être mon billet « aller aux toilettes en voyage », je ne vois pas d’autre explication 😀
J’adore ta rétrospective, très franche et honnête. Je me suis reconnue dans la pression à « rentabiliser » la moindre escapade et dans le fait que les petits sauts de puce restent moins dans les annales que les plus longs voyages.
J’ai trouvé ça intéressant de détailler ce que tu touchais avec tes différentes activités et je trouve le projet de traduction du bouquin design super cool
Je te souhaite que du bonheur pour 2022 !
Bises d’Alsace
Mine de rien, avoir un blog modifie la façon de percevoir ce qu’on met dedans. Ça devient triste quand on met toutes nos sorties au service du blog et non l’inverse (même si je me suis beaucoup amusée à faire des recherches pour l’un des thèmes 2022 du collectif En France Aussi). J’admire un peu les blogueuses lifestyle où chaque détail peut être matière à contenu, je crois que je n’aurais pas la capacité de faire la part des choses.
Si le design t’intéresse, je t’invite à aller voir le catalogue des éditions Pyramyd, qui regorge de beaux titres dans ce domaine !
Merci pour ta transparence ! Je partage ton ressenti sur l’urgence de « profiter de l’été ». Cet été, on a eu l’équivalent de 7 jours non stop d’alerte météo à cause de la fumée des feux + une tendinite. Donc j’ai l’impression d’avoir vraiment passé l’année sur le canapé, je vais voir en écrivant le bilan si c’était le cas. J’ai ri aussi de l’idée que la moindre curiosité devient une attraction avec les chutes d’eau – est-ce que tu as l’impression d’avoir fait le tour, niveau sorties, parcs, randos ? Ou il y a quand même de nouvelles choses qui ouvrent ?
Je te souhaite une bonne année en tous cas 🙂
Comme je dis souvent, l’année devrait faire 14 mois : 7 mois d’hiver, 7 mois d’été ! Faire le bilan permet réellement de prendre du recul et le plus souvent, de voir qu’on n’a pas tant végété que ça. Mais on a peut-être quelque chose à résoudre si cette angoisse de rater notre été devient trop pesante.
Même si les environs de Moncton m’offrent un beau terrain de jeu, je me suis dit cet été que je pensais avoir fait le tour des randonnées disponibles. Bien sûr qu’on n’en a jamais fait le tour, mais je vois que je tourne avec les cinq mêmes sentiers et qu’il est peut-être temps de voir ailleurs.
Merci pour ce bilan toufu !
Quelque chose m’a marqué en particulier : je trouve que lorsque les blogs se focalisent sur un « cap directeur », ils perdent aussi beaucoup de spontanéité et donc d’intérêt, pour moi. Je trouve ça chouette autant en tant que blogueuse qu’en tant que lectrice d’avoir comme cap directeur celui de choisir ses envies d’écrire ou de ne pas écrire, d’ailleurs !
Concernant la perte du « mode d’emploi social », j’en suis là aussi, je ne sais plus faire. Et je ne sais plus non plus comment ne plus être épuisée rapidement par des interactions ou une surcharge d’activités… C’est vraiment pas simple. Mais il y a déjà beaucoup à faire en 2022, on va pas se mettre la pression !
Je te souhaite une année douce, équilibrée et plein de beaux moments 🙂
Je n’avais pas vu les choses comme ça pour le cap directeur, mais je vais peut-être y réfléchir à deux fois. Partir tous azimuts a parfois du bon, et je me souviens aussi avoir fait un bilan (en 2018 ?) où je clamais que je voulais parler de tout ce qui m’intéressait sans devenir mono-thématique…
Je t’envoie du courage pour les relations sociales ! J’ai cru comprendre que tu avais décroché un emploi (félicitations !), il devrait t’aider à te remettre le pied à l’étrier.
Merci pour cet article! Je continue de lire tes posts avec plaisir même si je ne suis jamais venue au Canada! Allez soyons fous, peut-être un voyage en 2023?!
Je te le souhaite de tout coeur !
Ça c’est de la rétrospective ! Bravo pour ce pâté, je ne me vois pas faire ça ! ^^
Tu as réalisé beaucoup de projets et de voyages/déplacements, tu as eu une année intense !
Une très belle nouvelle année à toi ! 🙂
J’adore écrire des tartines ! Le paradoxe est que je n’ai pas eu l’impression de vivre une année intense du tout, même si je me rends bien compte que j’ai eu la chance de faire pas mal de sorties et voyages.
Une belle année à toi Audrey (oui, je me répète !) ! Merci pour ce chouette bilan, tout en transparence. C’est authentique, informateur et utile – tout ce que j’aime. ♥ Suivre ton blog cette année m’a fait beaucoup de bien. Je suis une de ces lectrices de l’ombre, je laisse très peu de commentaires (un point sur lequel je compte travailler cette année), mais sache que je lis – et apprécie – chacun de tes billets.
Le paragraphe sur les mots-clés les plus insolites m’a beaucoup fait rire, merci ! x
Merci d’être ici Ophélie, chacun de tes commentaires me fait le plus grand plaisir ! S’astreindre à laisser des commentaires régulièrement demande des efforts que je ne fais pas non plus systématiquement…
As-tu cherché quels mots clés insolites mènent à ton blog, je suis curieuse !
J’adore lire tes retrospectives toujours très complètes et transparentes !
J’avoue que quand je vois le nombre de sorties que tu fais, ton travail et tout le reste j’ai vraiment l’impression de ne rien faire de mon côté ^^ Surtout, je me dis que je passe bien trop de temps sur mon blog par rapport au retour que cela me procure… je devrais profiter sans vouloir « rentabiliser » mais je vois que je ne suis pas seule avec cette problématique 😉
Une très belle année à toi et je te souhaite de réaliser ton super trek cet été !
Merci ! Je suis déjà en train de penser aux randos que je vais pouvoir faire cet été 😀
Je suis contente d’avoir osé en parler car je vois que je ne suis pas seule avec cette question de nourrir le blog parfois au détriment de ce qu’on vit vraiment. C’était déjà quelque chose qui m’avait turlupinée à l’époque Sous notre toit mais comme il n’y avait pas d’enjeu financier, ça n’avait guère d’importance finalement. Il m’arrive parfois de rentrer déçue d’une sortie pourtant agréable parce que je ne suis pas arrivée à prendre de bonnes photos, et ce n’est pas comme ça que ça doit marcher ! Bref, un vrai travail à faire.