Les contreforts des Alpes ne déçoivent jamais quand il s’agit de vue d’exception. Le Salève, ce curieux plateau qui domine Annemasse et Genève du haut de ses 1379 mètres, offre à mes yeux la vue la plus impressionnante depuis la rive française française du Lac Léman. Une vraie merveille qu’il est possible de savourer quel que soit son niveau de forme, puisque cette merveille est accessible en voiture. Mais si vous aimez la randonnée, sachez que le Salève est aussi quadrillé de 230 kilomètres de chemins de randonnée pour tous les goûts ! Je vous raconte ma découverte du Salève, auquel je n’avais encore jamais rendu visite en 38 ans d’existence. Il était temps !
Le mont Salève, appelé tout simple « le Salève » pour les intimes, fait partie indissociable du paysage de la région de Genève : c’est cette falaise qui toise Annemasse et Genève depuis le sud comme une barrière infranchissable. On y extrait du calcaire depuis près d’un siècle et il est aussi doté d’un téléphérique pour le moins incongru puisqu’on peut y accéder depuis l’autoroute. Avouez que vous n’avez pas souvent vu de panneaux signalant la présence d’un téléphérique sur une aire d’autoroute, pas vrai ?
Si le téléphérique est au repos forcé jusqu’au printemps 2023, il demeure possible d’accéder au sommet du Salève par la route, tout simplement. Alors évidemment, si vous n’avez pas l’habitude (ou comme moi, perdu l’habitude) des routes de montagne, vous allez vous cramponner un peu à votre siège avant d’arriver au col de la Croisette mais faites-moi confiance, cela en vaut la peine. La vue depuis le col m’a déjà donné envie de tout quitter mais le meilleur reste en venir en prenant la direction du restaurant l’Observatoire via la route des Trois lacs. À noter, si vous êtes du genre à aimer l’effort, vous pouvez très bien atteindre l’Observatoire à pied depuis la plaine, ou plus simplement, depuis le col de la Croisette, moyennant 12 kilomètres aller-retour. La route des trois lacs va vous offrir un très beau panorama sur les Alpes, mais nous y reviendrons.
Côté nord : vue sur le lac Léman et le Jura
Après avoir roulé à travers six kilomètres rappelant très étrangement les causses de l’Aveyron, nous nous garons au restaurant l’Observatoire, doté d’un grand parking bien pratique qui fait un excellent point de départ à de nombreux sentiers. Pour information, le Salève compte pas moins de 250 kilomètres de sentiers balisés sur tous ses versants, à son sommet, à son pied… Il y a de quoi faire. L’hiver, c’est aussi un petit paradis du ski de fond quand il y a de la neige. Nous décidons d’improviser et partons tout d’abord en direction de la gare du téléphérique, espérant y trouver une belle vue. Alors je vous le dis tout de suite, tant que le téléphérique n’aura pas rouvert, inutile de pousser jusque là : on ne voit qu’un grand chantier moche et sans intérêt.
Par contre, cela peut valoir la peine de prendre le chemin qui descend pour deux raisons : tout d’abord, pour admirer la vue sur Genève depuis le départ des parapentes ou le centre Shredrub Choekor Ling, un monastère bouddhiste dont la terrasse est accessible au public (et le magasin de souvenirs aussi). Depuis la terrasse, nous contemplons Genève , ville au prestige international qui se révèle étonnamment modeste vue d’en haut, avec un peu moins de 200 000 habitants. Nous distinguons son fameux jet d’eau et jouons à essayer de trouver les bâtiments des organisations internationales. On voit aussi très le petit lac (la partie occidentale du lac Léman) et le Jura en toile de fond.
Plus à l’ouest, on voit la plaine du Genevois et le Jura qui s’évanouit peu à peu dans le lointain, esquissant à peine la vallée du Rhône avec Bellegarde non loin.
Côté Sud : vue sur les Alpes
Une fois rassasiée de cette vue, nous prenons le chemin de l’observatoire des Alpes, un nom un peu ronflant pour un simple champ. Malgré tout, la vue nous enchante tellement que nous y tenons notre pique-nique. La vue ? Quelle vue ? Cette vue :
Le Mont-Blanc, qui dit mieux ? C’est la deuxième bonne raison de prendre le sentier qui descend. Nous sommes déjà comblées, je dois dire. Le temps est assez clément pour nous asseoir par terre et déjeuner avec vue, loin de la foule de l’Observatoire.
Peu satisfaites de notre incursion vers le téléphérique, nous décidons de profiter du beau temps pour poursuivre notre flânerie. Cette fois, j’ai un objectif qui ne devrait pas décevoir puisque nous l’avons déjà croisé en voiture en arrivant : le Panorama des Alpes. Un sentier nous y conduit en passant quasiment à plat à travers les alpages du Salève, sur la ligne de crête. Il fait beau, nous sommes loin d’être les seules promeneuses et nous suivons gentiment les groupes de randonneuses en quête de paysages. Après avoir longé la crête avec vue sur le Genevois, le sentier fait un angle droit et traverse une plaine d’où on entrevoit déjà un paysage grandiose : les Alpes, dans toute leur splendeur.
Et quand je dis les Alpes, ce sont toutes les Alpes du Nord qui se dressent à nos pieds. La table d’orientation au Panorama des Alpes nous permettra d’ailleurs de constater que la vue porte jusqu’aux Alpes suisses à l’est et à la Savoie à l’ouest, avec même un peu du plateau du Revard dans le lointain, peut-être le Granier. Je n’ai pas de photo qui lui rende justice mais nous avons même pu admirer le lac d’Annecy pointer derrière quelques monts modestes, étincelants dans le soleil en train de baisser.
Le lac d’Annecy, quelque part sur cette photo. Si vous savez, vous savez.
Je n’en reviens pas de la puissance des Alpes, profondément émue par cette chaîne de montagnes qui nous fait l’honneur de nous émerveiller ce jour-là en se montrant si accessible. Le vent nous malmène un peu mais rien ne saurait effacer notre sourire face à ce panorama étonnamment préservé, depuis un Salève acquis aux alpages. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit tant de beauté. (sauf si on travaille au restaurant d’altitude, mais c’est une autre histoire)
Et tout ça au prix d’une demi-heure de marche ? Meilleur rapport efforts-vue au monde, non ? Si la randonnée n’est pas votre tasse de thé, vous pouvez accéder au lieu dit « Panorama des Alpes » directement depuis la route des trois lacs. La table d’orientation se trouve à une minute de la route. Et évidemment, à condition de bien choisir sa place, le restaurant l’Observatoire est aussi une option pour se régaler, littéralement et visuellement.
Infos pratiques
- Longueur : 5 km de l’Observatoire au Panorama des Alpes
- Durée : 1 h-1 h 30
- Type : aller-retour, alpages
- Difficulté : facile
- Accès : accès en voiture jusqu’au restaurant l’Observatoire, où vous trouverez un stationnement
- Chiens autorisés. Attention aux clôtures électriques l’été.
- Matériel de rando conseillé : baskets ou chaussures de randonnée et bâtons de marche
Collonges-sous-Salève // Col de la Croisette / Vue sur le Genevois
Aller au Salève
- Pour accéder au restaurant l’Observatoire depuis Thonon, comptez environ 1 h 10 de route pour 45 km. Prenez la direction de Bons-en-Chablais, Annemasse puis Étrembières, et enfin montez du côté de Monnetier-Mornex. Si vous connaissez le coin et selon l’heure de votre visite, passer par l’autoroute et payer les 2 euros de péage permet parfois d’éviter de sérieux bouchons dans Annemasse.
- Depuis Genève, comptez environ 40 minutes pour 20 kilomètres en passant par Carouge, Collonges-sous-Salève et le col de la Croisette.
- Quel que soit l’itinéraire choisi, attendez-vous à une sérieuse route de montagne, avec virages raides en lacets, pour accéder au plateau. Roulez prudemment.
- Sur Google Maps, cherchez l’Observatoire, 8200 route des 3 lacs, 74560 Monnetier-Mornex
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Le téléphérique du Salève
Une autre option pour accéder au Salève consiste à emprunter son fameux téléphérique. Celui-ci est en travaux depuis deux ans et devrait rouvrir à l’été 2023. Je vous en reparlerai quand j’aurai pu l’emprunter à mon tour ! En attendant, vous pouvez surveiller sa date de réouverture sur son site ici.
Où dormir sur le Salève (ou non loin)
- Virginie du blog Les aventures d’Arthur et Thibaut m’a indiqué qu’il est possible de bivouaquer sur le plateau du Salève. Renseignez-vous !
- À Collonges-sous-Salève, le gîte Le Panorama est riche de promesses
- Une option plus contemporaine à Annemasse : l’Oskar Hôtel.
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Si vous avez aimé ce billet sur une randonnée facile non loin du Léman, voici d’autres suggestions :
- Le mont Forchat, randonnée facile vers Thonon-les-Bains
- Randonnées d’hiver faciles vers Evian-les-Bains
- Randonnée au mont Bénand
- Randonnée au sommet des Mémises
Et vous, connaissez-vous d’autres randonnées faciles avec vue sur le Léman et le Mont-Blanc ? Je vous attends dans les commentaires ! Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés. Randonnée réalisée en janvier 2023.
Nous montons le Salève à pied tous les dimanches.
Quelle belle balade en effet ! Tes photos avec la lumière d’hiver et le fond de brume dans les vallées sont magnifiques !
Vivement que le téléphérique rouvre ses portes pour y faire un tour encore plus panoramique ! La montée doit être impressionnante.
Je ne connaissais pas du tout ce secteur, je suis plus Savoie que Haute-Savoie, j’ai des lacunes ! 😀
Le panorama est magnifique en tout cas, on voit super loin ! Le monastère bouddhiste doit être joli ! 🙂
Ça donne envie de faire une retraite contemplative dans le monastère. Avec une vue pareille, l’illumination est quasi garantie 😀
Les photos donnent envie. C’est un coin que je ne connais pas trop.