Nous voici fin décembre, c’est l’heure des rétrospectives. Que dire de pertinent de 2020 quand on tient un blog de voyage ? J’aurais pu vous faire le coup de la rétrospective-gag, avec une photo de mon canapé et c’est tout. J’aurais pu ne rien faire du tout, faire comme si cette année n’avait pas existé – après tout, on a tous tendance à tenter d’enfouir les traumatismes et 2020 en sera un, un immense traumatisme collectif. Je pourrais vous faire une rétrospective de non-voyages, comme on fête son non-anniversaire ; les voyages qui auraient pu, qui auraient dû, ceux qui ont été. Et finalement, je vais faire presque exactement comme d’habitude : tenter de résumer cette année, pour tenter d’en tirer du positif, pour vous montrer à quoi ça ressemble, la vie d’une blogueuse de voyage qui ne voyage plus. Pour comparer, je vous invite à relire de précédentes rétrospectives plus riches en voyages, comme les moutures 2019 et 2018.
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Split Rock Trail, l’une des meilleures découvertes de l’année
Janvier 2020
Revenons légèrement en arrière, en décembre 2019, s’il vous le voulez bien ? Le 24 décembre 2019, Etienne et moi recevons un des plus beaux cadeaux de Noël : l’invitation de Citoyenneté et Immigration Canada à venir prêter serment pour devenir citoyens canadiens. On salue au passage la date d’envoi de ce courriel qui change la vie, ce cadeau de Noël est une bien belle attention de la part du gouvernement. Depuis 2019, nous enchaînons les étapes pour devenir citoyens canadiens et après avoir réussi l’examen de citoyenneté en novembre 2019, il ne nous restait plus que cette cérémonie avant d’être intronisés Canadiens.
C’est ainsi que le 21 janvier 2020, nous participons à la cérémonie de citoyenneté, prêtons serment et nous devenus Franco-Canadiens, avec une immense fierté qui ne nous quitte plus. C’est très surréaliste, d’obtenir une autre citoyenneté. L’année 2020 commence très fort, nous y croyons dur comme fer, ce sera notre meilleure année.
Photo gentiment prise par un ami et tout aussi gentiment sublimée par Alexandra d’Itinera Magica
Une semaine plus tard, notre demande de passeport envoyée, nous filons nous remettre de nos émotions au Ridgeback Lodge, alors l’un des seuls hébergements insolites disponibles au Nouveau-Brunswick. Deux nuits dans une bulle, à profiter d’une déconnexion totale et à tenter de dompter une baignoire japonaise récalcitrante, le tout sous les étoiles… le rêve ! Je lui décerne la palme de la bulle de bonheur absolue. Nous faisons des plans pour quand nous aurons notre passeport : depuis quelques mois, nous réfléchissons à un départ à l’étranger à la faveur des quelques PVT qui nous sont encore accessibles du fait de notre grand âge (35 ans) : avec un passeport français, nous pouvons encore aller en Argentine ; avec un passeport canadien, le Chili, le Costa Rica, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Taïwan, entre autres, nous tendent les bras. Nous jetons notre dévolu sur le Chili, suivi de l’Australie et rêvons d’étendues sauvages dans la Terre de feu et de chauves-souris géantes dans le bush australien… Nous n’avions rien préparé par superstition, attendant de recevoir notre précieux passeport-sésame canadien – de toute façon nécessaire pour le dossier.
Février 2020
En l’attente de notre passeport, nous ne pouvons pas quitter le territoire canadien. Il nous le faut impérativement pour rentrer : impossible d’utiliser notre passeport français pour entrer au Canada désormais, sous peine d’être considérés comme des touristes. Nous entendons parler d’un nouveau virus en Chine, voyons qu’il se propage assez rapidement, croyons encore que nous allons pouvoir aller une semaine dans les Caraïbes pour nous remettre de nos émotions de nouveaux Canadiens. Nous rigolons devant des publications alarmantes sur les réseaux sociaux, puis déchantons en assistant, impuissants, à l’arrivée de la covid en Italie, puis en France. Nous sommes relativement épargnés au Canada au moment où vous plongez dans le rouge en Europe. Les frontières se ferment les unes après les autres.
Le 21 février 2020, nous recevons nos passeports. Le monde s’est fermé, plus question de Chili, d’Australie, des Caraïbes… plus question de rien. On en a tous, des histoires qui commencent par « j’aurais dû… » Notre « on aurait dû… » à nous, ça restera ces deux PVT tués dans l’œuf, juste avant de ne plus pouvoir faire de PVT du tout. Les PVT et moi, ça restera une grande histoire manquée, et un de mes grands regrets de voyage.
En février, je serais au moins allée à la combe de glace de Parlee Brook, dont je vous ai déjà parlé en 2019.
Mars 2020
Avant que tout ne ferme, je réussis à grapiller une rando au parc national de Fundy et à la cabane à sucre. Une manif pour la journée internationale du droit des femmes, et une sortie qui me semble surréaliste désormais : moi qui ne vais jamais au bar, je sors avec des copines quelques jours avant l’entrée en « phase rouge », peut-être poussée par une sombre prémonition. Au Nouveau-Brunswick, le confinement n’a jamais été aussi strict que ce que vous avez connu en Europe : sauf rares exceptions, les sorties dans la nature sont encouragées, les restaurants ont globalement conservé leur service de plats à emporter, aucune attestation de sortie à montrer à tout bout de champ. Le pire que nous ayons connu aura été cette phase rouge, où tout le monde était invité à rester chez soi, de mi-mars à mi-mai. Mais j’ai toujours pu aller promener Indiana, sortir de chez moi si j’avais envie de prendre l’air, aller dans les parcs de la ville.
Le sentier de la plaine du Caribou au parc national Fundy, Nouveau-Brunswick. La plaine est sous la glace. Ha.
Étrangement, je vis extrêmement bien ce premier « confinement », en grande partie grâce aux aides accordées par le gouvernement. J’accuse une certaine fatigue dans mon activité de traductrice depuis un an et ces quelques semaines de repos forcé sont les bienvenues. Pour ne rien gâcher, après quelques tâtonnements, le gouvernement décide d’aider, à raison de 2000 $ par mois de mars à août, quiconque dont les revenus devenaient inférieurs à 1000 $/mensuels. Je suis assez heureuse de constater que malgré une activité en pointillés, je n’ai pas eu besoin de faire appel à ce mécanisme. Mais pour la première fois de ma carrière, je bénéficie d’un filet de sécurité si jamais les choses devaient tourner au vinaigre, et ça, ça fait du bien. Je peux profiter de ce chômage partiel en toute sérénité. Vive le socialisme, je vous dis.
Avril 2020
Les jours se suivent et se ressemblent : balades canines, dessins, tricot (je suis assez fière de dire que j’ai tricoté mon premier pull, en jacquard qui plus est), puzzles, Postcrossing, bref une vie de personne âgée. J’en rigole assez (trop ?) souvent sur les réseaux sociaux, mais ce confinement m’a révélée à la personne âgée que je suis. Je ne sais pas si je peux faire machine arrière désormais et revivre comme une trentenaire. Je couds des masques. Je travaille un peu, pas trop, environ une semaine sur deux. Nous profitons d’être assignés à résidence pour prendre un chat en tant que famille d’accueil, le pétillant Tanner, alias Tanuki – une crème de chat qui restera un mois avec nous. Dora ne le vit pas très bien mais Indiana se fait un copain. Ou plutôt, Tanuki se fait un esclave. Nous mesurons toute notre chance d’habiter dans une maison avec un jardin, d’avoir une terrasse.
Allez savoir pourquoi, j’adore cette photo.
Venez pour le voyage, restez pour le tricot.
Mai 2020
Si les contacts avec nos semblables ne nous manquent pas, nous commençons à avoir fait le tour de notre maison. Nous nous échappons au chalet d’un ami le 9 mai, date qui restera dans les mémoires pour avoir été la dernière grosse tempête de neige de l’année, de manière incroyablement tardive. De là, nous passerons à des températures caniculaires en moins de temps qu’il n’en faut pour défricher mon potager et je pourrai donc me livrer à mon activité favorite du printemps : gratter la terre. Je ne suis pas peu fière du rendement de mes cinq jardinières un peu plus tard dans l’année : edamame, pois, chou frisé, myrtilles, tournesols et surtout des courges partout, le bonheur.
Kouchibouguac, le 9 mai 2020. J’avais installé mes pneus d’été une semaine avant.
Le Nouveau-Brunswick redescend d’un cran en « phase orange » : certains commerces rouvrent leurs portes, on recommence timidement à revoir des amis. J’aimerais dire que je me suis précipitée en vadrouille dès l’annonce du début du déconfinement mais je suis restée prudente. Je mets néanmoins le cap vers Sussex l’espace d’une journée, pour marcher dans les bois en direction du Friar’s Nose.
Juin 2020
C’est incroyable mais il fait une chaleur phénoménale. Je me rends souvent à la plage, généralement le soir en semaine, pour éviter la foule. Heureusement que le Nouveau-Brunswick a d’immenses plages de sable où se laisser de l’espace n’est pas difficile. Voir l’océan et l’immensité du ciel me fait un bien fou, comme un antidote à cette période cloîtrée. Je n’ai vraiment aucun problème à être casanière… du moment que je peux m’évader régulièrement. Nous avons tous vécu le confinement différemment, certaines souffrant de solitude, d’autres au contraire de la promiscuité, et moi je ne rêve que d’une chose, de Chili et de dépaysement. Comme vous qui me lisez, probablement.
Je pars découvrir l’arboretum de Bouctouche, un grand parc à l’européenne doublé d’un jardin victorien qui m’avait échappé jusqu’à présent. Je vous en reparlerai peut-être. Et l’une des meilleures journées de l’été, je la passe sur les rives de la Baie de Fundy, à redécouvrir des lieux que je connais peu comme le Cap Enragé, perdu dans la brume.
Juillet 2020
Un mois resté dans ma mémoire comme un peu perdu. Le temps est grognon, moi aussi, aucune fin de semaine n’est réellement excitante, et la semaine, je mets les bouchées doubles pour combler le retard de mon chiffre d’affaires. Je fonctionne par habitude, j’ai besoin d’être dans une sorte d’élan pour faire les choses. Et là, j’ai complètement perdu l’habitude de conduire, d’être loin de chez moi ; pire encore, je ne me sens pas en sécurité si je ne suis pas proche de la maison. Je me cantonne à des promenades à 20 minutes de route, je n’ose même aller aux parcs nationaux qui ne sont qu’à une heure de chez moi. Pourtant, quand je regarde mes photos, j’ai fait plein de choses. Je vais plusieurs fois à Shédiac, station de villégiature à 20 minutes de Moncton, où il fait bon prendre son temps, une glace à la main. Je vais un week-end à Sackville en partenariat avec l’office du tourisme, à découvrir cette petite ville universitaire non loin de la frontière avec la Nouvelle-Écosse.
Et puis je vais à Hillsborough où je découvre de nombreux sentiers dont j’ignorais l’existence, je fais des sorties à la plage, des sorties pour ramasser des fraises… Je vais même en expédition une nuit vers une cascade et un camping qui resteront secrets mais à qui je décerne sans conteste la palme du camping avec le plus de moustiques au monde. Non, je ne vois pas pourquoi j’ai tant ronchonné en juillet. Ou peut-être que si, je vois très bien.
Peut-être que notre confinement n’a jamais été aussi strict que celui en Europe, mais une fois l’été venu, nous n’avons que partiellement retrouvé notre liberté de mouvement. Les quatre provinces du Canada atlantique, à savoir le Nouveau-Brunswick, l’île du prince Édouard, la Nouvelle-Écosse et Terre Neuve-et-Labrador, ont formé une bulle quasi-impénétrable : la bulle atlantique. Le bon côté : nous sommes littéralement l’endroit le plus sûr de toute l’Amérique du Nord. Le revers de la médaille : nous pouvons certes en sortir, mais revenir dans la bulle atlantique implique une quarantaine de deux semaines. Pour moi, pas question d’en sortir à moins d’une raison familiale impérieuse, et en juillet, je vous voyais tous aller ailleurs, aller vers du dépaysement en Europe, et ça me brisait le cœur.
Ne vous méprenez pas : j’ai eu la chance de partir deux fois cet été, mais côté dépaysement, ce n’est pas vraiment ça. Chacun voit midi à sa porte mais j’ai besoin de voir autre chose pour me délasser. Ce n’est même pas une question de changer de pays, mais simplement de paysages : vous qui vivez dans le Jura et prenez vos vacances à Agde, ou qui partez de Bretagne pour aller passer du temps en Auvergne… vous voilà dépaysés. Il faut bien comprendre qu’ici, je peux rouler des centaines de kilomètres et si le cœur n’y est pas, je ne verrai que les mêmes sapins et le même océan et la même ambiance.
Par contre, quand le cœur y est, j’y vois une ambiance sublime.
Août 2020
On l’attend avec impatience : une semaine de vacances sur l’île de Grand Manan, dans une cabane avec vue sur l’eau, avec Indiana, à rester les doigts de pieds en éventail. Une semaine reposante, faite de balades à la demi-journée, de siestes, de repos et de beaucoup de phoques. J’aime les phoques. La palme de la destination nature au bord de l’eau ? Oui !
En plein pendant mes vacances, je reçois un courriel euphorisant : je suis acceptée pour la campagne d’influenceurs rémunérée #CreatorCoastNS organisée par l’office du tourisme de la Nouvelle-Écosse. Ma position stratégique à l’intérieur de la bulle atlantique a évidemment joué en ma faveur mais peu importe : fin août, je pars une semaine pour la région de Yarmouth, l’extrême ouest de la province, entre Acadie du Sud-Ouest et bout du monde. Je passe la semaine après mon retour de Grand Manan à planifier ce premier voyage promotionnel de grande ampleur, vaguement terrorisée à l’idée de me planter.
Une fois sur place, Je découvre Yarmouth, ville loin de tout mais pourtant très mignonne avec ses façades colorées, et une communauté francophone étonnante autour de la Baie-Sainte-Marie. J’en ai déjà parlé mais promis, je reviens très vite avec l’itinéraire de ce road-trip. Ce ne sont évidemment pas des vacances mais même si ce voyage n’aura pas été de tout repos, je mesure ma chance de pouvoir découvrir un nouvel endroit cette année, de surcroît un endroit où je ne serais pas allée spontanément. De surcroît de façon rémunérée ! Chose impensable en 2020, et pourtant.
Septembre 2020
De retour de Nouvelle-Écosse, je suis prise d’une immense bougeotte : l’été est bientôt fini, et je tente de rattraper ce temps que j’avais cru perdu. Un rendez-vous pro me donne l’occasion d’aller visiter très brièvement Miramichi, que je ne connaissais quasiment pas, et je me lance enfin dans un projet de longue date : passer un week-end autour de Saint-Jean à la découverte du célèbre sentier Split Rock Trail et des grottes marines de St. Martins, où je ne m’étais jamais arrêtée. J’en fais un week-end solo, un vrai délice à savourer la baie de Fundy avant l’arrivée de l’automne, et je décerne sans hésiter au Split Rock Trail la palme de la découverte de l’année !
Octobre 2020
L’automne nous prend par surprise : les érables sont en avance de quinze jours par rapport à la normale, tout le monde est tourneboulé, décidément rien ne va cette année. Ma sacro-sainte escapade d’automne s’annonçait mal, mais c’est une excellente surprise qui m’attend autour de Bathurst : cascade en pleine forêt et sentier désert, cafés douillets et plages mystiques… J’apprécie beaucoup ces quatre jours passés à nouveau en solo, à ne rien faire d’autre qu’admirer les feuilles de la façon qui me plaît le plus : en randonnant. Et ici aussi, en partenariat avec l’office de tourisme de la Région Chaleur. J’en profite un maximum, car alors même que je suis à Bathurst, le gouvernement annonce le premier reconfinement : retour en phase orange à Moncton. Phase qui ne durera pas longtemps, juste assez pour que l’escapade que j’avais réservée à Charlottetown, sur l’île du Prince Édouard, ne puisse pas avoir lieu. J’enchaîne quelques dernières randonnées autour de Moncton avant de déclarer forfait pour l’année.
Novembre 2020
Déclarer forfait dès novembre, c’est un peu tôt, non ? J’ai à peine le temps de fêter mon anniversaire avec des amies qu’on nous reconfine à nouveau. Moi qui avais décalé mon escapade à Charlottetown, elle est annulée une deuxième fois. Cette annulation est un peu la goutte d’eau qui fait déborder mon vase de santé mentale. Vous venez pourtant de lire mon année, je n’ai vraiment pas de raison de me plaindre, et pourtant une grande lassitude m’envahit en novembre. Pour la première fois depuis notre arrivée en 2014, l’idée de la neige me fait frémir, je ne rêve que de chaleur. Je me demande si nous n’avons pas fait le tour de Moncton, s’il n’est pas temps de partir. Etienne ne va guère mieux, nous parlons pays chauds et évasion tous les soirs. « Évasion », un mot qui prend tout un autre sens en ce moment. Seule la perspective de deux semaines de vacances fin décembre me réjouit. N’ayant fait littéralement aucune sortie digne de photos en novembre, voici mon image préférée d’Indiana, prise en octobre :
Heureux qui comme Indiana sautille dans les feuilles mortes.
Décembre 2020
La neige n’est pas vraiment arrivée, et j’en viens à la souhaiter ardemment, au lieu de cette grisaille toute parisienne qui colle comme de la poix depuis novembre. Enfin, les vacances de Noël arrivent. Deux semaines à faire corps avec mon canapé, à aller de puzzles en tricot. Des randos ensoleillées me redonnent le sourire, car quoi de mieux qu’un peu de ciel bleu pour mettre du baume au cœur ?
Au parc national de Fundy, le 27 décembre 2020
À l’heure où j’écris ces lignes, j’éprouve surtout une grande tristesse, parfois de la colère. Je parlais de Moncton et de dynamisme dans ce billet sur mon installation au Nouveau-Brunswick en début d’année, sur l’élan de cette petite ville qui prospérait de toute part. Je suis en colère contre la covid de lui avoir coupé les ailes, alors que les commerces mettent la clé sous la porte les uns après les autres. Même le Starbucks en plein coeur de la ville a fermé définitivement, et la rue Main n’est plus que l’ombre d’elle-même. Je rage de voir les petits commerces que j’aimais tant souffrir de la deuxième vague, alors que nous sommes impuissants à les aider.
Ce que j’ai lu, vu, écouté en 2020
Si vous préférez lire le bilan de mon blog, sautez ce long paragraphe ! Sinon, voici des romans que j’ai lus, sans ordre particulier :
- Too Like the Lightning, Ada Palmer (Trop semblable à l’éclair traduit par Michelle Charrier) : après avoir vu Ada Palmer en promo-conférence aux Utopiales de Nantes en 2019, j’avais eu intensément envie de lire ce roman d’anticipation rédigé par une femme, de surcroît philosophe, de surcroît spécialiste des Lumières… Le livre m’a marquée par son immense culture, son immense ambition, et son immense pédanterie. Ada Palmer étale sa connaissance des Lumières en couches épaisses et noie totalement son récit. Je me tâte toujours à lire le deuxième tome, Seven Surrenders/Sept Redditions.
- Susto, luvan. Un roman inclassable. Loin dans le futur, une société qui ressemble à peu près à la nôtre – à cela près qu’elle est la seule survivante du réchauffement de la planète – vit sous la menace d’un volcan en Antarctique. Le roman est très inspiré formellement d’Alain Damasio. Sur le fond, il faut s’accrocher dans les petits drames pour atteindre le final, absolument superbe.
- Amatka, Karin Tidbeck, traduit du suédois par luvan. Imaginez 1984 mais au pôle nord, dans une société post-apo où les mots donnent vie aux objets. Prémices intrigants, non ? Le roman se déroule sur fond de complot sourd, verse parfois dans l’horreur. J’ai aimé l’ambiance de romand d’anticipation soviétique, où tout est gris, carré, morne.
- His Dark Materials, Philip Pullmann (À la Croisée des mondes, traduction de Jean Esch) : j’ai adoré le premier tome, été un peu moins emballée par la suite. Comme souvent, j’ai l’impression d’avoir un tome qui se destinait à être un volume autonome, et auquel on a greffé deux suites par opportunisme. Je garde la relation entre Lyra et Pantalaimon et je jette Will et leur relation absurde aux oubliettes.
- Chroniques du Pays des mères, d’Elisabeth Vonarburg. De la SF féministe francophone, un univers post-apo passionnant à base de matriarcat pour mieux dénoncer les travers du patriarcat. Un triomphe sur le plan de l’univers, mais une déception narrative puisqu’il n’y a pas vraiment d’intrigue. Ce ne sont même pas des chroniques au sens du sublime Kalpa Imperial d’Angélica Gorodischer. On suit juste l’héroïne d’une naïveté confondante, qui n’évolue pas vraiment au fil du roman, comme si sa fonction se réduisait à nous montrer son univers.
- Little House on the Prairie, Laura Ingalls Wilder (La petite maison dans la prairie) : plongée dans le livre phare de mon enfance. C’est fou comme cette saga n’a pas vraiment vieilli pour ce qui est de la description de la vie de famille… et fait dresser les cheveux sur la tête pour le reste, puisqu’on parle de colonisation et d’expropriation des Premières Nations, avec quelques remarques bien racistes au passage.
- Little Women et Good Wives (Les quatre filles du Dr March/Les quatre filles du Dr March se marient) : un plaisir quasi-absolu que ces chroniques d’une famille en Nouvelle-Angleterre en 1868. Je reste plus dubitative sur le deuxième volume qui ne va pas du tout dans la direction que j’aurais aimé (lire ma remarque sur les séries un peu plus haut) mais le premier tome est absolument savoureux. *insérer ici plein de cœurs*
- Les mille talents d’Euridice Gusmao, Martha Batalha, dans une traduction de Diniz Galhos : de la littérature contemporaine, sans magie ni science-fiction pour une fois. Un petit roman très drôle et grinçant sur la condition de plusieurs femmes dans le Rio de Janeiro des années 1960.
- Autres lectures : La zone du dehors d’Alain Damasio (trop prétentieux), La voie cruelle et Des monts célestes aux sables rouges d’Ella Maillart, L’accoucheuse de Scots Bay d’Amy McKay traduit par Sonya Malaborza, Or et nuit de Mathieu Rivero, Brave New World/Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley, The left hand of Darkness/La Main gauche de la Nuit d’Ursula K. le Guin, La panthère des neiges de Sylvain Tesson, Started Early, Took my Dog (Parti tôt, pris mon chien) de Kate Atkinson
- Lectures avortées : The Blind Assassin de Margaret Atwood (bof), The Stand/Le Fléau de Stephen King (ne passe plus mon filtre féministe), La montagne magique de Thomas Mann (assommant), Pour sûr de France Daigle (passionnant par l’usage du français acadien, incompréhensible sur la trame),
Du côté des mangas et bandes dessinées :
- Orange, Ichigo Takano, dans une traduction de Chiharu Chujo. Un joli manga en cinq tomes sur le suicide et les regrets du point de vue d’une bande de lycéens. C’est touchant et léger, ça donne envie de retourner au lycée pour avoir une telle bande de copains.
- Moi ce que j’aime, c’est les monstres, Emil Ferris. Un choc visuel et une déception narrative. Trop de pathos tue le pathos et honnêtement… elle ne nous jette pas un peu son talent insensé au visage, cette autrice ? J’ai trouvé l’ouvrage très prétentieux, un reproche décidément récurrent en 2020.
- La cantine de Minuit, Yaro Abe, dans une traduction de Miyako Slocombe. Succulentes chroniques d’un boui-boui de Tokyo, où des personnages interlopes viennent manger et dérouler leurs histoires de cœur et de cul. C’est tendre et drôle, j’adore. Et pas prétentieux pour un sou, cette fois.
- Soupinou, Yû Horii, dans une traduction de Melody Pages. Quand ça va mal, je lis et relis Soupinou, un manga-doudou où en Finlande, la gentille tenancière d’un restau de soupes cohabite avec un petit esprit qui ressemble à un chat de coton nommé Soupinou. Je crois que le public-cible se situe entre 8 et 11 ans, mais JE M’EN FICHE OK ?? C’est tellement mignon.
- L’appel de Cthulhu et La couleur tombée du ciel de Gou Tanabe d’après les nouvelles de Lovecraft, dans une traduction de Sylvain Chollet. Autant je n’accroche pas tellement au dessin, autant j’adore l’ambiance épouvantable et les terribles créatures imaginées par Lovecraft. En plus, l’édition est sublime avec une reliure (simili) cuir.
- Les filles de Salem, de Thomas Gilbert. Chronique glaçante des événements ayant mené au meurtre de six « sorcières » à Salem. Cet ouvrage est d’une noirceur sans fond et donne envie de brûler l’humanité toute entière.
Du côté des guides pratiques :
- Stories in Stone, A field guide de Cemetery Symbolism and Iconography, Douglas Keister. Une mine d’or pour comprendre la symbolique funéraire sur les stèles. Il n’a pas été traduit à ma connaissance.
- Backyard Medicine, Julie Bruton et Matthew Seal. Un guide pratique sur les plantes courantes en Grande-Bretagne et Amérique du Nord et leurs divers emplois en phytothérapie. Un peu léger parfois mais toujours intéressants pour la bobologie. Pas de traduction à ma connaissance, mais ce n’est pas étonnant compte tenu des territoires couverts.
Des films que j’ai vus :
- Spider-Man : Into the SpiderVerse de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman : un gros choc visuel au service d’une histoire qui a du cœur, une grande réussite.
- Klaus de Sergio Pablos : le petit bijou de la fin de l’année, c’est drôle et touchant et beau à la fois, ça m’évoque l’humour de Kuzco l’empereur mégalo, bref j’ai passé un bon moment.
- We are the Champions : l’épisode sur la course au fromage. Si vous ne connaissez pas la course au fromage de Brockworth (à laquelle je rêve d’assister depuis mes 12 ans), regardez immédiatement ce documentaire sur Netflix. J’ai ri, j’ai frémi, j’ai applaudi, j’ai passé un excellent moment.
Au niveau musical… c’est un peu le désert en 2020, j’ai très peu écouté de musique et certainement pas de nouveautés. J’ai certes découvert les groupes Billy Talent et The Blue Stones, mais j’ai surtout redécouvert Dépêche Mode, Fleetwood Mac, The Strokes, The Cure, Joy Division… Je m’aperçois que mon année aura été très années 1980. Je retrouve le plaisir de chiner des CD pour les écouter en voiture. Mais le vrai événement musical marquant de cette année, c’est la redécouverte de Beethoven et de ses symphonies. C’est bien simple, je ne me remets pas du premier mouvement de la Cinquième symphonie, la perfection incarnée. J’en profite d’ailleurs pour partager avec vous la chaîne de smalin, qui propose une représentation visuelle de morceaux classiques que je trouve absolument géniale :
Vos chroniques préférées en 2020
- Pour la quatrième année consécutive, c’est mon vieux billet sur les endroits secrets à Lyon qui arrive en tête, propulsé au sommet du classement par des mots-clés douteux.
- Il est suivi de près par ce billet consacré à l’immigration : La vie à Moncton en comparaison à d’autres villes canadiennes, qui je l’espère, apporte des réponses à ceux qui se tâtent à s’installer à Moncton. On murmure même qu’une blogueuse de ma connaissance aurait déménagé du Yukon à Moncton après l’avoir lu…
- La Gaspésie était la destination de l’été chez les Québécois et cela s’est vu chez mon itinéraire d’une semaine de road-trip en Gaspésie a cartonné en conséquence. Un succès bien mérité pour une destination inoubliable.
- Les vieilles pierres ont toujours la cote et les villages historiques autour de Millau aussi, alors que l’Aveyron est idéal pour un séjour où on peut garder ses distances.
- Tel une chanson de Noël de Mariah Carey, ce billet fait généralement son retour à l’approche de l’hiver : Comment s’habiller pour venir au Canada. Je suis un peu perplexe de son succès puisque les liaisons aériennes avec le Canada sont réduites à peau de chagrin, sans même parler du tourisme inexistant, mais les voies d’Internet sont impénétrables.
- Faute de pouvoir voyager en personne, voyager par la littérature est toujours une bonne idée : Sept livres qui font voyager vous propose des classiques de la littérature de voyage.
- Que n’a-t-on pas dit sur Lyon ? Pour découvrir des lieux qui changent de l’ordinaire, Lyon insolite et secrète vous propose des recoins que j’affectionne particulièrement dans cette Capitale des Gaules où j’ai passé 12 ans.
- Cette année, les destinations françaises sont évidemment courues, et je ne peux qu’approuver l’intérêt que vous avez porté à Saint-Rémy de Provence et les villages alentour, une valeur sûre aux portes d’Arles.
- Quelle meilleure occasion qu’une pandémie pour se lancer dans la #vanlife ? Vous êtes toujours nombreux à chercher à Bien choisir son van, et moi-même, je me tâte à racheter un van pour l’été prochain.
- Je suis ravie de voir apparaître la Haute-Savoie dans ce classement, avec mes conseils pour découvrir Annecy sans voiture.
Sackville, escapade tranquille dans le sud du Nouveau-Brunswick
Bilan professionnel pour le blog
Qui eut cru que 2020 serait littéralement ma meilleure année en termes de partenariats ? Entre Sackville, l’office du tourisme de la Nouvelle-Écosse et la Région Chaleur, je suis partie trois fois en voyage promotionnel, dont deux fois rémunérée et une fois en échange de bons procédés pour un total de 2500 $ en honoraires et l’équivalent de 1000 $ en gratuités. Bien évidemment, le fait d’être la seule blogueuse de voyage francophone de la bulle atlantique a énormément joué en ma faveur, mais le résultat est le même, non ? Vous comprendrez que faire 14 jours de quarantaine pour un voyage de presse n’était pas réaliste pour la plupart des blogueurs de l’extérieur… et que j’ai tiré partie de ma présence sur ce territoire.
Du côté des statistiques, ce qui aurait dû être une année formidable au vu des résultats en 2019 s’est avérée évidemment une déception relative, avec deux effondrements compréhensibles au printemps et à l’automne. Je suis néanmoins ravie de constater que mon trafic a quasiment décuplé depuis 2017, avec un bond interstellaire de 19 000 vues en 2017 à 172 000 en 2020 et ce, malgré seulement 33 billets publiés cette année. En corollaire, Les revenus tirés de l’affiliation se sont évidemment effondrés, et je n’ai gagné que 270 € grâce à Booking et 40 € grâce à Amazon (somme qui représente l’ensemble de mes revenus sur cette plateforme depuis… 2019. Bon. Il est temps de dégager ces liens, je crois).
Parlons-en, des billets publiés. Cette année est sans doute celle dont je suis la moins fière pour mon blog. L’envie d’écrire est intimement liée à l’exaltation de la découverte, à l’élan que procure une plongée dans l’inconnu, si brève soit-elle. Et aussi au fait de savoir qu’on sera lu – crier dans le désert n’a jamais trop été ma tasse de thé, j’aime savoir que je peux transmettre une émotion ou une envie de voyager à des lectrices. Cette année, pas grand chose de tout ça. L’envie d’écrire s’est évanouie quelque part en mars, ravivée brièvement à la faveur de mes escapades et voyages de presse. J’ai tenté un format différent, des billets plus courts sur des lieux d’intérêt plus local. J’ai tenté d’approfondir des billets précédents, ou au contraire de compiler des itinéraires à partir d’autres billets. Rien n’y a fait, je me suis forcée comme jamais, et ça s’est sûrement ressenti. Comme je disais plus haut, je suis une créature routinière et si j’abandonne quelque chose, j’ai énormément de mal à m’y remettre. Pourtant, cette fois, rester dans l’habitude du blog n’a pas vraiment donné grand-chose et si j’ai une résolution pour ce blog en 2021, c’est de retrouver la passion à la faveur de billets plus longs, moins fréquents peut-être, mais plus intéressants pour vous.
Bilan personnel
Au niveau de mon activité de traductrice, 2020 a été semblable à 2019 en termes de chiffres d’affaire global, même si la part dévolue à la traduction a baissé – la plupart de mes clients étant en France, vous comprendrez que c’était un peu délicat cette année, entre vos multiples confinements et la crise économique. Heureusement, un client anglais m’a sauvé la mise. Quant à la traduction littéraire, c’était le grand vide en 2020 hormis deux titres (Mini-tatouages de Rebecca Vincent aux éditions Pyramyd, et Quand le passé reprend vie en couleurs de Jordan Lloyd et Wolfgang Wild chez Glénat).
Le blog et des missions de rédaction sont venus compléter le reste. Avoir décroché deux missions rémunérées par le blog est une réussite, mais la plus grande fierté de cette année, c’est sans doute d’avoir travaillé à la traduction en français du site Hiking NB, la référence en matière de randonnée au Nouveau-Brunswick. Si vous ne le connaissez pas, il s’agit d’un répertoire des sentiers de randonnée tenu par un passionné, James Donald, au fil de ses découvertes. Pas moins de 480 sentiers sont répertoriés et la liste va croissant. Par un concours de circonstances phénoménal mis en branle par un message Facebook sans aucun rapport avec la traduction, je me suis vue confier la traduction de dizaines de sentiers parmi les plus populaires, que vous pourrez découvrir d’ici peu. Vous m’en direz des nouvelles !
Un constat de cette année, dans le droit prolongement des constats des années précédentes, c’est qu’être présent physiquement et régulièrement au même endroit semble ouvrir bien des portes au niveau professionnel. C’est ainsi ça qu’on appelle le réseautage ? Loin des salons pros au réseautage agressif, simplement aller souvent à un espace de coworking et être disponible a grandement contribué à m’ouvrir quelques pistes professionnellement. Après 13 ans à démarcher uniquement en ligne, c’est un exercice nouveau et passionnant, qui coule peut-être de source pour vous, mais une révélation pour moi. Il était temps ! En 2020, je dois cumuler dix semaines non travaillées, par choix ou non, une durée classique pour moi.
Pour ce qui est du bilan de mes voyages, loin de moi l’idée de vous jouer du pipeau sur l’air « finalement qu’on est bien chez nous ». Oui, j’ai aimé redécouvrir Grand Manan et découvrir la bulle atlantique, et oui, j’aurais préféré être au Chili ou en Australie. Oui, j’ai apprécié de me concentrer sur mon potager, mon tricot et mes dessins, et oui, je me sens aussi désemparée. Faire bon cœur contre mauvaise fortune n’empêche pas d’avoir des regrets. C’est peut-être l’effet « deuxième vague » qui parle, c’est peut-être l’effet de ces troisièmes fêtes de fin d’année que je passe loin des miens, mais je ne peux m’empêcher de ressentir une grande vacuité en ce moment, dépossédée de ce qui donnait du sel à ma vie. C’est un excellent exercice bouddhiste, cette covid, à nous montrer une vie où jour après jour après jour après jour se ressemblent.
Qu’est-ce qu’on fait, quand la covid se met en travers de nos projets de vie, pas seulement de vos projets à court terme ? En ce qui me concerne, je n’ai jamais eu que deux ambitions : voyager, puis me retirer du monde pour vivre en autarcie entourée de livres, d’animaux et de dessins au milieu de la nature. Je me sens obligée de revoir mes priorités. Je n’ai pas terminé cette réflexion. Je ne veux pas terminer cette réflexion, décider une fois pour toutes d’une orientation. L’arrivée du vaccin me redonne de l’espoir mais je sens qu’il y a un deuil à faire, qu’une époque de voyage quasi-insouciant est finie. À suivre…
Après toutes ces jérémiades de fille privilégiée, je tenais à vous remercier d’être toujours là. Merci de me lire, d’échanger sur les réseaux sociaux, de me laisser des commentaires même si je n’y réponds pas régulièrement. Merci de me soutenir et de me donner une raison de tenir ce blog. J’espère que le bilan que vous tirez de 2020 est moins amer que le mien, que vous regardez l’avenir avec optimisme. Je vous envoie tous mes meilleurs vœux et à défaut de vous souhaiter une « bonne » année 2021, je nous souhaite à toutes une année moins pourrie que 2020 !
Et vous, quel bilan tirez-vous de 2020 ? Tirez-vous du positif de cette année ou avez-vous hâte de passer à autre chose ? Je vous attends dans les commentaires !
Chère Audrey,
Merci beaucoup pour ce bilan très réaliste. Ça fait du bien de lire qu’on est tous « sur le même bateau »… Oui, parfois, on culpabilise de se sentir mal alors que franchement, on le sait bien qu’il y a plus malheureux que nous dans cette crise sanitaire inédite. Mais est-ce une raison pour nier notre frustration, notre tristesse, la lourdeur de nos coeurs ? Je ne crois pas, je suis persuadée au contraire que « ça va mieux en le disant »! Je suis vraiment désolée que vos projets de PVT soient tombés à l’eau : j’aurais adoré vous suivre dans de nouvelles aventures sous d’autres latitudes. Ici aussi, beaucoup de projets avortés en 2020… Mais ce fut également le moment de faire le bilan, de remettre les choses à plat et d’imaginer un autre demain : il est essentiel de penser à l’avenir sinon, eh bien, c’est que nous sommes déjà morts ! Enfin 2020 nous a appris la flexibilité ainsi que la valeur des souvenirs. Je me dis souvent : »On n’a bien fait d’en profiter tant que c’était possible ». Comme toi, je crois que notre vie d’avant est morte. Nous avons tous perdu un peu de notre légèreté et de notre insouciance. Le monde d’après sera autre chose. Je crois profondément que le meilleur reste à venir mais pour le moment, nous connaîtrons encore des temps troublés.
J’ai l’impression que le même sentiment se dégage de beaucoup de rétrospective : 2020 a été une année pourrie MAIS nous sommes tous parvenus à retenir quelques belles choses quand même, et à les apprécier à leur juste valeur.
Je te souhaite une belle année 2021. Continue de me faire rêver à travers tes mots et tes photos. ♥ xx
Trinquons à nos PVT ratés : bye 2020.
Je suis désolée de lire autant de nostalgie et de pincements au cœur 🙁
J’ai l’impression que cette année t’aura apporté beaucoup de terreau pour réfléchir, pour changer, revoir ses priorités, comme tu dis. C’est peut-être pas si mal…
En tout cas j’ai été ravie de te croiser au coin d’une glace. La prochaine fois à Terre Adélice ?
Je t’embrasse
Je trouve ce bilan plutôt positif et en tant que lecteur j’ai apprécié la qualité et l’intérêt des articles. Ce qui est proche de chez nous constitue une terre étrangère pour la plupart des lecteurs. J’ai consacré environ la moitié de mes articles au Canada et je n’ai pas senti moins d’intérêt que pour mes articles sur l’Amérique latine. Heureusement j’ai des stocks importants de photos et de notes, je n’ai donc pas besoin de voyager immédiatement pour avoir de la matière. Néanmoins, je nous souhaite une bonne année 2021, pleine de voyages.
Tout le monde a vécu cette période d’une manière différente. J’ai la chance d’être en maison avec un petit jardin, donc j’aurai sûrement du mal à me plaindre face à des personnes dans de petits appartements. Personnellement, j’ai bien vécu les 2 confinements en France, car j’ai pu enfin respirer par rapport au travail, j’étais en chômage partiel, mais surtout je n’étais plus sur site, je n’avais plus la présence visuelle de certaines personnes, je n’avais plus à prendre ses transports en commun qui me rendent dingues, plus à croiser de gens, car, ces dernières années, je ne les supporte plus (en Ile de France). Ces confinements m’ont permis de me ressourcer, d’avancer sur mon blog, de ranger ma maison. Oui parfois, je me ferais bien un resto ou un ciné (toujours fermés en France au 03/01/21). Et surtout j’aurai tant aimé découvrir la Slovénie, mon voyage qui était programmé fin mars 2020 … J’ai tout de même eu la chance d’aller dans le Finistère en Juillet et une petite semaine en Nouvelle-Aquitaine en octotre, juste avant le 2ème reconfinement. En France, j’ai l’impression que l’on ne va pas tarder à avoir un 3ème reconfinement … On verra bien, il faut se dire qu’il y a pire dans la vie, des gens vivent dans des pays en guerre, etc … Alors ce n’est pas tous les jours le super moral, surtout quand je sais que je dois, certains jours, retourner travailler sur site, etc … mais je me dis que cela va forcément s’arranger au fil des mois et j’attends de nouvelles perspectives persos dans l’année, pouvoir bouger de cette région par exemple, je croiser tellement fort les doigts. Bref, j’espère que ton moral ira mieux pour la suite, il faut se lancer de nouveaux challenges et projets, ça permet de rester en éveil et créatif ! 😀
Un bilan qui ressemble bien à cette année, en demi-teinte… Dans un sens on tente de rester positif et reconnaissant et de l’autre on ne peut chasser complètement cette vague de déception et d’angoisse. Pour moi a part quelques jours d’angoisses en mars au début du premier confinement, c’est surtout les derniers mois de 2020 qui ont été compliqué : à la recherche d’un emploi on se sent encore plus seule et désarmée face au futur. Bon courage à toi et à tous les lecteurs.ices pour cette année qui va nous demander patience et courage !