Après avoir parlé des solutions qui existent pour faire garder son animal de compagnie en voyage, j’avais envie de revenir sur des conseils et surtout des anecdotes sur mon chien en voyage. En 2017, j’ai enchaîné plusieurs week-ends et deux séjours d’une semaine avec mon chien, et il me tarde de recommencer cette année.
Je vous présente Indiana
Aussi appelé Clear Days Ahead par le fichier des pedigrees des samoyèdes canadiens pur race, ou La Paupiette quand il m’embête, Indiana est un fier mâle bêta né fin 2015 (il a même son compte Instagram !). Un chien au grand cœur qui adore les gens. Comme sa copine Ruby, il aime les endroits. Et les pizzas. Et les frisbees. Mais surtout les gens. Regardez-le dans les yeux du bout de la rue et il viendra quémander son dû : un câlin. Bougez un orteil devant Netflix et il accourra, laisse dans la gueule et étoiles dans les yeux, pour réclamer son droit le plus fondamental : une promenade à vos côtés.
C’est un chien très gentil mais assez têtu, comme tous les samoyèdes. S’il veut marcher, il va marcher. S’il est tanné de marcher, il ira faire la grève dans un buisson – et dans ce cas, mieux vaut sortir le pique-nique ou un livre et attendre que ça reparte. Vous avez déjà essayé de soulever un chien de 30 kilos qui ne veut pas bouger ? Mission impossible. C’est aussi un chien un peu trouillard, qui a besoin de temps pour s’adapter aux situations nouvelles comme dormir dans un van avec du bruit autour.
Ça par exemple, c’est la tête du chien qui ne bougera pas de son ruisseau.
Un chien en voyage… c’est un peu de tracas
Parlons peu, parlons vrai : voyager avec un chien, c’est perdre un peu de liberté de mouvement, et devoir parer à certains imprévus VRAIMENT imprévus. Le coup de la laisse qui lâche, par exemple. Le coup du chien à porter sur un sentier parce que les rochers sont plus hauts que lui. Le chien qui aboie à chaque fois que quelqu’un passe dans le couloir de l’hôtel, et à qui on doit mettre une playlist de rock irlandais toute la nuit pour le bercer. Oui, oui. Tout ça, ça s’est produit.
Heureusement, au Canada, énormément de gens ont des chiens et les aiment, ce qui les rend plus compréhensifs. La bouille souriante d’Indiana adoucit généralement les mœurs, et il n’est pas rare que je le retrouve noyé sous les caresses d’un voisin de camping au retour d’une douche.
Qui peut résister à ce sourire ?!
C’est surprenant, mais en Amérique du Nord, les parcs nationaux et provinciaux n’acceptent pas toujours les chiens, notamment au Québec ou dans les parcs nationaux américains. En général, au Canada, les chiens sont interdits sur les sentiers qui poseraient des questions de sécurité : le sentier Skyline, au parc du Cap-Breton est un bon exemple. Deux kilomètres de marche à plat, mais les chiens sont interdits ? Oui, car au bout, on a un à-pic ultra-photogénique mais qui serait catastrophique si tout le monde se pointait avec son chien, qui voudrait jouer avec les autres chiens, ou courir dans les escaliers à flanc de falaise…
Ouiii et si on courait jusqu’en bas des escaliers !! JE VOOOOLLLE !!
Quand je prends Indiana avec moi, j’essaie de me renseigner sur les éventuelles interdictions, et sur la présence de chenils si certaines randos me tiennent malgré tout à cœur. Au Cap-Breton, je n’avais pas trouvé d’infos et j’ai tenté le tout pour le tout à l’office du tourisme, la veille de cette belle randonnée. Heureusement, il a pu nous indiquer un chenil dans les parages. Mais si on n’avait trouvé aucun chenil, on aurait fait une croix sur la rando : impossible de laisser mon chien une journée en voiture en été (ou une heure. Ou du tout, en fait).
Un chien en voyage… c’est beaucoup d’activité
Peut-être que dans son grand âge, Indiana acceptera les vacances transat-sieste-repos, mais pour l’instant, on carbure plutôt aux randonnées-sieste-randonnées. Indiana est un pendule incapable de se réguler : il a besoin de se défouler à fond les ballons, suite à quoi il a besoin d’une sieste intense, suite à quoi il lui faudra à nouveau se défouler… Ce n’est pas un chien à rester gentiment ronger son jouet s’il n’a pas eu plusieurs activités dans la journée. Et autant vous dire que si vous êtes à proximité, il va vous faire comprendre sans aucune ambiguïté que l’heure de jouer, c’est l’heure de jouer. Prendre son chien en voyage, c’est l’assurance de vacances sportives.
Ce qui n’est pas en problème en soi les jours de beau temps, puisque la randonnée est de toute façon l’une de mes activités préférées en voyage. La difficulté, c’est de trouver des randonnées assez longues pour tous les deux, mais pas trop longues non plus, sans quoi on risque le coup de la grève du chien épuisé et de devoir le porter pour rentrer (ouf… ce n’est jamais arrivé).
Au Mont Carleton, c’était un peu limite sur la fin, par exemple, il lui a fallu une heure de pause avant de redescendre.
Mais quand il pleut ? Quand on a la flemme ? Bénis soient les inventeurs des parcs à chiens, qui permettent de le laisser s’ébrouer avec ses congénères et courir dans un endroit sécurisé. Ici aussi, une petite recherche une fois sur les lieux permet de savoir où on peut le laisser courir à sa guise. Il m’est aussi arrivé qu’on m’indique une plage isolée ou un champ désert où personne ne s’offusquerait d’un chien sans laisse.
Attention à ce qu’il n’aille pas courser un chevreuil et se perdre, par contre… Pour éviter ça, je privilégie au maximum les endroits clos quand je lui enlève sa laisse, ou ceux où il n’a pas trop d’options, comme une plage bordée d’une palissade. Bon… Même dans ce cas de figure, il peut arriver qu’il tente de prendre la tangente par le large (et dans ce cas, qui se dévoue pour aller le chercher dans l’eau froide d’octobre, hein ? Qui ?!)
« Je ne regrette rien. »
Un chien en voyage… ça ronfle énormément
Après l’effort, le réconfort. Il est important de ménager mon toutou et de lui garantir du repos, ne serait-ce parce qu’il est grincheux quand il n’a pas ses quatorze heures de sommeil quotidiennes. Si, c’est vrai. Moi aussi, d’ailleurs.
Je trouve important de rester à l’écoute des signaux qui disent qu’il commence à fatiguer. Généralement, la longueur de la langue qui pend est un bon indicateur. La force qu’il exerce sur la laisse aussi, ou le fait qu’il s’assoie sans raison apparente. Un autre facteur à prendre en compte, c’est la chaleur. Quand j’ai chaud, lui a doublement chaud à cause de sa fourrure. On évite donc les randos par +30°C ou en plein soleil, et on prévoit une bonne baignade pendant ou après [rectificatif : PAS après, sous peine d’avoir une voiture qui sent le chien mouillé pendant trois jours]. Après une randonnée de quelques heures, il s’écroule généralement dans la voiture et/ou près du feu de camp, pour émerger deux heures plus tard. C’est le moment de faire une sieste avant le prochain pic d’activité.
Grosse fatigue !
Le soir, on a notre rituel : une petite promenade avant d’aller dormir, histoire de faire le dernier pipi et de créer une petite fatigue supplémentaire. Dans le van, Indiana vient me faire un câlin 15 minutes, avant d’aller dormir sur le plancher – ça ne rate jamais, et je dois dire que c’est à croquer qu’il vienne se blottir contre moi. À l’hôtel, il a aussi tendance à venir chercher câlin, puis à prendre racine. Moins mignon. C’est qu’il prend de la place ! Un petit fond musical permet de noyer les bruits de l’extérieur comme les écureuils qui courent sur la gouttière, ou les voisins de chambre qui rentrent un peu tard, et d’éviter les aboiements intempestifs. Le top, c’était de dormir avec lui dans un chalet isolé : ici, aucun risque de déranger les voisins.
Super pratique pour lire, on est d’accord…
Nos voyages ensemble
- Une escapade sur l’île de Grand Manan, Nouveau-Brunswick (2016)
- Un tour de l’Acadie, Nouveau-Brunswick, avec l’ascension du Mont Carleton (2017)
- Une escapade au parc national du Cap-Breton, Nouvelle-Écosse (2017)
- De nombreux week-ends en van au parc national de Fundy, Nouveau-Brunswick (2017)
- Un tour de la Gaspésie, Québec (juillet 2018)
- Une semaine dans le parc national d’Acadia, dans le Maine (août 2018)
- Et évidemment d’innombrables randonnées à la journée autour de Moncton
Les indispensables
- les croquettes. Jamais sans mes croquettes. Beaucoup de croquettes. Ne pas oublier le sachet de croquettes en randonnée pour que tout le monde ait droit à une pause déjeuner.
- l’eau. En randonnée, il n’y a pas toujours de ruisseau pour qu’il puisse boire, alors il a une petite gourde spéciale vraiment pratique.
- les sacs à crottes (« sakapopo« ). Les sakapopos sont indispensables partout – les selles de chien peuvent contenir des bactéries dangereuses pour la nature fragile des parcs naturels, et je me fais un devoir de les ramasser (d’ailleurs, c’est la loi qui veut ça). Indiana a son petit sac à dos pour ramener ses propres déjections.
- les jouets : pour le divertir quand je vais prendre ma douche au camping ou acheter quelque chose, pour éviter qu’il ne s’en prenne au matelas ou aux sièges.
- la brosse et la pince à tiques : la maladie de Lyme touche aussi les chiens, c’est important d’enlever les tiques dès que possible. Quand à la brosse, ai-je besoin de te faire un dessin du chaos que peut être la fourrure d’Indiana après une roulade dans les hautes herbes ?!
Ou après avoir joué dans le sable ?!
Aller à l’hôtel avec son chien
Tous les hôtels n’acceptent pas les chiens, c’est un fait. Ceux qui les acceptent ont chacun leur politique : chien dans une cage ou en liberté dans la chambre, accepté gracieusement ou avec un supplément. En général, il est interdit de laisser son chien seul dans la chambre. Dans ce cas, je le laisse dans la voiture (à l’ombre) le temps du petit-déjeuner. C’est d’ailleurs moins stressant pour lui, car il adore la voiture et ne raffole pas des chambres d’hôtel, lieux inconnus et hostiles à son petit cœur de chien.
Quelques hôtels qui ont accepté Indiana au fil de nos voyages :
Québec :
- les cabanes perchées de Cime Aventures, à Bonaventure
- les chalets de Griffon Aventures
Nouveau-Brunswick :
- les chalets Castalia Marsh sur l’île de Grand Manan
- les campings des parcs nationaux de Fundy, Kouchibouguac et des parcs provinciaux du Mont Carleton et Parlee
Nouvelle-Écosse :
- Comfort Inn à New Glasgow
- les chalets The Markland au Cap-Breton
Maine :
- le camping KOA Woodlands, dans le parc national Acadia
Aller au restaurant avec son chien
Au quoi ?! Dans le meilleur des cas, les aubergistes acceptent Indiana au bord de la terrasse. Dans le pire (et le plus souvent), ce sont des vacances à sandwiches, plats à emporter et salades toutes prêtes à manger au bord de la route.
Prendre l’avion avec son chien
C’est un peu plus de soucis encore, mais parfaitement possible. Quelques formalités sont à prévoir :
- acheter une place en soute directement auprès de la compagnie aérienne. Nous l’avions fait pour emmener Dora le chat avec nous lors de notre emménagement au Canada, et il nous en avait coûté 400 € pour un aller simple. Je ne sais pas si les prix sont proportionnels au poids ou forfaitaires. Quoi qu’il en soit, il faut une cage agréée IATA où l’animal a assez de place pour se retourner. L’animal est dans une soute chauffée mais les places sont limitées, mieux vaut s’y prendre à l’avance.
- À l’arrivée au Canada, pas de quarantaine : il suffit que l’animal dispose de ses vaccins à jour (rage notamment) et d’une « attestation de bonne santé » délivrée par un vétérinaire quelques jours avant le départ. On trouve le détail des formalités ici.
- De retour en Europe, les formalités sont les mêmes : voir ici.
- Pour aller aux États-Unis, il faut également disposer d’un certificat de vaccination contre la rage. Voir les formalités ici (en anglais).
Entrer aux États-Unis par la route avec son chien
Pour notre voyage dans le Maine (août 2018), nous avons franchi la douane avec Indiana. Loin des formalités impersonnelles qu’on avait connues à l’aéroport de Montréal avec Dora, ma gronchonne féline préférée, ici les douaniers se sont montrés très sympathiques (en même temps, avec cette frimousse…!). Aucun document ne nous a été demandé pour entrer aux États-Unis, mais de retour au Canada, on nous a demandé le certificat contre la rage. Il est important que le certificat soit daté et signé par le vétérinaire qui a procédé à l’injection.
Vous trouverez d’autres infos sur le super blog The Tropical Dog, où Maria et Shark parcourent le monde ensemble.
En somme, vous l’aurez compris, prendre son chien en voyage, c’est un peu de tracas, beaucoup d’activité et beaucoup de sommeil. Et beaucoup de fun, surtout. Et vous, votre chien, il est comment en voyage ?
Si vous avez aimé, n’hésitez pas à m’épingler et à vous abonner ! Cette chronique comporte des liens affiliés : en cliquant sur ces liens et en faisant un achat, vous me donnez un coup de pouce financier sans que cela ne change le prix pour vous !
Un bon résumé de ce qui t’attend quand tu prends ton chien en voyage !! J’adore les photos, vraiment. C’est une énorme peluche. Et je me demande comment tu fais pour le garder si propre. Le poil blanc, ça doit être salissant mine de rien. C’est douche tous les jours ? En tout cas Ruby te remercie pour la mention 😉
C’est une illusion d’optique. Tu le verrais sur de la neige… il est jaune, ce chien ! OU bicolore, après une balade dans la boue. Je crois qu’il n’aime pas son côté Blanche-Neige… Plein de câlins à Ruby !
Il est teeeellement beau ton chien! Je m’ennuie soudainement du mien qui venait presque toujours en randonnée avec moi (sauf dans les derniers mois).
À t’entendre, je suis sûre que vous avez passé de belles années ensemble ! Penses-tu adopter un autre chien une fois rentrée au pays ?
Il est magnifique ton chien, une bouille adorable. J’ai un border collie de 7 mois et on l’a tout de suite habitué à le prendre avec nous en weekend, à faire des rando, à prendre la voiture plusieurs heures, à l’hôtel, au resto… Je le prépare pour le gros roadtrip de deux semaines cet été. Un véritable programme d’entraînement lol. Il s’adapte super bien à toutes les situations. En fait je remarque que du moment qu’il est avec nous, il est heureux.
Un jeune border collie, il doit être à croquer ! Et plein d’énergie 😉 C’est une bonne idée de l’avoir tout de suite habitué à voyager, tous les changements du voyage doivent lui sembler le plus normal du monde désormais ! Vous allez où cet été ?
[…] chien ! Ma dernière tentative de canot avec Indiana étant littéralement tombée à l’eau, nous l’avons laissé à la Pension pour chiens […]
[…] incroyablement chaud et humide pour la saison : environ 30 °C ressentis tous les jours ! Notre compagnon poilu était moyennement emballé par cette situation et nous avons tenu à le ménager (et à éviter […]
[…] Je ne dis pas que je n’ai pas aimé campé avec : j’ai adoré camper avec, voyager avec mon chien pour une semaine en Acadie, multiplier les week-ends dans les bois, aller faire un road-trip […]
[…] il y aura toujours à manger sur place, ne vous en faites pas. Pour autant que je sache, les chiens sont admis (s’ils savent se tenir, évidemment). Chacun peut arriver et repartir quand bon […]
Mooooh cette bouille <3
Il a l'air vraiment adorable même si en effet, ça représente certaines contraintes (et j'adore le regard têtu dans le ruisseau, mon gros chat a aussi ce regard là de "pardon mais tu me parles. Non, c'est bien ce que je me disais, alors ta gueule hein. Je t'aime" 😀
C’est complètement ce que je comprends aussi quand il me regarde comme ça ! « Tu disais ? Tu veux que je bouge ? C’est con, hein. »
Merci encore pour ces articles, ton blogue m’apporte toujours de nouveaux conseils pour avoir une bonne relation avec mon chien.
J’ai aussi suivi un programme qui permet d’éduquer son chien en 15 minutes par jour, pas facile tout de même au début mais sa commence a rentrer ^^
Merci encore et Bonne journée 🙂
Alors nous, on a la chance d’avoir un cavalier King Charles qui s’adapte à tout. Du moment qu’on est avec lui et qu’il a des croquettes, tout va bien. On marche, il marche, on part en voiture, il saute direct dedans, il dort n’importe où. Il est vraiment cool. Son seul « défaut », c’est sa curiosité. Du coup, on a acheté un grand crochet qu’on peut planter pour y attacher la laisse quand on pique-nique. Comme il est sourd, on est vite en difficulté pour le faire revenir ! Maintenant, il commence à être vieux, alors on le porte souvent à tour de rôle (10 kg, ça pèse quand même). Mais il est tellement mignon et pas compliqué. On l’emmène partout en France, par contre dès qu’on prend l’avion, il va dans une famille et retrouve 2 ou 3 copains, il est habitué.
Je vais bientôt adopter un chien et je suis en train de regarder et regrouper des conseils. Car si j’ai hâte de l’adopter, j’ai peur de ne pas y arriver…
Bonjour et merci pour ce superbe blog.
Je venais d’acquérir un petit chiot de race il y a de cela 06 mois, j’ai écumé les blogs de ce type mais je suis particulièrement attaché à celui-ci car les articles de qualité m’ont bien aidés.
Bien à vous.
Chanon