Vrai petit bout du monde, la région de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, est un concentré du Canada atlantique : forêts de sapins au bord de la mer, plages d’eau froide où les locaux aiment se baigner, histoire acadienne et convivialité. Un peu à l’écart, loin des circuits traditionnels qui font la part belle à Halifax, à la vallée de l’Annapolis et au Cap-Breton, la région de Yarmouth et des côtes acadiennes attend tranquillement les visiteurs, sans jamais se départir de sa langueur presque méridionale. C’est que nous sommes ici dans le sud du pays, et la météo y est plus clémente qu’ailleurs. C’est la destination familiale par excellence, sans brouhaha, où les enfants peuvent prendre le temps de jouer sur la plage et les parents décompressent sans avoir la pression de courir partout. Je reviens sur mon escapade effectuée en août 2020 dans la moitié ouest de la Nouvelle-Écosse, avec en prime deux petites villes parmi les plus mignonnes du coin, j’ai nommé Lunenburg et Wolfville.
Ce billet a été écrit suite à un partenariat rémunéré avec l’office du tourisme de la Nouvelle-Écosse dans le cadre du programme #CreatorCoastNS
Jour 1 : Moncton-Lunenburg (330 km, 3 h 30)
Après une semaine de vacances à Grand Manan, nous mettons le cap vers le sud, direction la Nouvelle-Écosse. Nous sommes déjà allés plusieurs fois à Halifax, à Wolfville, au Cap-Breton… mais jamais nous n’étions allés dans l’ouest de la province. La route était assez longue, avec pas moins de 600 km pour atteindre les côtes acadiennes. J’en profite pour réaliser un vieux rêve de voyage : visiter Lunenburg, qui a le bon goût de se trouver à peu près à mi-chemin de notre ultime destination, et nous fait une escale parfaite pour la nuit.
Pourquoi Lunenburg ? C’est petit, ça a l’air mignon, c’est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Une fois sur place, je confirme, c’est petit et surtout, c’est MIGNON. Oh que c’est adorable. Trois rues à tout casser, mais aussi trois librairies, des glaciers, des terrasses à qui mieux mieux, plein de façades victoriennes, je me pâme de bonheur devant un village aussi mignon. Alors oui, c’est aussi extrêmement touristique, et bien évidemment, sans touristes, les façades ne seraient pas éclatantes, et les librairies moins nombreuses. Mais sans doute parce que je viens d’une ville touristique, je suis à l’aise dans ces ambiances qui bourdonnent la journée et laissent place au calme la nuit tombée. Nous ne faisons rien de spécial : on se promène en dégustant une glace, Etienne s’installe sur une terrasse avec un livre, je pars en balade photographique, on soupe d’un pique-nique sur la jetée, et on se crée de bons souvenirs.
Relisez mon billet plus complet pour visiter Lunenburg
Jour 2 : Lunenburg-Cap Fourchu-Argyle (277 km, 3 h 10)
En chemin, j’aurais aimé visité le parc national Kejimkujik en bord de mer et sa colonie de phoques, mais le détour est un peu trop long et je préfère mettre les voiles vers le Cap Fourchu. Celui-ci n’est pourtant pas logique dans notre itinéraire et nous fait faire un détour de 60 km par rapport à notre point de chute de ce soir, mais que voulez-vous : quand je visite une région, j’aime bien commencer par le plus sensationnel, le plus touristique, avant de passer à des sites plus intimes. Le phare du Cap Fourchu étant le deuxième plus photographié en Nouvelle-Écosse, après celui de Peggy’s Cove près de Halifax, ce choix s’imposait. Nous parcourons les 600 mètres du petit chemin Leik Erikson qui offre de jolis points de vue sur le phare, je m’extasie que les églantines soient encore en fleurs, nous nous creusons la tête devant les mares alimentées par les marées et finissons par un pique-nique au café The Keeper’s Kitchen, au pied du phare.
En milieu d’après-midi, nous arrivons à l’hôtel Ye Olde Argyler Lodge. Un hôtel de charme qui donne l’impression d’être au milieu de nulle part, ce qui va bien à nos cœurs voyageurs introvertis. Je comptais reprendre le volant pour visiter un quai non loin qui s’annonçait pittoresque, mais l’appel du porche a été trop fort : comme aspirée par une gravité supérieure à ma volonté, je me suis retrouvée sur un fauteuil à bascule, un chat sur le fauteuil voisin du mien, à apprécier le soleil qui ne tardera pas à se cacher. Tant pis pour le port pittoresque, et vive les porches accueillants, d’autant plus qu’en ce dimanche soir, seul un autre couple est présent. Nous dînons à l’hôtel d’un repas de bonne facture, aux plats simples mais frais (pâtes aux légumes du jardin pour moi, burger au bleu pour Etienne) couronné d’une crème brûlée au café en dessert. La région est classée « réserve de ciel étoilé » mais le brouillard s’installe peu à peu… Je garde l’espoir pour le lendemain.
Jour 3 : Argyle-Pubnico (10 km, 10 min)
Ce matin, je pars à la rencontre de l’Acadie, et je m’en réjouis. Le brouillard est toujours là, et je commence donc par une visite d’intérieur : le Musée acadien des Pubnicos. Je ne sais pas si je dois cet honneur à la covid, mais je suis accompagnée de Bernice d’Entremont, directrice du centre de généalogie qui m’explique tout dans les moindres détails. Son enthousiasme envers la généalogie me gagne et je suis déçue de ne pas me trouver de parenté lointaine au moment de consulter la base de données conséquente (plus de 100 000 noms !). Je devrais peut-être essayer dans une base de données savoyarde ! Les Acadiens gardent un traumatisme national très fort vis-à-vis de leur déportation de 1755, à juste titre : familles et couples ont été sciemment séparés par les Anglais dans ce qui est désormais traité comme un génocide, et l’envie de se retrouver une famille reste capitale dans l’identité acadienne, aux côtés de l’appartenance à l’Acadie, pays de Cocagne désormais perdu. Sur Radio Cifa, la radio francophone locale, une grande partie des chansons parle d’ailleurs du bonheur d’être en Acadie (faites-moi plaisir et écoutez-la à tout prix !).
J’enchaîne sur la visite du Village historique acadien de la Nouvelle-Écosse. De proportions plus modeste que son cousin de Caraquet, il est pourtant rendu passionnant par les interprètes costumés qui lui donne vie en racontant des temps jadis. J’en parle plus longuement dans ce billet, mais certaines anecdotes me laissent bouche bée, comme le fait de faire dormir les enfants sous les combles non isolés en hiver (une chance que les femmes s’occupaient en cousant beaucoup, beaucoup de courtepointes), ou comme le fait que le village possède son propre chantier naval, d’où sort un doris (barque de pêche), fabriqué entièrement à la main, tous les deux ans. Si vous savez à quel point j’aime les anecdotes de l’ancien temps, vous comprendrez que je sois fascinée par ces détails.
J’avale un sandwich en quatrième vitesse au café Le Crique et je commande un poudingue au pain qui sera le bienvenue après l’activité de l’après-midi : une sortie en kayak. J’ai fait un petit caprice : je VOULAIS une sortie en kayak. Mais le prestataire canonique à Yarmouth est fermé pour la saison, et personne ne loue de kayaks de mer à des débutants, bien évidemment – ce qui équivaudrait à un aller simple vers le large, ou à se perdre dans le dédale de la baie des Homards. Qu’importe : l’hôtel a un partenariat avec Candlebox Kayaking de Shelburne, et je le débauche pour l’après-midi. Pour notre plus grand plaisir, il nous guide et nous délecte de ses anecdotes marines, de son expérience de guide de kayak, nous montre ici un martin-pêcheur, nous fait entendre un cri de héron (atroce, laissez-moi vous dire) et même, même… nous repère un mignon petit phoque qui pointe le bout de son museau à une petite distance de nos kayaks. Cette apparition conclut la balade et nous sommes comblés.
Attention, le lundi soir au Ye Olde Argyler Lodge, le restaurant est fermé pour cause de « Lobster Experience » : si vous n’y participez pas, prévoyez de quoi manger en vous approvisionnant au préalable ou allez souper à Tusket ou Yarmouth (tout est fermé le lundi soir à Pubnico).
Jour 4 : Argyle-Yarmouth (33 km, 30 min)
On change de crèmerie aujourd’hui, direction Yarmouth et le Rodd Grand Yarmouth. Bon, soyons honnête, nous sommes décontenancés par quelque chose de pourtant anodin ici : le brouillard. Mais pas le bon brouillard qui se lève sagement vers midi, comme hier, non : le brouillard. Le brouillard qui va en s’épaississant au fil de la journée. Le matin, qu’à cela ne tienne : j’en profite de manière éhontée pour laisser libre cours à mes penchants taphophiles et aller visiter le Yarmouth Mountain Cemetery, et je ne suis pas déçue par l’ambiance, oh ça non. Brume, grands arbres, vieilles stèles : le programme de rêve. Le gardien du cimetière est d’ailleurs si ravi de voir quelqu’un déambuler dans l’herbe mouillée et le brouillard avec un plaisir aussi manifeste qu’il m’invite à visiter la chapelle, fermée au public cette année. « Puisque vous avez l’air de vous amuser… » Oui, je m’amuse, c’est un beau cimetière, et j’ai la petite prétention de croire qu’admirer ces tombes de personnes décédées au XIXe siècle réjouit un peu leurs occupants oubliés depuis longtemps.
L’après-midi est plus douillet : un bon repas végétarien chez Gaia Global Kitchen, une visite au Sip Café, un tour au musée Yarmouth County Museum. Ce n’est pas aujourd’hui que je verrai de beaux paysages, la faute au terrible brouillard, je me résigne à me reposer (oh, l’horreur !) et je finis l’après-midi à la piscine de l’hôtel.
Jour 5 : Yarmouth-Cap Fourchu-parc Ellenwood (40 km, 40 min)
Il fait BEAU ! Je répète, le soleil brille !! Réveillée par le soleil dans la chambre, je file au cap Fourchu dès potron-minet pour profiter de la belle lumière et du site désert.
Le phare du Cap Fourchu, incontournable d’un road-trip Nouvelle-Écosse
Je rentre à Yarmouth pour prendre mon petit-déjeuner au Perky Owl Café, petite merveille de décoration chouette. Juste en face, trois façades incontournables dont je me régale : les triplées, les « painted ladies » de Yarmouth. Un café et un muffin aux bleuets à la main, je me délecte à l’idée ce qui va suivre, une visite qui me fait de l’œil depuis que j’ai commencé à me renseigner sur la région : la maison Gothic Revival sur William St. Je fais durer un peu le plaisir en suivant l’itinéraire architectural concocté par l’office du tourisme – le petit dépliant est très bien fait, avec pas mal d’infos sur l’architecture et l’histoire de ces belles maisons qui appartenaient pour la plupart à des capitaines. Et enfin, la rencontre tant attendue : une maison jaune aux fenêtres élancées, d’une grande finesse, accolée d’un garage dans la même architecture, signe que les propriétaires ne se prennent pas trop au sérieux (ou au contraire, qu’ils prennent l’architecture gothique très au sérieux, et ça me va aussi). Oh, comme j’aimerais séjourner dans ce gîte bien nommé The Gothik ! C’est promis, c’est là où je descendrai la prochaine fois que je mets les pieds à Yarmouth.
Pour midi, je fais de nouveau un saut chez Gaia pour prendre une salade à emporter, et je me dirige vers le parc provincial Ellenwood, promesse d’un cadre arboré et de doux sentiers. Si la petite plage me laisse un peu de marbre (je suis bien trop frileuse), je m’installe avec plaisir sur une table de pique-nique sous les arbres. C’est cliché, mais il y a un mot japonais pour ce qui se passe sur cette table : komorebi, la lumière qui filtre à travers les feuilles des arbres, et c’est précisément elle qui donne tout son charme à l’endroit. La balade digestive, c’est sur le sentier à l’extrémité de la route que je la fais (euh… j’ai perdu le nom du sentier). Une boucle de deux kilomètres dans la forêt et les fougères, parfaite pour digérer et sortir un autre mot japonais : shinrin yoku, le fameux bain de forêt si bénéfique à la santé. C’est prouvé… par moi-même : marcher en forêt, idéalement en silence, fait du bien à l’âme.
Sur le coup de l’heure dorée, je rejoins une visite qui aurait été encore plus percutante hier, dans le brouillard à couper au couteau : The Eerie and Ominous Tour, alias une visite macabre et funeste de Yarmouth en anglais. J’ai un peu de mal avec les légendes mal dégrossies et les frissons bon marché, mais je dois dire que la guide Candice de Yarmouth Walking Tours a un vrai talent d’oratrice et sait mener ses histoires : meurtres botaniques dans une maison des environs, bateaux revenants dans le port de Yarmouth, profanation de sépultures sur une île voisine… Tout ce que Yarmouth compte de lugubre et fantomatique. Un conseil : pour plus de crédibilité, faites la visite un jour de grand brouillard, et non LE jour où le coucher de soleil est le plus beau qui soit !
Jour 6 : Yarmouth-Lake Vaughan-Port Maitland-Sandford-Mavillette (100 km, 1 h 30)
J’ai omis de signaler que la veille, je me suis légèrement ratée en croyant pouvoir louer une planche à pagaie chez East Coast Paddle Company au débotté au lac Vaughan, à deux pas du parc Ellenwood. Finalement, cela aura allégé mon après-midi mais je suis bonne pour revenir ce matin. C’est que je tiens à réessayer la planche à pagaie, moi qui n’en avais fait que 10 minutes dans ma vie. Maintenant, je suis fière de dire que j’ai essayé 1 h 10 minutes dans ma vie ! J’ai beau avoir loué ma planche pour une heure, je ne suis restée debout que dix minutes, en trois essais, la faute au vent à décorner les bœufs. La guide à mon arrivée :
- « Il fait très venteux aujourd’hui, j’imagine que vous êtes expérimentée ? »
- « Ah euh hein non mais je me débrouille en kayak, ça doit bien être pareil non ? »
- « Si vous avez confiance… »
Non, je n’avais pas confiance, mais je ne suis pas non plus passée à l’eau, et toc. Sachez que par grand vent, faire de la planche à pagaie en tailleur est sans doute la meilleure option, et celle qui permet d’apprécier le paysage sans se concentrer sur son équilibre/ses abdos/le fond.
Dans cette journée un peu décousue, je me dirige ensuite vers le parc provincial de Port Maitland, la destination de rêve pour un pique-nique. Je me suis d’ailleurs munie d’un gros sandwich végétarien de la boulangerie Old World Bakery. Une fois sur place, je déchante. La plage est grande et belle, mais le vent ne veut pas de moi. Soudain, je comprends mieux pourquoi la plage voisine loue des planches de surf. Je déploie ma serviette, le vent me la rabat en pleine face. Je sors mon sandwich, une rafale se charge de l’assaisonner. Je finis par me réfugier derrière la haie d’églantine, dans un petit trou à l’abri, où je laisse le vent me réchauffer le dos et finis par m’endormir comme une bienheureuse.
Dernier arrêt de la journée : le pont-levis de Sandford. Un pont-levis miniature. Vous voyez Tower Bridge, à Londres ? Vous savez, le pont qui se lève en deux parties pour laisser passer les bateaux ? Et bien c’est exactement cela, mais sur un chenal qui doit faire trois mètres de large. Cela donne un tout petit pont-levis qui semble fait pour des bateaux télécommandés, même si je me doute bien que les bateaux qui attendent sagement en cale sèche le retour de la marée lors de ma visite bravent les éléments bien plus effrayants que je ne l’imagine. Je hèle un pêcheur, lui demande si on peut traverser le pont. Il ne voit pas pourquoi on ne pourrait pas, et sous son œil amusé, je traverse le pont une fois, deux fois, en gloussant comme une enfant. Je vous avais bien dit que c’était un peu comme un jouet.
En fin de journée, nous partons pour Mavillette, où nous attend un hébergement très agréable : un petit chalet du Cape View Motel & Cottages. Il est un peu défraîchi mais l’accueil du propriétaire est incomparable et puis la vue depuis l’arrière du motel, assortie de fauteuils bien confortables, fait bien vite oublier qu’un coup de peinture serait peut-être de mise au plafond de la chambre. Le soleil nous gâte ce soir avec un crépuscule de feu.
Jour 7 : Mavillette-Pointe-de-l’Eglise-Anse-des-Belliveau (90 km, 1 h)
Je commence la journée par le Cap Sainte-Marie, à 5 km de notre motel. Le phare en lui-même n’a que peu d’intérêt mais les falaises qui l’entourent valent le déplacement. En cherchant un peu, je vois le départ du sentier que je cherchais, et c’est parti. Une prairie en herbe, des falaises, je me crois revenue sur l’île de Grand Manan. Le chemin bien tondu du début cède brutalement la place à un sentier dans les herbes et les ronces, mes chaussures en toile prennent l’eau, mais j’ai le sourire aux lèvres face aux falaises et à cette eau turquoise. Toujours pas de phoques en vue, mais des cormorans qui sèchent leurs ailes. Un premier point de vue me laisse bouche bée, et je pousse encore un peu plus loin : c’est l’apothéose, une enfilade de falaises comme autant de promesses d’une randonnée inoubliable. Je me contenterai des trois premiers kilomètres d’un sentier qui en fait 15, mais alors, quel bonheur.
Après cette rando, il est l’heure de faire une pause. Et qui dit pause dit… balade sur la plage. Pas question de faire la sieste quand la plage de Mavillette m’attend ! Hier soir, en voyant la déco de la réception du motel, j’ai cru comprendre que les lieux seraient propices à trouver du verre de mer, et puis le proprio m’a parlé de mini grottes marines, et bref, il ne m’en faut pas plus pour partir à la découverte de la plage à marée basse. L’estran est très long, il y a des traces de mollusques partout, et puis la plage de sable fait bientôt place à des petits galets qui signalent quasi inévitablement la présence de verre de mer, et puis il y a des rochers étonnants… Bref je m’amuse énormément, il ne me manque que la pelle et le seau pour être le parfait cliché de la gamine à la plage. Et laissez-moi vous dire que j’en ai trouvé, du verre de mer, en me forçant à peine : une vingtaine de morceaux en 30 minutes, pas mal non ? [par contre, les grottes marines tiennent davantage de fentes dans la falaise que de vraies grottes]
Ce soir, direction L’Anse-des-Belliveau, où m’attend la Musique de la Baie à 18 h. En attendant, je découvre la Baie Sainte-Marie et ses drapeaux acadiens, je fais un arrêt au parc provincial du Fourneau, si joli en photo mais dont la marée basse sera cruelle avec moi (astuce : choisissez de venir à marée haute et dans l’après-midi pour avoir les falaises au soleil). Je m’arrête voir l’église Sainte-Marie à Pointe-de-L’église et je pars au débotté sur le sentier du Petit Bois, attirée par des cabanes à oiseaux aux couleurs vives. Je m’arrête voir le tout premier cimetière acadien et enfin, fatiguée de cette longue journée, je reste regarder le soleil tomber progressivement jusqu’à 18 h, heure à laquelle les musiciens du jour entament leur concert lors de la Musique de la Baie, spectacle gratuit tous les vendredis d’été de 18 h à 20 h.
Jour 8 : Mavillette-Anse-des-Belliveau-Wolfville-Moncton (530 km, 5 h)
Nous avons au moins 5 h de route devant nous pour rentrer, et une tempête tropicale s’approche à toute allure. Nous finirons d’ailleurs notre route sous la pluie. Pour ce matin, nous retournons à Pointe-de-L’église dans l’espoir de voir des phoques au Phare de la Pointe, toujours sans succès. Oui, nous sommes assez obsédés par les phoques. Mais comment rester de marbre devant leur bouille adorable, sans compter que ce sont parmi les animaux marins les plus faciles à observer qui soit. Un autre arrêt pour trouver quelque chose à manger au marché fermier de l’Anse-des-Belliveau, un ultime arrêt sur les côtes acadiennes pour admirer l’église Saint-Bernard aux couleurs et à l’architecture gothique flamboyante, et nous quittons la région de Yarmouth.
Ultime arrêt en route : Wolfville, le temps d’un déjeuner tardif. J’adore cette petite ville et elle faisait un bon arrêt à mi-chemin de notre trajet sur la route 103. Dans un monde idéal, nous y serions restés dormir mais cela n’avait pas beaucoup d’intérêt avec la tempête. Et puis on est des petits vieux dans notre tête, et on préfère se garder un jour pour récupérer de tout le voyage avant de reprendre le boulot. Rentrer de voyage tard le dimanche pour enchaîner direct sur le boulot le lundi matin, ce n’est pas pour nous.
Bref, un arrêt éclair mais hautement satisfaisant. La ville est toujours aussi pimpante, la librairie-disquaire-boutique de rôlistes nerds The Rainbow’s End nous occupe un bon moment, à essayer de trouver des CD pour le reste du trajet et à admirer ce qui reste la plus belle collection de mangas vue au Canada – et nous savons que quoi nous parlons. Les restaurants sont tous pris d’assaut mais nous trouvons une terrasse ombragée à l’arrière de la rue Main, au Ruddy’s, pub irlandais pas mémorable mais pas mauvais non plus. Il fait beau, il fait chaud, nous nous devons d’aller manger une glace. Une fois le dessert convoité en main, quelle n’est pas ma surprise d’entendre 1/mon prénom 2/mon prénom prononcé à la française ? C’est Isa, du blog Let’s Go que vous connaissez assurément, avec qui j’échange en ligne depuis un moment sans que nous nous soyons jamais rencontrées ! Nous savions que nous étions toutes les deux dans la région, mais n’avions fixé aucun rendez-vous… Le hasard a extrêmement bien fait les choses (en même temps, il faisait chaud, il faisait beau… était-ce vraiment une coïncidence de se retrouver au glacier ?!). Non, nous n’avons pas pris de selfies, vous nous avez prises pour des influenceuses ?!
Après avoir discuté, je file vite fait à Grand-Pré, lieu de mémoire acadien, pour poursuivre le voyage en terres acadiennes. Malheureusement, le temps menace et le site ferme bientôt ses portes. Je bâcle un peu la visite, là où je devrais me recueillir en hommage aux victimes de la déportation. Je regrette un peu de ne pas être restée papoter au lieu de faire cette visite à la va-vite. Sur ce dernier site, notre voyage s’achève. Nous reprenons la route vers Moncton et après quelques péripéties de GPS sur des routes de campagne, finirons épuisés chez nous samedi soir, bien décidés à profiter du dimanche pour ne rien faire.
Infos pratiques
Se rendre dans la région des côtes acadiennes de Nouvelle-Écosse
- Depuis Halifax : compter environ 3 h pour rejoindre Pubnico en passant par la route 101, et le même temps pour rejoindre Clare en passant par la route 103 (dans ce cas, je vous encourage fortement à vous arrêter à Wolfville si vous avez le temps).
- Depuis Moncton : compter environ 5 h de route pour rejoindre Clare, et 6 h de route pour Pubnico, en empruntant la route 103. Il est possible de prendre un traversier entre Saint-Jean et Digby. Cela ne changera au temps de trajet total, mais vous serez au volant moins longtemps. Plus d’infos ici.
- Si vous venez de l’Europe, il faudra patienter un peu avant de pouvoir revenir explorer le Canada. Mais quand nous pourrons de nouveau prendre l’avion pour le plaisir, Air Transat propose une liaison directe entre Paris et Halifax en été.
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Où dormir dans l’ouest de la Nouvelle-Écosse
- Pubnico : j’ai eu le plaisir de dormir à l’hôtel de charme Ye Olde Argyler Lodge, à Argyle. À 10 minutes de Pubnico-Ouest, un petit havre qui donne l’impression d’être seuls au monde. Mention spéciale au porche gigantesque sur lequel s’asseoir pour prendre un verre, lire ou simplement admirer le soleil couchant (ou la brume !) sur la baie des Homards. On peut même y louer des kayaks avec CandleBox Kayaking, mais ça, je vous en reparle bientôt ! Réservez votre séjour à l’hôtel Ye Olde Argyler Lodge.
- Yarmouth : Nous avons dormi au Rodd Grand Yarmouth, hôtel d’affaires central, juste à l’entrée du centre-ville : pratique pour laisser la voiture au stationnement de l’hôtel et visiter Yarmouth à pied ! J’ai apprécié la sobriété de la déco et la présence de la piscine.
- Clare : j’ai dormi dans un des chalets de Cape View Motel and Cottages. Un petit chalet tout équipé comme je les aime, un peu vieillissant mais douillet, avec un proprio d’une sympathie incroyable et une vue fantastique sur le parc provincial de Mavillette depuis l’arrière du motel. Je vous reparle aussi bientôt de Mavillette car j’y ai passé certains des meilleurs moments de mon voyage en Nouvelle-Écosse ! Réservez votre séjour au Cape View Motel & Cottages.
Pour aller plus loin :
Si vous préférez la paix d’esprit d’un séjour organisé en autonomie, Imagine Canada propose des autotours en Nouvelle-Écosse. En toute transparence, je touche une petite commission à chaque fois que vous les contactez pour un devis, sans que cela ne change rien au prix pour vous.
Si ce billet sur la Nouvelle-Écosse vous a plu, voici d’autres lectures :
- Un week-end à Halifax
- Que faire autour de Yarmouth
- Rencontre avec l’Acadie du sud-ouest
- Escapade à Tatamagouche
- Road-trip sur l’île du Cap-Breton
- Skyline trail, randonnée dans le ciel
- Week-end gourmand à Wolfville
Si ce billet vous a été utile, laissez-moi un petit mot dans les commentaires – ce sera très apprécié ! Ce billet a été rendu possible grâce à un partenariat rémunéré par Tourism Nova Scotia et Hecktik Media Inc. à travers le programme Creator Coast Nova Scotia, auquel j’ai eu a chance de participer en août 2020. Ne doutez pourtant pas de la sincérité de mes propos. Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés. En réservant via ces liens, le prix ne change pas de votre côté, mais vous soutenez mon blog. Merci !
Une très jolie balade qui donne envie, bon pour l’instant c’est impossible. Quel dommage d’avoir toujours remis à plus tard le voyage au Canada . Maintenant avec le Covid… il faut être patient et attendre le moment où la « cage » sera ouverte. Mais que tes photos sont belles et font du bien
Cette région se révèle toujours un peu plus ! De belles côtes, de belles architectures et on sent une douceur de vivre au travers de ton article. Merci pour la balade ! 🙂
Tu me donnes le goût d’aller explorer ce coin de pays. Merci. J’adore tes photos.