Avez-vous parfois des idées fixes ? Des idées qui germent à votre insu jusqu’à ce qu’un jour, on se rende compte qu’elles ont pris racine et qu’il est impossible de s’en débarrasser ? Et que la seule façon de vivre avec, c’est de les cultiver, de les alimenter jusqu’à finalement les concrétiser ?
Cela m’arrive tout le temps. Peut-être parce que j’ai dix mille idées à la minute, certaines trouvent forcément un terreau fertile dans mon imagination. Peut-être parce que j’ai horreur de laisser passer des rêves et de les voir s’évanouir avant d’avoir pu essayer de les métamorphoser en projets (sinon c’est peut-être simplement parce qu’on me soupçonne d’être autiste… L’un n’empêche pas l’autre !).
Je pourrais citer une longue liste de projets-obsessions : aller à Moscou en train, obsession millésime 2013. Aller sur l’île d’Hokkaidô (Japon), millésime 2004. L’Australie, millésime 2000-2002. Avoir un van, millésime 2016-2017.
J’ai été élevé au biberon caravane avec mes grands-parents, pourtant pas bien friands de road-trip : leur truc à eux, c’était de s’implanter à un endroit et rayonner, le grand-père sportif à sillonner les environs en vélo de course, la grand-mère détendue à faire des mots fléchés au camping en surveillant d’un œil la gamine aux genoux encroûtés qui vrombissait dans les allées sur son VTT. Mais la caravane. Je trouvais ça génial de vivre en caravane, j’étais obsédée par les cabanes (tiens tiens… encore une obsession) et une caravane, en somme, qu’est-ce sinon une grande cabane ?!
Le premier qui dit que cette obsession des cabanes ne m’a pas quittée… aura probablement raison, car je suis fascinée par les petits espaces, les mini-maisons, les trous de hobbits, les nids de marsupilami, tout ce qui est petit et douillet. Tout l’inverse des espaces où je vis, grands fouillis rendus hostiles par ma tendance au désordre.
Quinze ans plus tard. Été 2016. Je suis en train de souper avec une amie en terrasse, à Moncton. Juste à côté de nous, un type cherche à vendre son van pour 1500 $. Je n’avais aucune intention d’acheter un van à un point de ma vie. Et puis sur cette terrasse, des rouages ont tourné, mon cerveau a chauffé, je pense que la copine a vu de la fumée sortir de mes oreilles. J’avais attrapé le virus. C’est contagieux ces choses-là. J’imaginais ça bien plus cher, un van, et puis avoir un véhicule restait une notion assez abstraite pour moi : à mes yeux, une voiture, c’était quelque chose qu’on achetait uniquement quand on en avait besoin. Alors acheter un van parce que j’en avais envie, c’était une frivolité de la pire espèce.
J’ai laissé l’idée mûrir. En ce moment, vivre dans un van, c’est une grande tendance, si tu fréquentes plus de deux blogs de voyage, tu auras sûrement remarqué que le van s’est débarrassé de son aura ringarde des années 1990 pour revenir au statut cool qu’il avait dans les années 1970-1980. Appelle ça un revival 80s, peu importe : le van, ça fait de nouveau rêver. #vanlife #lifeontheroad #vanlifersforever
Même si les vanlifers ont plutôt tendance à dormir sur la plage ou au bord d’un lac canadien et pas sur un parking d’église avec vue sur barre d’immeubles.
J’ai laissé passer l’hiver en me documentant. Quel genre de van ? Quel budget ? Quelle carrosserie ? Me faut-il une toilette ? Une douche ? Des panneaux solaires ? Du contreplaqué ? Des lambris en cèdre ? J’ai trouvé masse de documents en ligne, chanceuse que je suis. Après avoir ressassé plusieurs mois, lu des cargaisons de témoignages de bricoleurs, lu des brassées de témoignages de vie en van, lu tout ce que je pouvais sur les vans à en crever de jalousie et d’impatience de partir, j’ai acheté un van.
J’ai acheté un van. Toute seule, comme une grande (avec l’aide d’Etienne pour le ramener quand même). Il est à moi. Moi qui n’imaginais même pas acheter une voiture sans nécessité, je suis désormais l’heureuse propriétaire d’un vanounet de 1990, modèle Vandura de GMC. Il répond au doux nom de Jean-Claude Cthulhu VAN Damme 747. Cthulhu, parce que son immatriculation c’est CTH 747. JCVD, je ne vais pas te faire un dessin?
Presque le même modèle que celui de l’Agence tous risques/The A-team. Il a 315 000 kilomètres au compteur, le pauvre, et une moquette atrocement sale au sol. J’ai bien évidemment de grands projets pour lui, mais comme je le dis souvent pour me dédouaner : même si ça se finit en matelas posé à même la carrosserie, je serai heureuse. Parce que ça ne m’empêchera pas de prendre mon chien et d’aller camper sur la plage. #vanlife
Je ne prévois pas d’y vivre, Moncton ce n’est pas la Californie avec ses températures riantes, n’exagérons pas non plus (même si on peut surfer sur le mascaret, oui madame). Mais avoir un petit véhicule pour passer des week-ends ou des semaines sur la route, ça oui. Le chemin va être long pour passer de mon fourgon cracra avec sa moquette et son isolation improbable à un van digne de son nom, capable de nous accueillir plusieurs jours durant. Mais si vous suivez mon blog, vous avez compris que le chemin est aussi intéressant que la destination, et que retaper un van, ça me semble excitant (on en reparle dans deux mois, je sais…).
Et qui sait, d’ici quelques mois, j’aurais peut-être une vraie petite cabane maison sur roue, prête à nous emmener sur la route !
Comme toute blogueuse qui se respecte, je vais essayer de chroniquer les travaux. Et il y en a, de la matière : de l’achat à proprement parler à l’arrachage de la moquette moisillée (moisie-rouillée) en passant par l’isolation, comprendre les méandres du cerveau qui a conçu les branchements électriques de l’enfer, trouver un ratio optimal entre couchette du chien, vélos et couchage de la conductrice… Une vraie saga de l’été en plusieurs épisodes, avec des rebondissements, du sang et des pleurs ! Vous me suivez ?
Et toi, tu as déjà vécu la #vanlife ? Tu as déjà retapé un van ? Si tu as des conseils à me donner, je suis (vraiment) tout ouïe dans les commentaires !
Holala!! Je me retrouve tellement dans ce que tu écris. J’ai aussi des petites lubies qui deviennent de grosses obsessions … et le van en est devenu une il y a seulement 2 semaines et depuis j’y pense tous les jours. Seulement parce qu’on a croisé une française à Hawai’i qui vit en van depuis 2 ans dans les rocheuses. Et quand on a commencé à discuter ça a fait titl!! Il nous faut un van pour notre projet d voyage en Amérique du sud! Pourtant j’en ai lu des blogs de gens avec des vans et croisé des vanlifeurs depuis quelques années. Mais ce jour-là les planètes devaient être alignée 😉 Bref, Pierre est super chaud aussi alors ça se profile bien!
C’est un chouette projet 😉 Vivre en van c’est encore une autre aventure, mais je suis sûre que vous allez la relever haut la main ! J’ai hâte de lire ça !
Oh oui on te suis!!!! On veut tout pareil pour 2018!!!! Vivement la suite des tes aventures!
Oh trop bien je ne savais pas que c’était en projet pour vous aussi ! Vous voulez en retaper un aussi ? En tout cas sur Montréal vous n’aurez que l’embarras du choix au moment d’acheter votre fier destrier, il y en a pour tous les goûts !
Félicitations!! Et bienvenue à Cthulhu Van Damme & co! Bon nous on pratique la #vanlife mais en mode #feignasse, et donc on a acheté un truc tout équipé dedans #tricheuses. Bon courage en tout cas pour la partie bricolgirl (on attend les photos). Après, promis, c’est que du bonheur 😉
Merci ! J’aurais sans doute des questions à vous poser, ô grandes #vanlifeuses (il y a toujours un hashtag devant #vanlife, c’est une des lois d’Internet), une fois que j’atteindrai le stade où il faudra vraiment voyager avec mon camion, tous les détails du quotidien, tout ça. Mais vous êtes tranquilles encore un moment, la retape va me prendre un certain temps. Avalanche de photos bricolgirl sous peu, promis 🙂
N’hésite pas! Moi j’ai qu’un truc à dire: il te faut des chiottes. C’est la seule et unique condition de ta liberté. #vanlifeusesforever
AHHHHHHHH ! C’est mon rêve aussi! Pas forcément un van car ça ne va pas partout (notamment en ville parfois c’est compliqué) mais une voiture type Kangoo ou Picasso, où je pourrais aménager l’arrière, c’est carrément mon obsession en ce moment ! Y’a plus qu’à trouver le budget aha!
Félicitations pour ton achat, bon courage pour le bricolage !
Super idée ! C’est sûr que par chez moi, les routes sont faites pour les gros véhicules et je n’aurai pas trop de problème avec mon petit char d’assaut… mais en Europe, mieux vaut un bon vieux monospace ou utilitaire. J’espère que mes chronique de bricolage te donneront (encore plus) envie 😉
C’est beau de céder à ses projets et à ses envies comme ça. Surtout quand d’autres te regardent avec les yeux ronds en se disant: « mais pourquoi elle fait ça ? ». Continue à vivre tes rêves à fond !
J’y compte bien ! J’avoue que j’adore la part d’incrédulité des autres à chaque nouveau projet mais que voulez-vous, on ne me changera pas !
[…] la petite mise en jambe où je t’indiquais assez succinctement que j’avais fait une folie et acheté un van, […]
[…] un peu rouillée sur les jantes, avec des légers relents de chien mouillé, mais il roule, le Jean-Claude VAN Damme, et on ne lui en demande pas […]
[…] d’aller voir de ce côté-là, quitte à faire 1000 km en solo au volant d’un van pas spécialement prévu pour autant de route en si peu de […]
[…] le plus au monde. Sans jugement, tout le monde a des priorités : acheter une maison ou un van, avoir une famille nombreuse ou monter une entreprise, ou juste passer du bon temps entre amis […]
Coucou Audrey 🙂
Je trouve ça super, des fois je me dis que je devrais faire la même chose ! Tu dois avoir un tel sentiment de liberté , la possibilité de faire le programme que tu veux ou justement te laisser aller à l’absence totale de programme.
C’est un projet qui me tente de plus en plus, peut-être qu’un jour je suivrai ton exemple ^^
En tout cas, tu as bien fait 🙂
Même pas besoin d’investir dans un gros cube comme le mien, un gros monospace pourrait suffire (c’est ce que j’envisage pour le prochain). Mes escapades étaient vraiment grisantes et il me tarde de recommencer. Aller camper quand je veux, presque où je veux… c’est génial 🙂
[…] printemps dernier, en avril 2017, je me lançais dans une aventure un peu folle : je décidais de retaper un van. Une vieille carcasse un peu rouillée, que j’ai évidée, aménagée, bichonnée. On a vécu […]