Quand on vous dit « Canada en été », vous pensez sûrement à des lacs bordés de sapins, du canot, du kayak, un feu de camp… Mais croyez-moi, l’été se prête aussi à des escapades urbaines, et en voici la preuve avec Toronto.
Quelque part en juin, Etienne est venu me voir avec une idée un peu folle : aller à Toronto pour voir rien de moins que la finale du tournoi continental de League of Legends !
Autant vous dire que je ne fais pas du tout partie de la communauté vidéo-ludique, mais il avait tellement d’étoiles dans les yeux… Et moi, on me proposerait d’aller au festival du boudin de Toronto, je dirais oui, parce que toute occasion de voyage est bonne à prendre !
Nous nous vîmes donc à Toronto le dernier week-end d’août, et quelle belle surprise ! Une ville vibrante, éclatante de soleil, tournée vers l’été, une ville agréable, à mille lieux des souvenirs que j’en avais, avec ses petites rues charmantes. Voici mes cinq bonnes raisons d’aller à Toronto, même en été.
Le front de lac et l’Entertainment District
L’Entertainment District correspond au quartier autour de la gare Union, un quartier fait de tours gigantesques et de démesure, d’une tour CN haute comme le ciel et du Rogers Centre, stade si incongru au milieu de la ville. Les tours font une clairière avec la place de l’aquarium et le parc Roundhouse, pour ensuite mener tout doucement au Harbourfront, le front de lac avec sa promenade, ses terrasses, ses pédiluves où les enfants font du pédalo sous l’œil attendri des parents en train de manger une glace.
« Entertainment », c’est le divertissement, et ce quartier n’a pas volé son nom : stade de baseball, aquarium, tour CN, stade de basketball (centre Air Canada), musée du chemin de fer, innombrables restaurants, théâtres, centre des arts vivants, et du côté de ce lac digne d’une mer, croisières, location de kayaks, terrasses, musique… Si on veut que les choses bougent, c’est par ici que ça se passe. Le week-end en saison, forte chances de croiser des milliers de fans des Blue Jays en route pour un match !
Les îles de Toronto
J’ai adoré la journée que nous avons passé sur les îles de Toronto. Une vraie journée d’été. Pour 7,50 $, le traversier nous téléporte dans un autre monde, loin des tours démesurées et de la frénésie de la ville : les îles sont un grand parc urbain fait de pelouse, d’espaces ombragés, de petits canaux où voguent les bateaux de plaisance et même… de plages ! Et en ce 28 août, l’eau n’avait rien à envier à celle de notre plage Parlee ou même du lac Léman, et c’est de bon cœur que nous avons plongé pour échapper à la chaleur de la fin de l’été.
L’endroit est évidemment une échappatoire de rêve pour tous les Torontois : gare aux heures de pointe pour rentrer (vers 18-19 h) de Centre Island. Astuce : au départ du terminal Jack Layton, prendre le ferry pour Centre Island et se balader sur les 2 km qui séparent de Hanlan’s Point pour trouver à la fois moins de monde, des plages moins fréquentées (voire nudistes si c’est votre truc) et surtout la plus belle vue au départ de Hanlan’s Point, d’où on peut rentrer en ville.
On évitera soigneusement les buvettes de l’île, véritables attrape-touristes. Prenez votre pique-nique avec vous !
Le Distillery District
Hipsters de tous les pays, unissez-vous. Cet endroit est le paradis. Attendez un peu : des petites boutiques de créateurs dans un ensemble de bâtiments victoriens réhabilités ? Je signe où ? Bref, l’hipster végane en moi a envie d’emménager direct dans ce quartier à 3 km du Harbourfront, faits de briques rouges, avec de l’art urbain partout, des boutiques éthiques, des galeries, des cafés français ! Des cafés où on vend du müesli avec du lait bio ! Le rêve !
Nous y sommes allés pour un petit-déjeuner dominical et avons choisi le café Balzac, qui donne sur la place principale du district, avec son horloge, ses bâtiments industriels, sa sculpture libre d’interprétation. J’ai pris un « citro-booster », jus de citron chaud au gingembre et sirop d’érable, avec un croquant au poivre blanc… Peut-on faire plus cliché ? Rien à fiche, c’était délicieux. La foule de touristes et de locaux se déploie devant nous, il fait bon simplement lire à l’ombre… L’endroit idéal pour venir bruncher le week-end, à mon avis.
Kensington Market et le quartier chinois
Autre concurrent sérieux pour un brunch en terrasse : Kensington Market. Nous avons atterri là vaguement par hasard, en cherchant la meilleure pizzeria de Little Italy. Faute de trouver un établissement rentrant dans les Top 10 en ligne dans Little Italy même, nous sommes allés au plus proche : Via Mercanti, dans la rue Augusta, en bordure de Chinatown (d’ailleurs si tu connais Spirou à New York, la juxtaposition de Little Italy et de Chinatown devrait t’arracher quelques sourires bêtes).
La rue Augusta est un poème à elle toute seule, une exposition à ciel ouvert. Un côté franchement anar côtoie les terrasses bien tendance, les fresques sont légion, on croise une voiture transformée en pelouse, des pavés repeints en arc-en-ciel, des statues en métal d’un amateur de Transformers.
Manifestement en pleine boboïsation, la rue vaut largement le détour par l’énergie qu’elle dégage, le côté légèrement barré d’une rue aux multiples visages, sur laquelle il suffit de s’installer en terrasse pour admirer le petit théâtre de la ville et, avec un peu de chance, bien manger.
N’hésitez pas à venir en passant par Chinatown pour un dépaysement garanti. Idée d’itinéraire : depuis le centre commercial Eaton, passez par la mairie, puis suivez Queen St West jusqu’à l’avenue Spadina. Tournez à droite, remontez l’avenue jusqu’au quartier chinois. Il vous suffira ensuite de tourner à gauche sur Dundas St pour trouver la rue Augusta à quelques pâtés de maison. En chemin : plein de petites boutiques, une ambiance plus détendue et moins tape-à-l’œil qu’autour de Dundas Square, des immeuble plus bas, on respire. Une chouette promenade de deux kilomètres pour se mettre en appétit !
L’exposition nationale canadienne
Nous n’y sommes pas allés suite à un accident de planning, mais cette fête foraine estivale, la plus grande du Canada, semble toute indiquée pour un beau retour en enfance, avec grande roue, food trucks, multiples manèges et expositions (cette année, l’une d’elles revenait sur les 50 ans de Star Trek). Comptez 18 $ l’entrée quand même.
Et s’il pleut ?
Dundas Square, avec ses boutiques, vaut aussi le coup pour son architecture. Le Times Square canadien n’est pas aussi impressionnant que son homologue new-yorkais, mais n’en arrache pas moins quelques exclamations stupéfaites chez les gens normaux, ceux qui vivent dans un endroit de moins de 50 000 habitants – disons, Moncton. Les panneaux publicitaires géants, les gratte-ciels, la foule… Tout est là. Dirigez-vous vers le centre Eaton et la ville souterraine pour des kilomètres de boutiques, littéralement.
C’est où ?
[Google_Maps_WD id=15 map=15]
Aller à Toronto Depuis Moncton, nous avons eu l’incroyable surprise de tomber sur l’affaire du siècle : 260 $ l’aller-retour, là où d’habitude, pour un vol de ce type, il faut plutôt compter 500 $. Nous avons volé avec WestJet, rien à signaler hormis une grande ponctualité.
Depuis l’Europe, Toronto est desservi en vol direct par de nombreuses compagnies comme Air Canada, Air France, KLM, Air Transat… Compter environ 500 euros et 8 heures de vol.
Réservez votre vol pour le Canada avec Air Transat || Souscrivez une assurance voyage pour le Canada
Où bien manger à Toronto
Quartier arc-en-ciel Pavillion Coffee & Co, 507 Church St. Un bon petit café sans chichi si vous êtes dans le quartier. La déco est simple, l’art aux murs est un peu déconcertant. J’y ai pris un excellent thé sencha à la noisette et une curiosité culinaire en guise de petit-déjeuner : du pudding au pain, de toute évidence confectionné avec les pâtisseries de la veille. Chaque bouchée était différente : croissant, brownie, gâteau à la banane… le tout lié avec de l’œuf. Et servi en portions de 750 g. Inutile de vous dire qu’on n’était pas trop de deux pour finir et que j’ai tenu sans rien manger de 10 à 19 h, ce qui relève de l’exploit en ce qui me concerne.
Entertainment District
* Shawarma Guys, 218 Queens Quay West. Inutile de faire le détour pour ce qui reste un fast-food, mais si vous vous trouvez affamés vers le front de lac, vous y trouverez des kebab et falafel bon marché et consistants, le meilleur rapport quantité-prix de ce quartier sinon exorbitant. Environ 5 $ le bon wrap qui fait largement un repas.
* Boxcar Social, 235 Queens Quay West. L’emplacement fait tout : la terrasse est parfaite avec vue sur le front de lac, les îles de Toronto et occasionnellement, les avions qui vont et viennent de l’aéroport Billy Bishop. Des dires d’Etienne, la bière est bonne ; quant à moi, j’ai essayé le thé glacé qui était bien désaltérant.
Distillery District Café Balzac, 1 Trinity St. Pour un décor rétro à la française, cette chaîne est parfaite. Müesli bio, petites pâtisseries, thé et café, le tout avec une terrasse au cœur du quartier de la distillerie.
Kensington Market Via Mercanti, 188 avenue Augusta. On n’a pas eu de bol avec la serveuse (pas très agréable ni efficace) mais les pizzas italiennes (et j’insiste sur italiennes ! Pas américaines) étaient un délice, avec une pâte légère et croustillante, une excellente garniture fraîche. Seul point noir : le prix, comme souvent dans les pizzerias au Canada : de 13 à 18 $. On n’était pas assez en appétit ce jour-là, mais la spécialité du chef est la pizza à deux étages : si vous essayez, venez me raconter !
Où dormir à Toronto Ada’s Guesthouse, 29 Linden St, métro Sherbourne. À deux pas de Church Street et du quartier arc-en-ciel, vous trouverez des chambres à louer. Ce n’est pas un bed and breakfast, donc inutile de compter sur le petit-déjeuner. Pas beaucoup de charme non plus à l’horizon, mais notre chambre était propre, silencieuse et l’endroit est à deux pas du métro : que demander de plus ? Environ 100 $ la nuit.
Et vous, êtes-vous déjà allés à Toronto en été ? Que pensez-vous de cette ville ? Je vous attends dans les commentaires. Cette chronique contient des liens affiliés.
[…] oublier l’impact psychologique d’être coincé à Lisbonne/Sydney/Toronto… sans pouvoir aller visiter la ville alors que j’en meurs d’envie. Je hais les […]