Vingt livres pour voyager à travers le Canada

Qui ne rêve pas de faire le tour d’un pays et d’en connaître les moindres recoins ? Faute de pouvoir se rendre sur place, lire reste l’une des façons les plus faciles de voyager. En 2022, je me suis donnée pour agréable mission de lire des ouvrages de fiction des onze provinces et des trois territoires du Canada, petit projet qui a défini mon paysage littéraire en 2022. Voici un petit répertoire d’œuvres d’un océan à l’autre, de Terre-Neuve au Yukon en passant évidemment par le Québec.

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Avant de commencer, voici mes critères éminemment subjectifs :

  • de la fiction : un roman ou un recueil de poésie
  • écrit par une autrice (de préférence) ou un auteur originaire du lieu concerné ou y ayant vécu 
  • ancré dans son environnement naturel ou urbain
  • en l’absence d’œuvres de fiction, je me suis tournée vers des mémoires
  • idéalement, le livre devait être disponible en français, même si ce n’était pas toujours possible.

C’est tout mon cercle bibliophile qui a été mis à contribution pour me fournir des idées en plus des livres que je voulais déjà inclure. J’ai aussi essayé de mêler livres écrits par des autrices autochtones et non autochtones. Malgré toute ma bonne volonté, il est évident que toutes les provinces ne sont pas à égalité en termes de production littéraire : la minuscule Île du Prince Édouard n’a produit qu’un chef d’œuvre et dans les territoires peu peuplés, la tradition locale n’est pas forcément liée à des récits écrits. Aussi, j’accueille évidemment toutes vos recommandations de lectures qui font voyager dans une province ou un territoire du Canada !

Avec cette liste, je voulais faire un tour d’horizon du Canada idéalement aussi qualitatif que quantitatif, mais toutes mes recommandations ne sont pas des coups de cœur. Certains livres étaient magnifiques ♥, d’autres un peu moins. J’ai lu des navets que je ne citerai pas ici. Dans ce billet, je détaille ceux qui m’ont plu, et reste plus concise sur les autres. Si je ne fais que citer le livre, c’est ce que je ne l’ai pas encore lu, mais qu’il a piqué mon intérêt.

L’instant transparence : si vous aviez envie d’acheter l’un ou l’autre de ces ouvrages, cette liste est remplie de liens affiliés qui ne changent en rien le prix de vente pour vous, mais me reversent une petite commission. Et évidemment, si vous préférez tout simplement commander votre livre dans votre librairie préférée, faites-vous plaisir et merci de faire vivre les petits commerces ! Deuxième précision : la plupart des liens renvoient à la Fnac en France. Si vous me lisez depuis le Canada, vous pouvez acheter la plupart de ces titres sur le site des Libraires via ce lien.

Un immense merci à toutes les personnes qui m’ont conseillé des ouvrages ! J’attends vos suggestions pour enrichir cette liste !

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Terre-Neuve

  • We, Jane, Aimee Wall (2021) (traduction à venir par Geneviève Robichaud) : pour être transportée dans un petit village de Terre-Neuve. En quête de sens, la Montréalaise Marthe part sur un coup de tête rejoindre un collectif de femmes procédant à des avortements « maison » dans une région rurale de Terre-Neuve. Vie de village et non-dits, communauté de femmes et embruns, préjugés et épiphanies d’une femme de la ville qui revient à la campagne, j’ai aimé l’ambiance marine de ce roman en courant de conscience qui déroute parfois par son absence de dialogues tels qu’on les voit d’ordinaire.

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Nouvelle-Écosse

  • The Birth House / L’accoucheuse de Scots Bay, Ami McKay (2006), traduction de Sonya Malaborza (2020) : pour l’ambiance d’un petit village néo-écossais du début du XXe siècle. Sur fond de première guerre mondiale, Dora Rare est l’apprentie d’une sage-femme sur les bords de Scots Bay, dans la baie de Fundy, assistant à des histoires de femmes, de naissances et de mort. Le fond du roman vous plaira ou non mais je vous conseille très vivement de lire le travail de toute beauté de mon amie Sonya qui a réussi le tour de force de rendre la traduction bien plus captivante que l’original grâce à un maniement savant du français acadien.
  • Big Town, a novel of Africville, Stephens Malone Gerard, 2011
  • No Great Mischief, Alistair MacLeod (1999)

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Île-du-Prince-Édouard

  • Anne of Green Gables / Anne… la maison aux pignons verts, Lucy Maud Montgomery (1908), diverses traductions en français : pour retourner à la vie rurale simple de l’Île-du-Prince-Édouard au début du XXe siècle. Ce petit roman tout simple a une stature immense. Incroyablement populaire au Canada, il met en scène Anne Shirley, petite orpheline attachante dans la campagne de l’Île-du-Prince-Édouard du début du XXe siècle. Sur un ton tendre qui rappelle Les quatre filles du Docteur March, Lucy Maud Montgomery a réussi à créer une héroïne intemporelle qui vit des petits déboires du quotidien sans se départir de son optimisme et d’une vision poétique qui a marqué les esprits.

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La fameuse maison aux pignons verts où a vécu Lucy Maud Montgomery.

Nouveau-Brunswick

  • Pélagie-La-Charrette, Antonine Maillet, 1971 : pour revivre l’épopée acadienne par excellence. Difficile de parler littérature et Nouveau-Brunswick sans citer Antonine Maillet, immense autrice qui a reçu le Goncourt en 1979 pour Pélagie-la-Charrette. On y suit le retour des familles acadiennes de Louisiane jusqu’à Grand-Pré sous l’impulsion de Pélagie, qui embarque les Thériault, les Leblanc, les Savoie… et tous les Acadiens sous son aile. Si ce roman s’attarde davantage sur la traversée des États-Unis que sur le retour peu triomphal au pays, il est néanmoins incontournable pour avoir un avant-goût de l’esprit de l’Acadie : « il n’y a plus d’Acadie, que des Acadiens », clame-t-on à la fin du roman.
  • Acadie Road, Gabriel Robichaud (2018) : pour faire le tour poétique de l’Acadie du Nouveau-Brunswick. De Shediac à Edmundston en passant par Caraquet, chaque localité a droit à son petit poème tantôt tragique, tantôt comique. À lire en connaissant les lieux ou non.
  • Pour sûr, France Daigle (2011) : pour entrer dans le marasme du quotidien à Moncton. Malgré deux tentatives, je n’ai jamais pu finir cet ovni littéraire monumental que j’ai trouvé très difficile à lire. Si vous êtes à la recherche d’un défi littéraire, le voici ! Mais pour le comprendre, il faudra avoir une certaine familiarité avec le chiac et le français acadien.
  • Les vents de Memramcook, Sarah Brideau, 2022
  • Alma, Georgette LeBlanc, 2006

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Québec

  • Paul, Michel Rabagliati (2009) : pour revivre une enfance québécoise dans les années 1970 et 1980. Cette série d’autofiction en bande dessinée retrace la jeunesse de l’auteur à Montréal et aux alentours. Si les albums sur sa jeunesse sont d’une grande tendresse parfois mêlée de tristesse (comme Paul au parc, mon préféré), la série sait aussi manier la nostalgie sur le temps qui passe, comme dans Paul à Québec, plus mature. Oubliez Paul à la maison, qui vire carrément vieux con, mais jetez-vous sur tous les autres, qui sont un vrai plaisir à lire.
  • Bonheur d’occasion, Gabrielle Roy (1945) : pour avoir un aperçu des quartiers et des classes populaires de Montréal sur fond de deuxième guerre mondiale avec un triangle amoureux entre Florentine, Jean et Emmanuel dans le Montréal de 1940. Je suis loin d’avoir fini de lire ce grand classique  qui était pourtant le premier roman de Gabrielle Roy, une autrice d’une stature inégalée, mais je peux déjà vous dire que je savoure cette écriture lente et fouillée d’une autre époque.
  • Au pays du désespoir tranquille, Marie-Pierre Duval (2022) : pour vivre le quotidien d’une femme au Québec et retracer le mouvement indépendantiste dans les années 1990 avec le récit de l’épuisement d’une trentenaire. Un mélange insolite entre intime et politique pour une autofiction qui nous fait ressentir toute la détresse, le ras-le-bol et la colère de cette femme prise sur tous les fronts. Une belle surprise féministe fortement ancré dans son contexte québécois !
  • La Vingt, Audrey Beaulé (2020) : pour voyager sur les routes du Québec avec le récit introspectif d’une femme dans la vingtaine qui se cherche au fil de la 20, cette route qui la ramène chez elle. Un récit visuel d’une grande poésie au service d’une histoire toute simple mais touchante. Encore une bande dessinée ? Le Québec est riche de talents dans ce domaine, ce serait dommage de s’en priver !
  • Magasin général, Tripp et Loisel (2006-2014) : une série ancrée dans le Québec rural des années 1920 qui campe une jolie galerie de personnages et de situations.
  • Kokum, Michel Jean, 2019
  • Nous étions le sel de la mer, Roxanne Bouchard, 2019
  • L’hiver de force, Réjean Ducharme, 1973
  • Terminal grand nord, Isabelle Lafortune, 2019
  • Le Matou, Yves Beauchemin, 1981 

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Ontario

  • Indian Horse / Cheval indien, Richard Wagamese (2012), traduction de Lori St-Martin et Paul Gagné (2017) : pour découvrir l’horreur des pensionnats autochtones au milieu du XXe siècle. C’est par ce livre que j’ai appris l’existence des pensionnats où étaient enlevés les enfants autochtones au Canada de 1831 à 1996. Dans les années 1960, Saul Indian Horse, 8 ans, vit avec sa famille ojibwé de façon traditionnelle quand il est enlevé par les autorités pour intégrer un pensionnat catholique qui devrait « éradiquer » ce qui fait de lui un Autochtone. De sa vie au pensionnat à son succès en tant que joueur de hockey, le roman lève peu à peu le voile sur les horreurs qu’il a subies étant enfant. Un roman superbe et puissant, qui m’a beaucoup marquée.
  • Il pleuvait des oiseaux, Jocelyn Saucier (2011) : pour plonger dans les grands bois de l’Ontario. Choisir comment on vit, comment on meurt, voici ce qui réunit trois vieux qui ont décidé de disparaître dans les bois. Alors évidemment, une vieille vient tout chambouler, mais les questions de fond demeurent. Un livre tout simple et émouvant sur la vie, la mort, l’amour au fond des bois ontariens. J’ai beaucoup aimé que l’autrice choisisse des personnages octogénaires sans lesquels le récit n’aurait pas la même profondeur.
  • The Marrow Thieves / Pilleurs de rêves, Cherie DiMaline (2017), traduction de Madeleine Stratford (2019) : pour retourner dans les grands espaces du nord de l’Ontario. Dans cette dystopie postapocalyptique, les Autochtones sont traqués par les Occidentaux pour leur moelle, qui leur permet de retrouver la capacité de rêver. Fuyant vers le nord en s’aidant de leurs compétences traditionnelles, un petit groupe de tous les âges centré sur Frenchie, un ado, tente d’échapper à des raids. Je le conseillerais plutôt à des adolescents mais c’est une métaphore efficace des violences contre les Autochtones.
  • The Edible Woman / La femme comestible, Margaret Atwood (1969), traduction de Michèle Albaret-Maatsch (2008) : pour retourner au Toronto des années 1960. Le premier roman de Margaret Atwood. Dans un Toronto crépusculaire, Marian, jeune fille bien sous tous rapports, commence à se dissocier de son corps suite à ses fiançailles et cesse de manger.

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Manitoba

  • Jonny Appleseed, Joshua Whitehead (2018), traduction d’Arianne des Rochers (2020) : pour plonger dans le Winnipeg nocturne. Une vraie surprise que ce roman incroyablement âpre mais non dénué d’humour. On y suit les tribulations intérieures et réminiscences d’un travailleur du cybersexe bispirituel oji-cri qui cherche dans sa réserve suite au décès de son beau-père. Les souvenirs mêlent ce qui l’a poussé à s’installer à Winnipeg, des moments avec sa chère grand-mère, l’amour, la drogue et beaucoup de sexe cru. Jonny est obsédé, qu’on se le dise, mais il a aussi une confiance incroyable, et de l’humour. Une écriture puissante au service d’un récit qui m’a happée.
  • La petite poule d’eau, Gabrielle Roy (1950)

Saskatchewan

  • Rose’s Run / La course de Rose, Dawn Dumont (2014), traduction de Daniel Grenier (2020) : pour découvrir une réserve autochtone de l’intérieur avec de la chicklit autochtone ! Vous ne vous y attendiez pas, hein ? J’ai beaucoup ri avec ce roman très léger et un brin fantastique sur une femme qui galère pour recoller les morceaux de sa vie dans sa réserve. L’humour de réserve (c’est la quatrième de couverture qui le dit) fait mouche et tout le monde en prend gentiment pour son grade, des vieilles qui attendent le bingo comme le messie aux femmes qui ne savent pas couper le cordon avec leur mari tout nul.
  • Who has seen the wind, W. O. Mitchell, 1947

Alberta

  • Cantique des plaines, Nancy Huston (1993) : pour retracer la colonisation de l’Alberta entre XIXe et XXe siècle. Paula écrit une lettre-roman à son grand-père, Paddon, retraçant l’histoire de sa famille de colons dans les Plaines sur quatre générations, entre traumatismes, amours, obsessions, déconvenues et regrets. Un roman assez triste porté par une très belle écriture à la deuxième personne.
  • Birdie, Tracey Lindberg (2015)
  • The Death of Annie the Water Witcher by Lightning, Audrey J. Whitson, 2019

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Colombie-Britannique

  • The Curve of Time / Les étés de l’ourse, Muriel Wylie Blanchet (1961), traduction de Louis Hamelin (2020) : pour savourer un été sans fin dans les fjords du Pacifique. Mémoires de Muriel Wylie Blanchet qui, à la mort de son époux, passa tous ses étés à naviguer dans les fjords de la Colombie-Britannique avec ses cinq enfants. Bien sûr, ce livre de 1961 n’est pas dénué de racisme (contextualisé en avant-propos) mais les passages sur les pérégrinations maritimes de cette petite troupe sont délicieux, portés par une très belle traduction.
  • All the quiet places, Brian Thomas Isaac, 2021

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Yukon

  • White Fang / Croc Blanc, Jack London (1906), diverses traductions : pour retourner dans les forêts gelées du Yukon avec l’histoire quasi-mythique d’un chien-loup confronté au monde des humains. Je suis en train de relire ce récit qu’on a tous lu enfant et je ne me souvenais pas à quel point il est terrible – terriblement beau, terriblement violent.
  • Les poèmes de Robert Service
  • Yukonstyle, Sarah Berthiaume

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Avec l’aimable permission de mon amie Émilie du blogue La Yukonnaise

Territoires du Nord-Ouest

  • Northern Wildflower, Catherine Lafferty (non traduit, 2018) : pour découvrir le quotidien d’une femme qui essaie de survivre entre Yellowknife et l’Alberta. Mémoires de Catherine, une femme Dené avec qui la vie n’a pas été tendre.
  • This House is Not a Home, Katłįà 
  • Ramshackle, a Yellowknife Story, Alison McCreesh
  • Breaking Trail: Northern Stories from a Simpler Time, Fran Hurcomb
  • The Man who Lived with a Giant, Johnny Neyelle

Roman poésie idées lecture Canada Territoires du Nord-Ouest Territoires du Nord-Ouest littérature roman Canada

Merci à mon amie Lisa pour les belles photos et toutes ses recommandations pour les Territoires du Nord-Ouest !

Nunavut

  • Split Tooth / Croc Fendu, Tanya Tagaq (2018), traduction de Sophie Voillot (2020) : pour plonger dans un Grand Nord aussi onirique et réaliste. Sans doute la découverte littéraire de l’année pour ma part. Un récit poétique de la vie d’une adolescente au Nunavut dans les années 1970. Qu’est-ce qui relève de la fiction, de la poésie, du mythe innu : je n’en sais rien, et c’est ce qui fait la force de cet ouvrage. Malgré une fin un peu trop étrange, le reste est merveilleux, un vrai récit où même la noirceur du quotidien devient onirique.

Livres Canada Nunavut

Iqaluit. Auteur : ambassade américaine, photo dans le domaine public

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Si ce billet vous a plu, en voici d’autres pour voyager par la lecture :

Et vous, quels livres me conseillez-vous ? J’attends tous conseils et je les ajouterais volontiers à cette liste une fois que je les aurais lus ! Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés. En faisant des achats via ces liens, le prix ne change pas pour vous mais je retire une petite commission sur la vente. Merci de votre soutien !

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3 thoughts on “Vingt livres pour voyager à travers le Canada”

  1. Quelle belle et grande sélection ! Je ne savais pas que Pélagie-La-Charrette parlait du Canada, j’ai toujours vu ce livre dans la bibliothèque de ma mère en me bidonnant avec le nom ! 😀

    1. Audrey

      Haha tout pareil ! Je ne l’ai lu qu’en 2019, bien longtemps après m’être installée au Canada. Il faut s’accrocher, mais c’est un grand livre.

  2. Très belle idée que cette liste dans laquelle je vais venir piocher quelques idées pour moi et pour Hélène ! Je connais vraiment mal la littérature canadienne, mais j’avais bien aimé Michel Tremblay et ses « Chroniques du Plateau Mont-Royal ». Aussi Hélène m’a offert il y a quelques mois le recueil de poésie « Enfants du lichen » de Maya Cousineau Mollen, que j’ai beaucoup aimé, c’est très engagé et très limpide à la fois.

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