Le Nouveau-Brunswick, le paradis du plein air ? Oui, trois fois oui ! Et où mieux apprécier les merveilles de l’hiver que dans la région Chaleur, qui reçoit parmi les plus grosses quantités de neige de la province ? Entre pistes de ski de fond, balade en traîneau à chien, randonnées en raquette et restaurants savoureux, la région Chaleur m’a enchantée lors d’une escapade hivernale riche en émotions. Sous la neige, le nord de la province offre ce qu’elle a de plus beau : des activités qui font la part belle aux grands espaces le temps d’une immense bouffée d’air frais. Si vous cherchez une destination de plein air pour tomber en amour avec l’hiver, la région Chaleur vous attend.
Ce billet a été écrit suite à un partenariat rémunéré avec Tourisme Chaleur.
Rappel : vérifiez les directives officielles avant de planifier un voyage au Canada, dans une autre province ou dans une autre zone de la vôtre. Le Canada n’accueille actuellement pas de touristes étrangers et les directives en matière de déplacements intérieurs peuvent varier après la publication de ce billet. Si les autorités déconseillent de nouveau les déplacements, voyez ce billet comme un moyen de rêverie en attendant de pouvoir revenir à des voyages en toute sécurité.
Petits cafés et randonnée au parc de la Pointe Daly
Première escale en ce premier jour d’escapade : je mets droit le cap sur le Cocooning Café à Petit-Rocher. On dit souvent que la première visite d’un séjour donne le ton d’un voyage et j’aurais pu vous présenter ces quatre jours littéralement par le menu tant j’ai bien mangé. Mon escapade d’automne dans la région ne remonte qu’à quelques mois et les somptueuses assiettes de brunch du café sont encore gravées dans ma mémoire. Ça tombe bien, il est brunch’o’clock, c’est-à-dire 11 h 20 : pile l’heure pour un bon brunch (et juste à temps, car ces assiettes ne sont servies que jusqu’à 11 h 30). Pommes de terre sautées, œufs miroir, un bon café : du bon, du gourmand.
Il nous faut faire le plein d’énergie pour cet après-midi. Il fait un soleil radieux et un froid supportable, le programme est tout trouvé : direction l’un des plus jolis endroits de la région, le parc naturel de la Pointe Daly. Avec ses sentiers qui traversent les bois et longent des marais, c’est une belle balade garantie. Au moment d’entamer la promenade, un dilemme : chausser nos raquettes ou non ? Les sentiers ont l’air bien tassés, et sans neige profonde, les raquettes sont souvent plus encombrantes qu’autre chose. Nous avons nos raquettes, le centre d’accueil met gratuitement des raquettes à la disposition des visiteurs et pourtant, nous partons à pied. Nous avançons sans difficulté entre les arbres, le chant des mésanges au-dessus de nos têtes. Nous prenons de ci, de là, et finissons par débarquer au sentier du Marais salé. Nous pourrions être sur la banquise que ce serait pareil : de la neige partout, du blanc à perte de vue. C’est beau.
Je m’avance d’un pas confiant : je sais d’expérience qu’il y a un trottoir de bois qui part sur la gauche, et je le devine aux panneaux d’interprétation, aux restes subtils d’une trace qui date d’il y a plusieurs jours. Un pas, deux pas, dix pas, c’est un miracle, je marche sur la neige sans m’enfoncer. Au onzième pas, je plonge jusqu’à l’aine. Oups. Un pas de trop à gauche. Il y a littéralement un mètre de neige fraîche de part et d’autre du trottoir de bois. Je me relève, reprend la trace. Oups. Un pas de trop à droite. Nous nous relayons en premier de cordée et nous extirpons à tour de rôle de la neige, entre fous rires et glace dans les bottes. Nous nous prenons pour des explorateurs des pôles, nous ne sommes plus à Bathurst mais dans l’Arctique, nous laissons derrière nous les soucis du monde pour nous concentrer pour une seule chose : ne plus faire ce pas de trop de côté. Il ne fait plus froid, nous bouillons d’exaltation, heureux toutefois de savoir où nous allons, sans aucun risque de passer dans l’eau vive puisque nous sommes entourés de marais. [ne faites ça que si vous connaissez le terrain, les enfants]
Un haïku : Tragédie en trois actes // Un pas de côté // Coincé à jamais
Moralité : si vous préférez une balade tranquille, ne faites pas comme nous et empruntez les raquettes gratuites au centre d’accueil !
Après cette folle micro-aventure, la troisième partie de journée est bien plus douce, comme je les aime. Le café Kaffeine nous tend les bras au centre-ville de Bathurst. Nous faisons main basse sur le canapé juste dans le rayon de soleil et réchauffons nos corps à moitié gelé d’un bon chocolat chaud à la cardamome. À essayer absolument ! Nous apprécions tellement cette pause que j’en oublie d’aller faire un tour à la confiserie-chocolaterie Andréa, pourtant juste en face. Ne faites pas comme moi et allez-y pour faire le plein de chocolats fins, bonbons ou douceurs en tout genre. Le soir, nous couronnons la journée par un repas au Fresco Kitchen, qu’on nous avait vivement conseillé.
Il faut que je vous parle du Fresco Kitchen. Top Chef Canada, ça vous dit quelque chose ? Le chef Joel Aubie, originaire de Bathurst, est un ancien candidat de l’émission. Et que vous l’ayez regardée ou non, je ne vois pas comment ne pas aimer les plats au menu. Une carte courte, efficace, des produits frais : on connaît tous cette recette, et on sait qu’elle est souvent gagnante. Je commande des spaghetti aux poivrons, épinards et champignons au parmesan, ils sont délicieux, avec un petit craquant inattendu à la faveur d’une chapelure ajoutée à la sauce. En dessert, nous commandons la crème brûlée et le fondant tout chocolat. « Pour comparer », expliqué-je au serveur. Au moment de nous débarrasser nos assiettes impeccables, il me demande mon avis : « Alors, pas de gagnant pour les desserts » ? « Au contraire, deux gagnants !! » Fresco est un restaurant haut de gamme dont la facture peut vite grimper, mais si vous avez le budget, allez-y les yeux fermés.
Une dernière photo de la Pointe Daly pour compenser mon absence de photos culinaires
Randonnée raquettes cueillette
Vous saviez que les bourgeons de saule sont appelés « poivre des dunes » en raison de leur goût poivré ? Ou qu’on peut faire de la farine avec le cambium des bouleaux, entre l’écorce et le bois ? Et est-ce qu’il vous arrive de faire des activités qui cumulent vos passions et démultiplient le plaisir ? C’est exactement ce qui s’est passé cet après-midi là chez Madia Botanica, où raquettes et botanique ont fusionné dans une explosion de sourires au cœur des bois. Créée par Madiane Michaud, Madia Botanica vend des savons et soins maison qui font du bien au corps et à l’âme. Elle organise aussi des ateliers culinaires, de fabrication de cosmétiques et des randonnées-cueillette. En hiver, ce sont plus précisément des randonnées-cueillette en raquettes. Ai-je besoin de préciser à quel point j’avais glapi de bonheur en découvrant leur existence, et à quel point j’avais hâte ?
Ceci n’est pas une vilaine excroissance mais un chaga, champignon qui donne une tisane sucrée !
Maintenant, je peux frimer en affirmant que ces petites bulles de sève signalent à coup sûr un sapin !
La sortie dure trois heures, mais la randonnée en elle-même est assez courte (environ 1 h 30 pour 2 km à vue de nez). C’est qu’on passe notre temps à s’arrêter, à observer, à écouter Madiane nous parler des différences entre sapins et épinettes, des façons d’utiliser les épines de conifères en tisane, des moyens de sécher les bourgeons pour les conserver. L’atelier se nourrit des connaissances des participants, car comme notre guide le dit, « je ne suis pas herboriste.com ». Elle est très sympathique, Madiane, en plus d’être très savante sur les plantes, et elle sait mettre à l’aise. De retour chez elle, la visite se conclut par la dégustation la plus insolite qui soit, autour d’un gigantesque feu de bois : tisane de cèdre, boisson chaude aux bourgeons de peuplier, pain au cambium, chaï au chaga. Un délice dans la bonne humeur sur fond de soleil couchant.
Parlons-en, du soleil couchant. Je ne sais pas si c’est la baie des Chaleurs qui veut ça, mais j’ai assisté à des couchers de soleil absolument fous. Oubliez les tons fluos des couchers de soleil des tropiques : ici tout est en nuances de mauve et rose. Un des plus beaux endroits, c’est à la plage de Beresford, plus dégagée que la plage Youghall. Le soleil peut illuminer la banquise jusqu’au dernier instant et noyer les monts de la Gaspésie, juste en face, d’un halo fuchsia. Magique. Froid, mais magique.
Ski de fond chez les Ours des neiges
Une des plus belles surprises de cette escapade : les pistes de ski de fond du club Ours des Neiges. Alors le ski de fond et moi, ça fait normalement… allez, un et demi. Ça ne fait pas deux : j’ai mon propre matériel et de bonnes bases. Mais cela fait des années que mon vieux matos prend la poussière à la cave car je trouve ça fatigant, le ski de fond, et puis je veux des sensations douces, vous vous rappelez ? Et le ski de fond, c’est plutôt des sensations dures dans les cuisses.
Mais sur les pistes du club des Ours des Neiges, munie d’un matériel performant loué chez la Compagnie Rivière Nepisiguit et sur le doux tapis moelleux de pistes tracées à la perfection dans de la neige fraîche, et bien… je… j’ai aimé ! Je me suis amusée ! Après une piste verte pour s’échauffer, je passe par des pistes rouges aux rails si profonds qu’on peut dévaler les pistes les plus raides sans avoir peur de tomber. Les pistes montent, descendent, ce sont des montagnes russes, exit les sensations douces et vive la griserie. Je vais au hasard des sentiers, entièrement confiante en mon sens de l’orientation savamment aidé par des panneaux ici et là qui indiquent la direction du parking.
Au croisement de plusieurs pistes, je tombe sur Don’s Inn, un abri muni d’un banc et d’un foyer où de belles flammes réchauffent mes doigts gelés. Imaginez un peu la vision ? Vous vous amusez comme une folle en faisant mine d’ignorer les légères douleurs sourdes dans vos jambes (d’où surgiront des muscles, demain, mais vous ne savez pas encore que c’est ainsi que naissent les muscles) et soudain… un braséro, oasis de chaleur pour votre petit corps endolori. Votre cerveau, lui, est aux anges, et cette bonne surprise lui donne l’euphorie nécessaire pour repartir en faisant un détour de 6 km par une piste noire. Don’s Inn est loin derrière vous mais ces nouveaux muscles, eux, se rappelleront à votre bon souvenir plusieurs jours durant.
Sauna à l’auberge de la Vallée
Un mot sur l’Auberge de la Vallée. Je ne sais pas vous, mais moi, je n’imagine pas l’hiver sans un brin de réconfort après l’effort, qu’il prenne la forme d’un chocolat chaud à la cardamome ou d’un bon bain chaud. C’est avec cette idée en tête que j’ai choisi le seul hôtel de la région Chaleur (à ma connaissance) à proposer le Graal : une piscine, un sauna et un jacuzzi.
Le bain bouillonnant était malheureusement fermé pour des raisons compréhensibles à cause de la Covid, mais le sauna, après une journée dans le froid, laissez-moi vous dire que c’est encore mieux qu’un massage. C’est une bulle de douceur où les températures polaires et les courbatures sont solubles dans la béatitude. Après un passage au sauna, il ne reste qu’une chose à faire : enfiler son peignoir pour remonter dans sa chambre ne faire plus qu’un avec le lit moelleux. Pour cette escapade, nous nous sommes fait plaisir : nos dernières vacances à deux remontaient à une demie éternité et cela faisait des mois qu’on n’avait rien vu d’autre que Moncton. Entre en scène la chambre avec un lit king, une baignoire deux personnes et une fausse cheminée, un vrai cocon divin dont on aurait presque envie de ne jamais ressortir.
Chiens de traîneau chez Aventures Birch Bark
Si vous aimez le traîneau à chiens, la région Chaleur est littéralement le meilleur endroit pour en faire au Nouveau-Brunswick : on y trouve deux des trois prestataires à proposer cette activité dans la province. Si la réputation de Diane Leclerc de Chiens Aventures n’est plus à faire, je vais vous parler d’Aventures Birch Bark, entreprise qui a ouvert en 2020.
L’activité commence de manière originale : les propriétaires viennent nous chercher en chenillette au stationnement. Les deux kilomètres qui nous séparent du chenil sont l’occasion de s’entraîner au maniement du frein, ou plutôt, de « l’accélérateur », comme le présente le musher Jérémie. Un impératif : toujours garder un pied sur l’accélérateur pour que la corde qui nous lie à notre moyen de propulsion reste tendue, et ne lever le pied que pour accélérer. Si avoir les gaz dans le museau n’est pas idéal de bon matin, pouvoir rafraîchir ses connaissances ou découvrir le maniement d’un traîneau avant d’être au contact des chiens est une excellente idée. C’est d’ailleurs la première fois en quatre expériences de chiens de traîneau que je vois cela.
Arrivée au chenil… Voyez-vous le chien caché sur cette photo ?
L’arrivée au chenil se fait dans la joie des chiens dont certains sont détachés. Ici, pas d’usine à chiens : seuls 15 chiens font partie de l’équipe. Impatients de partir, ils nous gratifient d’un beau chœur de hurlements enthousiastes qui nous donne envie de tous les prendre dans nos bras. Jérémie et Stéphanie aiment leurs chiens et en parlent avec amour, on sent qu’ils pourraient tous nous les présenter un à un si on avait tout le temps devant nous. Ici Manitou le vieux roublard, qui trouve moyen de chiper de la viande deux fois pendant notre visite. Là la timide Agathe, qui a encore besoin de trouver ses marques dans la meute. Et Manny, le bras droit de Jérémie, le plus intelligent, le meilleur meneur. Nous buvons leurs paroles et essayant de caresser tous les chiens qui passent à notre portée. D’ordinaire, je me méfie comme de la peste des activités qui exploitent les animaux sans considération pour leur bien-être et j’ai toujours une pointe d’appréhension à me lancer dans du traîneau à chiens. Mais je retournerai ici les yeux fermés.
Chiens détendus mais intrigués par mon appareil photo : c’est quoi cette grosse bestiole noire ?
Autre attention que j’ai appréciée : au moment de sortir nos traineaux, ce sont les accompagnateurs qui sont aux manettes pour les passages plus difficiles. C’est donc bien installés chacun dans notre nacelle que nous passons dans des creux, des virages et une tourbière balayée par un vent renversant avant d’échanger les places pour devenir musher d’une heure. Nos chiens galopent comme des bienheureux et obéissent bien à nos deux ordres simples pour s’arrêter et repartir. Nous filons à travers la forêt sur une neige de plume, sans voir âme qui vive. À nouveau, ce sentiment grisant de vivre une équipée sauvage sous un ciel immense.
Au moment de rentrer, je quémande un dernier détour par le chenil au lieu de retourner directement à la voiture. C’est que dans la conversation, j’ai cru comprendre qu’une portée de chiots se cachait quelque part. Jérémie, fier comme un jeune papa, nous fait l’honneur de nous montrer ses six chiots qui viennent d’ouvrir les yeux. Nous fondons en couinements admiratifs avant de conclure la balade. Les deux heures auront filé à tout allure. Nous repartons en faisant des projets d’avenir qui impliquent l’acquisition d’un terrain avec un lac, de deux traîneaux et d’une quinzaine de chiens. Mais pas question d’ouvrir notre chenil aux visiteurs, puisqu’il sera difficile d’être plus professionnels que Jérémie et Stéphanie !
Raquettes sur le sentier Nepisiguit Mi’gmaq
Ah, le sentier Nepisiguit Mi’gmaq… C’était un des temps forts de mon escapade d’automne vers Bathurst, et j’avais hâte d’y retourner pour le voir sous la neige. Sentier magistral, long et difficile, il dégage une aura impressionnante déjà en été, alors imaginez en hiver… Ce sentier incarne l’espace aux confins de la civilisation occidentale, mince bande humaine au milieu d’une nature sauvage. À moins d’être un adepte aguerri du camping d’hiver, rares sont les sections accessibles en hiver, ce qui ne rend une incursion sur le sentier que plus précieuse.
Avec une petite voiture, le plus simple est d’y accéder par Middle Landing : la route est dégagée et il suffit de se garer sur le bord de la route. Détail surprenant : les premières minutes sont assourdissantes. Le sentier est à deux pas d’une piste de motoneiges qui s’en donnent à cœur joie. Heureusement, le vacarme cesse à mesure qu’on s’enfonce dans la forêt. Ce jour-là, la trace est déjà toute faite, nous n’avons rien à craindre du fameux pas de côté désormais légendaire [voir le paragraphe sur la pointe Daly quelque 50 000 mots plus tôt]. Le sentier n’est pas damé par des machines, évidemment, mais sauf à venir en pleine tempête de neige (ce qui n’est pas la meilleure idée du monde, si vous me permettez), quelqu’un sera forcément passé avant vous.
Depuis Middle Landing, remontez le sentier vers l’amont. Deux options s’offrent à vous : une balade relativement courte de 2 km aller jusqu’au pont de cordes, ou une balade plus longue si vous poursuivez avec la boucle de 3,3 km au départ de ce pont. Dans tous les cas, ce qui vous attend, ce sont de belles vues de la rivière Nepisiguit, des traces d’animaux, le silence, sans doute le soleil, un pont qu’il est amusant de traverser SI VOUS L’OSEZ. On a osé. Deux fois.
Moment de détente au coin du feu chez 13 Barrels
Je n’ai pas vraiment inscrit ce billet dans un cadre temporel et à ce stade, vous vous dites sans doute que ça commence à faire long, cette journée, et qu’on n’a rien ingéré depuis le Fresco. Alors ce n’est pas exactement ça, mais sachez que ce jour-là, nous avions déjà une sortie en traîneau et plusieurs kilomètres de raquettes dans les pattes, et rien dans le ventre. Il devenait urgent de se sustenter. Et la morale de cette journée, c’est que parfois, prendre son repas un peu plus tard que d’habitude a du bon. Au 13 Barrels, microbrasserie au centre-ville de Bathurst, sachez qu’il y a une immense cheminée flanquée de canapés bien profonds, qu’elle est évidemment prise d’assaut et qu’il faut prévoir savamment sa venue pour être sûrs d’y accéder. Ce jour-là, en débarquant avec l’estomac dans les talons sur le coup de 15 h 00, la salle était vide, les canapés béants, et la cheminée nous tendait les bras.
Le 13 Barrels propose depuis peu de la petite restauration en partenariat avec le Cocooning Café, à savoir des croques assortis de petits légumes et d’une bière pour 17 $. Cela ne comblera pas votre estomac au sortir d’une journée sportive, mais fera un excellent casse-croûte avant d’enchaîner sur un dessert au Kaffeine, par exemple. Les produits sont bons et les boissons bien fraîches. Je commande un cidre rosé avec mon croque végétarien qui fond dans la bouche. Au fond des canapés, nous essayons de jouer à l’un des jeux de société mis à disposition mais au lieu d’irriguer nos neurones, tout notre sang est affairé à combattre nos courbatures [vous serez gentils de ne pas commenter l’exactitude scientifique de cette affirmation] et nous nous contentons de rire un peu bêtement, comme des gens fatigués, heureux d’être très bien installés, à planifier la déco de notre prochaine maison qui sera très probablement calquée sur l’intérieur de la brasserie.
À la rencontre des lutins sur le sentier Le Boisé
Il est des petits moments de magie qui découlent de l’inattendu. Je suis tiraillée entre vous laisser la surprise et partager un petit moment de joie. Le sentier Boisé, à Bathurst, est un réseau de sentiers – tenez-vous bien – entretenu et mis à la disposition du public par un particulier. Rien que ça, c’est déjà magique. Ces sentiers globalement linéaires et parallèles s’enfoncent dans la forêt. On y rencontre un carrefour constellé de jolies mangeoires à oiseaux et dans les arbres… ne serait-ce pas… des habits de lutins qui sèchent sur une corde à linge ? Si, parfaitement. L’un des sentiers abrite une famille de lutins qui avait choisi de profiter du beau temps pour faire sécher sa lessive. Leur maison se trouve un peu plus loin, et je crois qu’ils aiment aussi le tricot puisque certains arbres ont des cache-nez.
Le crépuscule est souvent propice aux moments hors du temps etici, je suis plongée dans un mini-contes de fées, entre les mésanges qui me suivent et les surprises à chaque détour du sentier. Je salue donc les personnes qui ont pris le temps d’installer ces petites touches qui font de cette balade non loin de Bathurst une sortie haute en couleurs.
Vélo d’hiver, ou comment se découvrir des muscles
« Tu sais faire du vélo ? Bon ben… tu sais faire du vélo d’hiver« , me lance-t-on alors que je m’efforce de fixer mon casque, à califourchon sur un vélo aux pneus de 10 cm de large. Je cherche en vain un contre-argument (« ce n’est pas parce que je sais courir que c’est une bonne idée de courir SUR LA NEIGE ») mais décide de ravaler ma piètre répartie pour me concentrer sur mon équilibre extrêmement précaire. Si on était dans un film, il y aurait un arrêt sur image pile au moment où ma roue décide de vivre sa vie sans moi, avec un bruit de disque qui s’arrête brutalement, et je me lancerais dans une narration à la Pixar : « Ça, c’est moi. Pour comprendre comment je suis arrivée sur un vélo d’hiver, revenons légèrement en arrière »
Ça, ce n’est pas moi. Mais revenons quand même un peu en arrière…
Alors, le vélo et moi… Vous savez ce qui suit quand je commence une phrase par « Alors, UN SPORT et moi…« , je ne vous fais plus un dessin. Je vous l’avais dit, que je n’étais pas tellement forte pour l’adrénaline. Et pas tellement sportive non plus. Et bien le vélo d’hiver, c’est tout ça à la fois : on en bave pour monter, et on se fait peur à la descente. Mais quand même, tout le monde me parlait du vélo d’hiver. C’est littéralement LE sport d’hiver de 2020-2021, tout le monde s’y met autour de moi, plus un vélo d’hiver dans les boutiques, c’est un succès fou.
Impossible de ne pas avoir envie d’essayer quand on aime le plein air, et mon envie n’a fait que grandir après mon passage au parc national de Fundy. Fine stratège, je me suis dit que j’allais éviter les dénivelés de Fundy et garder cette expérience pour mon escapade à Bathurst, au relief moins accidenté. Retour sur le domaine des Ours des Neiges, où les pistes de ski côtoient les sentiers réservés aux vélos et raquettes. Entre les arbres, le sentier commence par une descente, remonte une première fois, et puis c’est l’embarras du choix : douces boucles sous les bouleaux ou sentiers qui serpentent en petits dénivelés brefs et saccadés sous les sapins ? Bien évidemment, c’était oublier que le grand plaisir du vélo dans la nature, c’est de monter des côtes pour mieux les dévaler ensuite. C’était un poil trop intense pour mes muscles pas encore remis du ski de fond, mais objectivement, si vous aimez le vélo de montagne, vous allez adorer. Et les pistes des Ours des neiges sont sublimes, bien balisées et entretenues, un vrai régal.
Le réconfort au Cast & Crew
Vous souvenez des frites de halloumi du Cast & Crew Gastropub, que j’avais dégustée lors de ma dernière visite ? Elles sont toujours à la carte, certes avec un dressage différent, mais elles sont toujours là. J’en ai fait des cauchemars, vous savez – je revenais au Cast & Crew et elles n’étaient plus au menu. Et maintenant, j’ai un autre problème pour ma prochaine visite : c’est qu’en plus des frites de halloumi, j’ai goûté au risotto courge, fromage de chèvre et sauge, et voilà un plat de Bathurst qui hante mes rêves. Un risotto bien crémeux, avec des graines de courge pour le croquant, du fromage de chèvre émietté et des petites explosions de saveur à la faveur de la sauge fraîche… On ne mange pas aussi bien à Moncton !
Infos pratiques
Où dormir non loin de Bathurst
- À l’Auberge de la Vallée, 1810 Vallée Lourdes Drive, Bathurst. Une auberge dotée d’un spa, qui dit mieux ? Pour une fois, nous avons craqué et pris la chambre king : un lit gigantesque et une baignoire deux personnes, le tout avec une fausse cheminée et un petit frigo/micro-ondes. Compter environ 150 $ pour la chambre king et 100 $ pour une chambre queen. L’auberge est située légèrement en dehors de la ville mais que le nom ne vous trompe pas : elle n’est pas du tout dans une vallée mais juste en face de l’hôpital – dans un cadre boisé toutefois.
- À l’Auberge d’Anjou, à Petit Rocher à 15 minutes de Bathurst. Pour environ 90 $ la chambre double, vous bénéficiez d’une jolie chambre, d’une cuisinette où faire réchauffer votre souper ou feuilleter des magazines, et d’un café français littéralement sous vos pieds, le Cocooning Café. Le petit-déjeuner n’est pas compris mais vous avez droit à 25 % de réduction sur les produits du café le matin. Autant dire que j’y suis allée tous les matins sans faute !
Où louer votre équipement de plein air dans la Région Chaleur
- Raquettes : vous pouvez les emprunter au parc de la pointe Daly ou les louer à la journée chez la Compagnie Rivière Nepisiguit pour 19,99 $.
- Ski de fond : Ici aussi, direction la Compagnie Rivière Nepisiguit, où vous trouver du beau matériel pour 35 $/journée. À noter, si vous utilisez les pistes du club des Ours des neiges avec votre propre matériel, il faudra vous acquitter d’un droit d’entrée journalier ou à la saison – ce qui est bien normal quand on voit à quel point ils sont bien entretenus !
- Vélo d’hiver : contactez le Centre K.-C. Irving. Comptez 25 $ pour une période de quatre heures ou 45 $ pour une période de huit heures.
Bonnes adresses dans la Région Chaleur
- Gastropub Cast & Crew, pour les fameuses frites d’halloumi ! Mention spéciale aux plats principaux qui sont riches en saveurs complexes, à l’image du risotto courge et sauge.
- Fresco Kitchen, un restaurant européen avec une carte courte et efficace, un vrai bon restaurant un peu haut de gamme. Au centre-ville de Bathurst
- 13 Barrels, une brasserie avec un chouette intérieur où manger un panini frais avec une bonne bière. Si la cheminée n’est pas allumée, demandez aux serveurs de le faire !
- Boulangerie R & J, nouvellement ouverte à Bathurst. Venez TÔT, les viennoiseries n’ont même pas le temps de refroidir qu’elles sont déjà vendues !
- Savonnerie La Marmite, Nigadoo, pour des savons faits localement
- Boutique zéro déchet ECO², pour faire le plein de collations santé sans déchets
- Kaffeine Espresso Bar, pour des pâtisseries, petite restauration et boissons chaudes, et surtout leurs fameuses boissons chaudes à la cardamome qui changent selon la saison.
- Confiserie Andréa, pour retomber en enfance et savourer des chocolats fins. Essayez ceux au spéculoos, aux pignons et aux pacanes !
Si cette escapade au Nouveau-Brunswick vous a plu, voici d’autres idées de lecture :
- Escapade d’automne dans les Appalaches
- Que faire au parc de Fundy en hiver
- Escapade hivernale à Campbellton
- Road-trip d’hiver en Acadie
Et vous, connaissez-vous la Région Chaleur en hiver ? Avez-vous déjà essayé le vélo d’hiver ou le traîneau à chien ? Quelle activité ou établissement me conseillez-vous pour une prochaine visite ? Je vous attends dans les commentaires ! Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés. En réservant via ces liens, le prix ne change pas de votre côté, mais vous soutenez mon blog. Merci !
WOW!! Quelle belle aventure! En plus, j’ai toujours rêvé de faire du traineau à chiens!! Merci de partager, je sauvegarde les informations pour planifier un voyage!
Ton rêve peut se réaliser en moins de deux heures de route! C’est tellement une belle expérience!
Chien aventure est super!! Diane est excellente avec les chien!
Wow so much to do!
Je ne connaissais pas le vélo d’hiver, ça à l’air super physique effectivement ! Les randos en raquettes me font toujours autant rêver et j’ai adoré ces vêtements de lutins, excellent ! Les chiens sont magnifiques et tant mieux s’ils ont l’air bien traité et pas exploité ! 😀
Ma préférence ira toujours aux randos en raquette mais j’étais contente de découvrir le vélo d’hiver. Je réessaierai peut-être dans une station de ski où je peux simplement charger le vélo sur le télésiège et épargner mes cuisses à la montée 😀