« Nous venons d’arriver à Sydney, il est 5 h 30, merci d’avoir choisi Emirates pour votre voyage, nous espérons vous revoir bientôt ».
En débarquant du vol Dubai-Sydney n°747 (peut-être) ce jour-là de 2006, de retour d’un court passage en France pendant mon année d’études en Nouvelle-Zélande, je m’étais jurée une chose.
Plus jamais de vol de 14 heures.
Plus JAMAIS.
Et pourtant, cet automne 2018, pour la troisième fois de ma vie, je vais embarquer pour un vol de 14 heures. Et faire le retour, aussi. Montréal-Pékin, qui n’en rêve pas ?!
Cette perspective me réjouit autant que de me faire arracher une dent à la petite cuillère et pour tromper l’appréhension, j’ai décidé de faire un petit récapitulatif de toutes les stratégies à mettre en oeuvre pour faire d’un long courrier un vol agréable.
Pour commencer : qu’est-ce qu’un vol long courrier ?
On parle de « court courrier » (assez rarement, dans les faits) pour les vols de moins de 500 km, de « moyen courrier » jusqu’à 5 000 km et de long courrier au-delà. Un vol Air Canada entre Moncton et Montréal (1200 km, 1 h) est un moyen courrier, tout comme un vol Air Transat entre Moncton et Cancun (4 000 km, 5 h).
Par contre, le vol Montréal-Pékin de l’enfer, c’est un long courrier, tout comme les vols transatlantiques. À une période de ma vie, j’ai pris des vols de 12 heures plusieurs fois par an mais cela fait une éternité que je n’ai pas pris de vol de plus de huit heures. Huit ans, pour être précis, depuis mon dernier passage au Japon. Autant dire que j’appréhende juste un tout petit peu.
Pourquoi, tout est calme, depuis les airs…
Comment préparer un vol long courrier ?
Avant toute chose, l’important pour moi est de bien me préparer, et ça passe par plusieurs étapes. La première étant d’éviter les longs courriers en prenant des vols en correspondance, quitte à perdre un peu de temps. [ajout de 2019 : j’évite désormais cette stratégie car elle est beaucoup plus polluante que les vols directs] Sur des plateformes comme Opodo ou eDreams, je passe pas mal de temps à comparer les vols pour optimiser le temps de voyage. Manifestement, pour traverser le Pacifique, pas moyen de facilement faire escale à Hawaii !!
La première chose est d’aller voir mon médecin pour lui expliquer que j’ai peur en avion et – depuis quelques années – que j’ai mal aux jambes. Ha, la vieillesse… Depuis mes 30 ans, les vols long courrier sont une torture. Si comme moi, vous avez les jambes qui gonflent, vous pouvez essayer les bas de contention vendus en supermarché ou passer à la vitesse supérieure et en parler à votre médecin. C’est ce que je vais faire cette fois, parce qu’être réveillée toutes les deux minutes par mes jambes qui tressautent, non merci ! Ajout post-voyage : les bas de contention sur mesure ont marché à merveille. Le médecin m’avait prescrit une compression de 20-30 schtroumphs (unité de compression très sérieuse des bas de contention) et mes bas étaient en partie pris en charge par ma mutuelle.
Pour être tout à fait honnête, je vais aussi voir mon médecin pour vider un peu mon sac à moindres frais : c’est comme une séance chez le psy pour moi, je pleure un bon coup et ça va mieux (rien de tel que de perdre un peu sa dignité devant un professionnel de santé pour repartir du bon pied !). Avoir un observateur neutre me dire que tout va bien se passer me fait du bien. Et si je peux repartir avec des calmants ou des conseils, c’est encore mieux.
Ça, c’est pour la préparation très en amont. Quelques jours avant, je prépare mes bagages pour ne pas être en stress la veille au soir, afin de bien dormir (ça rate TOU-JOURS !! Impossible de fermer l’oeil la veille). Le jour J, je me transforme en Mamie Avion : j’arrive scrupuleusement deux heures avant à l’aéroport pour être la plus détendue possible. Ça semble bateau, mais arriver dans un bon état d’esprit change beaucoup la façon dont je vis le vol. Cela dit, arriver en stress permet de ne pas trop se projeter non plus… À vous de voir !
Le petit conseil : pour vaincre le stress, j’aime bien l’odeur des huiles essentielles de lavande. Je m’en mets un peu sur le poignet et quand je panique, l’odeur me rappelle que tout va bien. Je vous ai dit que j’étais Mamie Avion ? Au prochain épisode, les fleurs de Bach (non je déconne) (par contre… je tricote en avion. Il ne me manque plus que le fauteuil à bascule, non ?).
Pourtant, j’aime bien regarder les nuages… mais pas pendant 14 heures !
Que prendre pour un vol long courrier ?
Comme je voyage seulement avec un bagage cabine, j’ai tout ce qu’il me faut à portée de main. Mais si vous aimez avoir vos bagages en soute, voici ce qu’à votre place, je garderais avec moi pour passer des heures les moins désagréables possibles (je ne parle pas du passeport et compagnie… sans lui, impossible de monter à bord de toute façon !) :
- des écouteurs ou un casque. La plupart des compagnies font désormais payer les écouteurs, donc écoutez Mamie Radine et prends les vôtres. Mieux encore : le casque anti-bruit. Ô, comme je l’aime ! Un petit gain de poids (il est plutôt volumineux, le bestiau) pour tout plein de tranquillité.
- un masque. De nuit, la cabine est de toute façon dans la pénombre, mais disons que ça me force encore plus à essayer de dormir.
- une gourde. Pour ne pas avoir à demander de l’eau toutes les cinq minutes. Ou pire encore, à garder un verre d’eau à moitié plein, entreprise périlleuse qui ne se finir qu’avec des chaussettes inondées. Normalement, si la gourde est vide, les aéroports ne font pas de difficultés et nous laissent l’emporter en cabine.
- mon tricot. Je n’arrive pas à lire en avion, ça me désole mais c’est comme ça. Compter les mailles et me concentrer sur du tricot ou du crochet, par contre, c’est le top. Le crochet est un peu plus passe-partout que les longues aiguilles de tricot, mais rien de tel qu’un petit coup d’aiguille bien placé pour remettre à sa place le voisin qui accapare les accoudoirs. Je rigole.
- Un livre quand même. On ne sait jamais.
- Un ordinateur portable ou une tablette (qu’il est de toute façon interdit de laisser en soute). Certains vols ont désormais des prises de courant, voire le wifi embarqué (mais il en coûte l’équivalent d’un aller-retour à Ouagadougou, alors on déconnecte le temps du vol).
- Un oreiller gonflable. Gonflable, pour qu’il prenne moins de place. Je dois dire que je n’ai jamais trop compris le système d’ailettes sur les appuie-tête. Ça marche comment ? Ce sont des oeillères, en fait, pour ne pas voir les voisins ? Ma tête ayant tendance à tomber en avant en dormant, comment une ailette latérale est-elle censée m’aider ? Je préférerais une ailette qui me cale le menton, si vous voulez tout savoir. D’où l’oreiller, que je me cale sur la poitrine et non autour du cou.
- Ma brosse à dents et du dentifrice. Parce que ne pas se brosser les dents pendant douze heures, c’est impensable (autant pour ma santé bucco-dentaire que pour le confort des gens autour de moi). Et en plus, ça me fait une excuse pour me lever et me dégourdir les jambes.
Le petit conseil : avoir un guide de voyage sur ma destination ou un guide de conversation pour apprendre quelques mots avant de débarquer, ça m’occupe l’esprit.
Comment s’habiller pour un vol long courrier ?
Hormis les chaussettes de contention, ma tenue de combat (car on parle d’un combat ici braves gens, n’en doutez pas) comporte :
- des sous-vêtements confortables (j’aime mes boxers d’amour et puis pour les soutifs, j’ai réglé la question il y a une bonne dizaine d’années : au feu !!)
- un legging confortable
- un tee-shirt confortable
- un pull confortable
- Je t’ai dit que je voulais que ma tenue soit confortable ?
En avion, la pressurisation a tendance à faire toutes sortes de choses : assécher la peau, assécher les cheveux, assoiffer. On est assis des heures durant : mieux vaut éviter les vêtements qui coupent la circulation ou qui empêchent de dormir. J’ai tendance à toujours avoir froid en avion, donc je garde toujours une veste et un grand foulard. Heureusement, pour un vol long courrier, les couvertures sont forcément fournies.
Le petit conseil : enlever ses chaussures. Rhâââ lovely.
Comment ne pas s’ennuyer dans un vol long courrier ?
Ha. La question piège. Je n’ai pas vraiment de solution. Il y a longtemps, je prenais des somnifères mais ce temps est révolu, toujours rapport aux maudites jambes qui gonflent. Ce serait dommage de faire une embolie en se levant, n’est-ce pas ?
Le catalogues de films à bord est généralement inépuisable en un vol (ou même deux) mais de vous à moi… Je suis incapable de regarder un film en entier d’une traite, hormis au cinéma. Je dois avoir la capacité d’attention d’une huître, ou peut-être que je suis trop stressée, mais je fais toujours des pauses même si je trouve un film qui me plaît. Ce qui est loin d’être gagné, d’ailleurs. Mon créneau, ce sont les dessins animés en avion (j’ai d’ailleurs vu Coco en direction de Londres et l’Aveyron, je vous le conseille !) et ce n’est pas le catalogue le plus riche.
Sinon, mes autres occupations : essayer de dormir. Tricoter. Manger. Essayer de dormir. Faire des aller-retour dans l’allée (MAUDITES jambes allez-vous vous calmer ?!).
Manger, ça occupe. C’est misérable dit comme ça, mais j’assume : je ne manquerai pour rien au monde le plateau-repas. En mâchant lentement, ça occupe au moins trente minutes ! Sinon, je grignote. Ce ne sont pas les 200 calories du repas offert qui me calent de toute façon !
Je vis souvent mieux les vols de jour car je peux alors admirer le paysage. Ma place préférée, c’est généralement près du hublot : certes, on doit déranger les gens dès qu’on veut bouger un peu, mais on a la vue royale et on peut s’appuyer à la paroi de l’avion pour dormir.
Le petit conseil : lors d’un vol de nuit transatlantique, demandez à être côté hublot ET côté Pôle nord : vous pourriez voir une aurore boréale… et ça, ça vaut tous les divertissements du monde ! Idem en automne au-dessus du Canada : demandez absolument le hublot pour voir toutes les couleurs de la forêt.
Et vous, vous avez des conseils pour survivre à un long vol ? Vous me suggérez quoi pour mon vol-marathon dans un mois ? Je vous attends dans les commentaires ! Au fait, pour mieux dormir dans l’avion, n’oubliez pas de souscrire à une assurance voyage !
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J’ajoute des bas de contention et une paire de chaussettes pour marcher sans chaussures (et dormir!)
Merci ! Je sors justement de chez le médecin avec de « vrais » bas de contention. J’espère qu’ils seront efficaces !
Comme toi : fringues confortables, brosse à dents (franchement on peut pas rendre ça obligatoire? les gens qui puent de la gueule pendant 12h à côté de moi j’ai envie de les exterminer…), oreiller gonflable, pull (j’ai toujours super froid) et écharpe (idem), brosse à cheveux, et ça va aller. Niveau occupation, je m »ennuie jamais plus depuis que j’ai mon Kindle et douze millions de bouquins dedans :)))
Je peux lire PARTOUT sauf en avion… impossible de me concentrer sur les pages, mon attention va au bruit du moteur, aux trous d’air, aux grincements diffus et autres micro-bruits censés m’avertir d’une catastrophe. Mon médecin m’a donné un calmant pour ce vol, on va voir si avec moins d’anxiété, j’arrive à renouer avec la lecture en vol. Et oui la Kindle est vraiment pratique !! Tu as des livres à me conseiller pour ce voyage ? 🙂
Tu savais que j’ai déjà fait une phlébite après un vol au long cours??!! Depuis ce temps, avant un vol, l’aspirine est mon amie! 😉
Oh non une phlébite ?! Est-ce que tu as souffert pendant le vol ou en sortant de l’avion ? Je note pour l’aspirine, même si je crois qu’on m’arrêter de trafic de substances médicamenteuses si j’apporte un autre médicament avec moi 😀
Merci beaucoup pour ton article, j’y penserais le jour où je prendrais un vol long courrier! Pour l’instant je ne prend que des vols moyens courriers pour aller en Angleterre chaque année, et déjà là je stresse quand même, même si je fais le même trajet depuis que j’ai 4mois!! Du coup, j’écoute de la musique non-stop pendant 1h50, impossible de dormir à cause du bruit, j’ai toujours peur qu’il arrive quelque chose au moindre bruit, même normal x). Il faudra bien que je prenne un vol long courrier si un jour je veux aller aux Etats-Unis… Tu es bien courageuse pour prendre un vol de 12h, je serais morte de peur pendant tout le vol xD
Est-ce que tu as essayé des calmants ? Pas forcément des médicaments lourds si tu n’aimes pas cela, mais des solutions plus douces peuvent fonctionner pour toi (fleurs de Bach, etc.) ? Mais les paysages des États-Unis en valent la peine, j’espère que tu trouveras le courage de le faire un jour !!
[…] tout le mois de novembre. Pour nous rendre en Asie, nous avons eu la joie d’avoir un plan de vol assez fantaisiste qui nous a amenés à Pékin l’espace d’une petite journée. Arrivés […]
Pour lutter contre la déshydratation j’emmène toujours un mini-tube de crème pour le visage, des gouttes spéciales yeux secs et pour les muqueuses nasales qui dégustent bien au bout de quelques heures. J’ai testé la méditation que je pratique régulièrement, le temps passe vraiment beaucoup plus vite et on reste zen. Pour les jambes quand on se lève il faut faire des pointes en contractant tous les muscles des jambes ainsi que les fessiers et les abdos , s’étirer et faire de profondes respirations régulièrement ( trucs de yogi ). on arrive vraiment moins cassé.
Merci pour ton blog que je viens de découvrir et qui me fait voyager en attendant le prochain trip.
Quelle bonne idée de faire de la méditation ! Je note pour mon prochain voyage 🙂
Moi je n’ai jamais pris l’avion phobie innexpliquée !! le marie de ma meilleure amie propose de nous payer le billet d’avion pour miami pour lui faire une surprise ! je me sens prise au piege et tellement envie de décliner mais tellment décu de ne pas etre capable de surmonter ma peur
As-tu regardé des vidéos pour phobiques sur YouTube ? Il y a de très bons contenues rassurants et explicatifs pour rationaliser un peu le fonctionnement de l’avion et dépasser ses peurs. Courage !
Bonjour, merci de ta réponse mais j’ai renoncé………………
Bonjour, Comment faites vous pour passer des aiguilles tricoter au contrôle, sur des longs vols? Si vous passez par Londres ou Los Angeles, pas question de passer une gourde ou bouteille même vide.
J’ai des aiguilles en bois ou en plastique, pas les aiguilles à tricoter en métal de nos grands-mères 😉 Elles sont d’allure assez inoffensives avec des bouts arrondis et non pointus.
Je n’ai jamais eu de souci avec les gourdes vides depuis 2013, quel que soit le continent. Londres, Miami, Montréal, Los Angeles… la SEULE fois où on m’a demandé de jeter une bouteille, c’était à Roissy en 2013 🙁
Merci beaucoup ! Je prépare un voyage pour la Guadeloupe avec mon enfant de 16 mois et je suis en quête d’astuces pouvant nous simplifier la vie