Une bonne fois pour toutes, laissez-moi vous dire que j’aime la Suisse. Voilà. Mieux que ça : j’adore la Suisse.
Je l’ai déjà dit, peut-être ? Pour la visite de Berne, je crois. Je me répéterai sans doute, car j’ai loin d’avoir épuisé le sujet ! Mais j’adore aller en Suisse.
J’adore aller arpenter les vallées, toutes différentes et riches en surprises, j’adore la façon dont la population a colonisé la montagne sans la défigurer, j’adore l’atmosphère paisible qui se dégage des pâturages.
En Suisse, je me sens chez moi, parce que je suis dans les Alpes. Peu importe qu’on y parle français, allemand, suisse-allemand, romanche ou italien, je serai toujours dans mon élément à 2500 mètres d’altitude, à fouler la pelouse alpine, une brise fraîche dans les cheveux, à contempler le monde d’en bas en me disant que je me verrai bien prendre ma retraite dans un alpage.
Le canton du Valais est d’ailleurs un sublime terrain de jeu pour qui aime la montagne sous toutes ses facettes : on y trouve autant de possibilités de randonnées sportives que de petites balades, et le glacier d’Aletsch peut facilement répondre aux deux envies.
Le glacier d’Aletsch, accessible à tous les randonneurs
Avec ma mère, nous adorons aller en montagne quand je lui rends visite à Evian, mais faire des exploits sportifs, ce n’est pas notre truc (et ce, même si avec Etienne, on peut parfois complètement se dépasser). Notre truc, c’est plutôt de trouver un bel endroit avec accès en télésiège, buvette ou restaurant en haut, de marchouiller un peu histoire de dire, de profiter de la vue, de se dire qu’on est bien, et de redescendre en marchant.
Cela faisait longtemps que je voulais aller voir le plus grand glacier des Alpes, mais la météo n’avait pas été clémente lors de nos dernières tentatives. Puisqu’il est à deux heures de route d’Evian, disons qu’on n’a pas insisté… Mais par une journée de canicule en 2014, nous n’avons qu’une envie : trouver la fraîcheur, prendre de la hauteur.
Depuis Mörel, au fond de la vallée du Rhône, une télécabine, le Mörel-Greich-Riederalp, nous emmène au village de Riederalp. Le glacier n’est pas encore en vue, mais c’est déjà un plaisir. Le village est entretenu à la perfection, avec des chalets et mazots impeccables. On sent que son âme est vivante, même s’il s’agit d’un lieu de villégiature. De 740 mètres en fond de vallée, nous prenons 1200 mètres de dénivelé : Riederalp est à 1905 mètres. À pied, il nous faudrait plusieurs heures…
Le changement d’altitude est flagrant : les arbres se font rares, les fleurs sont de celles qui n’appartiennent qu’aux cimes. Les vaches sont au rendez-vous, bien évidemment, martelant de leurs sonnailles (prononcé « s’naïe », les cloches suisses) la bande-son des alpages.
Depuis la télécabine
De la gare de la télécabine, une petite marche nous amène au pied d’un deuxième télécabine, le Moosfluh. Ces noms veulent probablement dire quelque chose mais ne m’en veux pas, j’ai arrêté l’allemand il y a… euh… je n’ai jamais commencé, en fait !
Nous prenons encore 400 mètres de hauteur pour arriver sur la crête. Nous dominons le monde.
Se prendre pour un oiseau dans la télécabine
C’est là que les choses sérieuses commencent. Moment d’émotion quand le glacier se révèle enfin du haut d’une crête : l’immensité de cette langue de glace nous rapetisse. On imagine sans peine l’époque où la vallée du Rhône n’était qu’une vallée glaciaire et surtout, on se sent bien humble face à cette glace millénaire qui recule chaque année, noircie par l’activité humaine et contrainte de se retirer. Sur la photo, on voit très bien la démarcation entre végétal et minéral qui montre jusqu’où montait le glacier, avant (mais quand ?).
Il est possible d’aller aux abords du glacier. Enfin une marche à notre mesure : en descente ! Il faudra remonter après… mais en étant malignes, on a pu limiter la casse en termes de dénivelé. Nous avons fait une boucle partant de la gare haute de Moosfluh et allant jusqu’à l’hôtel Riederfurka, globalement en pente douce.
Sur le rivage du glacier, la glace est minérale, recouverte de débris et parfois difficile à distinguer de la pierre qui l’entoure. On distingue des crevasses qui nous rappellent que le glacier est vivant et qu’il vaut mieux ne pas aller le chatouiller de trop près si on ne sait pas comment l’apprivoiser… Nous restons un long moment à pique-niquer devant cette immense tranchée qui s’ouvre devant nous, dans l’air glaciaire exhalé par le géant malgré la canicule qui étouffe l’Europe, à méditer sur le temps, emmitouflées dans nos polaires.
La remontée est assez douce, avec de beaux paysages boisés et moussus. Au sommet, c’est la récompense : l’hôtel fait aussi café, comme très souvent en Suisse. Nous nous remettons de nos émotions avec une boisson chaude et peut-être bien un appfelstrüdel, embrassant du regard la vallée du Rhône sur des coussins moelleux.
Hormis la route, cette balade nous a pris une grosse demi-journée, mais pourrait parfaitement être allongée en prenant des sentiers plus physiques parmi les 300 km disponibles ou en passant plus de temps au restaurant ! Une superbe sortie pour tous les niveaux de forme, avec l’incroyable privilège d’aller voir un glacier au plus près.
Comment aller au glacier d’Aletsch
Depuis la France, prendre la direction de Martigny, puis Sion, Sierre et Brig pour arriver à Mörel. Compter deux heures d’autoroute depuis Saint-Gingolph et probablement 2 h 30 depuis Genève.
Que manger au glacier d’Aletsch
Nous avons pris une collation à l’hôtel Riederfurka. La service était d’une lenteur incroyable mais une fois bien installées dans des coussins face au panorama, on n’était pas forcément pressées de repartir.
Où dormir près du glacier d’Aletsch
- dans la vallée, à Mörel : au gîte Breiten, à l’hôtel Salina Maris ou Sparrhorn
- au sommet, à Riederalp : au resort Art Furrer, à l’hôtel Alpenrose ou Walliser Spycher…
Bons plans, bonnes adresses… je vous attends dans les commentaires ! Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés.
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ahhhhh la Suisse, je te l’ai peut être dit sur Instagram, je l’ai découverte il y a quelques mois et je me demande « pourquoi si taaaaard??? »
J’ai adoré mon séjour, nul doute que j’y retournerai un jour !
Au passage j’aime beaucoup ton blog et ta façon de tout raconter aussi naturellement 🙂
Merci Stéphanie ! Je suis ravie d’avoir découvert ton blog moi aussi !
La Suisse, c’est un cas à part je crois. Elle est au beau milieu de l’Europe mais pourtant pas grand monde ne pense à elle comme une destination de vacances : trop chère ? Trop montagneuse ? Pas assez glamour ? Pourtant on bave sur les Rocheuses canadiennes alors que les Alpes ont des paysages grandioses, elles aussi. Pas assez dépaysante, il faut croire…
Toujours est-il que c’est un superbe petit pays et que j’envisage déjà d’y poser mes valises… à la retraite !
Ton séjour t’a emmenée où en Suisse ? SI tu y retournes, je te conseilles vivement le Valais, un canton formidable (et en partie francophone !) 🙂
Mais que c’est beau ! Juste sublime !! J’adore !
Merci ! Je ne dirai jamais assez mon amour pour la Suisse, un pays trop souvent sous-estimé !
[…] déjà clamé ici mon amour pour la Suisse, pour la Haute-Savoie, décors de ma jeunesse et pays de Cocagne de mon imaginaire, mais je ne suis […]
[…] Arpenter le chemin […]
[…] Dans cet article, je n’ai listé que les sites que j’ai eu l’occasion de visiter mais il y a de nombreux autres coins magnifiques dans ce canton. Si tu souhaites en savoir plus, alors je t’invite à aller jeter un œil à l’article de Fabienne du blog Novo-Monde qui te propose ses coups de cœur dans le Valais, par une Valaisanne, ou bien celui d’Audrey du blog Arpenter le Chemin, sur le célèbre glacier d’Aletsch. […]