En 2016, on s’est donnés un défi sportif : arpenter le sentier Dobson, long de 58 km, de bout en bout. L’idée de départ était de le faire en trois jours sur le week-end de la Fête du Travail (3 au 5 septembre), en duo, en marchant une vingtaine de kilomètres par jour. Vous verrez dans la prochaine chronique que les choses ne se sont pas tout à fait déroulées comme prévu, mais je me suis dit que faire un petit topo sur notre préparation à un exploit comme celui-là était intéressant. Oui, un exploit, parfaitement, surtout au vu de mes capacités physiques totalement ordinaires !
Les parties en orange correspondent aux déviations du Sentier.
Préparation physique pour le sentier Dobson
On ne peut pas dire que je sois sportive. J’ai soif de plein air, d’aventure, mais de sport… non. Ce n’est pas mon truc. Tous les ans, je m’efforce de participer à une course d’athlétisme entre 5 et 10 km mais c’est plus un prétexte pour me motiver à entretenir mes artères qu’autre chose.
Cette année, j’ai très peu couru mais beaucoup marché car notre adorable chiot de neuf mois a besoin d’activité : je me suis promenée avec lui environ 1 h à 1 h 30 par jour, soit 4 à 7 km quotidiens.
Le week-end, on faisait des balades plus longues, mais l’adorable chiot étant encore limité en autonomie, il ne peut marcher qu’une dizaine de kilomètres avant de rendre les armes et de faire la grève des papattes, nous signalant sans équivoque qu’il en a marre en allant se coucher dans un buisson pour ne plus en ressortir.
Bref, j’ai beaucoup marché, et régulièrement, mais je ne m’étais jamais approchée d’un 20 km en un jour, et a fortiori d’un 20 km avec équipement. Et pourtant, ça a largement suffi, puisque nous avons marché 27 km par jour avec environ 10-15 kilos sur le dos.
Je dirais que même sans être sportif, être en forme fait déjà beaucoup, et l’exaltation d’arpenter le sentier fera le reste. Ça, et le fait de devoir arriver à bon port avant telle date aussi, car nous ne pouvions nous permettre de prendre quatre jours au lieu de trois. Évidemment, si vous faites un sport régulièrement, c’est aussi bien !
Préparation du sac pour le sentier Dobson
Oh, les erreurs de débutant qu’on peut faire ! On a préparé notre sac à l’arrache la veille, et c’est sans doute notre plus grosse erreur. On s’est trimballé des kilos de matériel superflu et nos épaules s’en souviennent.
Composition du sac idéal pour trois jours/deux nuits, avec l’expérience :
Les indispensables
- 1 tapis de sol
- 1 sac de couchage
- 1 tente ou un hamac avec moustiquaire. Pas la peine de porter tous les piquets : prends le strict minimum.
- corde pour attacher tes victuailles hors de portée des ours
- clochette à ours (une pour deux)
- lampe frontale (une pour deux)
- carte du sentier, évidemment. On avait aussi le livret descriptif qui donnait les emplacements de camping.
- permis de conduire, carte bancaire, des espèces si jamais il faut écourter la rando et rentrer par ses propres moyens
- téléphone à garder éteint et numéros utiles sur un papier si jamais on n’a plus de batterie et qu’il faut appeler un ami. J’ai fait mes photos avec mon téléphone pour ne pas m’encombrer de mon appareil photo.
Si c’était à refaire : on ne prendrait pas de sifflet à ours (sert à rien), ni de magazine (pas la force de lire… naïveté quand tu nous tiens !)
Trousse à pharmacie pour une longue randonnée
- 1 quart de rouleau de papier toilette
- 1 petit spray/tube d’antimoustique
- des lingettes antiseptiques
- 1 petit spray/tube de crème solaire
- pansements classiques ou gel pour les ampoules
- quatre cachets chacun pour la diarrhée, et quatre cachets antidouleur
- un filtre à eau. On a essayé le filtre LifeStraw, surnommé « la suçotière », qui permet de boire à la paille directement dans les cours d’eau, mais des pastilles purifiantes peuvent aussi convenir. On a bien aimé le fait de pouvoir boire à même les torrents sans forcément se charger en eau.
Si c’était à refaire : on ne prendrait pas des tubes presque neufs, quitte à garder un fond de crème solaire/antimoustique juste pour la rando. Idem pour le papier toilette, même si le surplus nous a bien aidé à allumer notre feu !
Tenue pour une longue randonnée
- 1 pantalon transformable en short
- 1 ou 2 tee-shirts techniques voyants, surtout pendant la saison de la chasse, à partir de fin septembre (orange ou vert vif idéalement)
- 1 veste de sport ou 1 sweat pour le soir
- 3 paires de chaussettes
- 1 K-way pour la pluie ou le soir s’il fait vraiment froid
- 1 couvre-chef (j’avais un bandeau qui fait aussi foulard, mais une casquette peut aller)
- lunettes de soleil
- des chaussures de marche testées et approuvées
Si c’était à refaire : j’avais pris une tenue de rechange légère pour le soir, qui n’est pas sortie du sac. Sur une rando sur plus d’un long week-end, ça peut être sympa de se changer, mais honnêtement, sur trois jours, on s’en moque un peu (sauf si la météo prévoit de la pluie, évidemment).
Repas pour une longue randonnée (par personne)
- 2 bouteilles de 1,5 litre. Les gourdes sont plus pratiques pour boire directement avec la suçotière, mais aussi bien plus lourdes que des bouteilles d’eau du supermarché.
- vous pouvez prendre des repas déshydratés en magasin de sport mais cela revient très cher (10 $ le repas) et il faut pouvoir faire bouillir de l’eau. On a surtout mangé des barres de céréales, du jerky pour Etienne, des œufs durs préparés à la maison pour moi, on avait des fruits secs, des fruits frais, des chips… Après, nous avons tendance à ne pas être affamés après un effort d’endurance, mais chacun est différent.
Si c’était à refaire : on prendrait moins à manger ! On a complètement craqué notre slip sur la bouffe. On avait environ cinq barres de céréales par jour ET par personne là où on en a mangé cinq par personne sur tout le sentier. On avait des fruits secs à foison et idem, à peine touchés. Ce qu’on apprécié : le salé. Les œufs durs, les chips, les barres de céréales salées, le jerky. Et les fruits frais, même s’ils sont lourds.
Je pense que sur trois jours, il est tout à fait faisable de se passer de réchaud et de manger uniquement des repas froids. S’il vous faut absolument un repas chaud, vous pouvez envisager de faire un feu de camp si vous en avez le droit, ou prévoir en plus :
- mini réchaud et mini bonbonne de gaz
- OU : mini briquettes combustibles pour feu de camp (plus simple que des briques de PQ pour allumer le feu !)
- allumettes imperméables
- une popote et on n’oublie pas la poignée ! En cas d’oubli de poignée, les chaussettes font des maniques très efficaces.
Comme vous pouvez voir, on a fait des erreurs de débutants sur le sac, mais cela nous aura servi de leçon.
Préparation logistique et transport pour le sentier Dobson
Nul besoin d’acheter un permis pour arpenter le sentier Dobson, mais un peu de logistique sera nécessaire puisqu’il n’y a pas de navette ni de transport public entre les deux extrémités du sentier. Vous pouvez vous inscrire sur le groupe Facebook « Dobson Trail Fundy Footpath Catamount Trail » pour essayer de trouver un covoiturage (et pour poser des questions avant : super utile !) ou demander à des amis de vous emmener et vous ramener. Pour notre part, nous avons fait le trajet jusqu’au parc de Fundy avec des amis, leur avons laissé notre voiture le temps de la marche, et ils sont venus nous rechercher à Riverview (gloire leur soit rendue !).
Le « sens » officiel du sentier est Riverview > Fundy, mais nous l’avons fait dans l’autre sens pour plusieurs raisons :
- on a ainsi évité le marais de Riverview, aux kilomètres 5-8 environ. Si vous tenez à le traverser, mieux vaut le faire à la fin qu’au début, car vos chaussures et chaussettes n’en ressortiront pas indemnes.
- de Fundy, le dénivelé est en notre faveur : on descend plus qu’on ne monte. C’est toujours ça de pris.
- la partie du côté parc national de Fundy est bien plus belle que celle côté Riverview, et on en profite mieux.
Il est impératif de laisser un résumé de l’itinéraire à un proche, même si cela semble ridicule : nombre de marcheurs avec leur nom et coordonnées, jour de départ et d’arrivée, itinéraire prévu. J’avais aussi indiqué la présence de nos animaux (à la maison et au chenil) pour ne pas les oublier en cas de souci. Cela semble superflu, mais n’oublions pas qu’on est dans une vraie grande forêt, dans un endroit sans réseau téléphonique. Le deuxième jour, j’ai chuté en me tordant la cheville : rien de grave, mais avec un peu de malchance, j’aurais pu me fouler la cheville, me casser le genou… Bref, rédiger une petite feuille pour aider les gens à nous trouver en cas de problème, ça prend 5 minutes et ça peut être vital par la suite.
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C’est tout ! Si vous avez des questions ou des précisions à apporter sur la préparation à une longue randonnée, je vous attends en commentaires. Restez à l’affût pour le compte-rendu du sentier la prochaine fois. Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés.
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