Un avantage de voyager avec la famille, c’est de découvrir des établissements où on ne serait jamais allés de nous-mêmes. Là où nous sommes des grands habitués des sandwicheries, crêperies, restaus petits prix, voire très honnêtement tout simplement du bar à taboulé du supermarché, la famille, elle, aime les Restaurants.
Entendre par là les Bons Restaurants. Majuscules voulues. Les grands restaurants, ceux où on est bien servis, où on mange bien, où l’addition coûte plus cher que notre loyer (à peu de choses près).
Donc autant dire que pendant ma petite escapade à Québec l’an dernier avec la famille, j’ai eu la chance d’aller dans des Bons Restaurants. Rien d’exorbitant au niveau de l’addition, mais la fête dans mes papilles. Oh ça oui.
Le Lapin Sauté, 52 rue du Petit Champlain
Ce restaurant nous a séduit avec sa terrasse, et nos attentes étaient inversement proportionnelles à sa situation, en pleine vieille ville, en pleine rue à touristes (mais belle, la rue à touristes !). En cas de déception, on s’était dit qu’on aurait toujours eu l’occasion de manger dans un bel endroit…
Et comme assez rarement dans ce genre de cas, nous avons été ravies. Mais vraiment.
Je me sentais l’humeur légère, et j’ai donc commandé deux entrées : chèvre chaud d’Alexis de Portneuf et poires à l’érable, et Riopelle-de-l’île-aux-Grues fondant, compote de courge musquée.
Les saveurs fondent dans la bouche, les associations étonnent, c’est le feu d’artifice. Le restaurant propose aussi des plats savoureux comme du gravlax de truite au thé du Labrador, de la fêta chèvre chaud, de la terrine de lapin qui ravit ma mère. Sans oublier de la crème brûlée à l’érable, et de la tarte au miel salé pour les becs sucrés.
Et évidemment, parce qu’on reste en plein Québec touristique, de la poutine. Mais au lapin, la poutine, oui madame.
Seul bémol, j’ai été un peu déçue des quantités mais je me console en me disant que mes papilles ont eu droit à un traitement qualitatif et non quantitatif.
Chèvre chaud d’Alexis de Portneuf et poires à l’érable
Riopelle-de-l’île-aux-Grues fondant, compote de courge musquée
Aviatic, dans la gare du Palais
En parlant de quantité, parlons tout de suite des choses qui fâchent avec Aviatic. Je suis végétarienne. Je n’en ai pas moins l’estomac d’un être humain de taille normale. L’estomac d’un humain de taille normale ne peut pas se contenter, en aucune circonstances, de cinq tomates cerise.
Et ce, même si elles sont sublimes. Mais au moins, elles étaient sublimes, tout comme l’espuma de bocconcini. Il est vrai que le seul plat végétarien de la carte [à l’époque – après vérification, le côté végétarien du menu s’est bien étoffé, avec cinq options] était une entrée, mais disons que cela m’a donné un prétexte pour prendre un dessert, conséquent celui-ci : un gâteau aux carottes à étages et Messerschmidt (fondant au chocolat) frit. Un régal, malgré la texture inattendue du fondant frit !
Les autres convives, quant à elles, avaient le choix entre des plats aussi variés que du tataki de filet de boeuf, une noix de cerf rôtie, pieuvre d’Espagne et flanc de porc Nagano, ravioli de crabes et crevettes… Que du bon !
Au niveau de l’ambiance, Aviatic joue à fond la carte « voyage des années 1920 » avec un côté feutré et serveurs en gants blancs.
Tomates de serre et espuma de bocconcini, pistaches, balsamique et huile d’herbes
Chez Boulay, bistro boréal, 1110 rue Saint-Jean
On commence à s’attaquer aux choses sérieuses. Rien que le nom me plaît. Le concept aussi : de la cuisine boréale pétrie d’influences nordiques, qui met à l’honneur les baies, les légumes de saison, les champignons, le poisson, où les saveurs du Nord s’invitent à la table en une bien belle symphonie. L’endroit a du succès et ça se voit : salle comble un soir de semaine, un peu bruyante comme partout au Canada, mais un service attentionné et efficace dans un beau cadre.
Pour ma part, je jette mon dévolu sur les betteraves du terroir marinées au sirop de merisier, chèvre des Neiges d’Alexis de Portneuf en entrée, suivies de gnocchi gratinés à la graine de carotte sauvage et tomme de Monsieur Séguin. Les quantités sont parfaites, et c’est l’extase culinaire.
Pour vous donner envie, le menu du moment propose des perles comme le carpaccio d’omble de l’arctique, marinade autour du sureau, coeur de quenouille, asclépiade et émulsion d’herbes ; le tatin de betterave au sirop de bouleau, espuma au fromage Chèvre des Neiges, riz sauvage soufflé, ou encore le risotto d’orge au maïs et algues, sauce vierge au balsamique de cassis biologique Élia. Bien d’autres merveilles vous attendent, mais je manque un peu de place pour tous les décrire.
Le bon point qui fait plaisir : un vrai choix de plats végétariens !
Gnocchi gratinés à la graine de carotte sauvage et tomme de Monsieur Séguin
Légende chez la Tanière, 2115 Rang Saint Ange
Celui-là, je le garde pour la fin, comme une cerise sur le gâteau. Autant pour les restaurants précédents, nous nous étions renseignées, avions consulté des menus, avions savouré l’attente d’aller bien manger… Autant pour ce restaurant, ce fut la surprise totale.
Perdues dans un quartier où rien n’était vraiment ouvert ce jour-là, nous avons tourné longtemps avant de tomber sur une façade un peu éclairées… Nous rentrons, l’estomac dans le talon. Le cadre est beau, à nouveau une ambiance boréale avec des troncs de bouleaux et des fourrures, l’esthétique est prometteuse d’un beau moment. Je consulte la carte, et c’est le drame : une carte courte, manifestement des produits de saison, mais rien de végétarien. Je m’apprête à rebrousser chemin quand un membre du personnel se présente. Je lui fais part de mon désir de repartir, peut-être un peu sèchement, puisque je ne peux rien manger. Il ne se laissera pas démonter et me propose d’aller en parler au chef. Gloire lui soit rendue ! J’ai laissé un pourboire de folie.
Autant vous dire que je n’attendais rien d’un plat bricolé à la dernière minute. Et pourtant. Et pourtant !
Lentilles, topinambour et têtes de violons en entrée. Croquettes de tofu, courge et céleri en plat.
Dit comme ça, ça semble simple, mais les saveurs étaient accordées à la perfection, tout se mariait à merveille, j’en suis ressortie avec l’impression d’avoir mangé le meilleur repas de ma vie. Rien que ça.
Parmi les autres plats au menu : tataki de cerf, quinoa, endive rôti, tomate babeurre ; omble chevalier fumé, feuille de Bruxelles, sauce césar au hareng fumé, bouton de marguerite ; soufflé glacé à la camerise, rhubarbe pochée, gin infusé au cassis.
Lentilles, topinambour et têtes de violons
Croquettes de tofu, courge et céleri
Et le budget dans tout ça ?
Et bien, c’est étonnant pour une telle qualité, mais les plats présentés ici n’ont jamais dépassé la trentaine de dollars (environ 20 euros). Une telle qualité à un tel prix… j’y retourne dès que j’ai le courage de refaire les 13 heures de train entre Moncton et Québec !
Où dormir à Québec
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- au niveau des gîtes, j’ai repéré le B&b Maison historique James Thompson ou le B&B des Grisons
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