À l’extrémité de la baie des Chaleurs, aux portes de la Gaspésie, Campbellton et ses alentours offrent un joli terrain de jeu aux amateurs de plein air. Destination cycliste par excellence grâce à ses pistes de descente parmi les plus pentues de la province, c’est aussi un incontournable de la randonnée en la présence du mont Sugarloaf, véritable vigie qui veille sur l’embouchure du fleuve Restigouche. J’ai toujours plaisir à séjourner ou m’arrêter dans les environs de Campbellton et je vous propose aujourd’hui mes coups de cœur au fil de mes escales dans l’une des plus belles baies du monde.
Ce billet a été écrit en partie suite à un partenariat rémunéré avec l’Odyssée du Nord et Destination Restigouche.
Grimper au sommet du mont Sugarloaf
Le mont Sugarloaf, c’est une montagne qui crie le nom de tous les randonneurs qui passent à proximité de Campbellton. On ne voit qu’elle depuis l’autoroute, ce pain de sucre qui surgit des collines et domine le reste du paysage du haut de ses 282 mètres. Impossible de résister à la tentation : il faut aller au sommet.
Le sentier d’approche permet de s’échauffer : un kilomètre sur un chemin large en pierre concassée, qui monte relativement doucement. Et puis au pied de la montagne, plus de détour : ça monte droit. Ça raide. Ça monte fort pendant 30 minutes, et voilà le sommet. En chemin, deux belvédères et un escalier en ferraille sur une partie délicate. Mais le sentier est sans ambiguïté : on n’est pas là pour coller des gommettes mais pour arriver au sommet du mont Sugarloaf et en prendre plein les yeux.
La vue s’étend de Campbellton à nos pieds à la Gaspésie de l’autre côté de la Restigouche. La Baie des Chaleurs s’ouvre à l’est. Je rêve de revenir au soleil couchant, à la frontale, pour admirer le petit miracle du soleil qui a fini sa course quotidienne. Tout simplement, l’une des plus belles vues du Nouveau-Brunswick.
Relisez mon billet consacré au mont Sugarloaf
Faire du kayak vers une colonie de cormorans
Tout a commencé avec une crème glacée. Orientée vers Dalhousie pour aller goûter aux parfums de la crèmerie Bon Ami, je découvre une petite anse où je vais de surprises en surprises : crème glacée en main, je découvre un petit phare, une vue splendide sur la baie des Chaleurs et la Gaspésie toute proche, et aussi des rochers vaguement embrumés vers lesquels des grappes d’oiseaux se dirigent. À tendre l’oreille, il ne fait aucun doute : c’est bien une colonie d’oiseaux qui y niche, plus précisément des cormorans.
Je rentre de Dalhousie avec une seule idée : peut-on s’approcher de ces rochers en kayak ?
La réponse est oui. Merci North Shore Adventures. Cette entreprise offre des locations de kayaks et planches à pagaie à Eel River, non loin du parc Inch Arran où se trouvent les rochers. Je passe ma soirée à régler les détails et dès le lendemain, je suis prête à mettre le cap sur la colonie de cormorans.
Un mot sur les conditions de kayak : Eel River et Dalhousie se trouvent dans la baie des Chaleurs. On est encore dans une partie étroite où la terre est relativement proche, mais il ne faut pas sous-estimer la force de la marée. Faites attention si vous prenez la mer, et demandez un tour guidé si vous n’êtes pas sûrs de vous. Pour ma part, j’ai fait du cabotage jusqu’aux rochers.
J’ai loué mon kayak pour une heure mais il me faut déjà une grosse demi-heure pour arriver à proximité des rochers. Je ne veux pas repartir tout de suite. Je reste à dériver gentiment le long des rochers, ébahie par le spectacle. Et l’odeur de centaines de cormorans. Mais le spectacle, surtout.
Le retour se fait à la force des biceps. Tant pis pour l’horloge, ça en valait la peine. Je pagaie au milieu d’immenses méduses brunes qui m’empêchent d’aller vite – je suis terrorisée à l’idée d’en ramasser une avec ma pagaie. J’arrive le sourire aux lèvres une heure et demie après être partie. « On commençait à s’inquiéter », me confie avec soulagement le préposé. Oups. Prévoyez deux heures pour l’aller-retour, donc.
Manger une pizza dans les champs
J’aurais fait beaucoup de choses insolites dans ma vie, mais aller manger une pizza au feu de bois dans un champ, jamais. J’exagère sans doute un peu : la pizzeria n’est pas exactement dans un champ, mais elle respire un calme tout champêtre, nichée au détour d’une route secondaire, avec ses tables de pique-nique dans l’herbe. J’imagine toute une installation de lumières de guinguette autour d’un brasero.
En attendant, la pizza, elle touchait à la perfection. Cuite au feu de bois, la pâte est fine comme il faut. J’ai pris l’étonnante saveur « poire et miel » dont le sucré subtil me ravit. J’ai commandé juste avant la fermeture, je suis quasi seule à dévorer ma pizza avec vue sur les fleurs des champs. Le bonheur est dans la pizza dans le pré.
Infos pratiques
- Pizzeria l’Atelier gourmand, 803 rue Chaleur, Charlo
- Voir leur carte et horaires ici.
Louer un vélo électrique
La découverte de ce séjour dans le nord du Nouveau-Brunswick, c’est le vélo électrique. Quelle sensation grisante de monter les vitesses et de se sentir pousser des ailes en quelques coups de pédale ! Je ne sais pas si je peux revenir au vélo classique désormais.
Le parc-vélo Sugarloaf est réputé pour ses pistes de descente auxquelles ont accède en télésiège. Mais il existe également des sentiers qu’il est possible de grimper à vélo, comme le sentier Panorama au nom alléchant. J’ai beau avoir reçu toute la formation théorique au moment de louer mon vélo, il me faut un moment pour maîtriser mon engin assez lourd et encombrant quand on ne sait pas passer les vitesses. Plusieurs virages plus tard, j’arrive à la fin du sentier : un belvédère sur le mont Sugarloaf avec également une belle vue la vallée en contrebas. Je suis fatiguée. Je suis fière.
Mais je n’allais pas m’arrêter là. Le lendemain, je ne suis pas rassasiée : je veux ma revanche avec ce vélo électrique que j’estime ne pas avoir exploité à son plein potentiel. Je loue à nouveau un vélo et je pars en direction du centre-ville, à quelque 6 kilomètres du parc Sugarloaf. C’est la révélation : je fais corps avec mon engin, je file comme le vent, je m’amuse comme rarement en vélo. Des souvenirs me reviennent, ceux de la première fois où je suis montée sur un vélo dans ma vie d’adulte – pour ne plus jamais lâcher ce moyen de transport. Cette sensation de liberté, je l’ai retrouvée avec le vélo électrique.
Visiter la miellerie HoneyHouse
Mes intentions n’étaient pas pures en venant à la miellerie HoneyHouse de Charlo… Moi, j’adore l’hydromel, cette boisson fermentée à base de miel, et je me voyais déjà repartir avec ma voiture pleine de bonnes bouteilles. Hélas ! Pas d’hydromel à la boutique de la miellerie en cette fin juin. En revanche, j’ai été comblée par la visite guidée de cette apiculture qui nous propulse quasi-littéralement au cœur des ruches.
Ma guide commence par un topo sur les abeilles, et je me rends compte que malgré tout l’amour que je porte à ces petits pollinisateurs, j’en sais bien peu sur eux. Vous saviez, vous, qu’une ruche compte environ 40 000 individus ? Que les abeilles tuent celles qui ne sont pas membres de leur ruche ? Qu’une reine peut être détrônée ?
Une fois les explications théoriques passées, nous enfilons une tenue de circonstances pour nous approcher des ruches. Le mot d’ordre : la combi doit être ample, pour que les abeilles ne piquent que le tissu. Et rien ne doit dépasser : on camoufle tout sous des couches de tissu et même un filet pour le visage.
À proximité des ruches, ma guide s’arme d’un petit ustensile à fumée. « Pas pour les endormir, on n’est pas dans Drôle d’abeille« . Le bidule à fumée sert un tout autre but : en faisant croire aux abeilles qu’un feu fait rage à proximité de leur ruche, on les pousse à se gaver de miel, ce qui a l’avantage de les calmer. L’estomac plein, elles sont moins susceptibles de nous piquer. Fort bien.
C’est l’heure d’ouvrir la ruche. Une opération minutieuse, pour blesser le moins d’abeilles possible, même si certaines victimes sont malheureusement inévitables. Je peux admirer et même tenir les cadres remplis de cire, de miel, de gelée, parsemés de cellules avec des larves. Pas de reine en vue, mais la quantité d’abeilles me surprend de manière phénoménale. On venait de me dire qu’il y en avait 40 000 là-dedans, mais l’effet de surprise reste total.
Je repars sans hydromel, sans piqûre d’abeille mais avec des images incroyables plein la tête.
Se balader sur l’esplanade par une belle soirée d’été
Après avoir fait du vélo, visité une miellerie, gravi le mont Sugarloaf et/ou englouti une pizza, que reste-t-il à faire ? Savourer l’été en profitant du soleil couchant sur l’Esplanade de Campbellton, voyons.
Les raisons ne manquent pas de tomber sous le charme de cette esplanade longue d’un kilomètre. Elle est joliment aménagée, pour commencer, parsemée de tables de pique-nique et de bancs où prendre une petite pause. La vue y est sublime, entre l’estuaire de la Restigouche d’un côté, la Baie des Chaleurs de l’autre, les monts de la Gaspésie en face, le pont J. C. van Horne au milieu, il devient difficile de savoir où donner de la tête. Le soleil couchant scintille doucement dans la baie, les promeneurs surgissent peu à peu pour apprécier la température parfaite d’une soirée d’été. Il n’y a besoin de rien d’autre.
Infos pratiques
Où manger à Campbellton
- Au Café Chez Wes, prenez la poutine à emporter et allez la manger sur l’esplanade !
- Au Café Europa, l’option de la plus santé de la ville
- À la Brasserie 1026, pour manger un burger arrosé dune bière artisanale locale
- Au T-Bar du parc-vélo Sugarloaf, pour se requinquer après l’effort
Où dormir à Campbellton
- Maison McKenzie House, un gîte au propriétaire extrêmement sympathique. Demandez-lui de vous montrer le passage secret dans sa maison !
- Dans les draps de Morphée, un autre gîte à deux pas de la fameuse esplanade.
- Au parc provincial Sugarloaf, plantez votre tente ou dormez en prêt-à-camper dans un chalet rustique ou une yourte au pied des sentiers de vélo !
Si ce blogue vous a plu, voici d’autres idées de lecture :
- Au sommet du Mont Carleton
- Road-trip en Acadie
- 12 bonnes raisons d’aller à Edmundston
- Le sentier Meruimticook
- Escapade d’automne dans la baie des Chaleurs
- Escapade d’hiver dans la baie des Chaleurs
Et vous, que me conseillez-vous pour ma prochaine visite à Campbellton ? J’attends vos suggestions dans les commentaires ! Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés. Le total ne change pas pour vous mais en réservant via ces liens, vous me donnez un petit coup de pouce financier. Merci !
De très belles balades encore, la vue depuis le mont Sugarloaf est splendide, j’aime beaucoup ce côté où l’on domine tout alors que l’on n’est pas si haut ! 😀
Les reliefs non loin du niveau de la mer donnent souvent ce genre de point de vue imprenable, j’adore aussi !