FRANCE // Les villages historiques autour de Millau

L’un des aspects qui m’a le plus étonnée lors de mon voyage en Aveyron, c’est la profusion de beaux villages. Des villages historiques conservés à la perfection ou simplement de beaux villages, il n’y a que l’embarras du choix. Jugez du peu : le département a la palme du nombre de Plus Beaux Villages de France (ex aequo avec la Dordogne, certes). Pas étonnant que l’on tombe sur des villages somptueux à chaque virage ou presque. Aujourd’hui, je vous présente mes quatre coups de cœur autour de Millau.

La Couvertoirade

À une quarantaine de kilomètres de Millau, La Couvertoirade est un village templier très bien conservé, avec des remparts encore debout dans leur intégralité. Le village prend forme vers le XIe siècle et connaît un pic d’activité avec les Templiers, qui s’en servent de réserve agricole. Une fois l’ordre du Temple dissous, ce sont les Hospitaliers qui deviennent maîtres des lieux et exploitent les ressources du village. Si on ne peut pas visiter le château, il est facile de faire le tour du village et on peut même grimper sur les remparts pour admirer ces toits formidables.

Aujourd’hui, ce sont moins de 200 personnes qui vivent ici à l’année, principalement des artistes et artisans, comme bien souvent dans ces villages anciens. Serait-ce l’Histoire contenue dans les pierres qui favoriserait la créativité ? C’est un endroit bien poétique en tout cas, avec ses remparts et ses toits de lauze, ses ruelles pavées et ses petites terrasses en oasis de verdure dans cette bulle de charmantes pierres.

L’ancien château des Templiers en arrière-plan

Je ne me lasserai jamais des chats devant de vieilles pierres !

Accès depuis Millau

Prendre l’A75 direction Montpellier et prendre la sortie 49 (Le Caylar, à 40 km). Le village est bien indiqué ensuite. Parking payant sur place au tarif unique de 4 € la journée.

Où dormir près de La Couvertoirade

Au Caylar : au Gîte du Caylar. Un joli gîte dans une belle propriété, à deux pas du centre du village. L’endroit est très calme. Nous avions loué un petit studio avec deux lits et une cuisinette, tout était parfait.

Peyre

Ah, Peyre… J’en ai encore le souffle coupé. À chaque fois que j’en parle, impossible de dire seulement « Peyre ». C’est toujours « Ah, Peyre… ». Mes souvenirs sont encore émus. C’est véritablement mon coup de cœur parmi tous les villages visités.

Ici, pas de Templiers, pas d’Hospitaliers, mais un village troglodytique collé à une falaise dorée. Pour y accéder, je dois avouer que je me suis un tout petit peu plantée dans le réglage du GPS… En choisissant « trajet sans voie rapide », je nous ai envoyées dans une petite route vertigineuse  digne du Salaire de la peur. Résultat des courses : en se garant sur les hauteurs de Peyre, l’anticipation décuple car rien ne laisse deviner la présence même d’un village. Seul le viaduc de Millau est là et nous invite à un arrêt photo, comme s’il savait qu’il fallait nous faire comprendre que nous étions à destination.

En descendant à pied vers Peyre, la vue a tout du pays de Cocagne : la petite église, les vallons verdoyants, la clarté du soleil printanier. Où sont les rivières de miel et de lait ? Le Tarn est couleur menthe à l’eau, c’est bien aussi…

Et puis c’est le choc. Peyre était cachée sous nos pieds. Une longue rue aux reflets dorés blottie à flanc de falaise, quelques ruelles verticales pour accéder à la ville basse où les maisons semblent construites les unes sur les autres. C’est tout, mais c’est déjà immense tant la chaleur qui se dégage du village rayonne fort. Dans ce village minéral, tout évoque pourtant la douceur, le cocon d’une vie tranquille et hors du temps. Les oiseaux qui nichent dans la falaise offrent un ballet mélodieux, les chats se prélassent sur les pierres chaudes. Du haut d’une ruelle, on découvre des jardins secrets. Pas de café ouvert en cette heure matinale, rien que nous et les pierres dorées. Pas besoin de plus.

On dirait le sud…

Accès depuis Millau

Prendre la D41 vers l’Est pour un trajet facile, et garez-vous au deuxième parking (tout en haut) pour la vue sur le viaduc (8 km). Parking gratuit.

Où dormir près de Peyre

À Millau, un bon camp de base : le domaine Saint-Estève, avenue de Millau Plage. Un domaine de petits chalets avec une vue phénoménale sur la ville et le viaduc. Et que dire de la piscine à débordements… Ce n’est certes pas au centre-ville et il faudra quelque 20 minutes pour atteindre le centre historique à pied, mais si vous êtes en Aveyron, vous avez forcément une voiture, non ?

Peyreleau

Un tout petit arrêt pendant le voyage de presse organisé par le Salon des blogueurs de voyage, Peyreleau m’a laissé un souvenir impérissable. Laissez la voiture au bas du village, il faut mériter ce point de vue fabuleux : la côte est raide et le hasard joue souvent pour choisir son itinéraire au détour des ruelles tortueuses. Un seul impératif : montez, et vous finirez par arriver à la Tour carrée qui domine encore la vallée. On vient ici pour le charme des ruelles, mais surtout pour la vue sublime sur les gorges du Tarn et les Grands causses : Causse rouge, Causse Méjan, Causse noir derrière nous. N’oubliez pas de vous arrêter au restaurant l’Alicanta pour vous rafraîchir avant de repartir.

Depuis la Tour carrée

Accès depuis Millau

Suivre la D809, D907 et D187 vers le nord (20 km). Au printemps, la vallée du TArn est surnommée la « vallée blanche » en raison de ses cerisiers en fleurs.

Où dormir à Peyreleau

À l’Ermitage de Peyreleau, 21 rue de l’église. La terrasse avec des glycines et la vue ont l’air fabuleux !

Sainte-Eulalie-de-Cernon

Après la soirée médiévale monumentale organisée par le WAT, j’ai eu envie de retourner voir la belle Sainte-Eulalie-De-Cernon de plus près, et surtout, de jour. Ce village grand comme un mouchoir de poche est une ancienne commanderie templière. Ce grand centre de pouvoir permettait aux Templiers de dominer la région du Larzac, et la Commanderie de Sainte-Eulalie devient vite l’une des plus puissantes du sud de la France. Difficile à imaginer devant la taille minuscule du village, mais les Templiers régnaient sur un immense espace agricole et leur richesse était telle qu’ils finançaient des activités jusqu’en Palestine. Comme pour la Couvertoirade, la chute de l’Ordre du Temple signe l’avènement des Hospitaliers. La Révolution française démantèlera le site et ce n’est que dans les années 1970 qu’il retrouvera son prestige d’antan.

Aujourd’hui, c’est un village absolument charmant à visiter l’espace d’une heure, pour découvrir ses petites boutiques et son ambiance unique. Mention spéciale à sa grande place plantée de quatre arbres grandioses. Un vrai havre de paix loin du brouhaha contemporain. Incontournable pour tous les aoûtiens : le festival Les médiévales, pour voyager dans le temps avec des ateliers de type archerie, démonstrations d’armes. J’en ai eu un aperçu et faites-moi confiance : cela vaut le détour !

La place centrale

Tombe ou fontaine ?!

L’entrée du village

Accès depuis Millau

Prendre la D809 ou l’A75 en direction de La Cavalerie, puis la D277 et la D77 en direction de Sainte-Eulalie-de-Cernon (27 km). Le village est très bien indiqué. Parking gratuit.

Où dormir à Sainte-Eulalie-de-Cernon

• À l’auberge de la Cardabelle, avec des chambres sobres et un petit-déjeuner copieux.
• À l’hôtel La Bergerie, avec des chambres insolites sous voûtes

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