Retaper son van – épisode 3, les murs

Après t’avoir parlé du sol de mon van, il est temps de passer aux murs. À vrai, dire j’en ai fait une partie en parallèle au sol, mais pour plus de clarté, je préfère séparer les deux plutôt que de réellement suivre mon avancée chronologique – sans quoi il y aurait beaucoup de va-et-vient entre sol, murs, cabine, avant… Allez c’est parti !

Enlever les murs

Si tu te souviens, je n’avais rien à reprocher aux murs, et je comptais même les garder en l’état… jusqu’à ce que je découvre une horrible moisissure au pied des murs, vers les portières arrière. Exactement là où j’ai trouvé une grosse fuite par la suite. Tiens tiens…

Puisqu’il n’était pas question d’avoir un mur patchwork, exit donc tous les murs de la carlingue arrière. JCVD avait un fin revêtement en mousse, rien de compliqué à enlever. En-dessous, de la laine de verre plutôt en bon état, mais là aussi, quand on s’y penche de plus près…

Très près…

TROP PRÈS. BEAUCOUP TROP PRÈS.

UN NID D’ASTICOTS. L’HORREUR. LE CAUCHEMAR. J’EN RÊVE ENCORE LA NUIT.

Oh, comme j’ai bien fait d’aller voir ce qui se trouvait sous la laine de verre… La tranquillité de mes nuits n’est qu’un maigre prix à payer face au fait d’avoir pu nettoyer mon van dans tous les recoins.

Remonter les murs

Mon idée initiale était de mettre de jolis lambris en bois massif. Le cèdre, ça sent bon, et puis tous les #vanlifers font comme ça. Sauf que rendue à Home Depot (le Leroy-Merlin local), le cèdre massif, ça coûte un rein. Et puis ça va quand même peser lourd, cette affaire.

Je me suis donc rabattue sur des lattes de parquet stratifié, comme pour le sol. Façon bois blond cette fois, en partie parce qu’un van entièrement brun châtaignier, ce serait assez sombre et oppressant, et parce que rien de tel que du bois clair pour se sentir immédiatement dans un chalet savoyard. Ou un chalet canadien. Bref, un chalet. Chiche, je vais faire importer du linge savoyard juste pour le fun.

Si tu te souviens des différentes couches du parquet (Reflectix, laine de verre, parquet), ici c’est un peu la même chose… en moins élaboré. Je n’ai mis que de la laine de verre neuve et les lattes stratifiées. Pourquoi pas du Réflectix ? Il faut garder un vide de quelques centimètres pour le Réflectix renvoie ou absorbe la chaleur. Autant c’était chose facile avec les rainures du sol de la carlingue, autant ici, je ne voyais pas comment laisser un tel espace… Donc je m’en suis passée. J’en ferai toutefois des pare-soleil pour limiter l’effet de serre dans le van.

Après avoir tout enlevé, j’ai remis de la laine de verre. Le matériau que j’ai acheté, malgré son rose Barbie improbable, est une merveille à couper. Tout l’inverse du démoniaque polystyrène : ici, c’est étrangement jouissif. Un coup de cutter et c’est fait, sans bavure. Pour la laine de verre, j’ai simplement coupé au jugé. Si c’est trop petit, je rajoute un autre morceau ; si c’est trop grand, je tasse un peu. On ne peut pas vraiment avoir trop de laine de verre.

Mmm… barbapapa !

Le chaos commence à s’installer… Fini le temps des photos toutes bien rangées !

Pour les endroits où il était impossible de caler la laine de verre, j’ai scotché. Ce n’est pas très performant et au bout de quelques jours, le scotch a tendance à se détacher, mais en guise de rustine le temps de monter les planches, ça va très bien.

Monter les planches

Le gros morceau. Je ne suis pas peu fière du résultat, laissez-moi vous dire !

Le plus grand défi avec ces planches, c’était de bien les aligner de part et d’autre des coffres de roue pour ne pas avoir de trou béant. Ni même de micro-trou, car ces planches ont tendance à amplifier les décalages pour en faire de vrais casse-tête au bout de trois rangées.

J’ai tiré avantage de la carcasse existante, qui comprenait déjà des planches où était vissée la mousse.

J’y ai vissé une rangée sur deux dans les parties où les planches tenaient bien, et toutes les planches dans celles où j’enchaînais les rangées sans double soutien, par exemple à gauche de la fenêtre, où il n’y a qu’une planche verticale.

Pourquoi éviter de visser ? Parce que le vissage, malgré ses avantages indéniables comme le fait de faire tenir en place des planches pas foncièrement conçues pour être installées à la verticale, a malgré tout un inconvénient : il comporte le risque de décaler involontairement les planches, comme je l’ai amèrement constaté sur le côté gauche, qui m’a pris autant de temps que le côté droit, pourtant deux fois plus long.

Pour couper les planches, je dois avouer que je ne suis pas une grande fan du travail de précision : je me suis contentée de poser une planche à l’endroit concerné (en prêtant attention au sens des rainures – il y a un haut et un bas), de faire une coche au stylo et de scier le tout. Hormis un ou deux ratés avec le sens des maudites rainures, pas de catastrophes à signaler, et ça permet d’avancer plus rapidement que de tout mesurer au millimètre.

À ce stade, je ne savais pas encore si j’allais pouvoir réutiliser les cadres de fenêtre en plastique d’origine, et j’avais coupé les lattes de façon à épouser la fenêtre. Tu sais, au cas où. Au cas je doive faire un cadre moi-même. Autant se faciliter la tâche, hein ?

J’ai aussi évité les coffres de roue, appelés à disparaître sous un boîtier qui soutiendra le lit. Et les quarts-de-ronds, on les laisse pour la toute fin, parce que là, je n’étais pas vraiment d’humeur à faire dans la dentelle. Il semblerait que j’ai pas pris de photos du van avec uniquement le revêtement, mais voici des photos des fenêtres pour te montrer comme c’est bôôô.

D’ailleurs, parlons-en, des maudites fenêtres

Pourquoi maudites ? Parce que vraiment, j’en ai bavé des ronds de chapeau. J’avais gardé précieusement les cadres de fenêtres initiaux, superbes reliques en plastique d’un gris métallisé futuriste (du futur de 1990, on s’entend), en prévision du remontage du van.

Évidemment, les planches de stratifié ne faisant pas du tout la même épaisseur que la gomme initiale, au moment de remettre les cadres, plus rien n’allait : comme tu le vois ci-dessus, un gouffre béant de cinq centimètres avait fait son apparition entre le cadre et la fenêtre, laissant à nu la laine de verre et la carlingue. On a vu mieux, comme esthétique.

Après pas mal de temps assise à contempler l’éventualité de construire moi-même des cadres de fenêtres de zéro (ce qui, en fin de compte, aurait peut-être été plus rapide), j’ai :

  • acheté des baguettes en bois fin
  • peint les cadres en blanc, parce que peinture métallisé et bois blond, ce n’était pas du meilleur effet

  • découpé les baguettes à la taille des fenêtres
  • vissé les baguettes
  • vissé les cadres de fenêtres

  • réalisé que les baguettes étaient trop larges
  • tout dévissé
  • tout recoupé
  • tout remonté
  • tout redévissé encore une fois parce que les cadres baillaient encore

  • et enfin, après avoir tout revissé, j’ai eu fini. Pour la première fenêtre.
  • j’ai dit que j’avais vissé et revissé ? Gloire à l’inventeur de la perceuse-visseuse-dévisseuse.

Et je n’ai même pas parlé des planches de stratifié qu’il a aussi fallu scier à la bonne taille…

Les cadres de fenêtre ne sont pas parfaitement collés aux lattes, à cause de… mon manque de précision ? Du fait que les murs sont légèrement incurvés, ce qui ne transparaissait pas avec la mousse d’origine mais est difficile à combler avec des lattes ? Un peu des deux ? J’en prends mon parti, de toute façon, j’arrive au bout de mes compétences (et de ma patience…).

Je trouve que le résultat est plutôt pas mal, non ? Et bien plus sympa que la moquette grise de départ, c’est certain.

La prochaine fois, on passe aux coffres de roue et au mobilier. Cela viendra peut-être un peu plus tard que d’habitude, parce que j’avoue être en plein trac : j’ai fini mes fenêtres voilà une semaine, et je n’ai pas du tout avancé, pétrifiée par mon manque d’expérience en ébénisterie. C’est impressionnant et surtout, j’essaie (cette fois) de mesurer et bien penser les choses pour éviter de trop monter et redémonter. Affaire à suivre !

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7 thoughts on “Retaper son van – épisode 3, les murs”

  1. C’est beauuuuuu ! Franchement chapeau ! Pour le mobilier tu ne peux pas acheter des meubles / coffres / cubes déjà prefait et fignoler ensuite plutôt que partir de zéro ? J’imagine la belle nappe savoyarde rouge avec les petits voiles assortis aux fenêtre

    1. Audrey

      Merci ! C’est sûrement la direction que je vais prendre pour les meubles : j’ai récupéré un cadre de futon et deux étagères et je vais voir ce que je peux faire avec. Je suis généralement plus à l’aise quand je transforme que quand je crée de zéro, et ces meubles m’inspirent plus que de partir de rien. Après, c’est aussi intimidant parce que je vais devoir des trous dans mes belles lattes

  2. C’est tellement impressionnant Audrey, merci pour cet article mais surtout aussi pour les photos. Et je vais pas te mentir mais tu m’as filé quelques idées pour que je puisse retaper le mien. En tout cas, tu as parfaitement réussie, donc félicitation.

    1. Audrey

      Oooh une autre #vanlifeuse ? Contente de t’avoir inspirée ! Peu importe si le résultat final n’est pas parfait… l’important, c’est d’y prendre plaisir et surtout, de prendre la route ensuite !

  3. Je suis super admirative! Quel boulot! Et le résultat est top. Bravo!

    1. Audrey

      Merci beaucoup ! J’y ai mis beaucoup d’énergie 🙂

  4. […] le prochaine épisode, on parlera des murs. Restez dans les parages […]

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