Me croirez-vous si je vous dis que je suis née en Haute-Savoie, département frontalier par excellence avec pas moins de deux pays limitrophes, et que j’ai passé les 17 premières années de ma vie à exactement 16,3 km de la Suisse… et que je n’étais jamais allée à Berne avant 2010 ? Ce n’est pas comme si la capitale suisse n’était qu’à une grosse heure de route…
Si vous avez grandi près d’une frontière facile à franchir [disons, pas la frontière entre Russie et Estonie, ou Liban et Israel], vous pouvez sans doute comprendre : on habite près d’un autre pays, mais ce n’est pas l’étranger. C’est un peu différent, mais pas vraiment différent. D’autant plus pour des pays partageant la même langue comme la France et la Suisse. En Suisse, je me sens à l’étranger une fois la frontière linguistique passée entre Suisse romande et Suisse alémanique, et autant dire qu’il faut déjà quelques heures de route pour y arriver.
Pourquoi pas l’étranger ? Parce qu’on y va tous les mois, parce qu’on a toujours de l’argent suisse chez nous, parce qu’on connaît les produits sympas au supermarché, parce que les panneaux routiers sont presque les mêmes, parce qu’on connaît tellement bien la route qu’on ne les regarde plus, les panneaux, parce qu’on y parle français, parce qu’on sent qu’on a la même culture, parce que les montagnes mettent tout le monde d’accord.
Bref, la Suisse, je m’y sens chez moi, et ce n’est pas le fait d’avoir des aïeux suisses (mon arrière-arrière-grand-père) qui changera la donne.
Pourtant, Berne ? Et bien je ne sais pas. Je n’ai pas d’explication. Autant le Valais, la vallée du Rhône, Martigny, je connais, autant le reste… Le vide total.
Et autant dire qu’après l’excellente surprise que fut la visite de Berne, je me suis empressée de parfaire ma connaissance de ce joli petit pays alpin, qui nous propulse déjà en Europe centrale. Tu trouveras chez Sous Notre Toit un condensé d’idées de balades en Suisse romande, que j’ai écrite à quatre mains avec ma copine Globetrotteuse. Ne t’inquiète pas, je reviendrai sur certaines des plus belles ici même !
Revenons à nos moutons. Berne. Une capitale de poche, à l’image du pays, loin de la foule de Lausanne, loin du côté cosmopolite de Genève qui fut longtemps LA grande ville de référence pour moi – celle avec un aéroport international, où on entendait toutes les langues, où on croisait toutes les couleurs de peau, toutes les ambassades, tout le shopping de Noël ! – et probablement à des années-lumière de Zurich, plus grande ville de Suisse mais dont je ne peux rien dire, puisque je n’y ai jamais mis les pieds, là encore.
Berne, du moins du côté de sa vieille ville, exprime une ambiance paisible, détendue [et je modérerai sans pitié la moindre blague sur la prétendue lenteur des Suisses dans les commentaires], une ville à taille humaine, qui du haut de ses 128 000 habitants, n’a rien à envier à des villes de taille comparable comme Chambéry ou Dijon.
Entourée de la rivière Aar, elle forme un promontoire naturel que l’on peut admirer en se rendant au parc à ours. L’office du tourisme, dans le centre commercial de la gare, vous donnera bien volontiers une carte avec un petit circuit pédestre bien fait, qui passe par tous les points stratégiques : le palais fédéral, la tour de l’Horloge, des églises d’importance, des fresques, des bâtiments historiques (ne me demandez pas trop de détails… ça fait six ans quand même !). La ville compte de nombreuses colonnes décorées et de statues colorées, c’est un vrai plaisir de les dénicher.
Un incontournable de la ville est la fosse aux ours, de l’autre côté de l’Aar, en bas de la vieille ville. L’ours est la mascotte de Berne qui en tire son nom, et elle garde quelques ours dans un enclos en pleine ville. Vous imaginez bien que je suis sceptique sur les conditions de vie de ces animaux. Et si la ville adoptait une mascotte en peluche, plutôt ?
Depuis la fosse au ours, on peut prendre un peu de hauteur et accéder au jardin botanique, le Rosengarten, pour une vue magnifique sur la ville. Hum… on était trop occupées à savourer une boisson fraîche en terrasse avec vue sur la ville pour penser à prendre des photos !
Hormis le fait de vouloir découvrir la capitale de nos ancêtres, ma mère et moi étions aussi là pour aller voir une rétrospective sur Paul Klee, peintre constructiviste allemand. Si l’expo ne m’a pas forcément marquée, j’ai adoré l’architecture du Zentrum Paul Klee avec ses vagues. Pour y accéder, il suffit de prendre un bus direct depuis le centre. De mémoire, il nous avait fallu 20-30 minutes.
Infos pratiques
Accéder à Berne
La capitale suisse est bien desservie par l’autoroute depuis Genève, Belfort, Besançon. Attention, en entrant en Suisse, vous devez être en possession de la vignette autoroutière ou prévoir 40 CHF pour l’acheter au poste-frontière. Un peu douloureux sur le moment, mais sachez qu’elle est valable un an, et que le réseau d’autoroutes suisses est très bien entretenu.
Que manger à Berne
Je vous conseille évidemment de goûter au rösti, galette de pomme de terre râpée aussi roborative que savoureuse, encore plus lourde meilleure nappée de fromage fondu, voire d’un œuf pour ceux qui n’ont pas problèmes coronariens. Impossible de retrouver le nom du restaurant alors que j’écris ces lignes quelques années après, mais le choix est légion et je serais surprise si vous ne trouviez pas d’excellents établissements.
En dessert, un petit strudel aux pommes ? Cette spécialité a beau être autrichienne, on la retrouve souvent, et c’est mérité : c’est délicieux !
Vous pouvez aussi aller au marché devant le palais fédéral.
Où dormir à Berne
Puisque nous avons le déplacement l’espace d’une journée, je ne peux pas vous conseiller personnellement sur ce point. Mais voici quelques établissements que j’ai repéré en ligne pour vous :
Si la balade en Suisse vous a plu, voici d’autres billets sur ce pays sublime (promis, les photos sont BIEN meilleures !) :
- Une journée à Lausanne
- Randonnée au glacier d’Aletsch, plus grand glacier d’Europe
- Une croisière à la Belle Époque sur le lac Léman
- La vieille ville de Neuchâtel
Bons plans, bonnes adresses ou anecdotes… Je veux tout savoir dans les commentaires ! Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés.
[…] l’ai déjà dit, peut-être ? Pour la visite de Berne, je crois. Je me répéterai sans doute, car j’ai loin d’avoir épuisé le sujet ! Mais […]