Le Valais, en Suisse, est un lieu merveilleux où il semble impossible d’être déçu. Randonnées de haute et moyenne montagne, coteaux couverts de vigne, accueil chaleureux et curiosités sont toujours au rendez-vous. Cette fois, je vais vous parler du barrage de la Grande Dixence, ouvrage titanesque qui est tout simplement le plus grand barrage poids au monde. Accessible en voiture et proposant plusieurs activités sur place, ce site démesuré nous a offert une agréable journée aux portes de la haute montagne.
Aller au barrage de la Grande Dixence
Le trajet vers le barrage est une aventure en soi quand on n’a pas (ou plus) l’habitude des routes de montagne. Le Valais est une région où la montagne est habitée à des altitudes étonnantes pour qui n’est pas des Alpes. Corollaire inévitable : les routes grimpent, les virages godillent, les doubles sens sont parfois étroits et il y a du vide. Oh, et des autocars, aussi.
Depuis Sion, prendre la direction du val d’Hérémence ; le barrage de la Grande Dixence sera bientôt indiqué et il suffit alors de suivre les panneaux. La route grimpe peu à peu sans jamais vraiment laisser la civilisation derrière : jusqu’au bout ou presque, vous croiserez des maisons, des hameaux, des résidences dans la pente, des paravalanches, voire des vaches sur la route. Le barrage se laisse apercevoir à quelques kilomètres de distance ; puis c’est la partie la plus étroite de la route. Serrez les fesses, la fin (de la route) est proche. J’ai été assez étonnée de ne croiser aucun car touristique : seuls les transports en commun de la vallée circulent, et c’est vraiment tant mieux.
Au pied du barrage
Le site se trouve sur plusieurs niveaux : le parking est tout en bas [tout est relatif puisqu’on frise les 2 000 mètres d’altitude !], et il faut monter un peu à pied pour atteindre l’endroit où se trouve le centre d’information, l’hôtel-restaurant, une exposition, etc. Je n’ai pas pensé à vérifier comment les personnes à mobilité réduite accédaient à ce niveau, je vous invite à appeler avant de monter si vous n’êtes pas en mesure de marcher. Et déjà, le barrage nous domine.
Incroyablement, à l’arrivée au stationnement, je n’éprouve rien. Je sais que le barrage est immense, mais la perspective est étrange et je n’ai pas l’impression de gigantisme que j’ai pu ressentir auprès d’autres barrages. La Grande Dixence mesure pourtant 285 mètres de haut, fait 700 mètres de long à son sommet, c’est un titan mais il me laisse de marbre à ce stade de la journée. Il faudra que je prenne un peu de hauteur pour que mes sens me reviennent et que je prenne la pleine mesure de son envergure.
Au niveau principal, plusieurs options s’offrent à nous :
- un centre d’information où se renseigner sur les possibilités du site et acheter des billets pour le téléphérique ou la visite guidée du barrage
- un hôtel-restaurant nommé non sans ironie « Le Ritz », à qui je décerne la palme de l’hôtel d’altitude le plus laid de Suisse avec ses airs de conteneurs empilés les uns sur les autres
- une petite galerie qui retrace brièvement l’histoire du barrage
- un petit téléphérique qui emmène au couronnement du barrage
- des sentiers de randonnée pour les radines qui préfèrent marcher plutôt que de payer.
Nous sommes bien évidemment montées à pied.
Et je vous encourage à faire de même. Le sentier part de l’arrière de la terrasse du Ritz et part sur la gauche en direction de la petite chapelle construite en 1931, heureusement bien plus jolie que l’affreux hôtel. Ensuite, un quadrillage de sentiers plus ou moins raides mène au couronnement en une grosse demi-heure. Je n’arrête pas de prendre des photos de fleurs à leur apogée. Le calme de la montagne n’est troublé que par les cris perçants des amateurs de sensations fortes qui passent au-dessus de notre tête en tyrolienne (j’y reviendrai).
En haut du barrage
Au sommet, nous sommes propulsés dans l’antichambre de la haute montagne. Les arbres ont disparu, le paysage autour de nous se fait plus minéral. Nous sommes à 2300 mètres d’altitude, un fait qui laisse pantoise puisque nous y sommes arrivées quasiment en voiture. Au niveau de la gare supérieure du téléphérique, une petite buvette permet d’acheter à boire et quelques sandwiches, mais le gros de l’activité se concentre du côté de la tyrolienne qui semble attirer des gens de tous les âges.
Le couronnement est aussi le point de départ de plusieurs itinéraires de randonnée, notamment vers la cabane des Dix à 2900 mètres d’altitude, ou la cabane de Prafleuri située à 2600 mètres sur la haute route de Chamonix-Zermatt. Les options de randonnée ne manquent pas mais nous passons notre tour aujourd’hui, à la fois parce que nous avons déjà deux heures de route dans les pattes, et parce que nous avons passé la veille à marcher après une randonnée de 700 mètres de dénivelé en France voisine, au col d’Oche. Aujourd’hui, nous sommes des visiteuses non sportives, et c’est bien aussi.
Nous allons au bout du couronnement en admirant les sommets et les glaciers d’un côté, la vallée d’Hérémence et les sommets de l’autre côté de la vallée du Rhône de l’autre. Si le bas du barrage m’avait laissée de marbre, le haut du barrage m’emplit d’effroi. Cet ouvrage est évidemment extrêmement sûr et sous haute surveillance mais mon cerveau anxieux ne peut s’empêcher de penser au raz-de-marée qui déferlerait jusqu’à Genève s’il venait à céder. Les férus de génie civil et même les néophytes se régaleront de l’exposition dont les panneaux expliquent très bien la construction du barrage, ses détails techniques et son utilité pour alimenter la région en électricité.
Avant de redescendre, je fais le crochet par le Mirador, une cabane légèrement en haut du barrage, d’où je peux avoir une idée claire des proportions de cet ouvrage massif. En montant, je croise aussi un lys martagon, une fleur rare dont la simple présence m’émeut beaucoup. C’est peut-être à ce moment que la taille des lieux me frappe le plus fort, en voyant la masse d’eau retenue par cette mince bande de béton.
Barrage Grande Dixence – à droite, vue depuis le Mirador
À gauche, le fameux lys martagon, une rareté des alpages !
Manger au barrage de la Grande-Dixence
Après ces émotions, nous reprenons le sentier pour redescendre au niveau de l’hôtel. Le menu n’a pas manqué d’attirer notre attention à la fois par ses plats locaux et par son humour inattendu. Je me régale d’un copieux rösti aux morilles de toute beauté arrosé de Rivella (boisson suisse au lactosérum) et suivi d’une très belle part de tarte aux myrtilles. Je suis repue et comblée.
Pour finir, nous passons à la petite exposition sur le barrage. À refaire, j’irais en premier, car les chiffres sont effarants et méritent d’être connus avant de s’approcher du barrage, pour mieux l’appréhender. Nous avions déjà lu les panneaux d’interprétation au sommet mais j’ai aimé cette exposition certes modestes mais assorties de photos d’époque, où on voit très bien la vallée qui a été scellée, l’épaisseur du barrage…
Infos pratiques
- Pour les horaires des établissements et activités, cliquez ici.
- L’accès au barrage est gratuit mais il faudra payer pour les activités (téléphérique, tyrolienne, visite de l’intérieur du barrage)
- Les chiens sont admis gratuitement dans le téléphérique s’ils font moins de 30 cm au garrot ; les chiens plus grands payent leur place, et ne sont admis que s’il y a peu d’affluence
- Une activité qui doit être passionnante mais que nous n’avons pas faite faute d’avoir anticipé notre visite, c’est la visite guidée de l’intérieur du barrage. Les billets doivent être réservés à l’avance.
- Si vous en doutiez, nous n’avons pas non plus essayé la tyrolienne ! Elle ne désemplissait pas et promet d’offrir de sacrées sensations, si c’est votre truc.
- Il est possible de dormir à l’hôtel en été – la route est fermée en hiver.
Accéder au barrage de la Grande Dixence
- Depuis Sion, comptez une petite heure de route.
- La Suisse étant le paradis des transports en commun, il est possible de s’y rendre sans voiture de juin à octobre : prendre le car au départ de la gare de Sion. Voir les horaires ici.
Où dormir autour du barrage de la Grande Dixence
On peut carrément dormir au pied du barrage, ce qui doit être une expérience magique ! L’Hôtel du barrage se trouve à 2160 mètres d’altitude et comporte aussi un restaurant. Plus d’infos ici.
Sinon, Sion est sans doute l’option la plus proche et pratique en guise de base pour explorer cette partie du Valais.
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Que faire autour de la Grande Dixence
Le barrage est accessible depuis la vallée du Rhône, qui mène à énormément de sites merveilleux. Je vous conseille de visiter :
- Sion et sa vieille ville
- le glacier d’Aletsch
- Zermatt pour admirer le Cervin depuis le sommet du Gornergrat
- la fondation Gianadda à Martigny
- les vignobles du Lavaux et le château de Chillon
- Lausanne
- Voici un article avec plein d’idées en Suisse
Et vous, avez-vous déjà visité le barrage de la Grande Dixence ou le Valais ? Je vous attends dans les commentaires ! Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés.
C’est une belle promenade instructive.
On apprend énormément dans un cadre splendide, que demander de mieux !