MEXIQUE // Une semaine dans le Yucatan

Il semblerait bien que le Mexique fasse partie de ces pays qui m’appellent… Pays coloré et chaleureux, d’une richesse inépuisable autant par ses paysages que sa culture, le Mexique n’est qu’à cinq heures d’avion du Canada. C’est une destination toute trouvée pour le traditionnel voyage de printemps des Nord-Américains en mal de vitamine D. Heureusement, au lieu de s’entasser sur les plages de la Riviera Maya, on peut aussi barouder en toute autonomie autour de la péninsule du Yucatan, petite merveille qui condense un nombre de sites intéressants assez incroyables. Après y avoir passé une semaine en solo en 2015, je vous raconte la semaine que j’y ai passée en couple en 2018 (mieux vaut tard que jamais), alors que je m’apprête à retourner une troisième fois au Mexique en 2022.

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Jour 1 : Cancun

Cancun est très célèbre pour les immenses resorts à perte de vue qui défigurent ses plages, et je dois dire que le bord de mer a des allures de parc d’attractions pour étudiants américains en mal de sensations. Cancun n’est pas une ville historique, elle a vu le jour précisément autour des complexes hôteliers et je ne peux pas dire que je la trouve charmante. Pour autant, grâce à son aéroport, elle fait un peu office de passage obligé en fonction de horaires des vols. Comme nous n’avons pas envie d’enchaîner six heures d’avion et quatre heures de transports en commun, nous avons décidé de passer notre premier nuit à Cancun. Rien de bien fabuleux à dire, nous flânons autour du Parque de los Palapas, faisons quelques courses, sirotons une horchata en terrasse et surtout, achetons nos billets pour le premier bus en direction de Valladolid le lendemain. Les environs du Parque de los Palapas font une bonne base non seulement car c’est ici que se trouve la gare routière ADObus, mais aussi car on y trouve bon nombre de petits hôtels et auberges de jeunesse. Quant à notre hôtel, il est POURRI. Cela me navre de ne pas retrouver son nom, mais cela veut peut-être aussi dire qu’il a coulé, ce qui n’est vraiment pas une grande perte pour l’industrie touristique.

Idée de visite : une visite gourmande sur le thème des tacos, ça me plairait bien pour ma prochaine visite !

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Ambiance à Cancun – ceci n’était pas l’hôtel infernal

Où dormir à Cancun

De l’eau a coulé sous les ponts depuis mes séjours et les hébergements que j’aurais pu vous conseiller semblent avoir fermé leurs portes. Pour une étape de baroudeur, entre un avion et un trajet en car, je vous conseille de choisir les environs du Parque de Las Palapas, où vous trouverez aussi de quoi vous restaurer. Ce ne sont pas les auberges de jeunesse qui y manquent ! Réservez votre séjour à Cancun ici.

Jour 2 : Genesis Eco-Oasis

Nous mettons le cap vers Valladolid ce matin. Les bus entre Cancun et Valladolid sont légion mais nous avions quand même réservé notre place la veille, histoire d’être certains d’avoir l’horaire de notre choix. En trois heures d’un trajet assez peu remarquable par l’autoroute, nous y sommes. L’étape suivante : trouver la station de taxi, et négocier notre trajet vers Ek Balam. Nous finissons par comprendre que la station de taxi collectivos, qui se trouve sur la Calle 37, est en fait entre les calle 44 et 42 (oui logique…). Bien évidemment, les tarifs indiqués sur les forums sont de l’ordre du doux rêve pour nous, la faute à nos capacités de négociation en espagnol, et c’est ainsi qu’au lieu de 30 pesos par personne, nous en payons 60… ce qui reste malgré tout une bouchée de pain puisqu’on parle de moins de 5 $ par personne pour une demi-heure de trajet.

Oh, Genesis Eco-Oasis ! J’y repense encore avec nostalgie, tant c’était un petit paradis. Loin de la foule, dans un village qui ne doit pas voir beaucoup de touristes hormis la poignée d’initiés qui séjournent chez Genesis, on lâche prise comme jamais, à se coucher avec le soleil, le lever avec la symphonie des crapauds, à paresser sur les lits sur les terrasses… Notre seul regret : ne pas y être restés plus longtemps.

Le concept est assez simple : nous sommes ici dans un « resort« , certes, mais pas n’importe lequel. Oui, nous sommes dans une sorte de vase clos dont nous pourrions ne jamais sortir puisqu’entre la chambre, la piscine et le restaurant, il y a tout pour se reposer. Mais ce « resort » écologique ne comporte qu’une poignée de chambres, le restaurant est géré par des femmes maya qui nous cuisinent des plats locaux, il n’y a pas l’air conditionné et la cour est rempli de chats errants, de poules et d’oiseaux en tout genre. La piscine est alimentée par son propre cenote (nappe d’eau souterraine) sans chlore, et les activités proposées en supplément font la part belle à la découverte de la vie du village, entre atelier de cuisine et exploration de sites rupestres. Nous avions choisi cet hébergement pour sa proximité avec les ruines d’Ek Balam mais nous avons surtout apprécié de nous reposer au son des oiseaux, à multiplier les siestes dans la brise… Oh, et je vous ai dit qu’en plus d’avoir une immense terrasse, notre douche avait sa douche à l’extérieur ? Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, c’est le détail qui confirme que je suis bien en vacances.

Genesis eco-oasis

Pour plus d’informations sur Genesis Eco-Oasis, voir le site web.

Jour 3 : Ek Balam

Puisque nous sommes à Ek Balam pour visiter les ruines, il est temps d’aller voir à quoi elles ressemblent. À 4 kilomètres de notre hôtel, elles sont assez proches pour qu’on les rejoigne à pied. Nous n’aurons pas fini de marcher aujourd’hui ! Nous partons « à la fraîche », concept tout relatif au Mexique puisqu’il fait déjà très chaud dès l’ouverture. Nous sommes ravis d’être venus tôt, car nous avons le site quasiment pour nous.

Le site se divise en deux, avec d’un côté les ruines et de l’autre le cénote. Nous commençons par les ruines, auxquelles un chemin nous amène en serpentant dans la forêt. Alors que l’Acropole principale fait 31 mètres de haut, rien ne la laisse deviner depuis le sol, et c’est ainsi que nous tombons sur la place centrale sans crier gare. Celle-ci est bien préservée et il est possible de grimper sur différentes structures pour admirer différents points de vue. Je reste ainsi un bon moment assise à dessiner, observant tantôt les bâtiments, tantôt les visiteurs, tantôt les nombreux iguanes qui font un bain de soleil. Ek Balam signifie « jaguar noir », mais je crains qu’ils n’aient déserté les parages pour de bon…

Le clou du spectacle consiste évidemment à grimper sur l’Acropole. Tous les sites archéologiques ne le permettent pas, mais puisque c’est possible ici, nous ne nous faisons pas prier. D’en haut, le regard porte sur la forêt à perte de vue, et c’est à peine si on distingue le village d’Ek Balam. La vue n’a sans guère changé depuis l’époque où ce site était vivant, de -300 avant notre ère à l’arrivée des Espagnols. La descente est moins marrante pour ceux qui ont le vertige, comme Etienne, mais une technique est imparable dans ce cas : descendre sur les fesses en prenant son temps.

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Pour la deuxième partie de la visite, à l’approche de l’heure de midi, nous mettons le cap sur le cénote X’Canché, au bord duquel se trouve aussi un restaurant maya. Je me souviens très bien qu’à ce stade de la journée, nous avions déjà les pieds en compote, mais que le prix annoncé pour un pousse-pousse nous a fait marcher deux kilomètres de plus jusqu’au restaurant. L’accès au cénote est payant si vous voulez vous baigner, mais en 2018, il n’y avait aucun supplément simplement pour l’admirer d’en haut, ce qui a largement fait notre bonheur. Si vous prévoyez de vous baigner, n’oubliez pas votre maillot de bain. Nous mangeons un plat local et puisque des hamacs s’offrent à nous à côté du restaurant, il serait dommage de ne pas en profiter, non ?

Astuce : pour rentrer au village, nous avons feinté en empruntant un chemin derrière l’Acropole, qui menait directement au village. Je ne sais pas si c’est toujours possible mais cela nous a évité un beau détour.

Cenote X Canche

Jour 4 : Valladolid

Effondrés de quitter notre petite oasis, nous rentrons à Valladolid en milieu de journée grâce au taxi gentiment commandé la veille par l’hôtel, et posons nos valises quelques jours dans cette petite ville. Elle ne paie pas de mine, Valladolid, quand on l’aborde par la gare routière, mais on y trouve beaucoup de charme autour du Parque central et le long de ses rues commerçantes. Et surtout, elle fait un camp de base central, à taille humaine et abordable pour visiter des sites incontournables comme Chichen Itza. Si la dernière fois que je suis venue, j’avais dormi à l’auberge de jeunesse La Candelaria en solo, cette fois, nous allons dormir à l’hôtel. Juste derrière le couvent de San Bernardino, la Casa Quetzal nous permet de voir un quartier que je n’avais pas encore visité. Nous prenons possession de notre chambre et n’en ressortons que pour l’apéro, à l’heure où la température devient moins étouffante, pour aller siroter une horchata. Vous aussi, vous avez vos obsessions en voyage, ces gourmandises inaccessibles chez vous et dont vous vous gorgez tout au long de vos vacances ? Au Mexique, c’est cette boisson d’anis et de cannelle qui me fait cet effet-là.

Je vous invite à relire cette chronique qui parle plus en détails de Valladolid.

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Où dormir à Valladolid

  • L’hôtel Casa Quetzal, non loin du couvent San Bernardino (2018). Notre chambre était un peu sombre et classique mais elle était de grande taille et donnait sur le patio. L’hôtel était pourvu d’une piscine et le petit-déjeuner était compris, de mémoire. En revanche, il y avait beaucoup de moustiques en fin d’après-midi.
  • L’auberge de jeunesse La Candelaria, un excellent établissement dont je garde un souvenir ému (2015). Les chambres étaient correctes mais c’est surtout le petit jardin avec ses hamacs et le petit-déjeuner de roi qui m’avaient emballée. Si l’établissement n’a rien perdu en qualité, c’est un excellente option.

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Jour 5 : Chichen Itza

Qui dit Yucatan dit forcément Chichen Itza ! Ce site archéologique qui date de -400 avant notre ère est la star de la région, la raison pour laquelle nombre de touristes viennent dans cette partie du Mexique, et ne pas aller le visiter serait aussi absurde que d’aller à New York sans voir le Brooklyn Bridge, ou d’aller à Paris pour la première fois sans faire un tour par la tour Eiffel. Ce site mérite amplement son succès puisque sa pyramide centrale, le Kukulcan, est un joyau, et l’ambiance mystique qui émane des lieux dès qu’on parvient à s’échapper à la foule ne manque pas transporter. Érigée en l’hommage à un dérivé du dieu Quetzalcoatl, le Kukulcan se dresse au milieu d’une grande plaine qui le met superbement en valeur. En peu en retrait, un impressionnant jeu de paumes avec des bas-reliefs très bien conservés. De part et d’autres du site, des allées boisées mènent à des sites annexes qui méritent le détour.

Malheureusement, et vous vous en doutez, il est aussi victime du surtourisme en toutes saisons et à toute heure du jour. Avoir le malheur de s’y trouver dans l’après-midi, c’est assister au cirque touristique dans tout ce qu’il a de plus laid, dans une marée de groupes touristiques sans fin. Le plus simple pour y échapper reste encore d’arriver dès l’ouverture, de savourer la vue de la pyramide principale avant l’arrivée des cars, puis de filer sur les sites secondaires.

Malgré toute notre organisation, nous n’avons pas vraiment échappé à la foule en fin de matinée mais nous avons réussi à glaner quelques moments de quiétude avant de nous plier de bon cœur à ce petit rituel touristique qui consiste à se prendre en photo devant les ruines en multipliant les poses absurdes. Nous jetons l’éponge vers 14 h 30 et rentrons prendre un repas tardif à Valladolid.

Sauts Chichen Itza Chichen Itza

Après une sieste, je passe le reste de l’après-midi à m’émerveiller devant les façades du centre-ville, si colorées. La nuit ne tombe pas avant 21 heures et je me régale à voir ces façades prendre encore plus de couleurs dans le soleil couchant. Je suis toujours bouche bée devant les couleurs du Mexique, des Caraïbes, des pays tropicaux… on dirait que le gris n’y a pas d’emprise. Je ne peux m’empêcher de repenser à la chanson On dirait le Sud de Nino Ferrer, « le temps dure longtemps… ». Le coucher de soleil s’étire avec paresse et sublime la ville.

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Jour 6 : couvent San Bernardino et cénotes Dzitnup

Aujourd’hui, nous prenons notre temps ! Hier, pour arriver à Chichen Itza avant la foule, nous avions fait une croix sur notre petit-déjeuner : aujourd’hui, nous tenons à réparer cette insulte à notre estomac en en savourant chaque bouchée dans le patio de l’hôtel, délicieuse petite oasis de fraîcheur avant que n’arrive les grosses chaleurs de la journée. Même si nous ne sommes qu’au printemps, la transition thermique entre Canada et Mexique nous laisse abattus chaque jour et nous nous trouvons obligés de ralentir le rythme – ce qui n’est pas plus mal en vacances, non ?

Dans la matinée, je décide d’aller visiter le couvent de San Bernardino, littéralement en face de l’hôtel. Cet édifice du XVe siècle abritait des moines franciscains et ses murs roses lui donnent une ambiance particulière mais les façades du patio sont en très mauvais état et il se déroule une séance photo assez dérangeante, où un homme (leur père ?) demande à des pré-ados de prendre des poses suggestives. Je m’installe dans les jardins et y contemple le bâtiment de l’extérieur, seulement dérangée par quelques iguanes qui finissent par s’habituer à moi.

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L’après-midi, nous décidons d’aller trouver refuge de la chaleur sous terre, littéralement : direction les cénotes Dzitnup, site qui conjugue deux cénotes à quelques kilomètres du centre-ville. Les cénotes sont des grottes ou puits naturels alimentés par des nappes phréatiques. La géologie de la péninsule du Yucatan fait qu’on y trouve très peu d’eau en surface : pas question d’aller se baigner dans des lacs, il n’y en a quasiment pas. À la place, on trouve de nombreux cénotes, comme ceux-là à Dzitnup, ou celui du centre-ville, plus accessible mais aussi plus fréquenté.

Deux cénotes, un site, un billet d’entrée. Nous commençons par le cénote de Samula, le plus profond, celui avec un puits de lumière et une eau turquoise. L’eau est délicieusement fraîche. Le deuxième cénote, Xkeken, est plus aménagé et donc plus fréquenté. On y voit de belles stalactites mais la façon dont la grotte est bétonnée me fait mal au cœur.

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Oui bon pas facile de prendre des photos sous terre, aussi !

Jour 7 : Cobà-Tulum

Pour notre prochaine étape, direction Tulum, non sans faire une escale en chemin : nous allons visiter Cobà, un site archéologique à peu près à mi-chemin entre Valladolid et Tulum, et desservi par bus toute la journée. Par hasard, nous ne prenons pas le bus express pour Coba mais le tortillard, et au lieu de mettre une heure, nous mettrons deux heures et quelques, à visiter tous les petits villages, avant d’arriver. Je savoure ces petits aperçus de vies de village qui nous auraient été sinon invisibles.

Cobà est un autre site archéologique majeur de la péninsule du Yucatan. Contrairement à Ek Balam et Chichen Itza, il est relativement récent puisque son apogée date du XIII au XVe siècle. Très étendu, il peut toutefois très bien se visiter à pied, et je vous le conseille, car il est impossible de s’y perdre. J’adore le fait de ne pas savoir combien de temps il faudra pour atteindre l’attraction principale, à savoir la grande pyramide, et la voir émerger soudain des arbres sans crier gare. Sa pyramide principale, Nohoch Mul, fait partie de ces noms qui excitent mon imaginaire en l’emmenant vers des royaumes perdus à la limite du fantastique, pas vous ?

Ici aussi, on peut grimper sur Nohoch Mul et je me livre à cet exercice tandis qu’Etienne choisit d’admirer le spectacle depuis en bas. De mon côté : une montée impressionnante, une vue phénoménale en haut, et une descente éprouvante. Pour y être allée deux fois, je peux vous le dire : la vue est très belle mais impossible de se détendre au sommet, je ne pensais qu’à l’angoisse de la redescente. Les marches sont lisses après avoir été utilisées pendant des siècles, et seule une corde nous retiendrait potentiellement de nous casser le cou en cas de chute. Pour la descente, je choisis d’y aller face à la pente, certainement pas debout mais sur les fesses, une main tenant la corde à tout moment et je sais que je fais bien quand j’entends quelqu’un dire à un enfant de m’imiter.

En bas, du côté d’Etienne : un spectacle tragicomique de personnes au pas plus ou moins sûr et à l’attirail plus ou moins adapté qui se lancent dans l’ascension, comme si rien ne pouvait faire déraper leurs tongs ou l’un de leurs six enfants de moins de 8 ans. Ma foi, nous n’avons vu aucune chute, mais si vous avez le vertige, faites comme Etienne et restez en bas.

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Le reste du site n’est pas à négliger, car on y trouve de belles ruines avec beaucoup moins de badauds (et de chutes mortelles potentielles). J’ai beaucoup aimé la Iglesia, la deuxième plus haute pyramide du site, non loin de l’entrée.

Bon à savoir : le site archéologique est muni d’une consigne où laisser nos bagages entre deux bus. Attention pour le bus du retour : Cobà est dans un fuseau horaire différent de Valladolid ! Aux dernières nouvelles, il n’y a pas de bus pour rentrer à Valladolid : dans ce cas, vous devrez vous cotiser pour un taxi ou faire les yeux doux à d’autres voyageurs en voiture…

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Nous arrivons à Tulum en fin de journée, où nous ne resterons qu’une nuit. Tulum n’est pas exactement charmante, avec sa grande rue principale traversée de voitures, mais c’est apparemment un paradis pour nomades numériques et on y croise beaucoup plus d’Occidentaux qu’à Valladolid, qui semble plus tournée vers une vie locale. Cela dit, cette ville mérite au moins une étape pour visiter ses fabuleuses ruines suspendues à flanc de Caraïbes, et c’est ce que nous allons faire demain avant de reprendre l’avion en soirée. Nous avalons un morceau au Pasito Tun Tun avant de déclarer forfait.

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Jour 8 : les ruines de Tulum 

Nous enchaînons décidément les sites maya à une cadence impressionnante ! Mais après Ek Balam, Chichen Itza et Cobà, le site archéologique de Tulum offre un cadre bien différent qui mérite absolument une visite, même si on a l’impression d’être tannés des vieilles pierres [peut-on jamais se tanner des vieilles pierres ??]. Le site se trouve à 4 kilomètres du centre-ville et il est très facile d’y accéder en taxi colectivo : il suffit de héler n’importe quel minibus en précisant « zona arqueologica » et le tour est joué.

Ici encore, mieux vaut jouer les lève-tôt pour profiter au maximum du site. Celui-ci se trouve sur la Riviera Maya, littoral envahi de complexes hôteliers tout-inclus qui déversent leurs visiteurs à la pelle en fin de matinée. Nous arrivons quasiment à l’ouverture et prenons notre temps pour visiter ces ruines sur fond de palmiers et de couleur menthe à l’eau. Devant ce décor grandiose, je me dis que quiconque a choisi cet emplacement devait vénérer autant ses dieux que les vagues et l’horizon infini. Depuis environ 1200, ces pierres contemplent les Caraïbes et essuient des embruns avec toujours autant de majesté.

Quant au site, il est bien plus modeste que les trois autres que nous avons visités. Quelques chemins mènent à des points de vue, quelques édifices cachés, mais la star, c’est évidemment le bâtiment perché sur sa falaise. Il n’en faut qu’une heure ou deux pour tout visiter avant de remettre le cap sur Tulum.

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Où dormir à Tulum

  • L’hôtel Ginger (2018) : un « hôtel-boutique » qu’on a apprécié avec sa déco contemporaine. Le petit-déjeuner était compris et cette adresse se trouve à deux pas de la rue principale et de ses restaurants.
  • L’auberge de jeunesse Jardin de Frida (2015) : une auberge de jeunesse à un kilomètre environ du centre-ville mais facile à trouver puisqu’elle donne sur la rue principale. J’avais aimé le petit jardin et les chambres étaient correctes.
  • Si vous souhaitez axer vos vacances sur la plage, choisissez un hébergement au bord de la mer et non au centre-ville, qui se situe à quelques kilomètres du littoral.

Notre avion part tard le soir et après le déjeuner, nous prenons un bus direct entre Tulum et l’aéroport de Cancun. À l’aéroport, la réalité se rappelle à nous : notre vol est retardé à cause d’une tempête de neige, retardé, puis annulé. Comme nous sommes dans une destination fréquentée surtout par des touristes venus avec un forfait Air Transat, nous sommes tous embarqués pour passer la nuit dans un complexe hôtelier. C’est parti pour notre première expérience en tout-inclus depuis dix ans !

Jour 9 : jour bonus ! 

Notre nouveau vol est prévu le lendemain après-midi : nous gagnons une nuit et une demi-journée dans un complexe hôtelier. La dernière fois que j’ai séjourné dans un établissement de ce type, c’était en Égypte en 2011, et croyez-moi, nous n’avions pas la moitié des options. Je dois dire que je passe cette demi-journée comme au zoo, à moitié ébahie devant l’alcool qui coule à flots dès le petit-déjeuner. Je suis sûre que ces complexes sont un paradis pour les familles ou ceux qui ne veulent que se reposer, mais j’en repars perplexe devant l’ampleur du gâchis environnemental et humain lié à l’exploitation de ces hôtels invariablement tenus par des Occidentaux, pour des Occidentaux… par des salariés locaux au mieux payés selon les standards locaux, au pire exploités. Je ne saurais pas vous retrouver le nom de l’hôtel mais j’avais vérifié le coût d’une nuit, à l’époque : 400 $ !! Soit autant que toute notre semaine de nuitées dans des établissements indépendants.

Resort Tulum Riviera Maya

Nous quittons le Yucatan à contrecœur le soir même, en nous promettant de revenir dans cette région d’une immense richesse culturelle et d’un accueil irréprochable – et bon marché avec ça !

Infos pratiques

Votre porte d’entrée pour le Yucatan sera invariablement Cancun, le deuxième aéroport en termes de trafic au Mexique. Depuis le Canada, il existe d’innombrables vols directs de décembre à mai, voire toute l’année pour les aéroport principaux. Depuis la France, il existe des vols directs au départ de Paris. À l’heure où j’écris ces lignes, il n’y a pas de formalités spéciales liées à la COVID mais renseignez-vous avant de partir.

Cette partie du Mexique se trouve à cheval sur deux fuseaux horaires : GMT-5 pour l’État du Quintana Roo (Cancun, Cobà, Tulum) et GMT-6 pour l’État du Yucatan (Ek Balam, Valladolid)

Circuler dans la péninsule du Yucatan

Il est possible de louer une voiture mais nous avons trouvé les bus ADOBus fiables et économiques. Si vos compétences en espagnol vous le permettent, vérifier si vous prenez un express ou un bus local, ce qui change grandement le temps de trajet.

Si vous ne parlez pas espagnol, tout n’est pas perdu : j’ai trouvé qu’il était relativement facile de se faire comprendre soit en anglais, soit en baragouinant. La plupart des préposés à ADObus ne parlaient pas anglais mais je suis toujours arrivée à bon port !

Résumé de mon itinéraire :

  • Jour 1 : Cancun
  • Jour 2-3 : Ek Balam
  • Jour 4-5-6 : Valladolid
  • Jour 7-8 : Tulum

Cet itinéraire est assez équilibré et permet de voir beaucoup de choses sans trop changer d’hébergement. Vous pouvez même complètement vous passer de Tulum en privilégiant des excursions à la journée… même si ce serait dommage de ne pas voir la côte Caraïbes ! Nous avons manqué de temps mais la réserve naturelle de Sian Ka’an semble fantastique. Vous pouvez la visiter en solo ou en réservant une excursion en français ici.

Si vous cherchez une base arrière où poser vos valises pour toute la semaine, je vous conseille soit Valladolid (plus authentique), soit Playa del Carmen (plus station balnéaire pour Occidentaux).

Le Yucatan gourmand

Le Mexique fait partie de ces pays où on mange extrêmement bien, et avec une cuisine de rue florissante ! Pour les végétariens, les quesadillas (galette au fromage) sont un délice, et on en trouve partout. Sinon, ne faites pas la même erreur que moi : si une sauce est verte mais plutôt liquide… ce n’est PAS du guacamole !! Fuyez, c’est un piège épicé ! Si comme moi, vous ne tenez pas le piment, implorez « no picante » à tous les serveurs. Plutôt que dans les supermarchés, on trouve de quoi se nourrir pour une bouchée de pain dans les food courts, dans la rue et aux échoppes du Parque Centrale de chaque ville.

Réservez votre hébergement dans la péninsule du Yucatan

Et vous, que me conseillez-vous pour mon prochain passage dans la péninsule du Yucatan ? Je vous attends dans les commentaires ! Oyez, oyez. Ce billet contient des liens affiliés. Voyage effectué en mars 2018.

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5 thoughts on “MEXIQUE // Une semaine dans le Yucatan”

  1. Esther

    Merci pour cette escapade, Audrey ! Je dois dire qu’après deux ans à parcourir l’hexagone, je rêve de contrées plus exotiques alors le Yucatan me fait forcément de l’oeil…

    1. Audrey

      Comme je te comprends, un peu de dépaysement fait tellement de bien ! Je n’en peux plus des sapins et de la neige pour ma part 😀

  2. Les pyramides me font rêver, j’adore toutes les cultures d’Amérique Centrale et du Sud, mais le flot de touristes me fait fuir … J’aime beaucoup la vue de Tulum aussi ! 🙂

  3. Ah, je culpabilise encore de mon séjour dans le Yucatan dans un horrible resort all inclusive (seul moyen de convaincre mon ex d’aller au Mexique !). On ne pouvait littéralement pas sortir du resort librement, puisqu’il n’y avait rien autour sauf d’autres resorts. Et on était obligées de prendre des excursions organisées (j’en rougis de honte) pour aller voir les sites mayas. Cela étant, je garde un souvenir ému des visites de Chichen Itza, Coba et d’une baignade au pied des ruines de Tulum. On avait aussi passé une journée en petit comité avec une très bonne guide dans la réserve de biosphère de Sian Ka’an, c’était chouette.

  4. Rihanna

    Bonjour,

    Merci pour cet article à la fois enrichissant et pratique. Ce pays fait vraiment rêver et je ne m’étonne pas que mon mari ait choisi de venir faire une excursion francophone au mexique avec toute la famille.
    Il semble très prometteur et j’en suis déjà très impatiente.

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