RÉFLEXION // Dix blogs de voyageuses au féminin

Aujourd’hui, nous sommes le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Loin des chocolats et des roses, cette journée est une journée de militantisme, de politique, de revendications. Parce que rien n’est plus fragile que les droits d’une minorité. Parce que trop souvent, les femmes qui voyagent seules, ou entre elles, sont considérées comme des bêtes curieuses, des anomalies ou des cibles. Rendons hommage aux voyageuses victimes de la bêtise des hommes sur les routes, victimes de la bêtise des commentaires sur les réseaux sociaux. Et célébrons le courage de celles que rien n’empêchera de partir. Nous avons la chance de vivre en 2019 dans des sociétés occidentales, mais le chemin est encore long.
Le droit de libre circulation est un droit humain fondamental. L’espace public est souvent créé par et pour des hommes, la présence féminine n’y est tolérée qu’avec un but précis. Au quotidien, les femmes sans chaperon masculin se rendent invisibles pour mieux traverser l’espace, sans les occuper. Les voyageuses, elles, rendent les femmes visibles, tangibles. Ce sont des femmes qui osent s’arroger l’espace. Cela ne les rend que d’autant plus intolérables auprès de certains arriérés, et c’est pourquoi je vous encourage de tout mon cœur à voyager, à réclamer votre droit de libre circulation, votre droit de vous approprier ce monde qui est le nôtre.
Après avoir fait le portrait de douze blogueuses voyage solo l’an dernier, je récidive en donnant la parole à dix femmes qui voyagent sans homme. Elles montrent un exemple à toutes celles qui aimeraient partir sans oser et vous parlent de leur vision du voyage au féminin, parfois en solo, parfois en couple, parfois sans conjoint. Je vous invite à lire leurs textes riches d’inspiration pour vous persuader que la place des femmes est exactement là où elles le souhaitent.
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Je voyage en solo depuis de nombreuses années pour la simple raison que j’ai depuis longtemps choisi de n’attendre après personne pour faire et voir ce que je veux. Quand j’ai de la compagnie, tant mieux et si je n’en ai pas, je fonce quand même ! Je crois sincèrement que mes voyages en solo me permettent davantage de contact avec les populations locales en plus de favoriser ce sentiment de dépaysement qui me plait tant et que j’ai tendance à moins ressentir quand je voyage avec d’autres.
Chose certaine, le fait de voyager seule me donne confiance en moi et me fait prendre conscience de ma force et de toute mon énergie. C’est d’ailleurs ce type de voyage que je prône sur mon blogue. La majorité des billets qui s’y retrouvent relatent des voyages que j’ai faits seule et j’insère souvent une section sur mes impressions du pays en tant que voyageuse solo. J’espère ainsi encourager d’autres voyageuses à se lancer !
– Gabrielle

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En 2012 la vie m’a forcé à réaliser mon tout premier voyage solo à vélo. Terrorisée par l’inconnu, j’ai quand même pris l’avion pour la Patagonie à la recherche de celle que je voulais être. Depuis j’écris sur La Cyclonomade pour encourager les femmes à voyager, prendre leur vélo, et partir tout simplement. Car, malgré les apparences, c’est si simple…
On retrouve sur mon site – et en plus de mes aventures – des conseils pour préparer son voyage de cyclotourisme, des astuces pour choisir sa prochaine destination vélo, du partage d’expérience pour la vie sur la route, des fiches pratiques pour être organisée, des portraits de cyclovoyageurs et voyageuses francophone, et un annuaire des sites et blogs autour du voyage à vélo.
– Laura
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Aujourd’hui ça fait 10 ans que je suis une voyageuse solitaire qui voyage en backpack autour du monde. 10 ans. Ça passe tellement vite. J’ai l’impression que mon premier voyage en Écosse était hier. Je me rappelle de cette expérience incroyable qui m’a ouvert les portes du monde entier. Je me souviens de ce sentiment de légèreté, de cette adrénaline ressentie à chaque instant, de cette impression que tout était possible.

Depuis cet instant, la passion de la découverte du monde ne m’a jamais quitté. Souvent j’ai eu peur de partir, d’aller dans telle ou telle destination, de pratiquer telle ou telle activité. Avec le temps, je me suis surpassée, j’ai découverte que j’étais capable d’être organisée, autonome, bonne guide, photographe, vidéaste, sportive, amoureuse de l’environnement, et surtout, une femme forte et accomplie. J’ai vécu des aventures uniques qui m’ont amené où je suis aujourd’hui et dont je suis fière en tant que femme de les avoir réalisé seule. Pour rien au monde, je n’échangerai pas vie et c’est pour ça que je la partage avec mon blogue, pour encourager la relève féminine qui n’attend qu’à grandir et foncer découvrir le monde! »

– Laetitia
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L’année 2018 aura été pour nous, Enora et Candie, une année de voyage à travers trois pays d’Amérique latine : Argentine, Bolivie et Pérou. Ces pays gardent aujourd’hui un fond très machiste, nous avons d’ailleurs entendu ce terme mainte fois de la bouche de certains habitants, hommes et femmes.

En tant que voyageuses, femmes, indépendantes et aventurières, beaucoup de personnes, masculines principalement, nous posaient des questions pour en savoir plus sur notre voyage et notre manière de voyager et beaucoup semblaient admiratifs et ouverts.

Il y a beaucoup d’histoire dans le monde, de femmes qui ont été harcelées, violées, assassinées, que ce soit chez elles ou en voyage. Nous avons eu la chance de toujours tomber sur de belles personnes au cours de nos 12 mois de voyage, nous ne nous sommes jamais senties en insécurité, que ce soit lorsque nous faisions du stop en Patagonie Argentine ou lors de nos treks en autonomie au Pérou.

– Enora et Candie

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Dès que j’ai eu 18 ans, le voyage en solo a tout de suite été mon premier mode de voyage. À vrai dire depuis toute petite, j’ai toujours eu l’habitude de jouer seule et faire des activités en solo comme aller au cinéma, au musée ou à un concert seule ne m’a jamais posé de problèmes même adolescente. Au départ, ça s’est présenté tout simplement. Lorsque j’ai envie d’aller quelque part, je planifie, je le propose à des ami(e)s mais si personne n’est dispo, j’y vais quand même et à vrai dire j’adore cette sensation de liberté que procure le voyage solo. Je suis très sociable et j’adore faire la fête mais le fait d’être seule ne m’en empêche pas du tout, bien au contraire, je rencontre encore plus de gens de cette façon. Il y a 10 ans, je suis partie faire le tour du monde toute seule et par la suite je suis devenue blogueuse sur travelandfilm.com, mon blog de voyage et de cinéma.
Ainsi le mode de vie nomade de voyageuse en solo s’est imposé à moi comme une évidence. Je n’ai jamais eu de peur du fait que je sois une femme seule en voyage. À vrai dire, certains pays sont mêmes plus sûrs pour les femmes que pour les hommes je pense. Ma destination de prédilection c’est l’Amérique latine en général et le Brésil en particulier, justement parce que je m’y sens bien plus femme qu’ailleurs. Ce qui étonne beaucoup de gens, c’est que je voyage seule aussi dans des événements plutôt masculins comme la coupe du monde et j’adore cela. Je vous donne plus détails et d’anecdotes dans mon article : Voyager en tant que femme seule à la coupe du monde, c’est comment ?
– Emily
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Je suis partie à Londres en solo en février pour une semaine. C’était mon second voyage seule après 3 jours à Barcelone (j’augmente la dose petit à petit !) Je partais seule, mais pas question de rester seule tout le séjour. J’avais prévu de rencontrer là-bas une amie qui y vit (1 journée) et j’y ai ajouté une après-midi avec un greeter (femme) de Londres.
Le reste du temps, j’ai fait ce que j’aime le plus dans ce type de voyage : exactement ce que je voulais et quand je le voulais. Pas d’horaire à respecter (à part les horaires d’ouverture des musées évidemment), pas d’autre avis à prendre en compte, de temps en temps, ça fait du bien ! A l’auberge de jeunesse, je partageais un dortoir mixte, ce qui m’a aussi permis de rencontrer des gens. Enfin le soir, j’ai profité du centre de Londres pour aller au théâtre ou voir des comédies musicales. Les bars seule le soir, ça ne me tentait pas vraiment. En bref, j’ai passé un moment extraordinaire toute seule à Londres mais je pense que ce qui en a fait un moment à part c’est aussi la préparation en amont. J’avais un peu réfléchi sur ce que j’attendais de ce voyage et ce que je ne voulais surtout pas et les quelques réservations faites à l’avance (greeter, théâtre) m’ont permis de me laisser porter tout au long de cette semaine. Un beau souvenir que j’espère réitérer bientôt !
– Aurélie

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Je suis Pam du blogue Voyager sa vie. Majoritairement, je voyage avec ma copine et si ce n’est pas le cas, je pars en solo, pour la plupart du temps, en Asie, mon continent favori.

 

Voyager en solo en tant que femme est encore perçu comme quelque chose de dangereux, d’insouciant pour beaucoup de gens. Comme si l’on se mettait volontairement en danger pour la simple et bonne raison que l’on est une femme. Je ne crois pas que notre sexe devrait être le moteur d’un choix de destination, pourtant je le fais moi-même parfois. Je me demande comment je vais me sentir à tel ou tel endroit si je suis seule. Vais-je me sentir en sécurité dans ce pays-là si je prends un train de nuit, si je rentre après le coucher du soleil à mon auberge où si je suis entourée d’hommes dans mon dortoir? Je me surprends souvent à rassurer les membres de ma famille comme quoi j’ai choisi une destination sécuritaire. J’explique comment les hommes en Chine sont respectueux et qu’ils n’ont rien à craindre. Lorsque je suis partie en Inde, je rassurais ma grand-mère du fait que j’y allais avec un homme, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter… Mais pourquoi devoir toujours justifier ce type de décision ? Pourquoi est-ce que le fait d’être avec un homme ou non a autant de répercussions ? Comme si on était plus petite, plus vulnérable, une proie facile.

Bien évidemment, la majorité des hommes qui partent voyager seuls ne se posent pas ce type de question. Cela m’attriste et m’énerve en quelque sorte de constater que la plupart des femmes, comme moi, ont ce réflexe avant de partir voyager… J’ai envie d’un monde où je peux aller où bon me semble sans avoir à craindre quoi que ce soit plus qu’un autre. Mon souhait est que le monde devienne un peu plus tous les jours, un lieu où les femmes, tout comme les hommes, pourront faire ce qu’elles veulent, de la façon qu’elles le veulent sans craindre davantage pour leur sécurité simplement à cause de leur genre. C’est en continuant de le faire je pense que les choses vont évoluer.

 

SVP, voyagez où votre cœur vous dit d’aller !

– Pam

Voyager sa vie

 
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Londres fut mon premier voyage en solo, j’ai vite pris goût à la liberté et au plaisir de rencontrer des gens en voyage.

Mon tour d’Europe en train de Nice jusqu’en Bulgarie était ma plus belle expérience, des rencontres enrichissantes, amusantes, à certains moments j’ai eu des craintes et des peurs mais je suis toujours tombé sur une personne bienveillante.

Je n’ai jamais eu peur de me lancer en solo tout étant une femme, je n’aime pas les freins et cette force de caractère, je la dois à mes voyages. Après chaque destination, je voulais repartir encore plus loin parce qu’en voyageant seule, les locaux viennent plus facilement à nous, d’un sourire la barrière de la langue se brise.

Voyager en solo m’a ouvert l’esprit et m’a fait dépasser ma timidité. Chaque pays, chaque ville est particulière je ne compte plus combien de verres j’ai dû trinquer pour sceller une nouvelle amitié.

Je ne cesse de conseiller aux lectrices de mon blog Touristissimo de voyager, de pousser leur limite pour vivre une aventure unique et passionnante. Vous avez la possibilité de le faire? faites-le vous n’aurez pas à le regretter.  

Si je peux le faire, vous aussi, alors lancez-vous.

– Katou

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J’écris ces lignes depuis un homestay dans les montagnes de Borobudur en Indonésie. En cette saison des pluies, je suis une des rares touristes ici, et comme je voyage seule, j’attire l’attention. On vient rapidement vers moi pour discuter. On me trouve brave, courageuse ou forte d’être ainsi seule dans cette campagne de Java. On me demande : pourquoi voyages-tu seule ? Et je réponds : pourquoi pas ? On me dit : Où est ton mari ? Et je ricane en répondant : trop de trouble !

Pour moi voyager seule c’est une liberté rêvée. Une liberté que j’oublie de prendre quand je suis à la maison. Là, tout de suite, je ne dois rien à personne. Dans une vie où tout roule à vitesse grand V, où l’on court après le temps, se poser un instant, face à soi-même, ça peut faire peur. On cherche à combler les minutes qui normalement nous échappe. Puis la routine du voyage s’installe et on se sent bien. Pour moi voyager seule, c’est de reconnecter avec qui on est.

– Maude

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Le goût du voyage, c’est un peu comme la passion pour la musique ou pour la cuisine thaïlandaise, c’est plus simple quand les deux membres du couple sont d’accord. On peut voyager ensemble, assister au même concert et choisir d’un commun accord le repas du soir.

J’aime les voyages lents dans les petites villes, la musique pop-folk et le poulet satay. Mon amoureux aiment les grandes villes, la musique française et les épices vraiment fortes. Et notre fille, Nine… elle aime les musées et les grandes promenades dans la nature, le rock et la chanson française et toute nourriture « nouvelle ».

Nous voyageons donc à trois, mais le plus souvent, je pars seule avec Nine qui a 7 ans à présent. Nous prenons chacune notre sac à dos et grimpons avec bonheur dans un train. Nous visitons des musées, avalons en vitesse des sandwichs pour mettre tout notre budget repas dans un salon de thé, marchons beaucoup, partageons parfois le même lit, toujours la même chambre.

Nous voyageons entre filles, pour avancer selon notre plaisir. Nous retrouvons des amis, nous gardons des chats, nous remplissons notre tête de parfums, d’aventures, de couleurs et d’histoire pendant 3 jours ou 3 semaines.

Et au retour nous dessinons, écrivons, racontons dans nos carnets, à nos amis, à mon amoureux / son père, sur le blog…

Le goût du voyage, c’est un peu comme tout, il n’y a pas d’âge ni de configuration familiale optimale. Il n’y a que l’envie et le jour où l’on monte dans un train.

– Tiphanya

Avenue Reine Mathilde

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Et le numéro complémentaire :

Cela fait maintenant plus de huit ans que je voyage seule. J’en ai l’habitude. Je ne ressens plus le voyage seule comme une anomalie, mais comme une chose familière, comme si ma solitude en voyage était une vieille amie que je retrouvais dès que la portière claque et que je prends la route. Et pourtant, voyager seule reste encore et toujours un défi, un effort mental.

Ce n’est pas un défi à la sécurité. Je suis une « aventurière bourgeoise », comme je l’ai déjà écrit : je ne traverse pas le Pakistan en bus en solo, je pars plutôt 10 jours en road trip aux Etats-Unis, protégée par la bulle de ma voiture de location et par les motels réservés à l’avance. Voyager seule en tant que femme n’est pas si audacieux quand on voyage comme moi, avec un budget et une bonne organisation.

C’est plutôt un défi à une idée toxique qu’on nous inculque à grand coups de films, de séries et de posts Instagram : que le couple serait le seul garant d’une vie heureuse, l’horizon indépassable de la félicité. Voyager seule, c’est se demander en permanence si ce n’est pas du « gâchis » de vivre tout cela en solitaire, de ne pas avoir quelqu’un avec qui partager l’émotion de ce coucher de soleil, du « gâchis » d’être seule dans cette jolie chambre d’hôtel à la déco si romantique. Comme si je ne le méritais pas, moi toute seule, que « ça ne valait le coup » qu’en présence d’un autre. Voyager seule, c’est déconstruire un conditionnement qui suppose que la vie ne vaut la peine d’être vécue qu’à deux, et que le voyage, comme le cinéma ou le restaurant, serait réservé à ceux qui s’aiment. C’est réaffirmer à chaque fois, envers et contre tout : j’en vaux la peine. Même seule, cela vaut la peine de voir ces paysages, de manger dans ce resto, de dormir face à la mer, de m’octroyer ces joies.

Comme tout le monde, j’ai des moments de doute où la solitude me pèse. Seule à Hawaï, destination de lune de miel s’il en est, j’envie malgré moi ces couples qui marchent main dans la main le long du rivage. J’ai presque 30 ans, plus de mari et pas d’enfant, et la société me renvoie souvent un diagnostic d’échec face à cette friche sentimentale. Mais soudain je me souviens que je mène la vie dont j’ai toujours voulu, que je m’autorise de vivre comme je l’entends, de voir et de vivre tout ce qui faisait battre mon cœur plus fort. Je n’ai pas besoin de prince charmant : c’est moi qui monte sur le cheval blanc, et qui l’emmène au bout du monde. J’y ai pensé très fort au Groenland, où j’ai passé dix jours vraiment toute seule au milieu des étendues gelées. Minuscule face aux icebergs d’Ilulissat, je me disais : je suis une femme qui réalise ses rêves. Et de ça, je suis vraiment fière.

– Alexandra

Itinera Magica

Et vous, vous sentez-vous l’âme militante en ce 8 mars, ou le restant de l’année ? Quels sont les blogs de voyageuses qui vous inspirent et vous donnent la force d’être convaincues que le monde vous appartient, nous appartient ?

Les photos m’ont été communiquées par leurs autrices.

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18 thoughts on “RÉFLEXION // Dix blogs de voyageuses au féminin”

  1. Une bien belle sélection ! C’est vrai qu’en tant que femme(s) voyageant sans homme dans certains pays, on se prend souvent des questions du genre: « Il est où ton mari? « et ça c’est un peu soûlant. On a détesté Istanbul pour ça, c’est dommage. On aurait juste envie de dire: « Mais fuck, j’ai pas besoin d’un mec pour me dire où aller, gars. Grandis un peu ! » Mais on ferme sa gueule et on invente un mensonge. Grrr.

    1. Audrey

      Ça ne doit pas être évident pour vous de voyager dans certaines régions du monde, je ne peux qu’imaginer l’amertume de devoir inventer un mensonge, d’autant plus si vous êtes ensemble. Je me rends compte de mon privilège à être en couple avec un homme – même si je n’évite pas les questions quand je voyage seule.

    2. J’ai eu la même remarque à Istanbul mais où est ton mari?Je répondais que j’étais marié à moi-même que je partais où je voulais, c’est ma liberté. Des fois c’est difficile dans certains pays de leur dire expliquer le monde occidentale et le vrai goût de la liberté surtout en tant que femme que je termine par leur dire je suis là pour le travail.

      1. Audrey

        Dire que tu voyages pour le travail, c’est une bonne idée. C’est difficile de rester fidèle à soi-même sans s’attirer l’hostilité des locaux d’une autre culture. Cela fait longtemps que je n’ai pas été dans cette situation, vos commentaires m’amènent à me demander ce que je dirai maintenant. Avant, j’éludais en faisant semblant de ne pas comprendre ou je disais que je visitais en attendant mon mari au travail…

  2. Ce que dit Pam résonne beaucoup en moi, je partage ce qu’elle écrit.

    Par contre ta conclusion m’a surprise, personnellement. Je n’ai pas l’impression d’être une militante en réalisant seule ce que je veux pour moi. Et tout de suite après avoir eu cette idée, cette réaction, je me suis souvenue de mon séjour au Kirghizstan, du fils de la maison qui ne me parlait jamais car nous n’avions pas été officiellement présenté, du prof avec lequel je travaillais qui faisait comme si je n’existais pas vraiment, des élèves (au féminin) de ma classe qui me raccompagnaient sur une partie du chemin car on ne sait jamais ici « l’alcool et les hommes… », de cet élève (au masculin) qui m’a offert un pendentif pour m’offrir la protection de Dieu.
    Je ne suis pas militante quand je voyage seule, pas plus que je ne le suis quand je travaille et laisse mon amoureux être père au foyer.
    Je n’ai pas l’impression d’être militante quand je râle sur les pubs de « la journée de la femme » le 8 mars, j’ai juste l’impression d’utiliser mon droit de m’exprimer.
    Mais finalement je dois admettre que si je ne le suis pas, c’est juste que la chance extraordinaire d’être dans un pays où je peux le faire sans difficulté.

    1. Audrey

      Merci pour ta remarque. Je comprends que tu ne te sentes pas militante. Je pourrais dresser un parallèle avec ces femmes qui ont subi des abus et qu’on qualifie de « courageuses », alors qu’elles ne font que suivre leur chemin. Pour ma part, je ne suis pas politisée dans la mesure où je ne suis pas encartée, je ne vais pas à des meetings politiques, etc. Mais je me sens militante dans tout ce que je fais. Ne pas porter de maquillage pour aller au bureau, ne pas m’épiler si je n’en ai pas envie, voyager seule si j’en ai envie, ne pas devenir parent parce que je n’en ai pas envie… et tout le reste, ce sont des décisions qui ont une importance militante à mes yeux, parce qu’à travers mon comportement, j’ai envie de croire qu’elles pourraient inspirer d’autres femmes à faire ce dont elles ont envie. Je ne conçois pas le militantisme comme du prosélytisme, à déclencher des débats dans toutes les situations (sauf hier #8mars), mais en montrant par l’exemple.

  3. Un très joli article qui fait plaisir à lire. Même sí l’égalité homme-femme n’est pas encore établie. On voit qu’il y a des femmes qui osent!

    1. Audrey

      Et plus on les verra, plus d’autres femmes se diront qu’elles peuvent le faire, elles aussi !

  4. Itinera Magica

    Merci de m’avoir permis de participer à cet article inspirant. 11 femmes, une belle diversité d’approches, un même goût du voyage et de cette liberté qu’on se construit.

    1. Audrey

      exactement ! J’aime aussi voir que nous avons toutes une façon de voyager différente. L’important restant de ne pas se brider. J’espère que d’autres femmes oseront franchir le pas et voyager à leur tour.

  5. Merci Audrey de m’avoir donné l’opportunité de parler de mon mode de voyage en solo et de découvrir des chouettes blogueuses. Ma force de caractère je la dois aussi à mes origines Tunisiennes où certaines lois ont été votés avant la France dont le droit de vote pour la femme ou le droit de l’avortement…On a de la chance d’être libre et la chance d’aider celles qui ont besoin de liberté de vivre SA vie et SES choix

    1. Audrey

      Merci à toi d’avoir contribué ! Je suis ravie de lire qu’en Tunisie les droits des femmes sont encore plus ancrés qu’en France, je l’ignorais. Comme tu dis, nous avons de la chance, et la moindre des choses, c’est d’aider d’autres à en profiter aussi.

  6. yza

    Chapeau à toutes !
    Personnellement, j’en suis encore incapable : trop de peurs, d’idées reçues, …
    Peut-être faudrait-il que je franchisse le pas avec une amie pour me mettre en confiance 😉
    En tout cas, beaux témoignages 🙂

    1. Audrey

      Merci pour ton commentaire ! Nous ne sommes pas toutes des baroudeuses au long cours. Même un simple week-end d’escapade fait de toi une voyageuse en solo 😉 Pourquoi ne pas commencer par aller visiter une ville voisine seule, puis un peu plus loin, un peu plus longtemps… Le tout, c’est d’y aller à ton rythme.

  7. Merci !! Moi qui débute dans le blogging, cela va me servir. D’autant plus que je suis une petite exploratrice solo !

    1. Audrey

      Bonne chance pour ton blog ! Peut-être seras-tu parmi les blogueuses solo que je présenterai l’an prochain 😉

  8. Très chouette. Merci. Je garde cet extrait « je me disais : je suis une femme qui réalise ses rêves. »

    1. Audrey

      Sentiment merveilleux que d’être une femme qui réalise ses rêves. Je souhaite à chacune de l’éprouver.

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