Non loin de Trois-Rivières se trouve le parc national de la Mauricie, terrain de jeu hivernal où pratique randonnée, raquettes et ski de fond. Riche de 150 lacs, avec des forêts à perte de vue, ce parc national est idéal pour lâcher la civilisation l’espace d’une randonnée et prendre un grand bol d’air frais, même en hiver. Je vous raconte ma journée ensoleillée à la découverte de deux sentiers du parc : le sentier du Lac-Solitaire et celui du Ruisseau-Bouchard.
Le sentier du Lac-Solitaire
Au départ du centre de la Rivière-à-la-Pêche, le sentier du Lac-Solitaire est une jolie boucle intermédiaire avec des vues très satisfaisantes à la clé. J’en ai parcouru la moitié environ avant de bifurquer sur le sentier du Ruisseau-Bouchard, mais voici mes impressions sur le début.
Le sentier commence par monter assez raide pendant environ 1,5 kilomètre. Le soleil brille à travers les bouleaux encore dégarnis et alors qu’il a neigé il y a quelques jours à peine, le sentier est bien tassé. Parfois trop par endroits, je regrette de ne pas avoir pris mes crampons. À mi-chemin, un premier belvédère est l’occasion de reprendre mon souffle juste à avant de le reperdre devant cette vue de la rivière Saint-Maurice encore gelée :
Le chemin continue sa montée mais heureusement, le point culminant est bientôt là. Les choses sérieuses commencent en termes de panorama avec cette vue plongeante sur le Lac-Solitaire :
Le nom de ce lac me fait beaucoup sourire et je me demande bien par quel côté ceux qui l’ont nommé ainsi ont pu arriver, car quel que soit le côté par lequel on approche, on voit très bien qu’il est entouré d’autres lacs ! Depuis le belvédère au sommet de la falaise, on aperçoit à la fois un lac un peu plus loin et, sur l’autre rive du Lac-Solitaire, une petite cabane que je croiserai un peu plus loin.
La descente commence. Le chemin est glissant et au sommet, un faux pas pourrait envoyer dans la pente : je descends en glissade maîtrisée sur les talons, même pas honte ! Je finirai quand même sur les fesses à un endroit mais sinon, j’atteins le bord du lac sans encombre.
Face à un lac ou un cours d’eau gelé, vous ne savez pas si vous pouvez vous aventurer sur la glace ? Gardez en tête ce chant de marin de la Croix-Rouge canadienne qui me trotte dans la tête depuis 2020 :
La glace est grise, n’y allez pas
C’est la bleue la plus solide
Quand la glace est blanche, difficile à dire
Mieux vaut prévenir que guérir
Le Lac-Solitaire étant parfaitement blanc ce matin, je vais donc m’abstenir, dans une formidable intuition aidée par l’absence totale de traces de pas sur la glace. Il me faudra donc le contourner pour rejoindre l’abri, de l’autre côté. Une fois sur place, c’est l’heure de la pause gourmande dans cette cabane réchauffée par le soleil et dont la baie vitrée offre une splendide. La chaleur est la bienvenue pour éviter de se refroidir pendant la pause.
Après la cabane, le sentier remonte et s’ouvre, pour mon plus grand plaisir, sur d’autres panoramas. Ce sont le lac aux Chevaux et le lac Benoît qui sont désormais visibles, et deux chaises rouges de Parcs Canada marquent judicieusement la meilleure vue.
Je n’en pas encore parlé mais le sentier est extrêmement bien balisé : les marqueurs sont colorés, très proches, très visibles et surtout, un système de repères muni de cartes permet de se situer à chaque intersection. Impossible de se perdre ! Au carrefour II, appâtée par la perspective d’un belvédère, je prends la décision d’embrayer sur le sentier du Ruisseau-Bouchard, avec l’idée de revenir ici même par la suite.
Fiche technique
- Longueur : 5,5 km
- Type : boucle
- Durée : 3 h
- Dénivelé : 443 mètres
- Difficulté : le parc l’indique comme étant « difficile ». Tel que je l’ai fait, il était plutôt moyen en raison de la glace sur le sentier, pas très rassurante dans les passages au bord de la falaise.
Le sentier du Ruisseau-Bouchard
Depuis le repère II, c’est une longue descente gelée qui m’attend, que je descend à nouveau sur les talons et en m’aidant des arbres. J’atteins le bord du lac, profite un peu de la vue sur des parois rocheuses avant d’atteindre le belvédère. La vue est belle mais je préfère celle au bord du lac, et je fais demi-tour pour m’y attarder.
À ce stade, j’hésitais encore à revenir au sentier du Lac-Solitaire mais la longue descente a raison de moi : je n’ai pas le cœur de la remonter. Je décide donc de ne pas terminer la boucle du Lac-Solitaire mais d’embrayer sur celle du Ruisseau-Bouchard, qui va ajouter trois kilomètres à mon itinéraire. Il fait beau, c’est la première journée de soleil depuis une semaine, j’ai roulé 75 kilomètres pour être ici : pourquoi ne pas prolonger le plaisir ?
Le sentier continue sa descente et un passage me donne du fil à retordre : le sentier est sous une épaisse couche de glace et impossible de passer dans les bords : si je glisse, je finis au pied de la pente, dans l’eau. Je dois faire un détour dans la neige profonde pour ne pas risquer le faux pas. C’est donc de la neige plein les bottes que je continue sur ma lancée.
Le sentier longe ensuite le fameux ruisseau Bouchard, rendu très joli par la couche de neige encore conséquente qui le recouvre par endroits. Les lieux sont très bucoliques entre le bruit de l’eau et la dentelle de givre sur les bords. Au fond d’un petit vallon, le sentier monte et descend. Il n’est pas difficile mais à nouveau, c’est son côté gelé qui peut poser problème et je vous le déconseille avec des enfants.
Peu à peu, des signes de civilisation réapparaissent : des skieurs de fond, premières âmes qui vivent depuis une bonne heure. Une route enneigée, une autre piste de ski, et puis ce sont les panneaux pour le stationnement. Comme à chaque fin de randonnée, j’ai l’impression de repartir plus joyeuse qu’à l’arrivée.
Fiche technique
- Longueur : 8,4 km. La première moitié suit le sentier du Lac-Solitaire.
- Type : boucle
- Durée : 4 h
- Dénivelé : 658 mètres
- Difficulté : le parc l’indique comme étant « difficile ». Tel que je l’ai fait, il ne pose pas de difficulté particulière mais je le considère de difficulté intermédiaire en raison de la glace sur le sentier, pas très rassurante dans les passages au bord de la falaise, comme pour le sentier du Lac-Solitaire.
- Pour des photos sublimes du Lac-Solitaire, filez sur le blog HelloLaRoux !
Infos pratiques
- C’est un scandale mais le parc national de la Mauricie a beau faire partie du réseau de Parcs Canada, il opère selon ses propres règles et la carte Découverte annuelle n’y est pas acceptée, il vous faudra donc débourser 8,15 $ par tête pour accéder aux sentiers
- Les chiens n’y sont pas acceptés, nulle part, jamais. GRMGFFBPH.
- La carte des sentiers d’hiver se trouve ici.
- En hiver, la seule entrée ouverte est celle de Saint-Jean-des-Piles.
À faire non loin du parc national de la Mauricie
Je vous en ai déjà parlé, mais le parc récréoforestier de Saint-Mathieu-du-Parc, à environ 15 minutes du village de Grand-Mère, offre de beaux sentiers bien entretenus, juste à la lisière avec le parc national de la Mauricie. Je vous invite à relire ma chronique ici.
Où dormir non loin du parc national de la Mauricie
Le village de Grand-Mère (Shawinigan) semble la base toute trouvée, à seulement 15 minutes de l’entrée de Saint-Jean-des-Piles. Voici quelques établissements repérés (non essayés) pour vous :
- le gîte la Belle aventure, 232 4e avenue, Grand-Mère, une jolie petite maison en briques qui respire la quiétude à deux pas du centre-ville
- légèrement plus, le gîte du Lac à la Tortue offre chambres, suites et studios avec vue sur un petit lac
Du côté de Trois-Rivières, à seulement une heure de route, je ne peux que vous conseiller l’hôtel-boutique OuiGO!, petit havre à deux pas des restaurants du centre-ville où j’ai séjourné en mars 2022. Pour plus de photos, voir mon billet sur le centre de Trois-Rivières ici.
Et vous, connaissez-vous le parc national de la Mauricie ? Que me conseillez-vous pour ma prochaine visite ? Oyez, oyez : ce billet contient des liens affiliés.
Superbe ces vues et ce lac ! Merci pour le mémo sur les couleurs de glaces ! 😀