Entre Montréal et Québec se trouve une ville trop souvent délaissée au profit de ses deux grandes voisines : Trois-Rivières, nichée au bord du Saint-Laurent et riche de nombreux secrets bien gardés. Que vous soyez en voyage au Québec ou à la recherche d’une escapade en Mauricie, la deuxième plus vieille ville du Québec mérite une visite en toutes saisons. Entre son centre-ville historique et sa promenade au bord de l’eau, les façades Art Deco de sa rue principale et ses nombreux musées et cafés, la métropole trifluvienne m’a pas fini de me séduire ! Je vais vous parler des deux jours merveilleux que j’ai passés à découvrir Trois-Rivières et ses alentours, à la lisière entre hiver et printemps. La météo n’ayant pas exactement clémente avec moi, ce billet sera illustré par des photos plus ensoleillées que j’ai prises lors d’autres sorties à Trois-Rivières tout au long du mois de mars 2022.
Ce billet a été rédigé en partenariat avec Tourisme Trois-Rivières.
Le sanctuaire Notre-Dame-du-Cap
Mon premier arrêt du jour est une brève visite au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, sur la rive est de Trois-Rivières. Ce sanctuaire marial est le deuxième plus grand en Amérique du Nord et qu’on soit croyante ou non, la basilique mérite le détour pour son architecture impressionnante. Je voulais voir de mes propres yeux cette église qui ne ressemble à aucune autre et je n’ai pas été déçue : loin de la forme classique des églises occidentales, elle se compose d’une structure octogonale surmontée d’un dôme en pyramide de 78 mètres de haut. Sans aucun pilier, sa nef monumentale donne une impression d’immensité encore accentuée par les vitraux tout en hauteur surmontés de belles rosaces.
À l’extérieur, les sentiers du grand domaine offrent une belle promenade dans la neige, que ce soit dans les jardins agrémentés d’édifices religieux ou le long du Saint-Laurent. On peut aussi y admirer le Petit Sanctuaire, édifice marial qui date de 1720, une date impressionnante de ce côté-ci de l’Atlantique (voir sur la photo ci-dessous) ! La basilique, quant à elle, a été construite de 1955 à 1964. Un joli arrêt photo mêlé de spiritualité si vous arrivez de l’est de Trois-Rivières.
Infos pratiques
- Accès : 626 rue Notre-Dame Est
- Accès gratuit à la basilique et aux jardins
- Les chiens ne sont pas admis dans le domaine.
Marcher au-dessus d’un bayou nordique à l’Île Saint-Quentin
Si je vous dis « bayou » ou « mangrove », vous pensez spontanément à la Louisiane, à la Floride, à des terres luxuriantes baignées d’une douce chaleur ? Et bien figurez-vous qu’à Trois-Rivières, on trouve un bayou nordique qui défie l’entendement avec ses arbres aux racines immergées sous l’eau glaciale. Quand je dis bayou, c’est une petite exagération poétique, mais le parc de l’île Saint-Quentin comporte bel et bien une zone humide inondée de façon spectaculaire au printemps par la rivière Saint-Maurice. Et moi, il ne m’en faut pas plus pour me croire dans une Louisiane givrée.
Ces arbres ont littéralement les pieds dans plusieurs dizaines de centimètres d’eau.
Le parc de l’île Saint-Quentin est à la confluence de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent, le lieu tout trouvé pour profiter de la nature en ville en raquettes, skis de fond ou patins à glace sous les arbres, le tout avec vue sur la ville. Mais revenons à notre bayou. À mes yeux, le clou de l’île est sa passerelle de 750 mètres construite au-dessus de la zone humide et qui permet à la fois de circuler sans tremper ses bottes et de tutoyer arbres et oiseaux. Une idée toute simple mais très efficace pour se promener dans cet environnement pas facile d’accès [croyez-moi… ma tentative de traversée des bois pour rejoindre le bout de la passerelle s’est soldée par un échec froid et humide] C’est bien simple, c’est l’un de mes endroits préférés en ville, et chacune de mes visites a été un excellent moment, à observer des traces après une chute de neige, ou à m’émerveiller devant les explications des panneaux d’interprétation. C’est ainsi que j’ai appris que les arbres friands d’humidité aux pieds dans l’eau sont des érables argentés, qu’on trouve des grands polatouches (écureuils volants) sur l’île ou encore que le nom de Trois-Rivières est un leurre, puisqu’on n’y trouve que deux cours d’eau.
Infos pratiques
- Accès : 10 place de la Rosalie
- Entrée gratuite du 1er novembre au 30 avril.
- Restauration : le Bayou, la cabane de restauration de l’île, désormais fermée pour la saison.
- Les sentiers ne sont plus entretenus à partir de début mars.
- Attention : les chiens ne sont pas permis sur l’île Saint-Quentin.
- À noter, il était trop tard dans la saison pour moi pour tester les autres activités, mais on peut aussi louer des patins, des raquettes, des skis de fond sur l’île.
- Pour plus d’infos, voir ici.
Faire une pause gourmande au centre-ville
Après avoir quadrillé l’île Saint-Quentin, l’estomac dans les talons, je file au centre-ville de Trois-Rivières. Mon objectif : Mezcal Taqueria, un restaurant au concept intrigant puisqu’il est spécialisé dans les tacos. À 12 h 30, je suis bien contente de voyager en solo car la salle est comble et on m’installe de justesse au bar. L’ambiance est latino, avec musique entraînante et cuisiniers qui parlent espagnol derrière le bar. Mon plat arrive, et c’est l’explosion de papilles : les tacos végétariens sont tout simplement les meilleurs de ma vie, c’est dit. Il n’en faut généralement pas plus que de la coriandre et du citron vert pour me contenter, mais ici, j’entre dans une autre dimension du taco avec ces morceaux de chou-fleur en tempura et la mayo chimichurri. Je prends tout mon temps pour faire durer mes trois tacos, chaque bouchée plus savoureuse que la précédente.
Juste au bas de la rue à une minute à peine du Mezcal, le Caféier cache bien son jeu derrière sa façade ordinaire. À l’intérieur, c’est un petit paradis avec un accueil tout sourire, une ambiance qui mêle travailleurs numériques, bandes d’amis et tricoteuse solo. Sur les conseils du barista, je jette mon dévolu sur un « chococcino » (moka) et un muffin poire-chocolat servi chaud. Le chococcino est parfait, pas trop sucré, accompagnant à merveille le muffin. Une vraie réussite. Qu’il fait bon s’abandonner à une douce torpeur dans cette ambiance chaleureuse.
Remonter l’histoire dans le vieux Trois-Rivières
Ragaillardie, réchauffée, me voilà prête à arpenter le pavé pour remonter l’histoire de la ville. Je vous le disais un peu plus haut, Trois-Rivières est une très vieille ville à l’échelle nord-américaine puisqu’elle a été incorporée en 1634. Pour remonter le temps, le meilleur endroit est la rue des Ursulines, petite merveille d’architecture où mon cœur avide de vieilles pierres a été plus que comblé. Quand je visite une ville, j’ai l’habitude de commencer par la vue la plus mythique, celle qu’on croise dans toutes les brochures, pour ensuite me tourner vers des recoins plus confidentiels. Si vous êtes comme moi, vous trouverez « la » vue iconique de Trois-Rivières en descendant la rue des Ursulines depuis la Place Pierre-Boucher, à deux pas de la rue des Forges. Cette vue phénoménale englobe la maison historique de la boutique EMEA, une façade du couvent des Ursulines avec un cadran solaire ravissant, l’église Saint-James et bien sûr le fameux dôme du musée des Ursulines, qui domine tout de sa coupole anthracite.
Mais il serait dommage de réduire le Vieux Trois-Rivières à cette seule vue. Juste après le musée, je découvre la façade ravissante du collège Marie-de-l’Incarnation, puis des maisons qui me donnent de sérieuses envies de gagner au loto pour m’installer dans leurs murs centenaires et y couler de jours heureux, le regard plongé dans le fleuve. Juste à côté, ce qui est sans doute la plus jolie maison de Trois-Rivières, avec ses vitraux et ses arches. Je remarque aussi plusieurs petites maisons d’architecture traditionnelle québécoise : trapues avec un étage et demi, au toit pentu souvent recouvert de tôle argentée et une façade à pierres apparentes. La boutique d’art EMA en est un parfait exemple.
Il fait bon flâner le long de cette rue et à la vue des grands arbres, j’y pressens une grande douceur à la belle saison. Au bout de la rue, plusieurs options sont possibles : s’approcher de l’amphithéâtre Cogeco, où les festivals et concerts doivent battre leur plein en été et qui offre une jolie vue dégagée sur le fleuve et l’île Saint-Quentin en hiver, faire demi-tour en direction du pub Le Buck, dont la façade date de 1757, ou encore descendre au bord du Saint-Laurent pour admirer, au gré de l’achalandage, d’immenses bateaux amarrés ou une vue qui s’ouvre jusqu’au pont Laviolette.
Découvrir l’industrie papetière au centre Boréalis
Ne vous laissez pas piéger par mes photos ensoleillées : lors de l’escapade que je vous raconte, il faisait une température cruelle. Que faire quand on est devant l’amphithéâtre Cogeco, qu’il pleut, qu’on a froid et qu’on aimerait bien creuser un peu plus l’histoire de la ville ? On se dirige sans hésitation vers le centre Boréalis, à deux pas, pour découvrir le passé industriel de Trois-Rivières. L’industrie papetière, un thème pas très sexy en apparence et pourtant, j’ai passé un très bon moment. Les photos étant interdites à l’intérieur, je vous laisse aller voir sur le site à quoi ressemble l’exposition permanente.
La clé du succès : l’audioguide. J’ai failli refuser tout net l’audioguide car je hais les gadgets dans les musées, mais devant les explications de la préposée, j’ai laissé de côté mes préjugés. Je vous explique le principe : l’audioguide propose de choisir une narration parmi trois personnages. Plutôt qu’une narration classique, j’ai choisi d’écouter « Baptiste », un ouvrier des années 1950 qui conte son quotidien avec humour et lucidité, entre accidents du travail, farces entre ouvriers et informations historiques. Il ne m’a fallu qu’une ou deux capsules pour être captivée par l’humour terre-à-terre de ses récits qui parlent de conditions de travail dures, avec un travail formidable du comédien. Au-delà des panneaux muséaux, souvent riches en informations mais arides, écouter Baptiste replace l’humain au centre des machines et l’industrie. À ne pas manquer, hormis l’audioguide : la vue sur la tour (à trouver dans la salle tout en haut), l’immense « maquette » d’une machine à fabriquer du papier et les réservoirs d’eau au sous-sol.
Oh, et j’y ai aussi appris que pitoune n’est pas du tout le féminin de « pitou » (toutou) mais bien le nom des billots de bois qui descendaient les rivières au temps de la drave.
Infos pratiques
- Accès : 200 avenue des Draveurs
- Tarifs : 14 $/adulte pour la visite audioguidée ou 18 $ pour la visite guidée
- Ouvert de 10 h à 17 h, fermé le lundi en hiver, ouvert tous les jours en été
Magasiner sur la rue des Forges
Que le magasinage soit votre tasse de thé ou non, ne vous privez pas d’une balade autour de la rue des Forges : ses façades tantôt en briques, tantôt Art Déco, sont ravissantes. Il faut parcourir la rue le nez en l’air pour apprécier toutes les subtilités des frontons, repérer les dates sur les façades et apprécier tout le charme du centre-ville. Je vous mets au défi de trouver le joueur de luth en briques, la maison de la débauche et la murale de Julian Palma, entre autres détails savoureux !
Du côté du magasinage, voici deux boutiques que j’ai appréciées :
- le magasin général LeBrun : inspiré des magasins généraux d’antan, qui vendaient absolument tout et servaient souvent d’unique commerce dans les villages, les magasins généraux contemporains surfent sur la vague de la nostalgie en proposant souvent des sucrerie d’autrefois aux côtés de toutes sortes d’articles qui vont des produits de l’érable à des tasses et de la bière en passant par… absolument tout ! Le magasin général LeBrun est le bon endroit pour trouver un souvenir ou faire une razzia de bonbons ! Voyage dans le temps garanti.
- la Méraki : une boutique comme j’adore, avec des aquarelles, des vêtements recyclés, des savons faits main, des articles pour chien… Un peu fourre-tout mais jamais de mauvais goût, c’est mon petit coup de cœur en centre-ville !
- Citons aussi la Marchande de bougies avec ses bougies somptueuses, le marché de quartier Notre-Dame avec toutes ses plantes, les librairies L’histoire sans fin et L’Exèdre…
Particularité de Trois-Rivières : en plus de nous offrir des façades romantiques, on y trouve aussi une foule de panneaux poétiques. Concentrés autour de la gare maritime, ils sont aussi parsemés dans tout le centre-ville et offrent de petits instants de grâce comme celui-ci, signé Jacques Tornay :
Des pinsons nichent dans ses mains
quand elle les ouvre
le soleil rajeunit
C’est qu’en 1985, Trois-Rivières a été couronnée « capitale de la poésie » par Felix Leclerc ; c’est la création de son Festival international de la poésie qui soufflera ses 38 bougies à l’automne 2022. Chaque année, fin septembre-début octobre, la métropole trifluvienne attire environ 80 poètes et 40 000 amateurs de poésie pour un festival qui doit certainement donner à la ville un caractère onirique.
Admirer la meilleure vue de la ville à l’hôtel OuiGO!
Cette journée a été bien remplie, non ? Vers 17 heures, après une ultime visite au Magasin général LeBrun, il est temps pour moi de faire une pause, direction l’hôtel. Revenez à la photo ci-dessus : vous voyez cette belle façade avec ses fenêtres cintrées ? Et bien c’est l’hôtel OuiGO! et c’est ici que je vais dormir cette nuit. Et je trépigne d’impatience, car si l’intérieur de cet hôtel-boutique est aussi époustouflant que sa façade, je risque de passer un fort beau moment. L’emplacement est optimal, au carrefour entre la rue des Forges et la rue Notre-Dame, à deux pas de tous les cafés et restaurants de la ville. Je m’attendais à une belle chambre, mais je n’avais pas exactement anticipé le fait qu’en plus d’être splendide, la chambre allait aussi avoir la plus belle vue de toute la ville.
Revenez à nouveau à la photo de la façade. Vous voyez le coin droit de l’hôtel, au deuxième étage ? C’est une seule et même chambre : la chambre 314, celle qu’il vous faut pour déclarer votre flamme, passer une Saint-Valentin réussie, faire votre demande en mariage, bref, la chambre 314, c’est la chambre romantique par excellence. Je ne me remets pas de cette chambre en angle avec ses fenêtre voûtées et sa vue directe sur les plus belles façades du centre-ville. Ajoutez à cela un accueil au top et un excellent déjeuner copieux dans la chambre, et c’est le paradis.
- Accès : 1413 rue Notre-Dame
Frissonner avec l’histoire sombre de la Vieille prison de Trois-Rivières
Le lendemain matin, l’ambiance est hivernale, avec d’énormes flocons qui tombent doucement. Un temps parfait pour aller visiter la Vieille prison de Trois-Rivières, et si je frissonne en arrivant sur les lieux, ce n’est uniquement à cause du froid. Tout dans ce bâtiment respire la détresse et la souffrance. Utilisée de 1822 à 1986, la vieille prison est désormais un bâtiment historique qui se visite uniquement avec guide, pour canaliser les visiteurs, transmettre la dimension mémorielle du lieu et éviter sa disneylandisation.
J’ai l’honneur de visiter la prison avec Claire, qui répond de bonne grâce à toutes mes questions, et elles sont nombreuses. Cette prison d’un autre temps n’a rien d’une attraction à sensation : ici, on transmet l’histoire sans fard, sans éluder les mauvais traitements reçus par les prisonniers qui ont séjourné dans ce bâtiment fatalement surpeuplé, trop chaud en été, trop froid en hiver, et où des exécutions ont eu lieu jusqu’en 1934. Pour autant, les lieux ne sont pas sans muséographie : une cellule résonne de battements de cœur, et l’ambiance sonore ambiante, faite de grincements et bruits de pas, a de quoi donner la chair de poule si on s’attarde un peu trop pour prendre une photo seule. Si les graffitis aux murs ont été tantôt reproduits à l’identique, tantôt griffonnés par des écoliers du XXIe siècle, d’autres sont authentiques, et mon cœur se serre à l’idée de la détresse emmagasinée dans ces murs. Et que dire des femmes qui y étaient emprisonnées, souvent sans avoir commis d’autres crimes que d’être prostituées ou malades mentales ? Je ressors avec une pointe de soulagement, un peu secouée. Cette visite n’est pas pour tout le monde, mais elle fait partie de ces visites qui mettent beaucoup de choses en perspective.
Découvrir la culture populaire québécoise au Musée Pop
Après cette visite pesante, il est temps de passer aux expositions plus légères du Musée POP, qui fait partie du même complexe muséal. C’est bien simple : j’ai adoré l’exposition permanente, Attache ta tuque, consacrée à la culture populaire québécoise. La culture populaire, vaste sujet ! Pour citer ma guide, Claire : « la culture populaire, c’est la culture en perpétuelle évolution« . Si vous êtes originaire du Québec, cette exposition vous rappelera de bons souvenirs, et si vous êtes en visite d’ailleurs, elle lèvera un peu le voile sur les piliers de la culture québécoise.
L’exposition s’articule autour de huit grands thèmes dont je retiens la musique, la bouffe, le hockey, le froid… Je vous laisserai découvrir les autres ! Très ludique, elle offre tout plein d’ateliers pour s’approprier l’exposition et passer un excellent moment. Je retiens le petit bonhomme gigueur, l’installation où écouter différents accents québécois, celle où se convaincre que l’hiver peut être un bon moment, J’ai apprécié les vidéos de personnes des Premières Nations qui expliquent ce que, selon elles, la culture québécoise a tiré des différentes Nations, rappel essentiel du fait que la culture québécoise a aussi des racines autochtones.
Du côté des expositions temporaires, j’ai pu visiter des expositions sur l’univers carcéral (très pertinente à l’heure où on se demande de plus en plus s’il ne faut pas couper les budgets de la police au profit de l’aide sociale), la sculpture d’animaux, des peintures locales et une exposition spéciale pour les enfants sous forme d’énigme qui doit réjouir plus d’une famille. J’ai manqué de temps pour tout voir, il m’aurait fallu quelques heures de plus !
Infos pratiques
- L’adresse est la même pour le Musée POP et la vieille prison : 200 rue Laviolette
- Pour les horaires, voir ici.
- Tarifs du musée seulement : 15 $/adulte
- Tarifs de la vieille prison seulement : 17 $/adulte
- Billet commun : 24 $/adulte
- Tarifs préférentiels pour les familles
- Réservation obligatoire pour la vieille prison
Tutoyer le pont Laviolette
Il est temps de quitter le centre-ville pour profiter des environs. À Trois-Rivières, le pont Laviolette est quasiment immanquable, sa grande silhouette enjambant le Saint-Laurent. Je voulais m’approcher de ce géant photogénique et j’ai été ravie de découvrir non pas un mais deux endroits quasiment à ses pieds :
- au parc Laviolette, quasiment en dessous du pont, pour une vue imprenable (première photo)
- et au parc des terrasses du fleuve, un peu plus loin, qui s’ouvre sur l’aire écologique des Bateliers (deuxième photo)
Qui était-il, ce Sieur de La Violette, dont le nom fleurit un peu partout à Trois-Rivières ? Un personnage fort mystérieux, fondateur mythique de la ville de Trois-Rivières mais dont on ne trouve que trois mentions dans les registres civils. Son vrai nom reste inconnu, et les hypothèses vont bon train pour démasquer celui qui se cachait derrière ce surnom de soldat : était-ce Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec, ou encore Capitanal, chef innu qui entretenait de bonnes relations avec les colons français ? Je n’ai pas la réponse et je ne peux que vous inviter à réfléchir à ce mystère en vous promenant dans les allées boisées de ces deux jolis parcs qui feront une agréable petite promenade.
Se bourrer la face à la cabane Chez Dany
« Se bourrer la face », dis-je ? Voici une expression que j’ai apprise au musée POP, et qui signifie « faire bombance », repartir totalement repue et comblée, à la limite du coma sucré. Et pour me bourrer la face, c’est un euphémisme que de dire que je me suis bien bourrée la face à la cabane à sucre chez Dany, à quelques kilomètres du centre-ville.
C’est d’ailleurs le concept même de la cabane à sucre : s’abandonner à un somptueux repas où s’enchaînent à volonté les plats comme de la soupe aux pois, des patates, de l’omelette, des crêpes, de la tarte au sucre… le tout généreusement arrosé de sirop d’érable. Oui, même la tarte au sucre. Dany, le propriétaire, me confie que plusieurs centaines de litres de sirop d’érable sont ainsi écoulées chaque jour sur ses tables. Le jour de ma visite, pourtant un vendredi midi, la cabane est comble. Au son de l’accordéon, c’est tout un rituel de saison qui se déroule sous mes yeux. La cabane à sucre est un moment convivial par excellence et je souris devant ces tablées d’amis, de collègues ou de proches venus fêter l’arrivée du printemps sous un déluge de sirop d’érable.
Une fois le repas fini, il en reste encore : il est temps de passer à la tire d’érable, ce petit délice qui consiste à verser du sirop d’érable chaud sur de la glace ou de la neige avant d’en faire une sucette à l’aide d’un bâtonnet en bois. Le résultat, c’est du bonheur à l’état pur. On raconte qu’après un repas complet, le record serait de 27 bâtonnets de tire pour une même personne ! Avec seulement deux bâtonnets, je e suis loin de l’avoir battu ce jour-là, mais libre à vous de venir essayer ! La cabane chez Dany est ouverte la majeure partie de l’année et se fait un plaisir de faire découvrir les traditions de l’érable même hors de la saison des sucres.
Infos pratiques
- Accès : 195 rue de la Sablière
- Repas à volonté de 28 à 31 $
- Pour les végétariens, il suffit de le préciser à la serveuse.
- Pour plus d’informations, consultez le site web ici.
Se détendre au spa nordique KiNipi
Pour finir cette escapade bien remplie en beauté, un tour au spa s’impose. À une quinzaine de minutes de la cabane à sucre, le KiNipi Spa Nordique est un petit havre de bien-être. C’est très cliché, tout la rhétorique sur la bulle de bien-être, la détente totale, et pourtant, c’est exactement ce que je ressens à chaque fois que je franchis la porte d’un spa : l’impression de tout laisser sur le pas de la porte. Au spa nordique KiNipi, les soucis et préoccupations sont solubles dans l’eau chaude, la chaleur d’un sauna, la douceur d’un peignoir, le moelleux de la couverture en polaire fournie pour se prélasser autour des poêles à bois…
Ici, le spa est conscient que la détente peut prendre différentes formes : si vous venez pour décompresser et papoter entre amies, le grand bassin est pour vous. Les amatrices de silence comme moi se tourneront plutôt vers le bassin « Silence total », dont la meilleure place est assurément derrière la cascade. Plusieurs salles munies de chaises longues, ici aussi dans le silence absolu, permettent d’apprécier un moment de calme qui se transformera peut-être en une sieste réparatrice, luxe trop rare dans nos vies trépidantes. Et si je me suis contentée d’une expérience thermale réparatrice, sachez qu’il est aussi possible d’accompagner le tout de massages, soins, d’un bon repas au restaurant KiNipi à la bouche, voire de passer la nuit sur place.
Infos pratiques
- Accès : 8210 boulevard des Forges
- Tarifs : 63 $/personne pour 5 heures entre 10 et 18 h, ou 53 $/personne entre 18 et 22 h
- Réservations obligatoires.
- Venez avec votre maillot de bain et surtout vos sandales, elles sont obligatoires.
- Les peignoirs et couvertures sont fournies.
- Pour plus d’informations, voir ici.
Infos pratiques
Accéder à Trois-Rivières
Trois-Rivières se situe à environ 1 h 30 de route de Montréal et de Québec en passant par l’autoroute 40.
Bonnes adresses gourmandes à Trois-Rivières
Voici plusieurs établissements que j’ai eu la chance d’essayer. Vérifiez leurs horaires avant de vous déplacer, car beaucoup sont fermés le lundi, voire le mardi.
- Le Bucafin, 920 boulevard du Saint-Maurice : le coup de cœur total pour ce café-buanderie à environ 1 km du centre-ville : le wifi y est rapide, le café savoureux et c’est l’un des rares endroits ouverts pour manger le lundi midi ! Pour ne rien gâcher, mon ramen végétarien était succulent et assez bon marché (13 $).
- Café Frida, 15 rue des Forges : un café végétalien ouvert de 9 h à 21 h quasiment tous les jours, le rêve. Compter une vingtaine de dollars pour un plat au moment du souper.
- Mezcal Taqueria, 85 rue des Forges : excellente adresse pour des tacos qui décoiffent. Compter une quinzaine de dollars pour deux tacos ou 20 $ pour une assiette de trois.
- Le Caféier, 45 rue Saint-Antoine : un autre café que j’ai beaucoup aimé. Si vous aimez le moka, essayez leur chococcino !
- Nys Pâtissier, 1449 rue Notre-Dame : une pâtisserie belge avec tous les classiques européens, de la tartelette au citron au pain croustillant à des pâtisseries belges que je ne connais pas mais qui semblaient toutes succulentes ! Leur amandine au chocolat (pain au chocolat fourré à la frangipane est une tuerie.
Le café Frida à trois-Rivières, un café végétalien
Où dormir à Trois-Rivières
- À l’hôtel Oui Go!, évidemment ! La chambre 314, dans laquelle j’ai dormi, se monte à 220 $ mais les chambres plus classiques démarrent à 150 $. Si vous venez en voiture, l’hôtel proposer d’acheter un billet de stationnement de 24 heures dans un parking non loin pour 7 $, une excellente affaire. Cliquez ici pour réserver à l’hôtel OuiGO!
- Si le spa nordique KiNipi vous a séduite, il est possible d’y dormir pour avoir l’expérience thermale à portée de main. Les tarifs démarrent à 179 $/chambre (qui comprend chambre, petit-déjeuner et accès au spa). Cliquez aussi pour réserver votre nuit au spa KiNipi.
La vue depuis l’hôtel OuiGO!, dont je ne me lasserai jamais
Se déplacer dans Trois-Rivières
- Il est très facile de visiter le centre-ville de Trois-Rivières à pied, le trajet de la rue Notre-Dame au centre Boréalis prend 15 minutes à tout casser (hors arrêts photo… mais c’est impossible de ne pas craquer !).
- Le stationnement n’est pas donné au cœur du centre-ville : 3 $/heure, mais les tarifs baissent vite dès qu’on s’éloigne un peu (1 $/ heure, mais prévoyez des pièces !). Il est possible de stationner gratuitement en se garant à quelques rues du centre-ville.
- Par contre, pour visiter l’Île Saint-Quentin, les abords du pont Laviolette, la cabane à sucre et le spa, il vous faudra un véhicule.
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Et vous, connaissez-vous Trois-Rivières ? Que me conseillez-vous pour ma prochaine visite ? Je vous attends dans les commentaires ! Pour cette visite, j’ai été l’invitée de Tourisme Trois-Rivières, de l’hôtel OuiGO!, du complexe muséal POP/Vieille Prison, de la cabane à sucre Chez Dany et du spa KiNipi. Oyez, oyez : ce billet contient des liens affiliés.
Mais quelle belle visite tu as faite là ! Ça a l’air vraiment sympa et je crois que ça nous plairait beaucoup. Une chose qu’on avait vraiment aimée au Québec et que je retrouve dans ton article, c’est la façon de faire de la médiation dans les lieux culturels pour rendre les informations très accessibles (sans les simplifier à outrance non plus). On rêve de revenir au Canada, peut-être été 2023 ou 2024… Je pense que Trois-Rivières sera certainement sur notre liste !
Très joli petit centre-ville ! J’aime bien la cabane chez Dany, ça donne terriblement faim ! 😀
Les façades art déco sont sympas aussi ! 🙂
Beaucoup de belles suggestions! Pour visiter les musées, on peut acheter la Carte musées qui donne accès à la quinzaine de musées de la ville pour 45$. Une vraie bonne affaire. https://www.tourismetroisrivieres.com/fr/quoi-faire/carte-musees