CHINE // Que faire lors d’une longue escale à Pékin

Cela ne vous aura pas échappé si vous me suivez sur Facebook ou Instagram : je vous écris depuis la Corée du Sud, où Etienne et moi sommes délocalisés tout le mois de novembre. Pour nous rendre en Asie, nous avons eu la joie d’avoir un plan de vol assez fantaisiste qui nous a amenés à Pékin l’espace d’une petite journée. Arrivés à 19 h, nous sommes repartis à 13 h le lendemain. C’est peu, mais pas question de végéter : je voulais profiter de cette longue escale à Pékin pour me dégourdir les jambes et étonner mes sens en ville.

Etienne a longtemps hésité à dormir à l’aéroport, et a fini par me suivre dans cette escale (je le soupçonne d’avoir pris sa décision en descendant de l’avion, horrifié à l’idée de veiller dans les dortoirs de l’hôtel capsule dans la zone internationale). Certes, cela demande un peu de transport et d’organisation, mais pour ma part, je ne me voyais pas passer près d’une journée entre duty free et sièges d’aéroport, et je n’ai pas regretté d’être allée prendre l’air. Après tout, j’adore les longues escales ! Voici quelques idées pour s’occuper lors d’une longue escale à Pékin sans courir partout.

La rue Qian Men et ses abords

Nous étions déjà venus à Pékin en 2010 à l’occasion du mariage d’une amie chinoise à Xi’An ; après les festivités, nous avions fait un périple en train et bus de Xi’An à Pékin en passant par Shaolin, Pingyao et Datong, que je vous conterai peut-être un jour. À ce jour, ce voyage a sans doute le plus de moments improbables qu’on ait connus à l’étranger, entre la fameuse fois où on a commandé à manger à l’aveugle sur un menu 100 % chinois sans images, celle où un chauffeur de taxi nous a baladés sans vergogne et la fois où je me suis retrouvée dans des toilettes chinoises dont les portes ne fermaient pas… Mais je m’égare.

Pour toutes ces raisons et plein d’autres encore, je savais donc que j’avais envie de retourner en Chine, même en un éclair. Les Occidentaux sont fascinés depuis si longtemps et si fréquemment par l’Extrême-Orient que c’en est banal à pleurer, mais je ne peux m’en empêcher : l’Asie du nord-est m’enchante à tous les coups, avec ses odeurs, ses langues, ses manières. Japon, Corée, Chine, je vous aime, et si la Chine fait parfois figure de parent un peu rustre par rapport à la modernité de ses voisins, on lui pardonne pour sa culture fière et sans complexe, pour ses habitants qui ne parlent pas un mot d’anglais, pour sa cuisine et ses hutongs.

Tout ça pour dire que j’étais un terrain vaguement connu, que je savais à peu près où je souhaitais loger, et ce que je souhaitais voir ou revoir. Je me souvenais que les environs de la rue Qian Men regorgent de petites rues sympathiques et j’ai donc choisi une auberge de jeunesse qui semblait à mi-chemin entre la Cité Interdite et le Temple du Ciel. Si vous arrivez le soir, n’hésitez pas à aller vous promener en arrivant : ambiance garantie ! L’endroit n’a pas de site à voir à proprement parler, hormis peut-être la porte monumentale qui marque son entrée. Non, l’intérêt de ce quartier, c’est son côté vivant et coloré. Je soupçonne très fort l’endroit d’être extrêmement touristique, mais destiné à des touristes chinois ou asiatiques plus qu’Occidentaux ; je n’ai pas croisé grand monde parlant anglais.

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Si le décalage horaire vous réveille de très bon matin, faites comme moi et allez battre le pavé peu avant l’aube, pour profiter de l’heure bleue et des rues désertes. Les plus téméraires iront prendre leur petit-déjeuner comme les Chinois, des raviolis vapeur dans des troquets populaires. Bon courage pour commander ! Je me suis contentée d’admirer la ville s’éveiller et s’étirer avant de sortir de sa torpeur, toute seule dans des rues commerçantes quasi-désertes. Surprise : même à 7 h du matin, les visiteurs affluent déjà vers la place Tian An Men…

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La place Tian An Men

À une dizaine de minutes de marche de la rue Qian Men se trouve la place Tian An Men. Suivez le courant de groupes de touristes présents dès le petit matin et vous la trouverez sans problème. Pour y rentrer, il faut passer par des points de sécurité où il faudra montrer son passeport et passer son sac au scanner.

Cette place immense est relativement vide. On y trouve bien sûr le mausolée de Mao, mais à moins d’avoir envie d’y consacrer toute votre escale (et de commencer à faire la queue à 5 heures du matin), n’y comptez même pas. La place est intéressante car elle est entourée de toutes sortes d’architecture, d’imposants palais traditionnels à des bâtiments dans le plus pur style communiste. Et évidemment, du côté nord, la mythique entrée de la Cité Interdite, avec son portrait de Mao. Elle est séparée de la place Tian An Men par une grande artère, mais on peut s’en approcher suffisamment pour l’admirer.

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Un autre spectacle, sur la place Tian An Men, ce sont les autres visiteurs. Nous avons croisé très peu d’Occidentaux dans la foule de Chinois. Il faut voir les groupes attendre sagement leur tour pour la photo, voir chaque guide enchaîner les explications au pas de course, voir chacun se prendre en photo de manière réglée comme du papier à musique – toi, ici ! Toi, là ! On enchaîne ! – Hop c’est plié, on emballe et on part faire la queue pour le mausolée de Mao.

Le tout laisse songeur. On sait que les cultures asiatiques reposent sur l’idée du groupe plus fort que les individus, et on ne peut s’empêcher de penser à quoi ressemblerait notre vie dans une société où tout semble se faire en groupe. Nous autres petits voyageurs indépendants semblons les seuls à ne pas suivre un guide armé d’un parapluie ou d’une peluche au bout d’un bâton, bien dociles dans leur itinéraire identique pour tous…

Vous aviez cru qu’on était seuls sur a pace Tian An Men ?!

Pour les plus motivés : l’entrée de la Cité interdite

N’espérez pas voir « toute » la Cité interdite, c’est aussi impossible que de voir toutes les oeuvres du Louvre – il vous faudrait cinq vies. En revanche, vous pouvez aller admirer le portrait de Mao sur l’entrée, et si vraiment vous tenez à y entrer, faites-le, mais n’allez pas loin : la Cité est immense, ce serait dommage de se perdre et de ne pas ressortir à temps. La Cité fait la bagatelle de 102 hectares et les foules sont immenses. Quant à en profiter, il faudrait au moins une bonne demi-journée… Nous n’y sommes pas allés cette fois-ci, préférant nous contenter de l’entrée déjà monumentale. Si vous souhaitez tenter l’aventure, vous pouvez acheter des billets en ligne ici.

Subrepticement, je vous ressors une photo de 2010 de derrière les fagots…

Sinon : le Temple du Ciel

Si vous tenez à voir quelque chose de différent, c’est possible : le Temple du Ciel n’est qu’à 4 km de la place Tian An Men.  J’avais d’ailleurs choisi notre logement justement pour sa proximité avec le Temple du Ciel, que j’avais bêtement raté lors de notre dernière venue. Ironie du sort, je ne l’ai pas vu non plus cette fois-ci : malgré toute ma bonne volonté – et le fait que j’étais réveillée à 2 h du matin, oui oui !! – je ne souhaitais pas courir partout en traînant un Etienne ronchon derrière moi. Seule, j’ai tendance à bien remplir mes journées, mais avec Etienne, je lève le pied. Mais je vous le conseille quand même car si vous avez le temps, c’est sans doute le plus beau temple de la ville. À quelques minutes en taxi de la place Tian An Men, il ouvre à 8 h et s’intègre facilement à une longue escale à Pékin. Vous pouvez acheter vos billets ici.

Après avoir visité les petites rues autour de la rue Qian Men, les boutiques de la rue Qian Men elle-même (attention les prix !!), être allés sur la place Tian An Men, nous avons fini notre matinée par un café au Starbucks du coin. Je sais qu’on trouve le latte au thé vert partout, mais à le déguster sous le soleil d’automne en terrasse à Pékin, il avait une toute autre saveur…

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À 10 heures, il était temps d’aller reprendre nos bagages à l’auberge et de héler un taxi pour nous mettre en route vers l’aéroport. Attention aux embouteillages sur la route du retour, prévoyez large ! Notre chauffeur avait beau se croire dans un film de Luc Besson – et que je t’invente des voies, et que je prends la bande d’arrêt d’urgence, et que je fais des queues de poisson – nous avons mis 45 minutes au bas mot pour regagner l’aéroport en pleine journée.

Voilà quelques idées pour vous occuper pleinement en attendant votre prochain vol. Mais si le décalage horaire est trop puissant et que l’énergie vient à manquer, vous pouvez aussi simplement déambuler jusqu’à un café dans la rue Qian Men et regarder passer la foule, c’est tout aussi dépaysant !

Infos pratiques pour une longue escale à Pékin

Formalités pour entrer en Chine : depuis quelques années, plus besoin d’endurer les délices administratifs de la demande de visa pour la Chine si vous restez moins de 144 heures dans certaines villes du territoire chinois. Pas question d’espérer aller au Tibet pour 144 heures pour autant, il vous faudra rester à Pékin, Shanghai… Mais en cas de longue escale, c’est autant de tracas en moins. Il suffit d’être en possession d’un billet vers une autre destination et on vous délivrera un visa temporaire à l’arrivée. Prévoyez cependant un peu de temps pour les formalités : à la descente de l’avion, passez d’abord au bureau des visas temporaires où vous devrez remplir un formulaire, puis passez à aux contrôles d’immigration normaux. On a bouclé le tout en 45 minutes pour notre part.

Comment rejoindre le centre-ville depuis l’aéroport de Pékin : l’aéroport international de Pékin est relié au centre-ville par le métro, qui ne coûte que 12 yuan (environ 1,5 CAD/1€), mais dure une heure. Après nos 13 heures de vol et le cerveau bien retourné, nous avons choisi la voie de la facilité en prenant un taxi qui a mis 30 minutes à l’aller (vers 20 h) et 45 minutes au retour (vers 11 h), pour environ 120 yuan (15 CAD/10€). Suivez les panneaux « taxi » pour prendre un taxi officiel avec compteur et ne cédez pas à la facilité des chauffeurs qui viennent racoler avant, car ils vous demanderont trois fois le prix officiel !

Pour retourner à l’aéroport, il suffit de héler un taxi officiel dans la rue – votre allure d’Occidentaux devrait suffire à les faire s’arrêter plus vite que la lumière. Même sans parler un mot de chinois, dire « Beijing Airport + le numéro du terminal et montrer le compteur devrait suffire.

Pour ceux qui ne veulent pas se prendre la tête, vous pouvez aussi réserver votre transfert à l’avance, mais ce sera forcément plus cher.

Où dormir lors de votre escale à Pékin : nous avons choisi l’auberge de jeunesse Leo Hostel, à deux pâtés de maison de la rue Qian Men et environ 10-15 minutes de marche de la place Tian An Men et la Cité interdite. Je dois dire que nos sanitaires empestaient, mais le reste des installations tenait la route. J’ai beaucoup aimé la petite « cour » intérieure traditionnelle. Possibilité de prendre le petit-déjeuner sur place à la carte, pour environ 50 yuan (3€/5 CAD).

  • 52 Dashilan W St, Xicheng Qu, Pékin
  • Compter environ 12 yuan (7€/10 CAD) pour un lit en dortoir, et 65 yuan (50€/60 CAD) pour une chambre jumelle avec sanitaires privés.

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Oyez, oyez. Ce billet des liens affiliés. Et vous, avez-vous déjà fait une longue escale à Pékin ou ailleurs ? Comment occupez-vous votre temps entre deux avions ? Dites-moi tout dans les commentaires !

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