CANADA // Conseils pour conduire au Canada

Qui n’a jamais eu de moment d’hésitation en prenant la voiture à l’étranger ? Vous savez, le moment où on se demande si on vraiment bien fait de louer une voiture, et s’il n’aurait pas mieux valu faire la route en car. Pas toujours facile de se passer de voiture, surtout en Amérique du Nord ! Conduire au Canada est presque impératif. Je préfère largement les voyages en transport en commun mais quand je fais des road-trips, j’ai toujours un petit moment de doute en prenant le volant : est-ce que le code de la route est vraiment le même ? Y a-t-il des règles que je ne connais pas ?

Chaque pays a ses règles tacites plus ou moins farfelues… En Grèce par exemple, sur l’autoroute, c’est à la voiture la plus lente de se rabattre sur la bande d’arrêt d’urgence (sans s’arrêter) pour laisser passer une voiture plus rapide. Et en Sicile, il semblerait que s’arrêter au feu rouge ne soit pas automatique 😀

Comme vous êtes beaucoup à faire des road-trips et à conduire au Canada, c’est toujours utile de connaître les bases. Ce billet est d’ailleurs une version revue et améliorée d’une chronique du petit blog que j’avais pour parler de mon immigration au Canada, tellement le sujet est brûlant. Il n’y a pas vraiment d’excentricités pour conduire au Canada, mais je vous donner LA règle tacite ultime hors des grandes villes : soyez détendu, conduisez lentement, et tout ira bien.

La conduite avec boîte automatique

Pour ceux qui n’ont jamais conduit une boîte automatique, voici comment apprivoiser cet engin étrange :

  • P : Park. Il est impossible de démarrer ou d’arrêter le contact si le levier de vitesse n’est pas sur P.
  • R : Reverse, la marche arrière
  • N : Neutral, le point mort
  • D : Drive, la marche avant
  • D2 : Drive 2… un mode mystérieux que nous n’utilisons jamais (en fait, cela correspond à la seconde, qui peut être utile pour avoir de la pêche en montée)

Seul le pied droit travaille pour freiner ou accélérer. Le pied gauche ne fait rien.

Les feux de signalisation

  • Quand le feu est rouge, on peut tourner à droite s’il n’y a personne. Cette règle ne vaut pas à Montréal et dans certaines parties du Québec : vérifiez qu’un panneau ne signale pas l’interdiction de tourner à droite au feu rouge. Cette règle est facile à appliquer en empruntant les lignes d’insertion sur la droite présentes dans de nombreux carrefours.
  • Les feux de circulation comportent souvent quatre feux : rouge, orange, vert et flèche gauche verte. Quand la flèche verte clignote, vous êtes prioritaires pour tourner à gauche. Quand elle n’est pas enclenchée (seul le feu vert est allumé), vous pouvez tourner à gauche seulement s’il n’y a pas de voitures sur la voie d’en face. Ne vous avancez pas au milieu du carrefour comme un gros Français bêta et restez derrière la ligne blanche en attendant de pouvoir passer.
  • Ah oui : au feu, on s’arrête AVANT le carrefour. Pas au pied du feu, sinon il risque de vous arriver des bricoles.
  • Toujours sur les feux de circulation : certains gros carrefours ont des feux séparés pour la file qui tourne à gauche. Dans ce cas, les feux correspondants seront à gauche.

Les carrefours

  • Les carrefours à quatre arrêts. Mes préférés. Invention forcément sortie d’un cerveau docile et respectueux des règles, ce type de carrefour sèmerait le chaos chez nos Gaulois indisciplinés, dont le pays serait paralysé par une série d’impasses mexicaines sur route. Le principe est simple : comme chez le médecin, premier arrivé, premier à passer. Et on respecte scrupuleusement l’ordre de passage, s’il vous plaît.
  • À noter, si par hasard un feu de circulation ne fonctionnait pas, cette intersection se transforme automatiquement en carrefour à quatre arrêts.
  • pour les arrêts à 4 sens : la priorité à droite s’applique lorsque deux voitures arrivent en même temps. Si elles sont en face, la priorité va à celui qui va tout droit. Dans les faits, c’est un peu comme une impasse mexicaine. S’ensuit des échanges de regards, des demis-démarrages, des demi-freinages, jusqu’à ce que l’un fasse des grands signes indiquant à l’autre de passer avec sourires (et un peu d’exaspération).


code de la route conduire au canada road-trip blog voyage arpenter le chemin  Ce carrefour insensé ne peut être que l’oeuvre d’un esprit malsain.

Les priorités

  • S’arrêter IMPÉRATIVEMENT lorsqu’un bus jaune a ses feux rouges qui clignotent, que l’on soit derrière lui ou en face, pour laisser passer les écoliers.
  • Si un véhicule d’urgence arrive derrière vous avec gyrophares et sirène, déportez-vous autant que possible sur le bas-côté et arrêtez-vous pour le laisser passer.
  • Si un véhicule d’urgence arrive en face de vous, arrêtez-vous aussi le temps qu’il soit passé.
  • Dans le doute, n’importe quel doute, arrêtez-vous. Si vous vous faites klaxonner, tant pis. Mais honnêtement, les gens sont très à cheval sur les priorités vis-à-vis des enfants et des véhicules d’urgence, et vous vous ferez plutôt klaxonner si vous ne vous arrêtez PAS.
  • Les conducteurs ici sont débonnaires. Si quelqu’un met son clignotant pour s’insérer devant vous, laissez-le passer. Si deux voies fusionnent et bouchonnent, chaque voie laisse passer une voiture à la fois, même en cas de priorité à une voie.

Les marquages et panneaux

  • Les routes sont parsemées de marquages blancs au sol ressemblant à ceux qu’on utilise en France pour les stops : aux abords des passages piéton, des stops, des feux de circulation, un peu partout. Si vous commencez à vous arrêter à chaque fois, vous n’allez jamais arriver nulle part : vérifiez la présence d’une signalisation verticale. Ces marquages sont simplement là pour matérialiser l’endroit où vous devez vous arrêter si besoin.
  • Le marquage vertical est plus présent que l’horizontal et fait foi en cas de doute. Et pour cause : pendant environ 10 mois de l’année, le marquage horizontal est invisible (sous la neige ou tout simplement effacé par les intempéries…).

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On a dit, la taille, ÇA NE COMPTE PAS !! (oui, c’est bien notre voiture à droite)

Les relations avec les piétons

  • De l’usage des signes de la main pour remercier : les gens d’ici ne semblent pas vraiment friands de signes de remerciement. Et pour cause : ils passent leur temps à se laisser passer les uns les autres, et passeraient en conséquence probablement la moitié de leur temps à se saluer.
  • Si un piéton ne fait ne serait-ce que mine de traverser (il a fait un signe de main / tourné la tête vers la rue / marche à la hauteur du passage piéton), arrêtez-vous impérativement sous peine de copieuses injures et de gestes insultants. Attendez qu’il soit bien en sécurité sur le trottoir d’en face pour redémarrer. N’oubliez pas de vous arrêter avant la bande blanche au sol et pas au ras du short du piéton.
  • Si un piéton traverse en dehors des clous, arrêtez-vous pour le laisser passer. Même s’il s’agit d’un inconscient en train de traverser l’autoroute (ça arrive).
  • S’arrêter pour laisser traverser les petites bestioles (je parle d’oies ou de canards, pas d’écoliers)… J’imagine que ce n’est pas dans le code de la route, mais c’est du bon sens !

Sur l’autoroute

  • La vitesse maximale autorisée varie en fonction des provinces. Elle est généralement de 110 km/h au Nouveau-Brunswick et de 100 km/h au Québec. Attention, les amendes sont très salées (170 $ au NB)
  • Sur l’autoroute, vous pouvez vous arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence pour aller aux toilettes ou aux champignons (je ne sais pas si c’est autorisé, mais les gens le font). Ne faites pas pipi entre les portières sous peine d’attentat à la pudeur et allez loin dans les fourrés.
  • La nuit, ainsi qu’à l’aube et au crépuscule, redoublez de vigilance sur l’autoroute et les routes de campagne, de peur de tamponner un orignal, un cerf ou un ours, qui feraient assez mal à votre carrosserie.
  • Au Nouveau-Brunswick, si une voiture de police est arrêtée sur la bande d’arrêt d’urgence, il faut se déporter sur la voie de gauche. C’est la loi, et après le décès d’un policier fauché sur l’autoroute début 2018, on ne rigole pas du tout avec ça.

Le stationnement

  • Pour votre ego, sache que vous n’allez plus jamais rater un seul stationnement, les places de parking étant suffisamment grandes pour caser trois Smart en longueur et une BX et demi en largeur…. il en faut de la place pour les trucks de 5 mètres de long. Dans votre Chevrolet Spark de location, vous allez avoir de la marge.
  • On ne coupe pas sur les places de parking même quand le stationnement est vide !! On reste sur les voies de circulation et on marque les stops.

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Mon rêve d’ici quelques années !! Ou pas…

Conduire sur la neige

  • Allez doucement.
  • Non, vraiment. Si vous gênez des gens, laissez-les vous doubler. Ils savent faire.
  • Tenez-vous au courant des conditions de route sur les réseaux sociaux et à la radio. Certaines routes sont parfois fermées suite aux chutes de neige ou en cas de verglas.
  • Si on prévoit de la pluie verglaçante, relevez vos essuie-glace quand vous stationnez votre voiture plus d’une heure ou deux.
  • Le matériel à avoir dans sa voiture : une ou deux raclettes à pare-brise, du liquide lave-glace dégivrant et une petite pelle. Rien de plus rageant que de déblayer sa voiture le matin, de la garer toute la journée pour visiter une ville sous la neige et de revenir le soir bloqué par la neige.
  • La règle de survie : on freine OU on tourne, mais les deux en même temps. Sur la neige, c’est l’assurance d’un tête à queue. Anticipez sérieusement les sorties d’autoroute ou de voies rapides. Ne pilez pas.
  • Essayez de vous garez en tournant le capot vers la rue. Si jamais votre batterie vient à défaillir, cela sera plus simple pour lui donner un coup de pouce. Attention : si vous avez une voiture de location, vous devez prévenir votre agence avant de donner un coup de boost au moteur. Si vous avez votre propre véhicule, vous pouvez acheter des câbles pour pas grand chose dans les magasins de bricolage ou Walmart. Si vous n’en avez pas, demandez aux voisins… il y aura forcément quelqu’un qui pourra vous dépanner.

Remarques générales

  • Au printemps, la fonte des neiges provoque un phénomène rigolo appelé « nids-de-poules ». Comme tout est plus grand au Nouveau-Brunswick, ce sont donc de véritables nids de dinosaures qui s’ouvrent sur la chaussée, fractures béantes prêtes à avaler le véhicule maladroit et tous ses passagers pour ne les recracher qu’au printemps (ou à la réfection de voirie) suivant. Gardez vos distances avec ces failles dans l’espace-temps, pour votre bien et celui de vos pneus.
  • Globalement, on adopte une conduite tranquille, on ne s’insère pas quand il y a tout juste la place pour une voiture, on évite les changements de voie soudains… Pas parce qu’on ne sait pas conduire, non non : parce qu’on risque de surprendre les conducteurs d’en face, peu habitués à autant de fougue et pas franchement prêts à des insertions périlleuses.
  • L’essence est bon marché ! Les prix fluctuent comme partout, mais comptez environ 1,20 $ le litre d’essence.

Et vous, vous avez déjà conduit au Canada ? Vous avez eu la trouille sur les grandes routes larges et toutes droites ? Les petites routes de montagne vous ont manqué ? Je vous attends dans les commentaires !

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2 thoughts on “CANADA // Conseils pour conduire au Canada”

  1. Agnès

    Quel bonheur de voir les voitures s’arrêter à bonne distance pour traverser lors de notre voyage au Nouveau Brunswick ! :o)
    J’ajouterais peut-être qu’il est judicieux de bien vérifier le niveau d’essence avant de prendre la route. Les pompes à essence se laissent parfois désirer et les longues lignes droites et désertes peuvent devenir vraiment…longues et angoissantes avec la jauge presque vide !

    1. Audrey

      Très juste ! Les portions de route critiques sont souvent signalées (« prochaine station essence à 120 km ») mais il est facile de rater le panneau, surtout si on ne sait pas qu’on s’aventure dans un grand rien… La règle, c’est de faire le plein dès qu’on atteint 1/4 du réservoir, voire la moitié pour les plus précautionneux.

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