MEXIQUE // Genesis, une oasis à Ek Balam

Pour ce deuxième voyage au Mexique, je n’ai pas pris mon ordinateur portable avec moi. Mais si je l’avais fait, j’aurais sûrement écrit ces mots dès notre arrivée à Genesis Eco-Oasis, un hébergement qui m’a tout de suite conquise. Imaginez un peu : un hébergement écologique et solidaire, au milieu du village d’Ek Balam, pensé comme une oasis de verdure et de sérénité loin des usines à touristes de la Riviera Maya. On embarque ?

Pour ce voyage avec Etienne, j’avais envie de monter un peu en gamme par rapport aux auberges de jeunesse que j’affectionne quand je voyage en solo. Mais je n’avais pas envie pour autant de nous ruiner en choisissant un palace, pas plus que je n’avais envie d’un hébergement qui utilise plus d’eau dans sa piscine que tous les villageois des environs pour se laver. J’ai fait quelques recherches pour un hébergement « solidaire », « écologique » ou « vert », une « retraite » au calme.

Et je suis tombée sur Genesis Eco-Oasis. À une vingtaine de kilomètres de Valladolid, relativement facile d’accès mais pourtant isolé, juste à côté des ruines d’Ek Balam que je ne connaissais pas : bingo !

Dès la porte franchie, nous sommes accueillis par des chiens et des chats qui sommeillent au soleil. Après la chaleur du taxi, le jardin est étonnamment frais, sous les palmiers et les bougainvilliers. J’aperçois de gros coussins, des fauteuils à bascule, un hamac. Le site est petit mais on distingue à peine les cabanes voisines, cachées dans la végétation. En venant de Cancun, nous avons franchi un fuseau horaire et sommes un peu en avance : la patronne nous reçoit en maillot de bain, à peine sortie de la piscine. Le ton est donné : vous qui entrez, abandonnez tout stress.

Genesis Eco-Oasis a été le théâtre d’un petit miracle. Alors que la patronne nous faisait la visite de la chambre, Etienne s’est exclamé de manière très audible « Rhooo mais c’est génial !« . Et ceux qui connaissent mon cynique de mari savent à quel point il est difficile à contenter, et comprendront à quel point cet établissement est une parfaite réussite.

Difficile de ne pas apprécier la chambre : une grande pièce fraîche avec un lit king et des fenêtres à moustiquaires pour laisser entrer la brise de la nuit, une douche en plein air et une immense terrasse agrémentée d’un télescope, d’un hamac et de la cerise sur le gâteau : deux lits avec une moustiquaire en baldaquin ! Le tout au premier étage au-dessus de la réception, avec vue directe sur les bananiers et les palmiers. Aura-t-on la visite d’un iguane cette nuit ? Mystère…

L’après-midi, il fait bien trop chaud pour s’agiter. Le programme est tout trouvé : la siesta. Dilemme du voyageur : déplier le hamac ou s’alanguir sous les baldaquins ? Ou peut-être profiter de la piscine alimentée par un cénote, ces sources souterraines très présentes dans le Yucatan. L’eau est fraîche mais fait un bien fou dans la torpeur des heures chaudes.

Que la végétation luxuriante ne vous détrompe pas : l’eau n’est pas gaspillée pour satisfaire nos envies d’ombre, à la façon de ces greens de golf honteux qui parsèment la Riviera : ici, l’eau « grise » (usée mais non souillée par des excréments) est récupérée pour arroser les plantes et alléger un peu notre empreinte. C’est tout un écosystème qui vit ici, geckos, iguanes et oiseaux, et depuis notre terrasse, on se croirait en pleine nature.

La vue depuis la terrasse. On apprécie !

Le soir, nous goûtons avec délice à la cuisine des lieux. Des plats végétariens aux saveurs mexicaines préparés par Gloria et servis avec le sourire, comme des empanadas aux oignons et fromage, soupe de coriandre (un ravissement ! J’en ai pris deux assiettes !), salade de radis et carottes, quiche végétarienne. Le matin, le petit déjeuner comprend jus de fruits et café, pâtisseries locales et les inévitables tortillas y refrijoles (galettes de maïs et haricots noirs en sauce).

Au final, nous sommes restés deux jours et deux nuits, profitant au maximum du check-out tardif (13 heures). On aurait facilement pu y rester deux ou trois jours de plus : outre les ruines d’Ek Balam et le cénote de X-canche, tout proches (4 km), l’hôtel propose des visites de ferme, des cours de cuisine, des visites chez des artisans ou d’apprendre quelques mots en maya, le tout orchestré par les villageois. Même si l’hébergement est tenu par une Américaine, on sent que c’est toute la communauté qui profite de ce projet.

Car au-delà de la dimension paradisiaque de ce bel hébergement, j’ai craqué pour son côté solidaire et écologique. Les chats et chiens qui se prélassent au soleil ? Tous recueillis dans la rue, stérilisés et proposés à l’adoption. Les produits servis au dîner ? Ils proviennent de la ferme jumelle ReGenesis, qui privilégie une agriculture durable. Les employés ? Tous des villageois maya qu’on imagine payés de manière éthique, et l’établissement encourage évidemment les pourboires à leur seul bénéfice. En venant à Ek Balam, on contribue à un tourisme durable et solidaire.

Il y a forcément un hic, non ?

Non ! S’il fallait que je trouve une ombre au tableau, la voici : Genesis est loin de tout, ce qui est synonyme d’une nature sauvage. Si les chants d’oiseaux sont ravissants la journée, la symphonie jouée par les crapauds sous la direction magistrale des oiseaux, avec les chiens en choristes et les coqs en solistes, nous a laissés un peu hébétés la première nuit. Mon seul regret : je voulais dormir sur mon lit à baldaquin, à la belle étoile… mais impossible de fermer l’œil sur la terrasse tant les bruits de la nuit étaient forts. Prévoyez des bouchons d’oreille, que votre sommeil habituel soit léger ou non !

Étrangement, les moustiques étaient parfaitement absents ! Grâce à la présence des crapauds, probablement 😀

Infos pratiques

  • Genesis Eco-Oasis, village d’Ek Balam, Yucatan (il n’y a pas d’adresse plus précise : suivre les panneaux pour Ek Balam Pueblo si vous venez en voiture, ou laissez le chauffeur de taxi vous emmener à bon port). Contact : via le site internet ou à GenesisEkBalam@gmail.com. Lee demande un petit acompte via PayPal pour confirmer la réservation.
  • Tarifs : à partir de 45 USD pour les chambres avec sanitaires partagés, jusqu’à 79 USD pour les chambres de 4 personnes. Nous avons pris la chambre El Cielo, la meilleure à notre avis grâce à son immense terrasse et sa position légèrement en retrait du concerto de crapauds. Prévoir des pesos car l’hôtel n’accepte pas les dollars, pas plus que les commerces du village.
  • Accès : depuis Valladolid, compter 25 minutes de taxi. Environ 150-200 pesos en taxi individuel. La légende veut qu’on puisse prendre un taxi colectivo pour 50 pesos par personne mais nos fins talents de négociateurs ne sont parvenus qu’à 85 pesos chacun. Sinon, le bus pour les ruines d’Ek Balam part de Valladolid à 9 h 30, mais il faut ensuite marcher 4 km depuis l’entrée, ou payer un prix probablement indécent en taxi.
  • Restauration : le petit-déjeuner est inclus. L’hôtel propose boissons, fruits et desserts la journée, et un dîner de trois plats pour 200 pesos par personne. Possibilité de prendre les plats à la carte, par exemple une soupe pour 45 pesos. Pour le déjeuner, on peut filer au cénote de X’canche qui sert de la cuisine maya (50 pesos l’entrée)
  • À faire autour de Genesis : le village d’Ek Balam est minuscule et un peu intimidant par sa pauvreté visible, mais sûr : un groupe de lycéens canadiens était présent lors de notre séjour, et les accompagnants les laissaient vagabonder seuls. Le village compte cinq ou six supérettes où acheter chips, biscuits, fruits et sodas (mais pas de bière !!), et c’est tout. Outre les ruines d’Ek Balam et le cénote, l’hôtel peut arranger des activités avec les villageois.

Cette chronique n’a pas été écrite en partenariat avec Genesis Eco-Oasis : je suis simplement tombée sous le charme du lieu, et les propriétaires n’ont aucune idée de ma démarche 🙂 

Séjour effectué en 2018. Il semblerait que les prix et prestations aient changé depuis, voir dans les commentaires.

Si cette chronique vous a plu, n’hésitez pas à l’épingler sur Pinterest !

   

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8 thoughts on “MEXIQUE // Genesis, une oasis à Ek Balam”

  1. Génial cet endroit! Je veux absolument y aller la prochaine fois que je vais au Mexique!

    1. Audrey

      Ouii ! Tu ne seras pas déçue ! Mais pense aux bouchons d’oreilles 😀

  2. WOW merci pour cette belle adresse!! Pour une prochaine fois au Mexique, c’est sûr que je me rappellerais de cette adresse! 🙂

    1. Audrey

      Tu m’en diras des nouvelles ! C’est l’un de nos plus beaux souvenirs de ce séjour au Mexique 🙂

  3. […] à l’hôtel Genesis Eco-Oasis, bien sûr ! Voir ma chronique ici. […]

  4. […] et Montréal (1200 km, 1 h) est un moyen courrier, tout comme un vol Air Transat entre Moncton et Cancun (4 000 km, 5 […]

  5. Anne

    Nous y avons passé deux nuits il y a 15 jours, et nous avons été très déçus. Nous avions demandé une chambre en hauteur lors de la réservation, nous nous sommes retrouvés dans une chambre au RDC très sombre et petite.
    Le petit déjeuner n’est plus compris. Nous avons eu seulement 2 pancakes et un café par personne pour 150 € par personne. Pour le diner,nous n’avons pas le choix des plats. Rien à la carte. il était composé de 2 plats uniquement : bons mais légers et très chers sans que le prix soit annoncé au préalable : 900 pesos pour 3 avec la boisson, le plus cher de nos 3 semaines au Mexique pour rien d’exceptionnel.
    Bref, depuis 2018,il semblerait que la qualité a vraiment beaucoup baissé par rapport à votre article.

    1. Audrey

      Oh non, je suis navrée de le lire, j’en garde un souvenir magique et l’envie d’y retourner un jour. Merci pour ce commentaire qui nuance mon billet.

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