GRÈCE // Dix jours entre Grèce continentale et Santorin

Qui n’a jamais rêvé d’aller en Grèce ? Terre mythique où les dieux ont élu domicile, terre d’Arcadie où règne la douceur de vivre, où coulent le lait et le miel, terre riche d’une histoire littéralement millénaire. La Grèce est de ces pays qui fascinent sans même faire d’efforts tant ils multiplient les attraits : sites historiques de calibre mondial à l’image de Delphes et d’Athènes, îles au charme fou où on rêve de retourner sitôt reparti, à l’instar de Santorin, mais aussi paysages insensés comme les reliefs des Météores, ces pics rocheux où les moines orthodoxes ont choisi de se retirer du monde. Le tout avec une gastronomie qu’on ne présente plus, et la douceur de la Méditerranée… La Grèce a un succès mérité, et la crise économique l’a faite vaciller, cela ne me donne que d’autant plus envie d’y retourner pour contribuer, à mon échelle, à donner un second souffle au tourisme dans ce pays qui respire pourtant la paix. Je vous emmène revivre notre road-trip en Grèce qui date de 2009.

Avec le recul, on avait peut-être un peu fumé, pour ce voyage. Notre itinéraire semble avoir été fait en jouant aux fléchettes. J’étais dans ma période « on ne reviendra peut-être jamais, autant tout voir » et on a vraiment enquillé les kilomètres sans se poser. Excusez du peu : arrivée à Athènes, deux jours de visite, ferry de nuit vers Santorin, deux jours de visite, un jour de ferry vers Athènes, une nuit à Delphes, deux nuits aux Météores, une nuit vers la forêt du Pélion et on repartait.

Avec le recul, c’est aussi après ce voyage qu’Etienne et moi avons remis les pendules à l’heure revu notre façon d’envisager les vacances, et avons tâché de trouver un compromis sur ses envies de farniente et ma bougeotte chronique. Si on  n’avait pas exagéré en Grèce, on n’aurait sans doute pas pu vivre d’aussi beaux moments de détente au Mexique, à Cuba, en Égypte. Et on aurait sans doute moins optimisé nos road-trips dans l’Ouest américain, à Terre-Neuve ou dans le Maine. Sans même parler de notre organisation de nomades numériques !

Avec le recul, mieux aurait valu se contenter d’Athènes et de la Grèce continentale, ou d’Athènes et de Santorin, mais pas les trois. Cela dit, les sites traversés (« survolés » serait le bon mot) étaient sublimes et nous avons beaucoup aimé ce que nous avons vu du pays.

Athènes

Athènes la millénaire, Athènes écrasée par le poids de son histoire. Une ville au passé grandiose, au présent un peu moins reluisant.

Nous avons surtout adoré visiter les sites historiques. L’Acropole, le Parthénon et les Cariatides évidemment. Pour la meilleure vue d’ensemble, la colline de l’Aéropage, toute proche, offre un joli circuit et un panorama imprenable. Au pied de l’Acropole, d’autres sites permettent de poursuivre l’enchantement. Ici, l’Acropole et le mont Lycabette au loin.

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La vieille Athènes, en bas, nœud gordien de ruelles à touristes, est pittoresque… si on aime les ruelles à touristes. Nous n’avons pas forcément apprécié de « flâner » dans ses petites rues où on a plus peur du pickpocket qu’envie de rester le museau en l’air. De toute façon, après l’Acropole, rien n’est vraiment à la hauteur.

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En contraste, la ville nouvelle, avec ses ruelles commerçantes près du Parlement, semble paradoxalement plus authentique, plus vivante. Elle ne donne pas l’impression d’être maintenue sous perfusion de capitaux touristiques et de se tenir debout seule, tournée vers l’avenir.

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Le mont Lycabette offre un autre point de vue sur la ville, que l’on peut apprécier dans toute son étendue, jusqu’au port du Pirée au loin, d’où les bateaux-monolithes partent lentement vers les îles.

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Santorin

Cette île reste mon meilleur souvenir de ce voyage. J’aurais voulu y rester toute la semaine, y revenir. Nous relions Le Pirée à Santorin par le ferry de nuit : 12 heures de traversée, et pas de cabine en vue pour cause de budget radin restreint. La nuit sera passée sur un bout de moquette au coin d’une coursive, bercés par le roulis et le ronron des machines, le sac à dos pour oreiller.

L’avantage des traversiers, c’est que l’arrivée est généralement assez grandiose pour faire oublier toute la fatigue de cette non-nuit d’un coup de paysage magique. L’arrivée dans l’archipel est fantastique, les villages nous défient du haut de leurs falaises et malgré la taille du bateau, nous nous sentons petits, tout petits, mais prêts à en découdre avec ces villages suspendus.

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Une fois arrivés en hauteur, à Thira, nous sommes en suspension, comme sur un château dans le ciel. Mieux vaut ne pas avoir le vertige. Au loin, les bateaux de croisière sont comme des fourmis dans la caldera bleu roi, et les façades blanches brûlent les yeux. Partout, les chats se prélassent, silhouettes noires et rousses sur la chaux immaculée, nous invitant à faire de même pour oublier que le soleil est trop fort, nous montrant comment vivre dans les îles. La nuit, le monde s’efface pour se limiter aux ruelles illuminées et aux terrasses des restaurants, et c’est comme si nous étions au bord de l’univers.

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L’activité incontournable pour les sportifs, c’est la balade entre Thira et Oia, 10 km le long de la caldera, absolument incontournable. Rien de bien difficile : je l’ai faite en tong, même pas peur ! Le sentier est bien balisé, la seule difficulté est la chaleur. Heureusement, le randonneur sera récompensé par la multitude de terrasses à Oia et par LA photo que tout le monde s’arrache, celle de ces toits bleus et jaunes comme des bijoux dans un écrin blanc.

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Delphes

Une courte escale à Delphes. De retour des îles, nous louons une voiture à Athènes et découvrons les autoroutes grecques, avec leurs particularités bien à elles… Notamment celles de mettre le panneau des sorties après ladite sortie. Juste après. Rien de bien grave, on prend vite l’habitude. Mais la première fois… on apprend au prix d’un détour de 40 km.

[anecdote sur la route : en Grèce, tu ne doubles pas, tu te laisses doubler : quand une voiture arrive à grande vitesse derrière toi, c’est à toi de te décaler sur la bande d’arrêt d’urgence pour ne pas la dévier de son cours. Futé, non ?]

Arrivés un peu tard à Delphes [suite au détour de 40 km], nous renonçons à payer le prix exorbitant du site en question pour une visite qui aurait été bâclée, et nous contentons de marcher dans les collines. La vue est superbe. Nous ne savons pas si nous avons manqué quelque chose en zappant le site de la Pythie, mais le panorama était déjà sublime. Le lendemain, la route pour rejoindre Kalambaka le sera tout autant, franchissant des cols grandioses et longeant la mer.

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Kalambaka et les Météores

Les Météores désignent les formations rocheuses à proximité de la ville de Kalambaka sur lesquelles sont perchés de monastères orthodoxes. Et oui : on a trouvé plus sauvages que nous ! Ces pitons sont aussi un lieu parfait pour randonner grâce à la fois à la route qui en fait le tour et aux multiples sentiers qui les parcourent, voire les gravissent. La ville de Kalambaka n’a rien de spécial, mais quelle vue !

Les sentiers sont incroyables, traversant les pitons, découvrant des habitations troglodytiques au détour d’une falaise, dévoilant un monastère insoupçonné et surtout nous rapetissant, rapetissant face à ces masses élancées qui n’ont rien à envier à des gratte-ciel géologiques.

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Le Pélion

Encore un détour bizarre, non ? Je ne t’ai pas tout dit… À Athènes, nous avons beaucoup ri en repensant aux Chevaliers du Zodiaque. Sur la route, à 300 grâce au site de la bataille des Thermopyles – THIS IS SPARTAAAAAA ! Et la forêt du Pélion ? Elle figure en place de choix dans la mythologie, bien évidemment, mais aussi dans la BD Atalante, et voilà. Il ne nous en faut pas plus pour décider d’y jeter un œil. Tu parles à des gens capables d’un détour de 50 km juste pour aller voir un bled qui s’appelle Naufrage, si ça peut planter le contexte.

Le fait est qu’arrivés dans le Pélion, on était un peu exténués de ce périple et qu’on s’est simplement posés sur la plage d’Agria.

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Et voilà. Ce fut la fin de notre périple. Dix petits jours pour plonger dans la Grèce et son histoire, c’est bien trop peu, mais un bon avant-goût de ce pays où nous retournerons forcément.

C’est où ?

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Aller en Grèce

Nous avions pris un vol Lyon > Munich > Athènes avec Lufthansa pour la modique somme de 200 euros chacun AR. Il existe évidemment des options plus directes au départ de Paris et des grandes villes de France.

Conduire en Grèce

Je garde le souvenir d’un pays parfaitement anarchique en ce qui concerne la conduite ! Nous avions quitté Athènes avec un grand soupir de soulagement. Le long des routes et des autoroutes, on croise souvent de petits autels qui marquent le site d’accidents mortels. Autant vous dire que s’ils sont nombreux sur un virage en particulier, on a tendance à freiner sévère. Anecdote rigolote : sur l’autoroute, ce n’est pas à la voiture qui va le plus vite de dépasser… mais à celle qui va le plus lentement de se rabattre sur la bande d’arrêt d’urgence pour laisser passer l’autre.

Que manger en Grèce

La moussaka, les feuilles de vignes farcies (dolmadakia), les friands aux épinards (spanakopita), la feta, les olives, le tzatziki… voilà quelques exemples connus de la gastronomie grecque, mais tu découvriras bien d’autres spécialités locales. À défaut de pouvoir te conseiller des établissements en particulier, je peux te dire que tu mangeras probablement bien, bon, frais et équilibré. Le régime méditerranéen, ce n’est pas une légende !

Où dormir en Grèce

Où dormir à Athènes

Athens Easy Access, Satovriandou 26. Une auberge de jeunesse correcte. Nous avions une chambre double avec sanitaires privés pas si différente d’une chambre dans un hôtel classique et, en revenant de Santorin, nous avons passé une nuit dans un dortoir quatre places. L’auberge est relativement proche du centre mais la place Omonia n’est pas forcément bien famée de nuit – en témoigne une descente de police sur la place alors que nous étions en train de manger notre gyros – la police a fait partir tout le monde sauf nous !

Fresh Hotel 26 Sofokleous. À l’époque, le grand luxe pour les jeunes diplômés que nous étions. Une déco épurée en blanc et couleurs pétillantes, une situation centrale, des produits Korres dans la salle de bain, et surtout, une terrasse fabuleuse avec piscine de toit et vue sur l’Acropole. À partir de 120 € la nuit.

Où dormir à Thira

Camping Santorini, à environ un kilomètre du centre de Thira. J’en garde le souvenir d’un camping en pente, sans un seul endroit plat pour les tentes.

Où dormir à Delphes

Camping Apollon. J’en profite pour te mettre en garde de manière générale sur les campings grecs : le régime méditerranéen, les olives, tout ça, c’est super dans l’assiette. En revanche, si tu as le choix dans les campings, évite de dormir sous les oliviers, de peur de dormir sur les noyaux d’olive. Nos lombaires s’en souviennent encore.

Où dormir à Kalambaka

Camping Vrachos Kastraki, un camping relativement luxueux, avec piscine, des vraies baraques-cuisine, et surtout une vue fantastique sur les Météores.

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3 thoughts on “GRÈCE // Dix jours entre Grèce continentale et Santorin”

  1. […] on y va ! En tout cas, moi, dans ce cas de figure, je n’hésite pas (voir notre voyage en Grèce pour une illustration de ce concept poussé à […]

  2. […] pays a ses règles tacites plus ou moins farfelues… En Grèce par exemple, sur l’autoroute, c’est à la voiture la plus lente de se rabattre sur la […]

  3. […] Grèce reste l’un de mes meilleurs souvenirs de vacances… et probablement l’un de mes pires […]

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